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Bad blood.


Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
Noctis Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 76
Puissance : 4/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Bad blood. Original
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
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Puissance : 4/5
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Race : Vampire - Sang-Pur
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Richesse : 76
Puissance : 4/5
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Dim 19 Nov - 23:48




Bad blood.





This lion can't be tamed.


Timeline alternative, An 6 461 —
[RP non-canon]————-



Je m’étais levé beaucoup trop tôt. Aux aurores pour être précis. Et ça avait le don de me mettre d’une humeur.. massacrante. Le plus agaçant était qu’Alexstrasza m’avait fait appeler. Non pire encore, elle m’avait fait quérir par une dizaine de garde pour deux domestiques. Comme si ça aurait pu les sauver si j’avais décidé de laisser libre court à mes pulsions. J’avais tout pour les briser. La Voix, la puissance, la force et la vitesse. Mais j’avais d’ores et déjà foutu la merde il y a deux semaines et j’avais vite changé d’avis lorsqu’on m’annonçait que c’était pour un déplacement à Renyar.


Renyar… Un beau bordel de royaume rempli de trouffions tous aussi pourris les uns que les autres. Mais j’étais prêt à tout pour me barrer loin de Babylon et de ma Gardienne draconique. Non pas que je n’aimais pas Alexstrasza mais elle avait pour mauvaise habitude de vite m’étouffer. A juste titre il y a plus de huit-cents ans quand j’étais encore traqué et qu’elle m’avait récupéré. Mais désormais Roncëlyon était un royaume où pas un recoin de poussière n’avait pas connu la violence de ses griffes ou la brûlure de son souffle. Nous n’avions plus rien à craindre, elle avait créé un véritable paradis pour les Sang-Purs. Et avec les années, nous étions tout deux devenu des monstres dignes des pires contes. Si quelqu’un voulait notre peau… Je ne pouvais que lui souhaiter bonne chance.


Je passa rapidement devant les quartiers de l’aile ouest qui m’était réservé et me dirigea à la hâte vers l’étage supérieur où toute la superficie était divisée entre les quartiers de la Reine et les bureaux des divers conseils qu’elle pouvait réquisitionner pour administrer la région. En dehors de ces réunions, Babylon était notre zone blanche, un havre de sécurité. Personne ne pouvait entrer sans l’aval d’un membre royal. Et la garde du château ne comptait que des soldats qui avait prouvé leur loyauté. A la fois un repaire et un cage dorée. J’avais besoin d’une escapade. J’accéléra le rythme en invoquant une dague que je lançais dans les couloirs pour me téléporter. Quelques cristaux éclataient à ma réapparition et j’enchainais ainsi plusieurs transplanages avant de poser mes bottes devant la double porte du bureau de la Vieille Rouge.


La porte s’ouvra faisant apparaître deux gardes lourdement armés tirant les battants et la Reine qui d’un doigt signala à ses acolytes de nous laisser. Je penchais subtilement la tête sur le côté, le regard perçant posé sur ma sauveuse. Les pas des soldats s’éloignèrent après que la porte fut refermée. Pas d’oreilles à portée d’audition. Hmm. Un léger sourire étira le coin de mes lèvres.



- Bonjour, Noctis.
- Alexstrasza.



Simple. Efficace. Pourtant, la dragonne ne sembla pas apprécier mon manque de courtoisie. Je n’étais ni d’humeur à lui offrir une courbette et encore moins un bonjour.



- Désolé d’avoir ruiné ton.. planning chargé. J’ai besoin que tu rendes visite à notre cher Roi Orion.



Un grondement sourd m’échappa. Je détestais Stefan. Non pas que j’avais foncièrement quelque chose contre lui mais ce connard avait décemment une dent contre nous. Manque de chance pour lui, les nôtres étaient plus dangereuses.



- Tu ne peux pas en-
- Non. J’essaye d’éviter une guerre stupide alors tu vas me faire le plaisir d’aller voir ce qu’il se passe à Renyar et aller rassurer notre voisin que nous sommes tout à fait capable de gérer des Vampires qui se croient au-dessus de nos lois.
- Ah. Des sauvageons. Intéressant. Combien de victimes ?
- Pour l’instant, six. En l’espace d’un mois et demi.
- Hm... Ca fait trop pour un seul buveur. Et ils sont sûrs que ce sont des Vampires ?
- Les victimes sont retrouvées vidés de leur sang. Pas de trace de morsure apparente mais comme à chaque fois, nous sommes la cible facile. Ils disent que les entailles ne sont qu’un moyen pour camoufler la race du coupable.
- Je vois, viable.
- S’il s’agit en effet des nôtres, tu sais quoi faire.
- Avec plaisir.



Un vil sourire étira mes lèvres. J’allais pouvoir m’amuser un peu et ça, ça avait le don de me mettre de bonne humeur. Rares étaient les jours où je pouvais me lâcher complètement. Et j’espérais presque au fond que ce furent vraiment des branleurs de Vampires qui ruinait des centaines d’années de travail d’Alexstrasza. Par pur égoïsme. J’avais en aversion les Vampires qui tuaient et traquaient pour le plaisir. J’avais bien trop d’années d’expérience de victime dans ce domaine. Je pivota sur mes talons, prêt à partir.



- Soit diplomate, Noctis. Je sais que le roi Orion ne t’accueillera pas de manière cordiale mais fait nous un minimum honneur.
- Oh pas d’inquiétudes à avoir là-dessus. Je sais exactement à quoi m’attendre et comment gérer la situation. Répondis-je, un brin sarcastique.
- Je ne plaisante pas. Tu es Prince de Roncëlyon, il serait temps d’agir comme tel. N'oublie pas ta place ! Sa voix est glaciale. Je lui lance un regard mauvais par-dessus mon épaule. Cependant, elle ne me laisse pas le temps de rétorquer. Ton escorte t’attends déjà en bas. Je compte sur toi. Mon regard se fait plus froid.
- Ne confonds pas complaisance et obéissance, Alexstrasza.



Cette fois-ci c’est la Reine Styx qui gronda férocement. Je releva la main d’un geste rempli de dédain avant de me téléporter dans mes appartement un étage en dessous. J’attrapais une veste légère arborant les armoiries de Roncëlyon et des coutures argentées discrètes, d’un bleu nuit si profond qu’on ne remarquait ses reflets bleutés qu’en plein soleil. Une sacoche ceinturée que j’attacha bien serrée et avec la bourse dans mon dos, invisible. Et je fila par le balcon comme à mon habitude. Je fus accueilli par un grognement sombre, un avertissement. Je n’avais pas besoin de relever le regard pour savoir qu’Alexstrasza avait changé de forme sur les toits pour me mettre une petite pression avant mon départ. Je lui jeta néanmoins un coup d’œil rapide, les sourcils froncés avant de récupérer une lame du plan astral que j’envoya avec une force bien trop importante au sol. La lame s’enfonça de moitié dans les cailloux et la terre et je m’y téléporta sans attendre.


Ma balise meurtrière éclata dans une gerbe de cristaux qui s’effritèrent petit à petit et j’analysais la situation en bas. Ce n’était pas une escorte mais une cohorte. Bordel de merde. Alexstrasza avait prévu deux unités d’une dizaine de chevalier et un carrosse. J’avais presque envie de vomir faussement tant c’était trop mais je tenais un minimum à ma réputation. Je savais qu’elle m’observait et je ne pouvais ni outrepasser sa vue perçante, ni son ouïe draconique. Ma pirouette attendrait plus tard. Néanmoins, je refusais de me taper un carrosse pendant des jours. Pire encore, ça allait ralentir le rythme et rallonger le trajet. A cheval nous irions plus vite. J’aurais préféré faire le trajet avec un griffon mais nous ne pouvions pas affaiblir le royaume de deux unités aériennes. Foutue dragonne surprotectrice. Je fis renvoyer le carrosse et quérir ma monture. Un étalon bai fumé tout en muscle et avec un caractère digne des plus grands chevaux de combat ; l’animal n’avait peur de rien. Ni des joutes, ni de la magie, ni des grondements du potentiel prédateur que j’étais. Une qualité rare qui en faisait la monture idéale. Je grimpa rapidement sur selle et de plusieurs coups d’étiers, je lançais mon cheval au galop. Direction la frontière de Renyar.


Le bruit assourdissant des sabots contre la pierre et la terre m’irrita en moins de deux heures. Et malheureusement, je fus obligé de tenir des jours durant ce troupeau de moutons qui m’escortait. J’aurais pourtant été bien plus efficace et discret seul. Mais j’avais besoin de distancer Elvendil. Et, bien que capable de galoper des jours durant dans une situation qui le nécessitait, je n’allais pour autant pas infliger un rythme inhumain à mes hommes. Alors chaque soir, nous nous arrêtions. Et chaque soir, je n’avais qu’une envie, prendre ma monture en plein milieu de la nuit et filer loin d’ici. Sans me retourner. Je ne sais pas ce qu’Alexstrasza voyait en moi. Mais je ne me voyais pas du tout digne de sa vision. Ni maintenant, ni jamais.


Quelques jours plus tard, approchant enfin de la frontière de Renyar, je passa à l’action. Je rassembla la vingtaine de chevalier et ordonna à ceux-ci de rentrer. Évidemment tous refusèrent, car le pouvoir de la reine surpassait celui d’un prince. Seulement Alexstrasza était trop gentille et ce n’était pas mon cas. Puisant la magie dans mon sang, j’usais de la Voix, mes iris luisant légèrement sous l’usage de l’ether présent dans mon corps. Il n’y aurait pas de choix. Je continuerais seul.



- Vous allez tous rentrer à Babylon. Je vous demande de prendre votre temps, voyez ça comme des jours de repos. Je sortais une dizaine de pièces d’or de ma bourse que je donna à l’un d’entre eux. Je vous laisse de quoi vous amuser alors profitez-en. Dans le respect de nos lois, bien sûr. Une fois rentré, vous ferez en sorte qu’aucun autre soldat ne soit envoyé. Suis-je clair ?
- Parfaitement clair Votre Altesse. Répondit le chef de cohorte, une main contre le pommeau de son épée.
- Pas de morts. Précisais-je, bien trop conscient du pouvoir de la Voix. Rompez.



Après un ultime salut, la totalité de la cohorte se remit en selle et opéra un demi-tour, au pas. Un jeune soldat se retourna, le regard inquiet et je lui glissa un sourire compatissant. Je détestais utiliser la Voix pour être tout à fait honnête. Surtout quand je savais que la majorité des nôtres désormais nous appréciait réellement. Alexstrasza avait apporté une stabilité dans nos vies trop sauvageonnes… La Voix était un outil pour maintenir cet équilibre et j’étais purement et simplement dans l’excès à l’user pour ma propre personne. Ce pouvoir ne rendait pas les nôtres impuissants et stupides mais ils ne pouvaient pas aller à l’encontre de nos ordres. Ça en faisait donc un pouvoir terrifiant. Je pouvais parfaitement ordonner à l’un d’entre eux de ne plus boire de sang et il le ferait. Tuer sa famille ? Pareil. Il resterait parfaitement conscient de ses actes, sans avoir le choix d’un autre chemin d’action. Difficile de leur en vouloir d’avoir essayé de nous éradiquer. J’aurais tenté de buter pareille menace moi-aussi si j’y étais sensible.


Mon étalon ronflota des naseaux, me sortant de mes pensées. Je tapota doucement son encolure et il s’ébroua avant de balancer sa tête vers le sol de manière répétitive. Quelle impatience dans cet animal. Faisant tomber mon manteau fin de mes épaules, je glissais celui-ci dans la sacoche de la selle. J’attrapais alors enfin les rênes qui claquait contre son corps massif et enfourchait la bête qui n’attendit même pas que je sois installé pour reprendre sa marche, m’arrachant un rire. Glissant mes bottes dans les étriers, j’incitais le mâle à galoper. Il se lança à une allure décente sans peine et sans rechigner, bienheureux de pouvoir enfin s’évader dans la nature. Peut-être que lui aussi préférait voyager en solitaire. Me concernant, j’étais fait pour ça. Voir le paysage défiler, avoir les cheveux au vent et sentir l'impact des sabots sur le sol faisaient parti de ces petits plaisirs de la vie qui ne me remplissaient pas encore de lassitude. Je claquais de la langue en tapotant les étriers pour augmenter la vitesse de ma monture. Sa respiration se fit plus lourde mais il augmenta la cadence de sa course et nous filâmes au grand galop vers Renyar.


