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Retour à Elvendil


Nyx Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Nyx Tinuviel
Nyx Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Retour à Elvendil Original
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
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Exodial : Nom / Race
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Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
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Exodial : Nom / Race
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Mar 6 Juil - 13:16

Retour à Elvendil Banni-re-Nyx

Le plus grand challenge de ma vie, c’est ainsi que je le vois. Chaque instant est pénible. Je revois sans cesse des bribes d’images qui me déconcentrent. Souvenirs ou hallucinations ? Mes sens sont exacerbés. Mes nerfs sont à fleur de peau. Je serre les dents, serre les poings et les desserre convulsivement. J’ai déjà entaillé la paume de mes mains avec mes ongles. Je prends le temps de m’arrêter. De souffler. Je ne dois pas lâcher la bride à ma colère. Elle est trop dévastatrice. Mais c’est toujours ainsi, lorsque je suis déstabilisée je perds le contrôle. C’est ce qui m’a tant ralentit dans mon apprentissage. Il m’est arrivé de faire un pas en avant puis deux en arrière. Mais je ne suis plus la même qu’au début. Mon Maître s’en est assuré, il ne m’aurait pas lâché dans la nature avant d’être certain que j’arriverai à ne pas retomber dans mes travers. Et puis, cette mission, ce défi, ne l’ai-je pas exigé ? Tout était devenu trop facile. Je brûlais de me mesurer à moi-même. Et me voici à Elvendil. Capitale vampire. Les premiers jours seront les plus durs. Observer. Infiltrer. Ne pas se laisser déborder par mes sensations. Le château m’attire comme un aimant. C’est à la fois étrange et inquiétant. Peut-être étais-je garde royale ? Suis-je une déserteuse ? Il est cependant évident que j’ai vécu ici un long moment. Quel âge-puis-je avoir ? Les vampires ne marquent pas l’âge du temps. Un centenaire peut ressembler à un pluri-centenaire. Concentre-toi Ella. Concentre-toi.

Je loue une chambre dans une taverne miteuse des bas-quartiers. Étonnamment, je savais exactement où me diriger. J’ai rabattu ma capuche sur mes cheveux de sang pour ne pas trop attirer l’attention. Ici, dissimuler son identité est tellement commun que ceux qui se font remarquer son ceux qui se baladent à visage découvert. Et puis, teindre mes cheveux n’empêchera peut-être pas que l’on me reconnaisse. La poignée de pièces satisfait l’aubergiste et il m’indique une chambre spartiate à l’étage. Bien. Je n’ai besoin que d’un endroit où reprendre mes esprits, pas un palais où me prélasser. De toute façon, quelques jours d’observation sont nécessaires. La guerre est terminée, mais le château peine à se remettre en selle. On parle d’un roi quasiment invisible, d’un prince qui supporte seul le trône.. Et du retour tout neuf d’une princesse. C’est donc encore suffisamment mal organisé pour que je puisse m’infiltrer relativement facilement. Mais non, non, Ella, tu ne dois pas penser comme ça. Le château m’attire, mais il sera plus aisé de tuer le noble chez lui, dans sa maison du quartier bourge. Il y aura moins de gardes. Mais justement, puisqu’il y aura moins de gardes, il sera sur le qui-vive.. Alors que dans le château, il ne fera pas attention… Je secoue la tête, me frappe un peu le front. Je ne dois pas perdre l’objectif de vue. Je ne dois pas me laisser dépasser par mes besoins et mes envies. Je respire à fond et me laisse tomber sur le lit. Je ferme les yeux pour ne pas observer le sous-plafond parsemé de taches de moisi. Je n’ai même pas fermé la porte à clé, je n’en ai plus besoin. Mes sens sont aiguisés à tel point que je pourrais entendre distinctement n’importe quelle conversation dans la taverne au rez de chaussée, si j’y prêtais attention. Mon Maitre m’a apprit à guetter n’importe quel bruit. Ainsi que l’absence de bruit. Respire. Longuement. Profondément. Inspire. Compte jusqu’à trois. Expire. C’est ça, continue. Mon cœur va finir par se calmer.