Regasanë me prit plusieurs jours. Il était impossible de faire une ligne droite de Roncëlyon jusqu’à Corvos. D’un côté la chaîne de montagne de Varena et de l’autre la forêt dense de Regasanë. Il fallait longer les falaises bordant le mont Vishap, faire le tour de la forêt et de là décider entre deux chemins. La route sécurisé passant par le Nouvel Aegard permettait d’éviter les montagnes de Varena qui traversait la quasi-totalité du territoire. Mais passer par l’un des cols de montagnes me permettrait de gagner au minimum quatre jours de trajet. Je soupira profondément en ramenant mon cheval à l’arrêt. Nous étions en fin de printemps, je ne risquais pas grand-chose à passer par l’un des cols. Mis à part quelques bandits mais je doutais qu’ils s’amusent à me chercher en découvrant mes crocs et mes lames… C’était donc décidé, je prendrais la route de Varena. Je fis un arrêt au Village de Passage pour récupérer une nuit, me sustenter et apporter les soins nécessaire à ma monture. Le lieu n’était pas bien grand mais il était à un croisement stratégique entre Boiselune, le Nouvel Aegard et Ombreuse. N’importe qui traversant Renyar pour se rendre dans le sud passait par ici.


A mon plus grand désarroi, une fois arrivé au col principal de Varena, je ne fus pas accueilli par des bandits. Non au mieux j’avais droit au néant, au sifflement du vent sanglant et aux bruits de caillasses dévalant les montagnes. J’avais compté sur cette rencontre fortuite pour faire des réserves de sang. J’étais à sec depuis cinq jours. C’était d’ailleurs une surprise de trouver cette denrée au Village de Passage. Vu la taille de l’établissement, je n’en attendais pas tant. Il me restait probablement quatre jours avant d’atteindre Corvos. Ca craignait. Et en même temps… Que se passerait-il si je me pointais devant l’audience royale dans un état de soif avancé ? Il était clair que ça ne serait pas un acte à blanc. Alex allait être furieuse. Une raison de plus de me virer de Babylon. Ca se tentait…


Trois jours, pas quatre. J’avais forci le rythme aujourd’hui puisque nous étions de nouveau sur terrain plat et Myridia, massive qu’elle était, ne tarda pas à pointer le bout de son nez à l’horizon. J’étais plutôt satisfait de l’avoir atteint si vite. Il faut dire qu’un berger sans bétail redescends bien plus vite la montagne. La métaphore était plus que bien trouvé. Je pris le temps de récupérer mon manteau, de couvrir mon visage et de le glisser sur mes épaules avant d’arriver devant l’immense entrée principale de Corvos. Non pas que j’avais froid mais arborer le blason de Roncëlyon avait tendance à m’éviter d’ouvrir la bouche. Et je préférais que ma tête ne soit pas une cible ambulante non plus, je savais pertinemment que j’avais encore des ennemis dans ce royaume.


Sans surprise, ça ne manqua pas cette fois encore. Entre mes vêtements de facture luxueuse, les harnachements bien plus travaillé que les modèles communs et le port de l’armoirie Roncëlyenne ; on me laissa entrer sans même me stopper. C’était après tout à prévoir, outre tout ceci, j’étais attendu. Et pas par n’importe qui. Stefan Orion. Quelle plaie… Le roi de Renyar n’était pas foncièrement un mauvais bougre, non. Il était même tout à fait respectable. En tout cas, dans sa jeunesse. Avoir prit le trône si jeune après la mort de son père n’aura apporté que son lot de problème. Fragilisé après la perte de sa mère deux ans seulement après, il est rapidement devenu la marionnette de son conseil. Ou devrais-je dire de ses vautours… Manipulé, transformé en un roi avide de terre, de commerce et de richesses, le Roi Orion était tombé bien bas dans mon estime. Un gâchis.


Je passa rapidement le cercle extérieur de Myridia, me dirigea vers les hauteurs pour rejoindre les herses de Corvos. Stoppant ma monture à son entrée, un écuyer vint dans la seconde récupérer la bête par les rênes pour le guider dans les écuries royales. Je tapota délicatement le dos de l’animal qui marchait déjà, avant de m’avancer vers les chevaliers de garde.



- Halte-là ! On ne laisse pas n’importe qui rentrer dans le château.



L’insolent avait osé lever sa lance vers moi. Je pouvais sentir le plan astral vrombir autour de moi. Mes lames n’appréciaient pas du tout la minuscule offense. Je ne pouvais décemment pas appeler ça un danger après tout. Je releva légèrement la tête, sourit de toute mes dents, crocs évidemment bien apparent.



- Ca tombe bien, je ne suis pas n’importe qui.



Le bougre sembla devenir faible d’un coup, j’aurais juré que sa pauvre bouche s’était asséchée d’un coup tellement le choc lui avait rendu la respiration rapide. Je pouvais entendre son cœur s’emballer et ça pour le coup, ça me dérangeait. Combien de jours déjà ? Huit. Huit jours sans une goutte de sang. Je pencha subtilement la tête sur le côté, lèvres entrouvertes avant de me ressaisir en secouant le menton pour reprendre contenance.



- … Prince Tinuviel, mes excuses. Balbutia-t-il, potentiellement conscient de l’animal en face de lui. Vous êtes en avance.
- Hm mh. Répondis-je simplement, plus concentré sur ma maîtrise que par pur dédain.
- Bienvenue à Myridia. Enchaina son comparse en baissant la tête comme marque de respect. Il tentait de sauver son camarade de davantage de honte. Honorable. Nous allons prévenir le Roi Orion. Un domestique va vous guider dans vos appartements au sein de Corvos. Il leva la main pour faire lever la herse.
- Parfait.



Je fermais complètement mon esprit à mon ouïe trop fine pour me concentrer sur la suite des évènement. J’étais loin du respect de l’étiquette. Pas d’escorte, pas d’annonce de ma présence, j’arrivais comme le plus beau et indécent des branleurs. Fait nous honneur qu’elle avait dit… Raté. La herse principale s’ouvrit pour me laisser passer. Que d’exagérations… C’était un passage bien trop immense pour une personne seule. C’était presque risible. J’avança d’un pas véloce sur la longue allée qui menait au château. Je ne pouvais pas m’empêcher de la comparer à celle de Babylon. Plus vieille mais surtout bien plus impressionnante. La copie faisait pâle figure. Un suivant vint rapidement me rejoindre pour me guider dans Corvos. Le château royal de Renyar.


Nous aurions fait attendre un invité d’honneur au mieux trois heures. Quitte à démarrer l’audience sans la totalité des personnes concernés. Il était très mal venu de faire attendre une personne de la haute noblesse davantage. Pourtant ce salopard d’Orion m’avait fait attendre un jour. Les appartements mit à ma disposition était tout au mieux bon pour un marquis. Mieux encore, aucune accommodation n’avait été prévue pour mon séjour. Ni pour le mien, ni pour celui de mes hommes donc. Ce faquin cherchait la merde. Il avait dû être ravi de découvrir que j’étais venu seul. Autant dire que la nuit risquait d’être longue entre la soif et l’agacement montant…


Stefan ne se levait pas aux aurores. La matinée avait été longue et j’avais eu le plaisir de découvrir mon venin à fleur de peau dans le miroir de la salle de bain. Super… Toujours pas de sang au petit déjeuner. Et pas plus d’informations sur mon audience le reste du temps. Lorsqu’enfin on vint me chercher, je me demandais sincèrement si on ne m’insultait pas ouvertement. Je soupirais dans le couloir, suivant le domestique qui était venu me quérir. Ce n’est que vers dix heures que je fus appelé pour mon audience. Risible. Lamentable. Outrageant. J’avais besoin de me calmer avant de passer la porte et de voir sa tronche. Je pris le temps de caler ma respiration sur mes pas et de décrisper mes épaules en avançant. Nous arrivâmes après quelques minutes à une lourde double porte, gardé de deux soldats en armure, lances croisés. Le domestique m’annonça et les chiens de garde me laissèrent passer.



- Le Prince Tinuviel de Roncëlyon, Votre Majesté. Annonça le domestique avant de s’éclipser. J’avança à bonne distance, saluant le roi d’un hochement de tête prononcé.
- Roi Orion.
- Bienvenue Prince Tinuviel. J’espère que vous avez fait bon voyage.
- Épargnez-moi les politesses. Vous savez très bien que le voyage est long et fastidieux. Venons-en au fait. Certains conseillers s’offusquèrent, je les ignorais.. royalement.
- Soit. Stefan ne se démonta pas et reprit. Nous en avons trouvé une septième, une femme cette fois-ci. Une proie facile. Aussi facile que cette nouvelle insulte.
- Les preuves ? Assénais-je froidement.
- La victime à, comme les autres, été vidée de son sang par des entailles nettes. Cependant, le sol n’en contient que peu. Vous comprendrez donc bien notre allégation. Pas plus d'informations, évidemment.
- Où ?
- A proximité de la rive nord du lac de la forêt de Regasanë.
- Des traces ?
- Nous ne chassons que les animaux. Bien que vous vous en rapprochez, je vous laisserais le plaisir de la traque. Premier grondement échappé. Ce connard me cherchait.
- Attention à vos paroles Roi Orion…
- Je pourrais vous dire la même chose concernant vos sujets, Prince Tinuviel. Deuxième grondement, volontaire. Plus guttural, féroce.
- Ne menacez pas mon peuple. Ordonnais-je. Vous n’avez pas besoin d’une excuse aussi pitoyable que sont ces meurtres pour nous déclarer la guerre.
- Prince N-
- Si c’est votre intention, je serais ravi de vous donner un avant-gout de votre terrible erreur, Stefan. Un des conseillers se relève brusquement, offusqué à outrance.
- Quelle insolence ! La Reine Styx n’aurait jamais-
- La Reine Styx ne se déplace pas pour une insulte insignifiante à son royaume. Sifflais-je, froidement. Ma patience atteignait ses limites.
- Non en effet. Elle préfère envoyer son chien de chasse favori. Rétorqua le Roi Orion avec un air de dégout en me pointant du doigt d’un geste las. Je sentais mon sang bouillonner. Et puis merde.
- Vous savez… Je m’avança de deux pas et le plan astral trembla d’impatience. Je pense que vous vous êtes trompé d’animal sur votre blason. Le lion ici, c’est moi. Dis-je en grondant et poussant mes crocs à une longueur plus que visible. Alors gardez votre langue bien pendue et votre queue entre les jambes, Stefan. Le seul chien ici, c’est vous.



Lançais-je avec un sourire diablement insultant. Après cette offense royale de trop, quatre gardes se lancèrent sur moi. Immédiatement interrompus dans leur course par une apparition massive de lames flottant gracilement à l’horizontale. Je claquais de la langue hautainement, mon regard n’ayant pas quitté une seconde celui du roi. Comme s’il se savait à un fil de la mort, il n’ouvrit plus la bouche. Néanmoins sa posture et son regard ne trahissait pas de sédition.



- Couché. Lançais-je à l’intention des chevaliers, ajoutant quelques chiots à la meute du roi. Mes épées cristallines dansèrent de quelques centimètres vers eux pour appuyer mon ordre. Sur ces bonnes paroles, je vous fait le plaisir de disparaître puisque je ne suis évidemment pas le bienvenue soyons réalistes. Vous aurez mon rapport par courrier. J’ai suffisamment entendu de vos conneries pour les cent prochaines années. Quelle tristesse.., de flétrir si rapidement. Adieu, Stefan.



J’insinuais clairement qu’il crèverait de vieillesse avant de me revoir et j’espérais au fond que ce soit vrai. Je ne donnais pas cher de sa peau s’il avait le malheur de me revoir alors qu’il venait d’insulter ma reine et la totalité des sujets de Roncëlyon. Et j’aurais pu éclater sa cervelle contre son trône. J’aurais pu. Bordel ce que j’en avais même envie. J’aurais également pu faire l’offense ultime de boire son sang chaud à la vue de son conseil pourri jusqu’à la moelle. Après tout, ces enfoirés lui avaient bien soufflé de ne pas subvenir à mes besoins. Ca n’aurait été qu’un juste retour de bâton. Mais une guerre n’apportait jamais rien de bon. Qu’elle soit justifiée ou non. Je n’étais pas puéril, ni même inconscient à ce point. Je claqua des doigts et mes lames éclatèrent en milliers de quartz. Le petit roi avait toujours les lèvres pincées lorsque je tourna les talons et libéra enfin ses iris des miennes.


Les gardes ne bougèrent pas d’un pouce lorsque je me glissa entre eux pour rejoindre la porte. Soit parce que Stefan en avait donné l’ordre silencieux, soit par défaitisme. Je ne fus ni retenu, ni escorté en dehors de Corvos. La seule interaction que j’eus à nouveau fut avec l’écuyer qui avait pris soin de ma monture durant mon séjour. Je le remercia en lui glissant deux pièces d’or discrètement lorsqu’il me remit les rênes et enfourcha mon étalon sans un autre regard vers qui que ce soit. Je me dirigea rapidement vers le lac de Regasanë après avoir fait un détour par le marché pour récupérer de quoi me nourrir. Étrangement, je n’y trouva pas de pénurie du liquide carmin. Faire abstraction de la douce haine qui grignotait ma patience fut plus ardu sur le chemin menant à la sortie de Myridia. Néanmoins, je devais faire vite, j’étais conscient que chaque jour qui passait effaçait de précieuses traces…


Je repris la route du col de Varena. Et cette-fois ci non plus, je ne fus pas embusqué. Ma seule rencontre fut un marchant accompagné d’un mercenaire se rendant à Myridia. Nous n’échangeâmes qu’un bref hochement de tête dans le silence de la chaine de montagnes. A nouveau je me retrouvais livré à moi-même, je ne campa qu’une nuit avant de reprendre mon voyage. La fin de route du col était suffisamment stable et ma monture suivait machinalement la route au pas. La nuit suivante, au milieu des étoiles, je me laissa bercer par le tempo lent des sabots et m’endormi quelques heures sur ma selle. Le réveil fut laborieux et douloureux. J’avais du dormir deux ou trois heures à tout casser mais ça serait suffisant. Nous étions sortis des roches de Varena. A gauche la mer et à droite la forêt. J’y étais presque, il me restait une bonne demi-journée de galop pour atteindre le lac. Mais avant de demander un tel effort à l’étalon, je fis une pause à la lisière de la forêt pour le laisser brouter et lui donner de quoi boire. J’en profita pour me faire un brin de toilette extrêmement sommaire et me sustenter quelque peu. Rien de florissant. Un peu de sang, ma deuxième poche depuis Myridia, un restant de soupe froide et quelques fruits secs ; j’étais loin du repas chaud de mon dernier campement mais je me refusais à perdre une journée de plus. Je laissa mon cheval brouter une bonne heure avant de reprendre la route et cette fois-ci, je le lançais dans un galop lent au cœur de la forêt.


L’immense lac de Regasanë ne tarda pas a apparaître à travers les troncs. Bien que plus petit que son voisin au nord, il n’en restait pas moins à couper le souffle. Contrairement à son faux jumeau, celui-ci était protégé par Varena et la forêt des vents marins qui pouvaient parfois être bien violents dans cette gorge créée par le plateau de Vishap et les monts environnants. La surface était lisse, reflétant avec brio la végétation environnante. La berge était faite de cailloux ovales et polis et le lac arborait une teinte bleuté particulière. Probablement grâce à la fonte des neiges de Varena. L’endroit était apaisant et accueillant. Et je me décida a piquer une tête ce soir si jamais je ne trouvais pas ma piste d’ici là.


Ainsi ma traque commença. Longeant la rive est du lac, j’usais de ma vue perçante et de mon odora surdéveloppé pour trouver quoi que ce soit qui ne fut pas à sa place dans cet environnement sauvage. Je perçu une volée d’oiseaux, un cadavre bien entamé d’un herbivore au loin dans les bois, le parfum de l’eau douce lourde de minéraux et après plusieurs heures de rien… Une odeur attira mon attention. Un bouquet âpre, presque piquant, désagréable et excessivement subtil. Si infime que je mis presque une heure à remonter la piste dans la forêt, m’obligeant à descendre de monture tant le simple fait d’être en hauteur me faisait perdre en précision.  Pas bien loin de la berge mais suffisamment en retrait dans la forêt, je tomba nez à nez avec ce qu’il restait du corps de la malheureuse. Au vu des traces environnantes, la pauvre avait été trainé jusqu’ici depuis le rebord du lac… Le reste serait impossible à analyser. La vie sauvage était déjà passé par là et la nature était aussi efficace que rapide pour détériorer et faire disparaître un cadavre. J’observa tout de même rapidement les lambeaux de vêtement pour définir de l’emplacement des lacérations. Elle avait été potentiellement poignardée dans le torse, une hypothèse qui se conforma en observant ses côtes abîmées par une lame sans nul doute vu la netteté de l’ébrèchement. Rien à voir avec les traces de crocs des divers carnivores du coin. Quand aux déchirures propres de son poignet droit et de son avant-bras gauche, ils ne laissaient que peu de doute sur l’envie de la vider de son sang. Jusque-là, les conneries de Renyar tenait la route. Et ça me faisait foutrement chier.


Dépourvu d’outil et de temps, je ne pu offrir une mort plus respectueuse à la malheureuse. Néanmoins, je pris le temps de faire une prière à Mialekh. Je n’étais pas spécialement croyant avec mes mille-six-cents ans passé mais avoir un semblant de lien spirituel pouvait parfois se montrer réconfortant. Et j’espérais sincèrement que la mort l’accueillerait avec plus de décence qu’elle n’était venue la réclamer à Exodus… Je poursuivis alors mon travail de pisteur. Observant les traces de pas, les branches cassées, le faible parfum laissé ça et là sur un tronc ou des feuilles de fougères. Après plusieurs heures de marche, le soleil commença à tomber et je remonta en selle pour accélérer la cadence. Je failli perdre la trace lors de la traversé d’une rivière, large mais peu profonde. Fort heureusement pour moi, j’étais bien sur un groupe de meurtriers. Au moins deux personnes, potentiellement plus mais j’étais encore trop loin pour en être certain. Une chose était sûre, ils n’étaient pas ignorants. Traverser l’eau était un moyen idéal pour atténuer drastiquement son odeur. Malheureusement pour eux, fort de leurs tueries sans répercutions, ils étaient devenus plus négligeant. Aussi je ne tarda pas à trouver des restes de campements alors que le crépuscule tombait, me permettant de retrouver une piste fraîche et très forte. Le charbon et le brûlé faisait parti des parfums les plus simples à détecter à des distances faramineuses. C’était une erreur stupide. Et ça allait leur couter cher.


Une nouvelle rivière me barra la route, plus profonde, obligeant mon bai fumé à nager alors que je portais la sacoche de ma selle pour ne pas noyer le peu de réserves qu’il me restait. Je finis complètement détrempé de la tête aux pieds. J’avais eu espoir de garder au moins la moitié de mon torse au sec mais c’était sans compter sur les sabots un peu trop énergiques de ma monture qui voulut rejoindre la berge rapidement. Entre son souffle éreinté et les éclaboussures impressionnantes, je pouvais revoir ma discrétion… J’eu, évidemment, le plaisir de devoir vider mes bottes désormais remplie d’eau. Bien que la nuit fut exceptionnellement douce, je fus bienheureux d’avoir gardé mon manteau au sec pour l’enfiler sur mes épaules après cette baignade.. rafraichissante. Je secoua vivement ma tête et passa une main dans mes cheveux pour essorer le trop plein avant de claquer ma langue contre mon palais pour reprendre la marche. Ma traque me fit remonter dans les hauteurs de la forêt, non loin de Boiselune qui trônait sur l’une des collines les plus escarpées. La cité était probablement à moins d’une heure de route à pied. Donc moitié moins à cheval. Tout ce que j’espérais c’est que la piste ne remonterait pas jusque là-bas. Il n’y avait rien de pire que de suivre une trace olfactive en ville. Trop de monde, de commerces, d’odeurs. Je risquais de les perdre. Je lançais mon étalon sur un pas plus rapide malgré la route pentue.



— Noctis Tinuviel —
#F6C63E


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Aiko Deb
Vampire • Sang-Pur
Aiko Deb
Aiko Deb
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Richesse : 93
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Ven 24 Nov - 23:29

Bad Blood
Mist and Moonlight


La journée avait mal commencé, c’était le moins que l’on pouvait dire. Les tueries, objet de ragots de la capitale, s’étaient déplacées en campagne. Je repousse une mèche de cheveux de mon visage tout en posant la missive sur mon bureau. J’ai tout à fait conscience de la situation du duché. C’est un territoire vaste mais encore terriblement sauvage. Nous sommes un territoire où il est aisé de se cacher. Généralement, les bandits qui nous rejoignent finissent par s’assagir où partent d’eux-même vers d’autres cités. Nos villages sont paisibles bien que relativement pauvres. Il n’y a pas de bourgeois à détrousser, seulement des pauvres hères qui travaillent le bois. Ici, nous avons plus de bûcherons et de chasseurs trappeurs que nul part ailleurs. Des menuisiers, des ébénistes. Des bouchers. Des travailleurs du cuir. Mon peuple est un peuple d’artisans, pas de riches commerçants. Les criminels trouvent soit leur rédemption, soit leur damnation. Il y a autant d’armes que d’âmes qui vivent et les Luniens sont un peuple fier. Ils accueillent tout le monde à bras ouverts mais sont prêts à tout pour défendre les leurs et leurs terres. Un groupe qui tenterait de s’en prendre à un autre trouverait une résistance comme on en trouve rarement en campagne.

Cependant, qu’un ou des meurtriers quittent la capitale ne me réjouis pas. Je crains pour les miens, bien que les chances soient faibles qu’il ou ils viennent ici. Je croise le regard de Mike, mon gouvernant, qui attend en silence. Je lui adresse un pauvre sourire. Il lit sur mon visage comme s’il lisait dans mes pensées, et puisque c’est lui qui me fait les rapports des nouvelles de la capitale, il sait parfaitement ce que j’ai lu. Il me connait comme si j’étais sa fille. Après tout, il m’a vu grandir ! Entré tôt en tant que serviteur auprès de mon père, nous avons une vingtaine d’années de différence mais il semble bien plus marqué par le temps. Sa femme, Raya, sa fille et ses deux fils servent également au château. Il me semble que son aîné, Dash, est à peine plus jeune que moi.

“Tout va bien, ne t’en fais pas.”

Il reste silencieux, le visage grave, mais comprend que je le congédie. J’aime Mike pour son caractère pragmatique. Il parle peu mais anticipe, il règle les problèmes avant qu’ils n’apparaissent. Ses mots sont toujours choisis avec soin, et quand il parle c’est toujours avec sagesse. Je me laisse aller sur le bureau, m’avachissant de tout mon long sur la pièce de bois ouvragé en chêne noir. Le froid contre mon front m’apaise mais j’ai tôt fait de me redresser, la position étant profondément inconfortable.

Keigo ne reviendra que dans deux mois environ, si son voyage se déroule bien. Il ne donne des nouvelles que lorsqu’il met pied à terre. Et papa… Et bien, il fait son travail à la Cour. Sa dernière visite remonte déjà à trois semaines, il devrait bientôt revenir sauf si une réunion d’urgence est programmée. Il essaie de revenir régulièrement, malgré nos missives hebdomadaires. Parfois, le château est bien vide sans eux. Je regarde par la fenêtre. Mon bureau donne côté forêt, à une hauteur inatteignable depuis le sol. Ma chambre est située dans le donjon, à l’abri derrière les murailles défensives qui font bien cinq mètres de haut. Le château de Boiselune est à l’origine une place forte qui protégeait d’anciennes frontières. Aujourd’hui il sert de résidence à ma famille et de relais entre les royaumes. Pour les gens de la région, c’est un symbole de protection. Il a abrité plusieurs fois la population lors de sièges, et je sais que nos caves sont immenses. Nous sommes autonomes en eau grâce à une source souterraine et nous pouvons stocker plusieurs mois de provisions. De nombreux tunnels permettent une évacuation en cas de besoin et des tours de vigies encerclent le fort. Si nous avons relâché la surveillance depuis des décennies, des sentinelles guettent toujours le ciel au cas où. Je me sens en sécurité ici. Comme tout un chacun qui passe notre herse, nous savons qu’une fois à l’intérieur des remparts, rien ne peut nous atteindre. Les soldats du duché sont à la fois des guerriers mais également des chasseurs. Nous connaissons tous la forêt qui nous entoure comme notre poche. C’est comme les enfants qui habitent près de l’eau ; on leur apprend à nager très tôt. Nous, on nous apprend à traquer les animaux et discerner les plantes comestibles des empoisonnées.

Je me relève, envoyant ma lourde chevelure derrière mes épaules. Parfois, je songe à les couper. Leur poids me gêne, et ils sont encombrants la plupart du temps. Mais quand je sors en ville et que les petites filles s’amusent à me faire des nattes, il me devient impossible de songer à les raccourcir. Elles prennent trop de plaisir à jouer avec mes ondulations d’ébène, d’un noir suffisamment intense pour qu’il soit rare dans la région. Les peau sont généralement hâlées et les cheveux dorés par le soleil. Nous finissons par ressembler aux bêtes que nous traquons ; milles nuances de brun, tout en muscles. J’ai plusieurs ancêtres eliraans, et c’est d’eux que je tiens ma peau pâle et mes yeux en amande. La famille Deb est intrinsèquement liée à cette race voisine. Nos forêts ont dû les attirer jusqu'ici.

Je rassemble les multiples couches de ma robe et traverse la pièce, esquivant les piles de livres et d’objets en tout genre que j’adore collectionner. Nous avons quelques inventeurs qui viennent les jours de marché et je finis toujours par me retrouver avec quelque chose de nouveau.
D’un mouvement de main j’envoie une brise d’air qui m’ouvre la double porte du bureau. Je quitte la pièce d’un pas leste, profitant de créer un coussin d’air sous mes pas pour accélérer mon rythme. Aujourd’hui je ne travaillerai pas. Je préfère aller m’assurer que tout va bien sur mes terres.