Une heure passe avant que je me redresse, enfin apaisée. J’ai somnolé, m’efforçant à faire le vide à l’intérieur de moi. Je ressors de la chambre, survolant presque le plancher telle une ombre. Je descends les escaliers sans un bruit, jetant un coup d’œil aux retardataires de la taverne. Le matin pointe, et même pour les vampires il se fait tard. Le tavernier est invisible, mais je l’entends fourrager dans les cuisines. Je sors du bâtiment dans un mouvement de cape noire.

Je me fixe comme objectif premier de recarthographier la ville. A chaque pensée intrusive, je fais en sorte de me concentrer sur un élément que je croise. Là, dans cette taverne j’entends un écho du passé. Ici je me concentre sur la vampire qui passe d’un air altier et pressé. Plus loin, j’aperçois un bouquiniste et je ressens l’odeur de vieux parchemin, de poussière, ainsi que le parfum enivrant d’une jeune vampire que j’apprécie particulièrement alors même que je suis incapable de me remémorer son visage. Je me concentre sur l’habitation facile à escalader qui me donnerait un bon point de vue sur les alentours. Je me décide brusquement à l’escalader, justement, pour fuir le parfum de mon passé qui me hante. En quelques instants, le ciel de Roncëlyon s’étend autour de moi à l’infini, entaché simplement par le palais culminant au loin. Je repousse la douleur qui presse mon âme de s’y engager. Je ne suis pas là pour succomber à des tentations inutiles. C’est mon goût du danger qui veut m’y mener, et je sais que je n’y gagnerai rien de bon.

Je passe de toit en toit tel un chat sauvage, profitant du lever du soleil qui m’éblouit petit à petit. Je rebats ma capuche sur mes épaules, fermant les yeux pour profiter de la chaleur des rayons sur mon visage. C’est ça la réalité de mon monde. Liberté et infinité. J’appartiens à Exodus, et Exodus m’appartient. Je suis fille du vent et de la foudre. Enfant des tempêtes et des orages. On ne me mettra jamais à terre, je me relèverai sans cesse. Tout comme le vent, on ne peut me saisir. On peut simplement me sentir passer. Et si l’on me contraint je deviens bourrasque et je me fraie mon propre passage. C’est ma voie, c’est mon identité.
Rassérénée, je rouvre les yeux et pose mon regard azur sur les environs. Mon instinct me dicte le chemin jusqu’au quartier bourge. Une certitude venue de mon passé. J’ai apprit par cœur l’adresse et je finis par redescendre au sol pour confirmer ma localisation. J’identifie le bâtiment, une demeure donnant directement sur la rue, haute de trois étages, coincée entre deux autres semblables. Je passe telle une simple passante pour ne pas attirer l’attention, capuche à nouveau sur la tête, me courbant pour imiter pour une vieille vampire. Car oui, cela existe, aussi étonnant que cela puisse paraître. Une fois transformé, le nouveau vampire ne rajeunit pas. S’il a été transformé à un âge avancé, il le garde indéfiniment. La beauté de l’immortalité.