Je rejoins ma chambre où je retrouve justement Raya, occupée à ranger des vêtements qui viennent de finir de sécher. La femme à la peau sombre m’aide à me défaire de ma robe. Après quelques minutes de bataille contre les laçages du corset et des rires, elle me passe une tenue d’équitation dans les couleurs du duché de Boiselune ; vert bleu et or. Elle noue mes longs cheveux en une queue de cheval nattée haute afin que je sois peu gênée par ma masse capillaire. J’aime Raya pour son bon caractère et son rire facile. Ses doigts sont précis et son goût pour la mode est sûr. J’ai beaucoup appris auprès d’elle et elle continue de me surprendre par ses talents. Je suis ravie qu’elle n’ai jamais décidé de partir à la capitale, elle aurait connu un tel succès qu’elle ne serait jamais revenue par ici. Heureusement pour moi, une fois qu’on a posé les pieds à Boiselune, la forêt nous attrape aux tripes et ne nous lâche plus. Cette paisible campagne est une terre de promesses et d’aventures innombrables. La nuit, les animaux chantent. La lune veille sur nous. La montagne lointaine nous domine avec bienveillance. La beauté de ces terres captive l’âme et retient notre cœur prisonnier.

Je rejoins les écuries. Nous avons peu de montures. La plupart des cheveux d’ici sont des chevaux de travail. Nous gardons quelques chevaux de selle pour les coursiers, ainsi que ma propre monture pour mes tours d’inspection. Prendre un cheval oblige à utiliser des chemins tracés, exactement ce que je vais faire. Si je voulais me déplacer dans la profondeur des bois, je devrais me déplacer à pieds. Le but de la journée va être de rallier un maximum de villages pour m’assurer qu’il ne s’est rien passé de désagréable.

Je rejoins le dixième box après avoir saluer le palefrenier. Nous n’avons que dix chevaux. Nous n’avons pas de cavalerie. Nous n’avons que des soldats à pied. Et encore, nous n’avons pas de véritable armée. Les obstacles naturels sont suffisamment dissuasifs et si une menace plane je ne doute pas du nombre de volontaires qui prendront les armes pour défendre leur foyer. Nous ne sommes pas une puissance militaire. Nous sommes une famille.

Je prépare Mud avec la rapidité de l’habitude. L’hongre se laisse faire, de nature plutôt placide. Il ne faut pas longtemps pour qu’il me suive en dehors du bâtiment puis que je me mette en selle. Nous quittons les remparts alors que midi n’a pas sonné.



C’est au soir que je prends la route retour. Je connais le chemin aussi bien que ma monture. Différentes routes relient les principaux villages du duché. Elles sont éclairées par des lampadaires magiques qui s’allument à la tombée de la nuit. L’invention a coûté cher, mais cela a permis à la population de se déplacer plus aisément et jusque tard dans la nuit. Nous avons fait en sorte d’équiper un maximum de villages, puisque les services publics sont limités. L’eau courant tarde à arriver dans les masures les plus reculés, sans parler de l’eau chaude. Certains des villages les plus perdus sont un véritable bond dans le temps. Au moins pouvons nous leur apporter la lumière, qui fait ainsi fuir les bêtes sauvages.

C’est donc à la nuit tombée, alors que les derniers badauds ont regagné leurs maison, que je fais route vers la mienne. Il me reste environ une heure de route, cheval au pas, pour rentrer. Habituée aux longs trajets, je commence cependant à être endolorie par la chevauchée. Mud, lui, avance comme si rien ne pouvait l’atteindre. Parfois il s’écarte du centre de la route pour arracher une touffe d’herbe à portée. Le rythme de la journée a globalement été lent car j’avais besoin que le hongre tienne longtemps. De toute manière, ce n’est pas un cheval au sang chaud. Mon père me l’a offert pour ma majorité. Il fallait une monture douce et endurante, que je puisse former à ma main. Mud est froid dans sa tête, ne craint pas les nouvelles choses et sait se montrer très intelligent quand il le souhaite. Généralement, c’est pour avoir une ration supplémentaire de granulés.

C’est pour cela que je suis très étonnée quand je le vois relever la tête. Le cheval alezan avait adopté un rythme tranquille, encolure relâchée, depuis un bon moment, profitant plus d’une balade que d’une journée de travail. Il pointe les oreilles en avant, s’arrête, guette les environs. Je focalise mon attention sur lui, sur ce qu’il cherche. Sa réaction n’est pas une première et je sais qu’il a bon instinct. Quelque chose rôde. Quelque chose qui déplait à un cheval qui ne panique pas face à un grizzli. Je rassemble mes rênes, balayant la zone d’une brise pour tenter de nous apporter des odeurs ou quoi que ce soit d'autre. Les feuilles bruissent mais je ne détecte rien d’anormal. Mud reste cependant sur la défensive. Un homme sort de la forêt, les lampadaires éclairant son visage lunaire. Pourtant, l’attention de Mud ne s’y accroche pas. Il y a autre chose. L’inconnu me salue ;

“Belle soirée à vous. N’est-il pas tard pour vous balader seule ?”

Je lui porte relativement peu d’attention, mes yeux le scannant sans pour autant m’arrêter sur les détails, plus concentrée à essayer de trouver ce que je ne vois pas. Je réponds cependant par politesse, quelque peu mal à l’aise de cette rencontre louche ;

“Belle soirée à vous aussi. Je vous retourne la question, surtout que vous venez d’un endroit quelque peu incongru.”

Je fais référence aux buissons. Il a l’air d’avoir coupé à travers les bois. En pleine journée, s’il était vêtu comme un chasseur ça ne me poserait pas problème. Cependant ses vêtements sont un piteux état d’un voyage visiblement mal préparé, et nous sommes en pleine nuit. Cette personne n’a rien à faire ici. Il rit brièvement. Sa voix est chaude mais dérangeante ;

“J’ai connu quelques péripéties sur mon trajet. Connaîtriez-vous un endroit qui donnerait l’asile à un voyageur ?”

En temps normal je l’aurai redirigée vers le village au pied du château. Mais il ne m'inspire pas confiance. Je m’apprête à mettre un terme à la conversation lorsqu’une femme, dans le même état que l’homme, sort d’un fourré adjacent à une vitesse trop élevée pour être humaine. Sous ses boucles blondes et sa peau plus bronzée, je la devine plus agacée ;

“Abrège. Pourquoi veux-tu toujours discuter avec eux ?
-J’apprécie savoir ce que je mange.
-Moi je m’en fou.”


Je n’ai pas le temps de réagir que je suis jetée à bas de Mud par des mains aux ongles acérées. Je suis plaquée au sol par la femme et je peux me plonger dans ses yeux aussi sombres que l’océan.

“Ne te presse pas !”

L’homme l’a arrêté dans son geste. C’est la première fois que je rencontre des vampires et j’ai été trop choquée par leur vitesse pour faire quoi que ce soit. Je fronce les sourcils et me dématérialise dans la brume pour réapparaître quelques mètres plus loin. L’homme a tenté de chasser Mud, qui s'obstine à rester à proximité. Peut-être qu’ils ne sont pas fans des animaux et que le cheval les gêne. Le hongre a tendance à être pot de colle avec moi, plus encore quand il juge que je suis en danger.

“Je vous déconseille de finir ce que vous alliez faire.”

Je les préviens mais concrètement, je ne sais pas ce que je peux faire. Ma dague est accrochée à ma selle, à un cheval qui se tient à une trentaine de mètres de là. L’homme est encore Mud et moi, et la femme se relève déjà de l’autre côté.

“Oh, intéressant. On va jouer à chat.”

La femme a l’air très amusée. Moi, beaucoup moins. Je jette un regard à Mud. Je n’ai jamais tué personne et je doute être en capacité de me défendre moi-même. Dois-je abandonner mon cheval qui m’a accompagné pendant plus de dix ans et qui refuse de s’en aller ? La femme se jette à nouveau sur moi à une vitesse bien trop rapide. Je me dissipe à nouveau pour réapparaître plus loin. L’homme comprend mon dilemme bien trop vite à mon goût ;

“Elle ne s’en ira pas sans son cheval, cette sombre idiote.”

Oui. Sombre idiote. Très bien formulé. Je ne peux pas me résoudre à abandonner mon compagnon de vie. Cependant, il ne galopera jamais assez vite pour échapper à des vampires et cette tête de mule refuse de s’enfuir. La femme se jette à nouveau sur moi. Plusieurs fois de suite. Je me déplace, échappant à ses griffes, tandis que l’homme me fait barrage. Quand elle prend une pause, je saisis ma chance. J’invoque un brouillard épais qui tombe en quelques instants, les aveuglant. Je les entends jurer. La voix de l’homme se fait féline ;

“Même si on ne te voit pas, nous entendons ton coeur, tu ne fuira pas…”

Mais dans cette brume, si leurs sens sont brouillés, les miens sont décuplés. Tel une chauve souris dans l’obscurité, je peux les repérer aussi clairement que si je les voyais.Je les prends ainsi de vitesse, me dissipant à plusieurs reprises pour rejoindre Mud que je ressens distinctement. Il s’est encore un peu éloigné et hennit de surprise lorsque j’apparais près de lui. Il me bouscule mais j’ai le temps d’arracher la dague à son fourreau accroché à la selle. Avant de toucher terre, déséquilibré par le mouvement du cheval, je me dissipe à nouveau à une petite dizaine de mètres. J’assure ma prise sur la dague, tentant de calmer mon cœur qui bat de frayeur. Mes vêtements me collent à la peau, trempée par le brouillard épais. L’eau en suspension bloque les odeurs, j’en ai bien conscience. Pour eux, il ne reste que le son pour me repérer, mais le temps qu’il me localise après chaque téléportation, j’ai quelques instants de répit. Je me dissipe à nouveau au moment où la main de l’homme va se poser sur moi. Manque de chance, en réaparaissant, je heurte la femme qui m’attrape par les cheveux d’une main, plantant ses ongles à la base de mon cou, dans la partie tendre de la clavicule. J’ai le temps de subir la douleur avant de me dissiper à nouveau. Je l’entend rire ;

“Tu es trop prévisible. Se téléporter c’est bien, mais si ton schéma est toujours le même...”



Un rire nerveux me prend. A quoi bon rester silencieuse alors qu’ils peuvent entendre mon coeur ? Quelqu’un mourra ce soir, et si ça doit être moi, je vendrai ma peau très chère.

“Je suis peut-être prévisible mais vous ne m’avez attrapé qu’une fois.
-Tu es amusante, mais trop facile à cerner..”


Je sens l’homme bouger au moment où il termine sa phrase. Je me dissipe et en quatre bonds, j’ai atteint Mud avant lui, nous protégeant de ma dague. Bien faible menace si vous voulez mon avis, mais mieux que rien.Je devine sa silhouette dans le brouillard tant il est proche ;

“Tu vois, trop facile à cerner. Tu vas mourir à cause de ton cheval.”

Je resserre ma prise sur la poignée de la dague. Je fanfaronne alors même que je ne crois pas en mes paroles.

“Je ne mourrais pas cette nuit.”
©️junne.



Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
Noctis Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 76
Puissance : 4/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Bad blood. Original
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Dim 26 Nov - 17:55




Bad blood.





HOLD THE LIGHT WITH
DARKNESS UNDERNEATH.



Timeline alternative, An 6 461 —
[RP non-canon]————-



J’approchais du but. La trace du groupe était de plus en plus perceptible, me permettant de déceler pour sûr la nature vampirique de mes adversaires. Remonter cette piste était devenu un jeu d’enfant. Le tempo des sabots faisant écho dans la forêt furent bientôt accompagnés d’autres sons particulièrement reconnaissable. Des bruissements de végétation, des craquements de branches, le frottement agressif de chaussures dans la terre, … Tous résonnaient dans la forêt qui s’habilla soudainement d’un brouillard lourd qui me rendis presque aveugle et dissipa les odeurs. Ma tête se pencha par reflexe alors que je me focalisais sur mon ouïe. J’avançais toujours plus loin dans le brouillard. Des esquives, des charges, un rire mauvais. Ma monture se stoppa, comme si elle était consciente du danger ou de mon besoin de concentration. Je perçus un autre rire, nerveux, plus discret mais surtout à n’en pas manquer féminin. Merde. Claquant ma langue d’agacement, je balançais une main sur le côté, doigts entrouverts. L’éther environnant trembla subtilement et une dague cristalline glissa dans ma poigne. Je lançais en flèche la petite lame dans la dernière direction connue de l’agresseur. Abandonnant ma monture dans une nuée d’éther.



- … trop facile à cerner..



Je perçu ces mots dans une gerbe d’éclat se dissipant. Ma première téléportation ne m’amena pas suffisamment près de ma cible. Cependant la voix était proche et je décidais d’utiliser le brouillard épais à mon avantage. Les téléportations seraient trop visibles à courtes distances ici. Et surtout, je voulais éviter le risque de tuer malencontreusement la victime sur un coup de malchance. J’entendis le métal vibrer et s’entrechoquer et j’échangea ma dague cristalline pour une métallique dans le plan astral, en avançant silencieusement. Un pas après l’autre, comme un lion dans les hautes herbes d’Asusrana, je traquais à l’oreille plus qu’à la vue ma future proie.



- Tu vois, trop facile à cerner. Tu va mourir à cause de ton cheval. Fanfaronna ce bâtard.
- Je ne mourrais pas cette nuit.



Bordel, c’est qu’elle enchainait sur le même ton. Victime ou peut-être pas tant que ça, difficile de dire si elle bluffait. Mais une chose était sûre, l’inconnue était foutrement téméraire. Pour autant, je n’étais pas disposé à prendre le risque d’ajouter la femme à la liste déjà lourde de meurtres. D’autant que cet enfoiré de Stefan allait pour sûr me rendre fou à me le rabâcher constamment, espérant une glissade pour avoir le beau rôle dans les livres d’histoire. Je me jetais en avant, j’étais à quelques mètres des deux combattants. En arrivant, j’intercepta une silhouette plus svelte mais pas moins capable. Une femme à la chevelure blonde qui bloqua ma lame que j’avais ajusté pour viser son cou. Elle dévia la dague avec la paume de sa main pour me faire perdre l’équilibre et envoya une jambe faucher mes pieds. Bien plus que capable. Un combattant lambda ne pouvait pas se vanter de cette capacité par reflexe. Elle était expérimentée. Un sourire sinistre étira mes lèvres et je me téléporta à un pas de là, une deuxième dague – cristalline cette fois-ci –  ayant apparu par elle-même dans mon dos. L’homme hoqueta de surprise et se recula de ma position de quelques pas, abandonnant sa proie. Une femme frêle à première vue. L’habit ne faisait décemment pas le moine pour avoir un esprit si sûr de ses capacités. Je pouvais enfin le détailler lui aussi, grand, brun, la peau aussi terne que la mienne, les yeux noisette. Il s’agenouilla et sa comparse se pressa à ses côtés, un pas en avant. Ma cristalline implosa et disparu. Je planta mes iris envahies par le jugement dans celle de l’homme alors que je m’interposais entre eux et l’humaine, à n’en pas douter. Pas de cornes, pas d’ailes, pas d’attributs animal, ni d’oreilles plus ou moins pointues. Fragile petite humaine avec une grande gueule.



- Votre Altesse.. Le timbre félin de l’homme avait laissé place à la lâcheté. Je gronda, relevant le menton avec un air de dégout sur le visage.
- Debout. Ordonnais-je froidement. Le vampire se releva et ouvrit de nouveau la bouche.
- Mon Prince, nous –
- Silence. Je n’ai que faire de vos excuses. Dis-je en fouettant l’air d’une main. Vous connaissez la loi. Assénais-je, indifférent. La femelle siffla entre ses crocs.
- Une loi dictée par des monstres créés par des dieux qui nous ont abandonnés ! Cracha-t-elle avec dédain. Un discours entendu un milliers de fois, qui me fit lever les yeux au ciel.
- Garde donc ton venin pour essayer de m’affaiblir plutôt que de le cracher inutilement.
- Comme si vous alliez-nous laisser une chance de victoire avec votre voix de Sang-Pur ! Rétorqua-t-elle sèchement. Une réponse qui me fit sourire et souffler du nez. C’était risible.
- Je n’ai pas besoin de la Voix pour vous terrasser.
- Nous ne faisons rien de mal. Nous naissons ainsi, cet instinct de chasse est naturel ! Je pencha la tête légèrement en avant. Félin. Agacé.
- Et ça a failli tous nous tuer. Il est hors de question de mettre en péril des milliers d’année de travail. Alors la gangrène, ça dégage.
- Mais ce n’est qu’une.. Humaine. Une insulte, du dégout. Pour eux, c’était une injustice que de la protéger.
- Renyar ne permettra pas un mort de plus. Orion demande vengeance ou la guerre. Comprenez bien que j’ai besoin de vos têtes.
- Pouriture. Sale chien loyal aux humains ! Elle cracha sur sol avec dédain et son ignorance me passa au-dessus. Nos ancêtres auraient dû tous vous buter !
- Dommage d’être née trop tard pour me traquer.



Répondis-je, moqueur. Je relâcha la dague de cristal qui disparut dans le plan astral et invoqua deux épées courtes classiques que je lançais avec lassitude au pied de la blonde qui serra les dents au passage, réalisant mon geste. Pas une attaque. Pas encore. J’ajoutais à leur arsenal une épée longue et un bouclier court que je balança au pied du grand brun. Il ferma les paupières un instant en fronçant les sourcils. Lorsqu’il rouvrit les yeux, sa camarade était armée et lui ne récupéra que l’épée pour se défendre. Je posa un regard inquisiteur mais son air résolu me convaincu a passer à autre chose. S’il ne voulait pas de défense pour être plus rapide, soit.



- Je vous donne une chance de rattraper ça. Voyons qui chasse qui. Un sourire en coin étira mes lèvres alors que je pouvais lire la colère exploser dans leur regard. Je releva cependant un doigt. Ah, juste une chose. Vu que vous êtes des salopards de la pire espèce… Une grondement rauque résonna dans mon torse alors que mes iris luisaient subtilement. Laissant le monstre qu'il craignait tant apparaître. Aucun de vous deux ne touche à l’humaine. La Voix. Obscure et impitoyable. Je lui jeta un regard par-dessus mon épaule et la pointais du pouce avant de reposer mes iris prédatrices sur les deux vampires. Suis-je clair ?
- Oui. Une réplique donné à l’unisson, sans aucun autre choix de réponse. Je relâchais ma prise sur mon pouvoir, je n’avais plus besoin de la Voix.
- Bien.



Répondis-je d’une voix satisfaite, presque lascive. Je fis rouler mes épaules et étira mon cou. Mon corps était encore un peu douloureux de mon voyage à cheval. Mais je passerais outre. Les hors-la-loi ne méritaient pas que j’y aille en douceur. Mais j’avais envie de m’amuser. En toute honnêteté, j’avais surtout envie d’extérioriser la colère que ce connard de roi avait fait naître en moi. J’invoqua mon épée favorite et un gantelet qui cachait une lame sous mon poignet, à la fois une légère protection et une arme de mêlée au cas où. Pas de cristalline à l’horizon. Et si la demoiselle humaine avait un semblant d’instinct de survie, elle se reculerait surement d’elle-même.



- Deux contre un. Pas de don. Pas de Voix. Mais ne prenez pas ceci comme un traitement de faveur.



Dis-je en ajustant le gantelet à mon poignet. Je n’eus pas de réponse. Et pour cause, les deux vampires avaient déjà pris position. Le peuple ne connaissait rien de moi mis à part mon pouvoir terrifiant. Mais cette insulte de les prendre à la légère prouvait indubitablement ma confiance en mes capacités au combat. J’avais eu bien plus d’une occasion d’être en situation réelle. J’avais frôlé la mort de nombreuses fois. J’avais au moins mille-cinq-cents ans d’avance. Ces nourrissons n’avaient aucune chance. L’homme le savait, la femme était trop arrogante pour se l’avouer. Pour autant, ils n’avaient pas le choix. Entre essayer et abandonner, leurs esprits influencés par l’instinct de survie avaient tôt fait de se décider.








ONE DAY IS HELL, THE NEXT IS DAWN.
IN THOSES HANDS IS THE POWER TO KILL.





J’engagea la femme en premier d’un bond en l’air. Lançant mon épée, prise à deux mains, verticalement, elle réussit le miracle de me bloquer avec ses deux lames jointes. La force et la vitesse vampirique pouvait être terrifiante. Cependant, cette alliée ne rendait ce genre de joute que plus grisante. Un sourire provoquant se dessina sur mes lèvres alors que je profitais de mon élan pour forcer sur mes bras et utiliser la vampire comme appui. Je passa par-dessus elle et son acolyte me réceptionna avec un timing impeccable. J’envoya valser son épée contre mon poignet, l’avant-bras à demi protégé sous le métal. Le fer trembla et chanta et je repoussa d’un geste sec son assaut. Sa main libre vint attraper ma gauche pour bloquer ma tentative de replacer mon épée. J’entendis la femme se retourner et prendre appui et je fondis sur le sol sans réfléchir d’avantage. Son acolyte jura et para in extremis l’attaque fourbe de son alliée qui se retournait maintenant contre eux. Je fis une roulade sur le côté, déstabilisant l’homme qui me relâcha par dépit et je recula d’un bond en arrière. Pas si mal, pour des enfants. La blonde se lança sur moi avec une vitesse propre à notre race. Approximativement deux fois plus rapide qu’un cheval au galop, dépendamment des individus.


Je la réceptionna en plaçant un pied en appui derrière moi, une lame en bas à droite que je contra avec ma garde, l’épée planté au sol pour mieux la stopper et une autre lancée verticalement pour faucher mon torse. Je souris de tous mes crocs en poussant sur mes pieds pour de nouveau valser au-dessus de l’arrogante meurtrière, abandonnant au passage mon épée qui me servait d’appui et esquivant l’arrivée de son complice. En atterrissant dans son dos, je flanqua un coup violent avec mon gantelet contre sa tête et elle vola à presque huit mètres de ma position contre un tronc en geignant. L’homme jura de nouveau alors que je me retournais vers lui et je posa mes iris mauvaise sur les siennes. Il gronda et mon sourire n’en fut que plus agrandi. Je récupéra mon épée du sol et la replaça d’un coup sec à mes côtés, la terre accumulée sur son métal s’éclatant au sol.



- Vous pouvez me donner mieux que ça.



Le vampire jeta un regard rapide sur son alliée, siffla en retroussant ses lèvres pour afficher ses crocs. Et me chargea de nouveau. Au vu de sa réaction à chaud, je pouvais imaginer que mon coup avait amoché l’insolente. Nous dansâmes et l’espace d’une minute, ni lui, ni moi, ne prirent l’avantage. L’homme se laissa aller à un duel plus instinctif que calculé et ce con était plutôt doué. L’impulsivité lui convenait mieux. Il manqua de peu de me mordre après un énième blocage et ma lame secrète à mon poignet le blessa au visage en punition. Et heureusement pour moi car j’avais tout sauf envie de me taper un venin étranger et agressif dans mon organisme. Ca ne me tuerais pas, mais ça pourrait suffisamment m’affaiblir sur un instant donné pour me foutre dans la merde.


J’avais presque oublié la vampire quand du coin de l’œil, je l’aperçue debout. Je ne l’avais pas entendu se relever et c’était une première erreur. Non. C’était ma deuxième grave erreur. Elle lança l’une de ses épées courtes vers l’humaine à une vitesse faramineuse. Je jura, repoussa mon adversaire d’un coup de pied bien placé sur son ventre et invoqua une dague courte et fine que je lança vers elle. Plus légère, plus aérodynamique, la cristalline atteint la cible juste à temps pour me permettre de me téléporter devant elle et de la faire disparaître avant qu’elle n’embroche la victime. L’épée se planta deux secondes plus tard dans mon flanc gauche. Sous la douleur cinglante, je laissa échapper un grondement grave qui s’éteignit en une plainte plus aigüe, fermant mes paupières violemment. L’air trembla tout autour de nous. Merde. Merde ! Putain quel enfer. Cette salope était intelligente. Un genou au sol, a demi-assommé sous la douleur, ma respiration devint rapide et affolée. Je récupéra la pointe de l’épée pour la repousser de mon corps. Mes épaules s’affaissèrent et je serra les dents sous la douleur. L’éther ambiant vrombi de plus belle mais je les tenais en laisse. Étrangement, comme sonné par mon propre sacrifice, les deux vampires s’étaient figés. La lame courte finit par tomber au sol, pleine d’un sang rouge vermeil. Plus vif que le rouge carmin du sang commun, bien qu’il finirait par tourner cramoisi comme n’importe quel sang en contact avec l’air.



- Astucieux.. mon ordre n’était pas assez précis. Je cracha un peu de sang sur le sol puis ricana, conscient de ma propre connerie. Mais foutrement idiot… Dis-je en me relevant. Si vous ne savez pas jouer dans les limites des règles imposées, pourquoi le ferais-je ?