Je disparais dans une ruelle avant d’escalader à nouveau les immeubles pour me trouver un poste d’observation sur les toits. De là.. Et bien, je me cale confortablement et discrètement, prête à faire le guet jusqu’à ce que ma cible sorte. Il s’agit d’un conseiller aigri qui a gardé rancune aux Eliraans pour la guerre. Il incite à une seconde guerre, maintenant que les Ancestraux ont été chassés, afin d’assurer la domination vampirique sur les Eliraans. Des rumeurs circulent sur sa participation active au sein d’un complot visant à relancer ladite guerre. Rumeurs fondées, soit dit en passant, et la couronne Eliraan paie cher pour que je le fasse disparaître. Le vampire est rusé et ne laisse aucune preuve de ses agissements. La couronne vampirique ne pourrait rien faire d’officiel. Je me demande même s’ils sont au courant. Les espions de la Reine Willelhmina m’ont gracieusement évité une enquête poussée et m’ont simplement remit un joli dossier dont je me suis tapé la lecture durant mon voyage jusqu'à Roncëlyon. Mon Maître, prévoyant comme il est, s’est assuré que le complot est avéré. Il savait que je ne me poserai pas la question. Je ne réfléchis généralement pas jusque-là ; on me donne une cible à tuer et j’exécute l’ordre. Aoru déplore mon manque de réflexion. Mais après tout, je suis encore sous le statut d’élève alors autant en profiter, non ? On peut légitimement mettre mon manque de réflexion sur de la pure fainéantise. Je sors un couteau pour me faire tranquillement les ongles, guettant du coin de l’œil ma maison-cible. J’en arrive à la seconde main lorsqu’enfin ça bouge un peu. Je me redresse. Oui, c’est bien le conseiller que je cherche. C’est quoi son nom déjà ? Bof. Est-ce réellement important alors que je vais bientôt le tuer ? Si je dois me souvenir des noms de toutes mes victimes, ça va être compliqué..

Il sort d’un pas pressé de chez lui, sans même regarder autour de lui. Il a vraiment la conscience tranquille le petit père. Je me fonds dans le contrejour des toits pour le suivre à la trace depuis mon perchoir. Il se dirige évidemment vers le palais. Une réunion matinale ? Certainement. Je m’arrête sur le bord des toits, sur le dernier bâtiment avant le palais et regarde ma cible s’engouffrer dans les jardins du château. Je me laisse retomber sur les fesses sur le toit d’ardoise. J’aurai pu y aller. J’aurai dû y aller. Mais je n’y arrive pas. Mon cœur me rugit de foncer tête baissé dans ce lieu qui m’appelle aussi fort. Ma tête m’interdit d’y poser un pied. Depuis les toits je suis bien moins assaillie par les stimulis de ma vie passée. Là, en bas, si je remets les pieds dans ce bourbier, que va-t-il se passer ? Je me refuse à y aller pour le moment.

Consciente que le conseiller va passer sa journée au château, je fais demi-tour. Puisque je ne dois pas l’attaquer dans cette forteresse, autant l’attendre chez lui. Ou, à défaut, prospecter autour de chez lui. Je retourne sur mes pas un peu plus vite. Une fois à proximité de sa maison je redescends des toits en sautant dans une ruelle en contrebas. C’est une capacité que ni moi ni Aoru ne pouvons expliquer. Peut-être importe d’où je saute, je parviens à atterrir sur mes pieds sans avoir de dommages conséquents. Si je ne fais pas attention je peux me fouler une cheville, mais guère plus. C’est comme si un coussin d’air amortissait les chocs, et je ne vais pas m’en plaindre. Je me faufile hors de la ruelle et entreprends un repérage depuis le sol. Il m’est bien vite évident que je ne parviendrai pas à entrer par la façade, bien trop exposée en journée. Le bâtiment ne possède pas de courette qui m’aurait permis de passer par l’arrière. Après une heure à inspecter les différents recoins des alentours, je me résous à me remettre à mon poste de gargouille, là-haut, sur les toits. Il y a du mouvement dans la maison. J’aperçois deux domestiques différents passant devant les fenêtres. Personne d’autre.