Les deux vampires serrèrent les dents et se regardèrent un instant. Étaient-ils seulement conscients qu’ils allaient mourir dans d’atroce souffrance d’ici quelques secondes ? Mon expression passa de la douleur à la haine et je laissais ma poigne sur mon don se relâcher. L’espace s’emplit de cristaux qui laissèrent apparaître de lames du même acabits, illuminant de reflets blanc et bleuté la brume épaisse. Le spectacle aurait pu être magnifique sans les cris de souffrance des deux meurtriers désormais embrochés de part en part par des centaines d’armes. Épées mais aussi lances, dagues, sabres, claymore… Mon arsenal n’avait même pas attendu un mouvement de ma part avant de se jeter sur la menace qui avait blessé leur porteur. Je siffla mon étalon dans ce bordel qui se stoppa rapidement. Et lorsque mes lames implosèrent en une nuée de cristaux fins s’évaporant dans l’air, ma monture apparu au pas dans le brouillard. J’avança, une main contre mon ventre sur ma plaie suintant de sang, vers ce qui restait des agresseurs et détacha sans une once de peine ce qui restait de leurs têtes, tant leurs corps avaient été charcutés. J’espérais un instant que la demoiselle derrière moi avait fermé les yeux tant le carnage était… réel. Ma monture se stoppa dans mon dos, reniflant mes vêtements tâchés de deux liquides vitaux. Le mien et celui de l’homme que j’avais blessé une fois avant cette finalité sauvageonne. Je glissa les têtes dans un sac de jute que j’accrocha à la selle. Le textile sableux se teint rapidement en rouge. Agrippant les rênes de mon étalon, je me dirigea de quelques pas vers la victime, me stoppant à deux bons mètres d’elle. Conscient de ce qu’elle avait vécu, de ce qu’elle venait de voir, de qui j’étais à ses yeux. Un danger. Un prédateur. Un monstre au même titre que ces agresseurs. Ma mâchoire se contracta sous la douleur. L’adrénaline se  dissipant petit à petit. Elle ne m’avait pas loupé cette saloperie de vampire et j’avais plus qu’intérêt à rapidement panser cette plaie.



- Désolé. Je vous ai fait attendre. Soufflais-je avec peine, tentant un brin d’humour pour l’apaiser. Ces deux-là ne vous importuneront plus. Je vais disparaître aussi pas d’inquiétude. Pouvez-vous me dire dans quelle direction rejoindre un avant-poste ou un village où je pourrais me faire soigner ?



J’accentuais la pression de ma paume contre mon ventre, sentant mon sang chaud couler le long de ma jambe. Je jura dans mes lèvres en fronçant les sourcils. Je devais faire vite. Bien plus vite que je ne pensais.







AFRAID OF WHAT I MIGHT BECOME,
A MAN OR A MONSTER.

— Noctis Tinuviel —
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Aiko Deb
Vampire • Sang-Pur
Aiko Deb
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Dim 26 Nov - 20:09

Bad Blood
Mist and Moonlight


Je perçois la nouvelle présence dans mon brouillard au moment où je sens la femme se déplacer brusquement. Trop concentrée sur mes deux attaquants, je n’avais pas détecté le nouvel invité. Je me recule de quelques pas, contre ma monture, incapable de les voir mais les localisant grâce à mon pouvoir. Les éclats se font un peu plus lointains, et je continue de reculer, parfaitement consciente que le destin vient de m’envoyer mon sauveur. Je perçois les paroles de façon sourde, comme s’ils me tournaient le dos. Mais j’entends bien le “mon altesse”, “mon prince”. C’est ces titres là qui m'empêchent de sauter sur Mud et de m’enfuir. Un Sang-Pur, ici ?

L’adrénaline retombe, la douleur me rattrape. Je ne me préoccupe plus de ce qui se passe devant moi, laissant les vampires régler leurs affaires entre eux. Je porte mes doigts à ma clavicule pour y sentir un liquide visqueux. Je saigne. Je grimace mais j’ai conscience que la plaie n'est pas profonde. La femme n’a pas eu le temps de faire autant de dégâts qu’elle souhaitait, je me suis dissipée avant. Je vais pour attraper des tissus dans les poches de selle de Mud lorsque je ressens les mouvements vifs dans mon brouillard. Je me retourne vers mes agresseurs et mon sauveur, incapable de les voir mais totalement consciente de leurs faits. Et de leur vitesse surhumaine.

Et soudainement, il apparaît devant moi. Son dos large, son grondement animal. Un frisson me parcourt quand je comprends que je viens de frôler une blessure mortelle. J’ai relâché mon attention. Je me suis naïvement cru en sécurité parce qu’un Sang Pur était arrivé. Je resserre ma prise sur ma dague, cherchant à comprendre ce que je viens de manquer à cause de la vitesse. Mes sens, relâchés, ne sont plus aussi vifs qu’il y a quelques instants. Je décide de laisser tomber mon brouillard, de le laisser se dissiper naturellement. Je perds mon écholocalisation ainsi, mais j’ai besoin de réponses que seuls mes yeux peuvent m’apporter. Une lame tombe au sol dans un bruit métallique. La voix du Sang Pur résonne, aussi animale que son grondement. L’instinct me dicte de grimper sur mon cheval et de m’enfuir d’ici. Je pensais rester, le remercier pour son acte, mais finalement ne risque-t-il pas de s’en prendre à moi après avoir réglé le problème des deux autres ? S’il me demande de récompenser son geste de bienveillance, que pourrais-je faire ? La démonstration de puissance dont font preuve les trois vampires me fait prendre conscience de ma fragilité. Sans mon brouillard, sans mes pouvoirs, je me serais faite tuée depuis longtemps. Je reste fixée sur les deux épaules à moins d’un mètre de moi. Je ressens son aura de prédateur même s’il me tourne le dos.

Les restes du brouillard s’illuminent brièvement, comme si des milliers de puis étoiles s’étaient brusquement allumées. Cependant je ressens à leur forme que ce sont des milliers d’armes de toute forme. La beauté que j’ai vu à leur apparition est une beauté mortelle, promesse de souffrance. Mais également promesse de  protection pour leur propriétaire. Le Sang Pur.  Mes jointures blanchissent autour de la poignée de la dague. Il faudrait que je m’enfuis maintenant. S’il se retourne contre moi ensuite, je n’aurai aucun moyen d’en réchapper. Je ne peux me téléporter que sur de courtes distances, pas assez loin pour fuir autant de menaces potentielles. Et puis les cris arrivent, à peine une seconde après la magnifique illumination.

Je comprends immédiatement ce qu’il se passe, je bloque mon écholocalisation, prise d’un haut le cœur qui manque de me faire vomir. Je me raccroche aux étriers de Mud, lâchant la dague par le même coup, cherchant à respirer à travers la quinte de toux et des remontées acides. Deux personnes viennent de mourir à côté de moi. Le hongre approche sa tête de moi et me souffle dans la nuque tandis que je peine à reprendre mon calme, écoeurée par ce qu’il vient de se passer. Je sais qu’il y a encore peu, c’est moi qui allait mourir. Mais la réalité de la mort me frappe de plein fouet. Je suis une dame de la cour. Je ne me suis jamais retrouvée dans ce genre de position. Mon entraînement à la dague était superficiel car personne n’a jamais pensé que je serai un jour en danger.
Je reprends pleinement conscience du présent lorsque mon sauveur revient vers moi, le bruit des sabots de son cheval claquant sur le pavé. Je me tourne vers lui, essayant de faire bonne figure malgré mon teint encore plus blanc que d’habitude, un sourire incertain accroché sur mes lèvres.

Je fais de mon mieux pour ignorer le sang sur ses vêtements, mais mes yeux descendent vers son ventre, et sa main qui presse ce que je devine être une plaie. Je perds mon sourire, réalisant que tout à l’heure, cette blessure qu’il a, c’est celle qu’il m’a évitée. J’oublie immédiatement le fait qu’il s’agisse d’un prédateur. Devant moi, j’ai un homme blessé. Un homme qui a besoin de soin. Tandis qu’il parle et tente un brin d’humour, je franchis la distance qui nous sépare,  enlevant ma veste d’équitation d’un geste pour lui donner afin qu’il appuie un tissu propre sur sa plaie. Le tissu est légèrement tâché de mon sang, mais uniquement au niveau de l'épaule. Par contre, ma chemise à col montant a bien épongé ma blessure. Le sang a déjà commencé à former une croûte dessous, je sens le tissu s'accrocher désagréablement à ma peau. Ma voix se fait directive mais douce;

“Appuyez ça dessus, et montez à cheval. Le château n’est pas loin, nous y allons immédiatement !”

J’attrape sa main pour y fourrer le vêtement roulé en boule. Je ne suis pas sûre que monter à cheval soit une bonne idée, mais c’est le mieux que nous pouvons faire. Au rythme du pas de Mud, il restait environ une heure pour rentrer. Au galop, on divise le temps par trois. Plus si j’arrive à pousser mon étalon. Au moment de relâcher sa main, je relève la tête vers son visage, croisant son regard que je perçois doré. Le brouillard a presque fini de se dissiper, aussi je peux m’aider à nouveau de mes sens, et les lampadaires technomagiques éclairent suffisamment pour que je puisse détailler mon sauveur.  Je rougis brièvement, intimidée quand je me rends compte que je viens de donner des ordres à un noble du même statut que mon roi. Et à une créature millénaire qui plus est. Je me recule, retournant vers Mud, mettant pied à l’étrier lestement. Je ne doute pas que le vampire, avec sa vitesse, s’il le désire peut me suivre aussi bien à pied qu’à cheval. Mais moi, pour me déplacer rapidement j’ai besoin de ma monture.

Je reporte mon attention sur lui, prête à me mettre en route. Mais j'ajoute, pour faire bonne mesure, d'une voix douce et reconnaissante;

"Et vous êtes arrivé pile à temps. Merci. Merci beaucoup. Laissez moi vous aider à mon tour. Vous m'avez sauvé la vie. "
©️junne.



Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
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Mar 23 Jan - 20:54




Bad blood.





PULLING US UNDER WATER,
DRIFTING DOWN TO THE OTHER SIDE.
I’LL BE REACHING OUT TO KEEP YOU SAFE.



Timeline alternative, An 6 461 —
[RP non-canon]————-



Ma monture dans mon dos, j’observe d’un œil peu intéressé la demoiselle qui affiche un demi sourire sur son visage. Son teint a pâli davantage, elle aurait très bien pu descendre de la lune avec une carnation pareille. Elle semble incertaine du comportement à adopter en ma présence. Pendant que je réfléchissais à pourquoi, mon esprit glissait petit à petit son attention sur la désagréable sensation qui courrait dans mon corps. Je pouvais sentir mes forces me quitter, le bout de mes doigts picoter, mon équilibre se faire ronger, ma chaleur corporelle devenir trop tiède et inconfortable. La caresse du sang glissant contre ma peau et mes vêtements habituellement plaisante était des plus désagréable aujourd’hui. Pour cause, les rares fois où je finissais dans un tel apparat carmin, ce précieux liquide n’était pas mien. Ma respiration et mon rythme cardiaque s’accélère alors que je mesure la dangerosité de mon état. J’avais touché une artère. J’avais. Touché. Une artère… Putain de merde.


L’inconnue perds son sourire, si on pouvait appeler sa grimace ainsi, lorsqu’elle découvre la mocheté de blessure qui m’accompagne. Ma main était déjà couverte de sang. Et je n’arrivais pas à définir si c’était la sensation de mon hémoglobine glissant entre mes doigts ou le manque de celui-ci dans mon corps qui me rendait si nauséeux et me donnait le vertige. Mais quelque chose me disait que c’était un peu des deux. L’humaine n’avait même pas réagit à mes paroles, elle s’avance d’un pas vif en retirant sa veste et la presse contre ma lésion. Je grimace sous l’agression de la pression du vêtement et une décharge de douleur me parcourt le corps. Réveillant des instincts endormis.



Appuyez ça dessus, et montez à cheval. Le château n’est pas loin, nous y allons immédiatement !



Ordonne-t-elle soudainement. Je serre la mâchoire alors qu’elle relève son visage vers le mien pour y capter mon regard. Elle déplace ma main pour assurer que je tienne en place sa veste désormais imbibée. Je ferme les yeux un instant pour me concentrer sur mon équilibre et mon état. Le tissu en boule semble aider un peu et je continue d’y apposer une pression constante du mieux que je le peux. Lorsque je rouvre mes iris sur elle, ma vision se trouble quelque peu avant de se fixer sur les joues de l’humaine. Accompagnée de cette image, l’effluve diffuse mais bien existante de son sang se frayant un chemin dans cette zone de bataille maculée du liquide vermeil. Je remarque alors que sa chemise est tâchée aussi au niveau du col montant. Elle est blessée. Je ferme les yeux à nouveau alors qu’elle se recule pour rejoindre son équidé et bloque ma respiration. Et ce n’est que lorsqu’elle est en selle, à plusieurs pas de là que je reprends contenance. Le brouillard finit de se dissiper autour de nous et elle reporte son attention sur moi.