Lorsque le jeune domestique ouvre l’une des fenêtres de l’étage pour aérer, je me dis que je tiens ma chance. J’attends patiemment de voir les deux serviteurs s’affairer au rez-de-chaussé avant de me remettre à bouger. Je change prestement de côté de la rue, grimpant à nouveau sur les toits pour me glisser telle une araignée au troisième étage de la maison-cible. Je tends l’oreille. Les deux domestiques sont toujours en bas. Je me mets à fureter dans la première pièce, une chambre peu ornementée. Logement de fonction je présume. J’en sors rapidement pour passer à la seconde chambre. Fouinant plus pour m’occuper que pour trouver des détails utiles à ma mission, je passe au peigne fin les deux étages supérieurs. Au premier étage, je me dissimule sous le lit du conseiller pour laisser passer les deux vampires qui vont travailler vers les étages supérieurs. Nous nous croisons ainsi sans même qu’ils aient conscience de ma présence.

Je ressors de ma cachette pour fouiller la chambre qui est triste à pleurer. On sent que le conseiller y passe très peu de temps. Je change d’endroit pour passer à son bureau. Là, les choses deviennent nettement plus intéressantes. Outre son goût plus que déplorable pour la littérature –ouvre-t-il seulement un livre ou n’est-ce que pour la décoration ?- je tombe sur son livre de comptes. Je m’installe sur son fauteuil, posant négligemment mes pieds sur le bureau en merisier pour feuilleter ses mouvements d’argent. Tiens donc, monsieur côtoie la Maison de la Rose. Jolie maison close, je suis passée devant tout à l’heure. Il a même l’air de s’y rendre régulièrement. Je grogne en voyant ses différents dons vers « L’hôpital de la charité ». Mon cul oui, vu comme il veut retourner à la guerre, il est évident que ce n’est pas un type très charitable. Ce n’est pas une assoiffée de sang qu’un autre assoiffé de sang pourra tromper. Après plusieurs pages de lecture plutôt divertissante mais franchement répétitive –ne peut-il pas diversifier ses maisons closes enfin ? Et puis, les dons frauduleux et les paris chiqués, c’est surfait !-, je me décide à ranger le livre où je l’ai trouvé. Je tends l’oreille pour savoir où en sont les deux domestiques. Je fronce le nez en reconnaissant des bruits caractéristiques qui m’indiquent que les deux s’amusent quand leur employeur n’est pas là. Comme on dit, quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Dans le cas présent, les souris s’envoient en l’air. Pourvu qu’il n’y ai pas une portée très bientôt. Bonjour la race qui prolifère comme des rats. Heureusement que les vampires ne donnent pas naissance tous les ans, comme les souris. On a déjà eu droit à des triplés avec les Sang-Purs, imaginez si cela était réitéré par les vampires normaux. Nouveau froncement de nez. Je n’ai pas très envie d’imaginer un roi et sa reine s’envoler en l’air. Certaines choses, peu importe le rang social, ne changent pas.

Je quitte le bureau sereinement. Les deux idiots ne sont pas prêts de redescendre, trop occupés par leurs ébats. Je me dirige vers la cuisine en passant par le salon, jugeant avec mépris le goût de la décoration du conseiller. Trop ostentatoire. Décidément, je n’aime pas sa personnalité. Dans la cuisine, je vole une poche de sang que je sirote en continuant mon exploration. Je ne cherche même plus à être discrète. Je découvre un second bureau au rez-de-chaussé, beaucoup plus polissé que le premier, certainement pour y recevoir des gens. Il est confortablement aménagé et les documents présents sont beaucoup moins intéressants. Ils semblent autant factices que réels pour impressionner les visiteurs. De la politique, encore et encore. Je soupire. Bon, le tour de la maison est terminé. Tout ce que je retire de cette balade c’est que je peux aisément le tuer, il ne manquera à personne. Je ne peux pas repartir par là où je suis rentrée, les deux domestiques y faisant des galipettes. J’opte avec audace pour la porte d’entrée. Après tout… Pourquoi pas ? Si je le fais avec suffisamment de naturel, personne ne se posera de question.

Et c’est ainsi que je ressors par la porte d’entrée après une violation de domicile. Les gens ne me prêtent même pas attention tandis que je descends la rue en sirotant, la capuche sur les épaules, mes cheveux rubis flottants au vent. Je regagne la fameuse ruelle qui me permet d’accéder à mon perchoir, jetant au passage ma poche de sang désormais vide au sol. Je rejoins le château par les toits, m’arrêtant au même endroit que tout à l’heure. Le soleil commence déjà à décliner. Je m’installe confortablement en profitant d’une agréable vue sur la rue passante en contrebas, en attendant ma cible. J’ai même le temps de somnoler avant qu’enfin elle se montre, se dirigeant droit vers sa maison. Je la piste depuis les toits. Tandis qu’elle se déplace, elle se fait percuter par un gamin des rues. Personne n’aurait pu percevoir la lettre échangée entre les deux protagonistes tant l’action a été rapide. Mais j’ai été entraînée à voir ça. Et un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je songe que ça devient enfin plus intéressant. La cible retourne ensuite à sa maison comme s’il ne s’était rien passé. Quel menteur…

J’attends que la nuit tombe et qu’enfin le silence se fasse dans la maison du conseiller avant d’aller crocheter la porte. En quelques instants la serrure cède et je pénètre dans la demeure que j’ai arpentée dans la journée. Je ne perds pas de temps en exploration, je sais que la lettre sera dans le bureau de l’étage. Silencieuse comme une ombre, je me faufile dans l’escalier. En passant devant la chambre du conseiller je ralentis. Je pourrais le tuer ici et maintenant. Ce serait tellement facile… J’entre dans la pièce, capuche sur les épaules. Je m’approche du lit. Il dort, bouche légèrement entrouverte. Son souffle est discret. Il serait tellement simple de l’interrompre… Comment faire ? Je me laisse bercée par mes pensées, classant les différentes possibilités. J’ai tout mon temps. Il est à ma merci. Pas de combat. Pas de danger. Le plus gros de la mission était au final l’enquête… Qu’Aoru m’a largement simplifiée en validant le dossier des Eliraans. Ce serait presque de la triche de tuer le conseiller ainsi. Et si je pimentais les choses ?... Un sourire se dessine sur mes lèvres. Dans un état légèrement second, grisée par ma toute puissance en cet instant, je pose ma main sur la joue du conseiller en douceur et je souffle quelques mots ;

« Réveille-toi. »

Il ouvre les yeux. Il effectue tout d’abord un sursaut avant de plonger ses yeux dans les miens. Il m’observe en silence, hypnotisée comme je le suis. Je continue, un sourire plaqué sur mes lèvres :

« Je vais te tuer. »

A ces mots, il frissonne mais ne détourne pas le regard. Ne crie pas. Il accepte simplement le fait. C’est simple, tellement simple ! Je pourrais l’égorger sans qu’il ne se débatte. Là, dans cette nuit où il n’y a aucun témoin, je peux lui faire endurer n’importe quel supplice.

« Mais pas ce soir. Je veux que tu me craignes. Je veux que tu en perdes le sommeil. Quand nous nous reverrons, tu m’offriras ton dernier souffle. »

Il acquiesce lentement. Et je romps nos regards, grisée, enivrée par un sentiment que je peine à nommer. Je relâche la pression sur sa joue avant de faire demi-tour et de quitter la maison, sans même jeter un œil à la lettre. Je repasse par la porte d’entrée sans essayer de cacher mon passage, afin qu’il se souvienne, au matin, que ma présence n’était pas un rêve. Je regagne la taverne dans un état second et, pour la première fois depuis l’Accident, je dors sur mes deux oreilles, vidée de toute énergie.