Et vous êtes arrivé pile à temps. Merci. Merci beaucoup. Laissez-moi vous aider à mon tour. Vous m'avez sauvé la vie. Sa voix est apaisée, reconnaissante. Et j’en ris presque tristement intérieurement.
Ne me remerciez pas trop vite, vous n’êtes pas encore sauve.



Répondis-je sans le moindre tact en me mettant en selle à mon tour, avec une lenteur et un manque de grâce des plus discutable. Bordel ce que cette saloperie de blessure me faisait un mal de chien.



SCREAMING THE ORDER, FANGS OUT.
DROWNING DEEP IN THE OTHER SIDE.
YOUR HEART IS STARTING TO SLOW.





J’avais clairement fait le con en retirant la lame. Mais sur l’instant, je voulais me débarrasser d’une gêne trop dangereuse à mes yeux. Un des vampires aurait pu reprendre sa poigne et me finir sur l’instant. Malgré les cristallines pour me protéger, il était hors de question de prendre le moindre risque en deux contre un. Et j’étais trop stupide et fier pour me rabaisser à user de la Voix. De fait, j’avais perdu d’ores et déjà trop de sang. Monter en selle n’avait pas arrangé les choses et le pas rapide de l’étalon non plus. Le trot et le galop étaient hors de mes limites, je n’aurais pas supporté ni la douleur sur une longue durée, ni la perte de sang engendrée. Je récupéra rapidement mon manteau brodé de mes armoiries et le noua le plus serré possible contre mon dos pour comprimer un tant soit peu la plaie traversante. La décharge cinglante qui en découla me coupa le souffle et me fit serrer les dents en grimaçant.


Blessée. Chuchota mon subconscient alors que le vent m’apportait à nouveau l’odeur sucrée de l’humaine ouvrant la marche devant moi. Je me reconcentrais alors sur ma monture dont les flancs étaient maintenant aussi poisseux que sa jambe arrière gauche, où mon butin reposait. Je comptais bien payer un bon toilettage à cette pauvre bête qui ne méritait pas un tel traitement. Écoute. Ordonne ma voix intérieure. Par réflexe, je me focalise sur mon ouïe et perçois le battement régulier des chevaux. Celui de la jeune femme, moins harmonique, mais bien plus doux à mes oreilles. Peut-être la rendais-je nerveuse ? Peut-être que son instinct lui chuchotait de fuir comme le mien me soufflait de la remarquer. Est-ce qu’il faisait aussi froid tout à l’heure ? J’avais l’impression que je dédramatisais la situation et que j’avais perdu bien plus de sang que ce que je ne me plaisais à croire. En me recroquevillant sur moi-même, je laissa mon esprit vagabonder dans mon subconscient. Là, au bord de la plage au ciel nocturne, le silence n’était brisé que par le ressac lent des vagues. Nous en avons besoin. Renchérit l'instinct. Je feula entre mes crocs et un vent froid et cinglant me répondit. Ce n’est qu’une humaine. Elle aurait pu être prise dans le feu de la bataille. Morte avant ton arrivée. Mon expression se froissa sous l’agacement. Notre cœur commence à ralentir, Noctis.


La révélation me fige et j’essaye d’ordonner à mon corps de se redresser pour informer ma guide de la dégradation de mon état. Sans succès. Je n’arrive pas à revenir à moi. Merde. Merde, merde, merde. J’étais tombé inconscient. Combien de temps s'était écoulé depuis notre départ ? Étais-je encore loin du château dont-elle avait parlé ? Du sang pour du sang. Chantonna désagréablement ma voix intérieure. Sinistre et sauvageonne, voilà quels étaient les traits principaux de cette facette de ma race. De cette voix qui chuchotait suavement à mes oreilles. Il ne saura jamais... Orion. Bien sur qu’il ne saurait jamais. De là à accepter un mort de plus, je ne comptais pas risquer.. Une vie pour une vie. L’océan habituellement si calme s’agita soudainement. Cette foutu voix n’était qu’illusoire, je le savais. C’était purement et simplement mon subconscient qui tentait de me pousser au vice.


Les vagues et le vent se levèrent avec plus de violence. Et rapidement, je finis les pieds dans l’eau. Inexorablement attiré par le ressac toujours plus puissant, le sable laissait de plus en plus de terrain à l’océan. Sombre. Si sombre, que je ne pouvais y voir mes pieds. Presque aussi obscur qu’une potion mortelle ou qu’un encrier. Résister à l’appel de l’instinct se révélait de plus en plus ardu. Je savais pertinemment ce qui se passerait lorsque je perdrais pieds. Englouti, attrapé par le monstre qui nageait en eaux profondes. Attiré dans les bas-fonds, je perdrais la raison au profit de cette saloperie qui faisait parti de moi. Je savais pourtant que je serais le même de l'autre côté du miroir. Le même homme. La même bête.



TELL ME WHERE DO I GO,
TELL ME WHERE DO I TAKE US ?
MAY THOSES WATERS BE… SAFER.





L’eau montait. A mesure que je perdais du sang, ma conscience s’effritait et il gagnait du terrain. J’étais damné. Oui… Siffla le vent entre deux vagues s’écrasant à mes pieds. Patience… Un grondement guttural résonna dans l’immensité de mon esprit frappé d’hallucinations. Je détestait ma nature. Je la haïssais avec une férocité aussi violente que ces instincts primitifs pouvaient être. Puisque c’était comme ça, je préférais encore plonger de moi-même. Je n’avais aucune idée de ma capacité à reprendre le contrôle une fois réveillé. Je n’avais aucune putain d’idée de l’aptitude de mon corps à se mouvoir correctement alors que j’étais dans un état de faiblesse avancée. Et encore moins capable de discerner si oui ou non, je pourrais me stopper avant de la tuer. Tout ce que je savais c’est qu’il était hors de question de laisser la partie monstrueuse de ma nature prendre le dessus par faiblesse. Aussi puérile et inutile que c’était, j’avais besoin d’avoir l’illusion du contrôle sur cette situation inévitable.


Alors d’un bond, je me jetais à l’eau. Le sable à une soixantaine de centimètres de la surface disparu soudainement dans les profondeurs abyssales. Un grondement sombre fit écho dans l’immensité obscure, envahissant ma tête et réveillant chaque cellules de mon corps. Ma peau frissonna presque imperceptiblement, la sensation à la fois chaude et froide, me perturba sur l’instant. Je n’avais plus de repère tant mon environnement manquait de lumière. Tout ce que je savais c’est que je coulais, irrémédiablement. Car c’était là, la seule issue possible. Et c’est là que je la sentie. La poigne rapide et désagréable s’enroulant autour de mon mollet droit. Exerçant une pression trop puissante, tirant mon corps avec sauvagerie dans les bas-fonds. Un shot d’adrénaline. Les mains tremblantes. Les veines noircies. Le regard brillant sournoisement. Un fils de Mialekh et Kerlyon.


L’étalon se stoppa net. Comme s’il avait senti le danger, il se figea totalement, seule sa respiration trahissait la vie coulant dans ses veines. Ses veines… Mes narines prirent une grande inspiration. Et mon corps se redressa aussi vite que mes iris ambrées se posèrent sur l’humaine. La douleur bien que présente, semblait diffuse et distante dans le brouillard rougeoyant qui obscurcissait mes sens. Mords-la. Mon torse se comprima sous l’action simultanée de mes muscles se tendant. Et je bondis hors de ma selle. En deux secondes, je désarçonnais la femme et mordait sans sommation la base de la clavicule, attiré par la couleur familière du sang. Mes crocs n’avaient même pas eu le temps de s’allonger totalement avant de pénétrer la fine peau de l’humaine et le tissu protégeant inutilement son corps. Encore. Je gronda et mes crocs grandirent davantage, agrandissant légèrement la circonférence de la perforation. Deux secondes. Je savais qu’elle allait filer d’entre mes griffes bientôt et j’étais trop faible pour l’en empêcher. Le temps jouait contre moi.


Je ne pris pas la peine de rétracter mes crocs délicatement pour éviter de la blesser davantage. J’étais de toute façon incapable de raisonner avec patience. Je recula mes lèvres suffisamment pour sortir mes crocs de sa chair, déchirant au passage une partie de son col montant. Puis je me jeta sur elle dans un élan mêlant désespoir et furie. Mes canines encore trop longue, apposèrent une pression proche des cavités créées tant le mouvement fut rapide. Ma langue se posa par caprice contre sa peau d’albâtre pour ressentir les battements de son cœur s’affolant, la moindre goutte de son sang traversant ses veines pour rejoindre ma langue. J’aurais pu tuer pour un tel nectar. Si chaud et sucré, c’était à en crever. Depuis quand le sang d’une frêle humaine était si délectable ? J’avais besoin des lames. J’allais la tuer. J’avais besoin de me stopper, de reprendre mes esprits. Avais-je seulement bu assez ? Combien de temps tiendrais-je encore cette foutue chaine entre mes doigts couvert de sang et d’eau ? Si je glissais, si je lâchais prise, elle mourrait. Encore. Encore.. Ronronnais-je.



FANGS IN. BARELY CONTAINED.
THIS VENOM OF US,
A PLEA AND A CURSE.



— Noctis Tinuviel —
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Aiko Deb
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Lun 25 Mar - 14:33

Bad Blood
Avec la lune pour seul témoin


Le vampire me suit difficilement. Il tient avec peine en selle, et je jette fréquemment des coups d’oeil en arrière pour m’assurer qu’il n’est pas tombé. Peut-être étais-je naïve. Mais à aucun moment n'ai-je pensé à lui offrir mon sang. L’idée ne m’a pas effleurée. Je suis la future duchesse. Mon sang est mon pouvoir, c’est ma noblesse. Ce n’est pas une denrée que je peux offrir, même à un prince vampire. Je ne suis pas un être dont on peut se servir de nourriture. Peut-être est-ce arrogant de penser ainsi, mais c’est comme cela que j’ai été élevée. Je suis précieuse. C’est ainsi que pour l’aider, la suite la plus logique était de l’emmener jusqu’au château pour qu’il se fasse soigner, ou qu’on y trouve des stocks de sang, ou quoi que ce soit d’autre.

Je n’ai pas conscience du danger. L’adrénaline est retombée, je fatigue. La journée a été longue,  l’attaque a fini de m’épuiser. Je suis légèrement vacillante aussi. Aussi, lorsque je suis brutalement tirée en arrière, à bas de mon cheval, je n’ai pas la force de résister. Mon cri reste bloqué dans ma gorge alors que j’atterris au sol, enfermée dans une cage de fer. Les bras du prince m’encerclent, bloquant mes bras, m’empêchant de gonfler mes poumons correctement pour respirer. Et la douleur me transperce le corps en même temps que ses dents transpercent ma peau. Je vois brièvement des étoiles devant mes yeux, sonnée par la douleur et la fatigue et je m'affaisse brutalement. Je ne perds cependant pas conscience, heureusement. Le grondement du prédateur derrière moi éclaircit quelque peu mes pensées, le venin commençant à faire effet et dissipant ma douleur, réchauffant l’endroit délicieusement où les crocs sont plantés.
Mon cerveau tire la sonnette d’alarme. Cette sensation qui me somme de le laisser faire jusqu'à ce que j’en meurs est un piège. L’envie de me laisser me perdre dans ses bras est une illusion. Son étreinte n’est pas douce. Elle est possessive, agressive. Il va me tuer. Je cherche à me débattre, mais je me rends compte que je n’en ai pas la force. Les brumes d’apaisement dues au venin me font tourner la tête.
Mes mains parcourent mon corps, puis le sien, à l’aveugle. Je tâte désespérément nos vêtements, en panique. Je tente de me concentrer, à la recherche de quelque chose qui me sortirait d’affaires. Je ne trouve pas d’armes, pas de solution.. Jusqu’à ce que mes ongles touchent le tissu poisseux de sang. Je ne réfléchis pas, je plonge ma main dans la blessure, aussi fort et aussi profondément que je peux, afin de causer suffisamment de dégâts pour qu’il me lâche. La sensation au bout de mes doigts est horrible et me donne envie de vomir, tandis que j’imagine les chairs à nue. De peur de ne pas faire assez de dégâts, je vais contre mon instinct qui m’indique de fuir et je me plaque brutalement contre lui, prenant de l’élan avec le bassin et poussant sur mes jambes, afin de le faire basculer avec moi en arrière. Je ne tente pas d’éloigner ma gorge de lui, trop consciente des dégâts que ça ferait. Mais tomber sur lui, en appuyant ainsi de tout mon poids sur sa blessure, pourrait le faire lâcher ou faire en sorte qu’il se vide de son sang suffisamment vite pour que moi j’en réchappe. Oeil pour oeil, dent pour dent.

©️junne.



Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
Noctis Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 76
Puissance : 4/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Bad blood. Original
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 76
Puissance : 4/5
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Exodial : Nom / Race
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Ven 12 Avr - 17:02




Bad blood.





A SELFMADE PRISON WITHOUT EVEN A MOON.


Timeline alternative, An 6 461 —
[RP non-canon]————-



L’océan me noyait lentement… Lascivement. Sournoisement. Et elle se délectait de cette situation. S’amusait de ma faiblesse pour jouer avec mon propre corps. Une marionnettiste accomplie, voilà ce qu’était la bête enfouie au fond de moi. Une créature perfide et avide, dévorant mes retenues, brûlant mes valeurs, déchirant la moindre tentative de maîtrise, déviant mes mains cherchant à atteindre la surface. Qu’il était doux et détestable de perdre ainsi le contrôle. Je l’avais tant fait par le passé. Était-ce pour cette raison que l’animal me mordait désormais si fort à la moindre occasion ? L’enchainer de la sorte n’était peut-être pas la solution. Était-ce là mon raisonnement ou le sien.. ? Pouvais-je seulement me fier à mes propres pensées alors que le drake me rongeait de l’intérieur ? Était-ce ma raison qui craquait sous ses crocs ou bien mes os ?


Un drake, oui. Une créature vicieuse et endurante. Ou en tout cas un espèce de drake. Je la visualisais massive, sombre, avec des yeux luisants aussi fortement que le soleil dans cet océan d’obscurité. Avec des iris plus incandescentes encore que mes pupilles, un pourtour digne de la lave de l’Abîme de Zalërah. Des crocs longs et acérés, une mâchoire massive. Du feu liquide, insensible à l’eau et à sa froideur, pour bave. Un corps cuirassé aussi résistant qu’une forteresse et aussi épineux et tranchant qu’une armée de lanciers. Quatre pattes épaisses pour supporter sa carrure pesante. Et trois têtes prêtes à me dévorer à la première erreur. L’eau ne semblait ni affecter ses capacités respiratoires, ni affaiblir le feu qui l’animait.


Et pourtant comme un lion je refusais de lâcher la chaîne couverte de sang dans cette mer agitée. Malgré les coups de pattes violents qui me propulsait quelques mètres plus loin avant de me stopper par le tintement étrange du métal sous l’océan. Je tenais bon aussi souvent que nécessaire. Mes mains en sang et les blessures infligées par les boucles de fer me rappelaient sans cesse que j’étais à la fois à la merci de ma part sombre et en même temps son maître unique et indétrônable.  Tout ceci n’était qu’un fantasme imaginaire de ma propre bataille interne. Rien n’était réel. Même si l’oxygène me manquait, même s’il me fuyait à chaque coup reçu.. Je ne pouvais pas mourir ici. Cet espace spirituel, presque onirique, était mien. Agacé, le drake gronda impétueusement et l’océan se figea. Comme appelée ailleurs l’immensité bleutée se mouva vers un horizon que je ne voyais pas. Balloté par le courant mais retenu par la chaîne me liant la bête, je finis par rapidement retrouver pieds à terre.


Brusquement, d’une mer déchainée, il ne resta plus qu’un banc de sable sans fin, lisse et délayé. Aussi humide que le peu de vêtements que la créature n’avait pas encore déchiré ne l’étaient. J’avais repris ma respiration comme si rien ne s’était passé. Comme si je n’étais pas au bord de la noyade, il y a quelques secondes à peine. La conscience était un univers si troublant. À la lisière du rêve et de la réalité. Je n’étais même pas sûr de pouvoir faire confiance en mes sens. Je pouvais pourtant sentir mon torse poisseux, ensanglanté par les coups et les griffes, les sillons de sang courant à travers l’eau salée, irrémédiablement attirés par la gravité. J’étais couvert d’égratignures plus ou moins profondes mais il n’y avait rien d’alarmant et il n’y avait surtout pas de douleur tant que je ne la reconnaissais pas comme telle. Le seul danger ici était là, le drake se stoppa en enfonçant ses lourdes pattes dans le sable. Chacune des trois têtes me fixaient avec plus ou moins d’intérêt... Celle de gauche représentait la fureur, grondant presque sans cesse, la mâchoire close et les babines retroussées. Envahie par la colère et la rancœur d’années de soumission, de crainte et de fuite. Celle du milieu n’était qu’instinct, une voix trop souvent réprimée qui voulait plus que jamais se faire entendre. Impulsive et aventuriste, elle claquait des crocs prête à en découdre à mon premier mouvement, impatiente de reprendre le contrôle total de sa liberté. Et enfin celle de droite, la férocité, m’observait d’un œil intéressé et pourtant si distant. Laissant couler sa bave volcanique sans en avoir que faire, elle semblait insensible à ce futur champ de bataille et en même temps je savais que la moindre hésitation de ma part serait violemment punie par ses crocs. La férocité n’était pas tempétueuse, c’était la force naturelle et mesurée de l’animal. Celle qui jaugeait avant de frapper dans le dos. Le calme avant le déchainement. La sauvagerie modérée par l’intelligence. Le cerveau derrière toute traque. La froideur dans le meurtre implacable d’une proie. La cruauté étrangement mêlée à l’indulgence, dans leur état le plus primitif.


J’étais face à ce que j’étais de pire et de meilleur à la fois dans toute ma bestialité. Et pourtant ce drake n’existait pas. Il n’était que l’image miroir de ma propre vision de moi-même. J’étais mon propre monstre, mon propre danger. Aussi lourdement cuirassé que je l’étais. Aussi froid et brûlant à la fois. Aussi impulsif que flegmatique. Des facettes influencées par l’instinct, la soif et le danger. La voix sanguinaire ne venait pas de lui. Elle était mienne. J’étais le drake. Il était une part de moi, primitive et indissociable de ma nature. Aussi emprisonné que je l’étais à cette vie sans intérêt. Sans ailes pour s’évader de cette cage d’abysses et de sang. Enchainé à des attaches trop puissantes pour s’en défaire. Cohabiter demandait trop d’efforts, de sacrifices et de patience. Et je n’étais pas connu pour ce genre de chose. C’était la bête, ou moi. Un Vampire qu’elle qu’en soit la finalité.


J’aurais pu baisser les armes et lâcher la bride. J’aurais pu me laisser dévorer et ne devenir que ce que j’étais de pire. J’aurais pu me laisser couler dans la douce facilité. Tant d’entre-nous l’avait fait par le passé. Moi le premier. Il était si aisé de survivre de cette manière. Tout était plus simple sous le joug de la bestialité. Et pourtant ma foutue fierté me faisait tenir tête à la sauvagerie. Pour combien de temps encore ? Combien d’années ? Et le jour où tout s’arrêtera, où je choisirais la facilité pour ne plus penser, ne plus subir, ne plus attendre ; que se passera-t-il ? Alexstrasza elle-même viendra-t-elle mettre fin à mes crimes ? Si quelqu’un devait me tuer, j’espérais que ce serait elle. Non, ça serait elle. Mon commencement et ma fin. Il fallait bien un dragon pour vaincre un drake.


Mais pas aujourd’hui. Ni demain. Pas non plus dans les jours à venir. J’étais trop fier et trop obstiné pour perdre face à moi-même, trop attaché à cette chienne de vie. Je n’avais que la Dragonne de Grenat. Mais bien que notre relation ne tenait qu’à un fil au-dessus d’un monticule de braises rougeoyantes, prêt à céder à la moindre tension trop violente, je n’étais plus seul. Et ce lien, si tangible et pourtant si infime, était la seule chose qui me faisait encore tenir. Je lui devais trop pour baisser les bras. J’avais encore tant à rembourser de cette dette que j’avais envers elle. Alexstrasza avait sauvé ma vie. Une vie misérable et aussi détestée que détestable mais suffisamment précieuse à ses yeux pour la protéger. Et même si je lui en avais voulu des années durant de ne pas m’avoir laissé crever comme un rat, je suppose que sa paix aura eu au moins pour effet d’adoucir la rage de mes démons. Exodus n’était pas si pourrie et violente que je l’avais si longtemps cru. Méritait-elle pour autant que je la supporte pour l’éternité ? ..Non.


Alors malgré mon envie de tout envoyer chier, je fis apparaitre un trident que je pris à deux mains et la bête fondit sur moi d’un bond lourd et impitoyable. J’étais persuadé que j’aurais eu à me battre comme un lion pour repousser cette douce sauvagerie familière et pourtant au premier blocage de ma part le drake disparu englouti dans le sable. Peut-être que ma résolution lui avait suffi. Peut-être que j’étais enfin suffisamment fort pour le repousser naturellement. Quelle que soit la solution à cette situation, j’étais désormais libre. Enchainé et cloué six pieds sous terre. Libre. Petit à petit l’eau refit surface et l’océan abyssal reprit sa place. Lisse, sombre, apportant des vagues ridicules sur mon rivage sans ciel, éternellement terne et morne. Libre…











Lorsque je reviens à moi, le mal est déjà fait. J’en avais plus ou moins conscience du fait de ma capacité à tenir tête à la bête. Et même si ce sang m’avait clairement sauvé la vie, malgré le peu que j’en avais volé, je ne cautionnais pas mes agissements. Je rétractais mes crocs et relevais lentement mes lèvres de sa peau souillée par mon crime avant de basculer vivement en arrière avec elle, en geignant d’un râle étouffé sous la douleur. Pour se sauver, elle n’avait pas trouvé mieux que de m’attaquer à son tour en enfonçant une main dans ma plaie. Un acte audacieux, potentiellement fou. Un acte, fait une minute plus tôt, qui aurait signé sa fin de vie. Sous la soif et le désespoir, je n’étais rien de plus qu’un animal sauvage et je l’aurais mordu à la mort, avec une force abjecte, écrasant sans peine son cou gracile et fragile. Elle aurait souffert le martyr quelques temps avant de se vider suffisamment de son sang pour disparaître de la surface d’Exodus, retournant à Merrämren pour un nouveau cycle. Du moins c’était ce que la majorité des vivants croyaient ici. Je refusais d’accepter l’existence de cette Mère Astrale. Et je serais le premier à cracher sur son nom si je pouvais éviter une foutue renaissance. J’avais déjà vécu trop longtemps et j’avais bien trop pêché pour passer le jugement de quiconque analyserait mon âme noircie.


Fort heureusement pour nous, j’ai le temps de rétracter mes crocs avant qu’elle ne tombe de tout son poids sur moi. Non pas que cette foutue plume soit un problème pour mon corps en temps normal mais la pointe de mes appendices vampirique était des plus aiguisées et j’aurais pu faire d’autant plus de dégâts. Pour autant la compression bien que limitée, appuyant d’avantage sa main en moi, fini de me faire suffisamment mal pour m’arracher un cri de douleur. Prenant sur moi, je repousse maladroitement la noble de mon lâche de corps qui n’en a pas fini de me lancer avec violence. Je jure une fois. Bien loin du décorum et de la réserve digne d’un putain de Prince. J’omets complètement la présence de l’humaine, pour mon propre bien comme pour le sien et je prends le temps de vérifier mon état de mes mains sanglantes. Mon dos semble déjà refermé et mon ventre sur le flanc droit n’avait pas eu ce plaisir grâce à une certaine personne. Je jure une nouvelle fois, agacé et inquiet. Non plus pour moi car le venin bouillonnait avec vigueur dans mes veines, mais bien pour elle. Si je n’avais pas pris assez de son sang pour contrebalancer son méfait, je risquais à nouveau de perdre le contrôle. Il était si aisé pour l’animal de reprendre les rênes quand j’étais faible.


Dans ma furie j’avais perdu sa veste, ensanglantée et déchirée, et pourtant si précieuse dans cette situation. Il ne restait que mon propre manteau tout aussi poisseux et noué trop lâchement autour de ma taille pour être efficace. Alors du col, j’arracha sans délicatesse ma chemise, libérant mes bras de son emprise, emportant mon veston au passage. J’en fis une boule épaisse que je plaça contre ma plaie qui me picotait et me brûlait sans cesse, signe qu’elle se refermait lentement. Insensible au froid de la nuit, j'en déduis alors que j'étais clairement hors de danger. Nous étions hors de danger. Maintenant comment aborder la situation pour ne pas l'envenimer davantage..? Avec honnêteté pour commencer.



Aussi inutile cela puisse être, je suis sincèrement désolé. Le.. venin devrait se dissiper rapidement. J’ai perdu le contrôle et je dois dire que je ne m'attendais pas à ça de votre part. C'était diablement efficace... Merci. Annonçais-je avec franchise et respect, un discours digne d’un prince, non ? Quel putain de con.. Jurais-je pour la troisième fois en grimaçant sous la douleur diffuse.




A BURNING POISON FOR A BOILING BLOOD.


— Noctis Tinuviel —
#F6C63E


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