Les cinq jours suivants, mes journées sont identiques. A l’aurore, je me mets en embuscade afin de surveiller le conseiller. J’ai vu son nom dans les documents de son bureau, mais j’ai à nouveau oublié. Il ne m’importe pas. Ce qui m’importe, c’est de le voir être tourmenté par ma présence. Enfin il se retourne et est aux aguets. Il a perdu de sa prestance et j’aperçois déjà les cernes et son teint vitreux. Je le suis jusqu’au château, où je me force à passer la clôture des jardins. Le second jour et les suivants, je parviens à traverser les jardins sans craquer et je l’abandonne aux portes du château. J’en profite pour explorer sans me faire repérer par les gardes royaux. Je rechigne sur certains lieux, incapable de m’en approcher. Je passerai cette barrière un autre jour. Au soir, je file le conseiller jusqu’à chez lui, où, paranoïaque, il ferme les rideaux dès qu’il rentre. Cela m’arrache toujours des ricanements satisfaits. Une fois que je suis sûre qu’il ne bougera pas de chez lui, je réitère mes tentatives pour entrer dans cet état second. Je prends des passants au hasard ou même des clients de l’auberge où je loge. Je ne reviens pas à cette ivresse totale, cet état hypnotique qui m’a baigné dans un bonheur absolu mais m’a totalement épuisée. J’ai l’impression d’être une droguée qui ne parvient pas à s’administrer sa prochaine dose et je suis de plus en plus frustrée par mon incapacité à réussir.

C’est sûrement cela qui me conduit, au matin du sixième jour, à me glisser dans le château à la suite du conseiller. J’ai besoin de concentrer mon esprit sur autre chose que cette ébriété que je n’arrive pas à ressentir à nouveau. J’ai eu le temps de m’habituer à la présence du palais. J’ai la sensation qu’il est vivant. Et toute la vie qui l’habite me tient en alerte, oblige mon esprit à se concentrer pour ne pas se faire repérer. J’esquive les patrouilles de gardes en me glissant dans des recoins que personne n’aurait pu connaître. Je suis d’ailleurs étonnée de les trouver si facilement. Je suis assaillie par les stimulis mais je les repousse dans un coin de mon esprit. Lorsqu’ils sont trop forts, j’enfonce mes ongles dans ma paume en prenant garde à ne pas perforer la peau de peur que l’odeur de mon sang me trahisse.

Le matin, le conseiller m’entraîne à sa suite dans la salle des Audiences. Impossible de me glisser parmi les plaignants. Les gardes remarqueraient une nouvelle venue arrivée de nulle part et se volatilisant soudainement. Je prends partie de rester une ombre. Ce ne sont que des petites plaintes et c’est le Conseil qui se charge de recevoir le petit peuple. Sûrement la famille royale a-telle autre chose à faire. Je crois que je n’ai jamais assisté à quelque chose d’aussi barbant. Même les cours théoriques de la Syltha étaient plus intéressants. Cachée près du plafond derrière une sculpture majestueuse de dragon, je manque de m’endormir et de tomber par trois fois. Je finis par me caler entre les deux ailes déployées du dragon pour me taper officiellement une petite sieste. Le Conseil a l’air partit pour recevoir des plaignants pendant un long moment. Surtout au vu desdites plaintes… Des crêpages de chignons entre voisins.

Lorsque je me réveille, je me rends compte que la salle est silencieuse. Je me rends aussi compte que je n’avais pas aussi bien dormi que six jours plus tôt, après mon ivresse incompréhensible. Cependant, je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est, et j’ai perdu le conseiller. Je jette un coup d’œil en contrebas. La salle est déserte. Je longe le rebord du mur où nichent les sculptures, passant de statues en statues, avant de redescendre le long d’un pilier. Je traverse la salle, en prenant soin de marcher en plein milieu comme si j’étais légitime ici. Qu’est-ce que je ressentirai si j’avais le droit de me tenir ici ? Je monte sur l’estrade et m’assoie sur le siège central. Celui qui est resté libre tout l’après-midi, celui destiné au roi. Ce n’est pas un trône, simplement un fauteuil ouvragé pour accueillir son royal derrière pendant que le bas-peuple se plaint de ses conditions de vie. Je me vautre dessus et balaie la salle du regard. On pourrait croire à une salle de trône en plus petit. Je retiens un rire. Reine Ella ! Comme ça sonne mal ! Je me redresse avant de déambuler devant une assemblée imaginaire. Régner sur des immortels, qu’est-ce que ça doit être barbant ! C’est sûrement à celui qui en sait plus que l’autre, entre vieux roublards assoiffés de pouvoirs… Non, décidément je laisse bien tout ceci au roi et à sa famille. Chacun ses problèmes, et c’est certainement pas les miens ! J’ai un vampire à tourmenter et, à l’occasion, à tuer. Mon Maître ne sera pas content si je laisse encore traîner la chose. Et puis, si je parviens à le tuer dans le palais vampire… Quel coup d’éclat magistral ! Une véritable apothéose. Tout les vieux de la Syltha seront obligés de reconnaître mon talent. J’esquisse un sourire. Ma décision est prise. Je vais commettre un meurtre qui marquera les annales et je m’en sortirai comme une reine. Mettre un coup de pied dans un guêpier déjà bien rudoyé et en sortir sans une piqûre… Mon nouvel objectif. Mais déjà, je dois remettre la main sur le conseiller. Et si je le pendais au lustre de la salle du trône ? Je suis sûre qu’il y a au moins un lustre dans cette fichue salle… Je dois juste le faire avant que la journée se termine. Ou bien tuer le conseiller, le découper en morceaux et l’installer sur la table à dîner de la famille royale ? Peut-être même placer sa tête à la place du Roi… Je m’amuse de cette idée. Pour le dîner, cela serait parfait et ça me laisse un peu plus de temps..

Je repars en vadrouille dans le palais à la recherche du conseiller. A dire vrai, je me glisse plutôt d’ombre en ombre, attendant patiemment si nécessaire que les patrouilles de gardes me dépassent. Une ou deux fois je manque de me faire prendre. Je me sens bien trop confiante ici et cela me mène à moins faire attention. Je me dirige par instinct vers la salle de conseil, où sont accolés tous les bureaux privés des conseillers. Ceux là n’ont jamais trop de bureaux, semble-t-il ! Mais je suis sûre de trouver ma cible là-bas. Au croisement de deux couloirs, je m’arrête. Quelque chose me titille, me donne envie de me détourner de ma route. Il me faut quelques instants avant de me décider et de m’engager sur le nouveau chemin. Je sais que je fais une bêtise. Pour la simple et bonne raison que plus j’avance vers mon nouvel objectif, plus je croise de gardes et de domestiques. Mon avancée se transforme en parcours du combattant. Bon courage pour trouver des coins d’ombres dans des couloirs baignés de lumière du jour. Mais je parviens finalement, au bout d’un temps infini, à arriver devant une double-porte. Mon cœur bat fort pourtant je ne sais pas ce que je vais trouver derrière.

Je pousse l’une des portes. Elle s’ouvre sans un bruit, les gonds parfaitement huilés. Après avoir vérifié qu’il n’y a personne j’entre et referme derrière moi. C’est une chambre tout en déclinaison d’argent et de rouge rubis. Quelques touches d’un bleu azur viennent casser la dichotomie. J’en fais le tour tandis que je ressens un grand vide autour de moi. Mes doigts glissent sur la couverture de soie du lit. J’effleure les voiles du baldaquin. Je me dirige vers la coiffeuse où je trouve une broche pour les cheveux en argent rehaussé de touches de bleus. Sans que mon cerveau n’ai le temps d’en donner l’ordre, mes main s’emparent du bijou et le glisse dans une de mes sacoches. Il m’est impossible de m’en séparer maintenant que mes yeux se sont posés dessus. Sur un porte-arme, j’aperçois des épées. Certaines longues, d’autres plus courtes. L’une d’elle m’attire plus que les autres. Une épée courte à la lame presque transparente, à la garde en argent parcouru de fils azurs et d’un rubis inséré dans le pommeau. J’abandonne ma propre épée d’apprentie de la Syltha pour m’équiper de cette épée qui est mienne. Tout comme le bijou, c’est un sentiment absolu et dévastateur. Je ne sais pas qui vit ici, mais je suis en train de la détrousser.

Je passe brièvement devant la fenêtre et admire la vue des jardins. La porte-fenêtre s’ouvre sur un balcon, mais je n’ai pas le culot d’y aller. Après tout, je ne suis pas censé être ici. Je suis un assassin, pas une voleuse. Je brave déjà mes ordres en m’emparant de la broche et de l’épée. Je ressors, étonnamment apaisée. Je vais tuer le conseiller et partir d’ici. Je ne dois plus jamais remettre les pieds dans ce maudit château. Ma vigilance s’y endort, je n’aime pas celle que j’y deviens.

Je fais le parcours du combattant à l’envers. Je m’engage dans le couloir des conseillers, guettant les patrouilles de gardes. Porte après porte, j’écoute les discussions qui s’y déroulent. Lorsque je suis sûre d’avoir trouvé celle de ma cible, je me tapie dans un coin, aussi immobile qu’une statue, et j’attends. Un autre vampire en ressort et je devine le conseiller désormais seul. J’attends quelques instants de plus pour être sûre. Lorsque je le vois ouvrir la porte, j’utilise ma vitesse vampirique pour me précipiter sur lui. Je le percute et le repousse dans son bureau, refermant et verrouillant la porte derrière moi en silence. Il n’a pas le temps de crier, son visage se fige d’horreur en me voyant. Je lui souris avant de me jeter en avant sur lui pour lui déchirer la gorge à mains nues, simplement avec mes ongles. Il s’étouffe dans son propre sang et je retiens sa chute en l’attrapant par les cheveux pour éviter que ça ne fasse trop de bruit. Je plonge mes yeux dans les siens tandis qu’il agonise et je caresse sa joue dans un élan de tendresse parfaitement sadique. Je sais que je ne peux pas faire de bruit. Des conseillers à l’ouïe fine sont dans les pièces adjacentes et je ne veux pas qu’ils viennent voir ce qui se passe. Quand je m’assure que le conseiller est mort, je pose sa tête au sol, laissant le tapis sur lequel il est tombé s’imbiber de son sang. Je sors mon poignard et je décide de découper précautionneusement sa tête. Je n’ai pas perdu l’idée de déposer la tête du conseiller dans la salle à manger de la famille des Tinuviel. Je laisse un maximum de sang s’égoutter de la tête, consciente que l’odeur de sang risque d’attirer les vampires comme des vautours autour d’un cadavre frais. Image très peu éloignée de la réalité soit dit-en passant. Ceci fait, je me dirige vers le porte-manteau à l’entrée du bureau, où je me saisit d’une veste. J’y enroule la tête décapitée, prenant garde à bien emballé le côté saignant afin qu’il n’y ai aucune fuite. Par chance, le tissu est plutôt imperméable. Je ressors de la pièce avec mon cadeau morbide, prenant garde à ne pas me faire attraper. Et, mue par l’excitation de la réussite, je me fie à mon instinct pour me diriger vers la salle à manger.

Le chemin est relativement aisé. Personne ne s’agite dans ce coin là du château pour le moment, l’heure du dîner étant encore passablement éloignée. Selon l’horloge, il me reste au moins une heure avant que la famille royale passe à table, s’ils font l’effort de manger tous ensemble à des heures raisonnables. Je me fais extrêmement discrète en passant près des cuisines. Non pas qu’un diner consistant leur est nécessaire pour se maintenir en forme, j’imagine qu’ils apprécient diversifier leurs repas. Après tout, je suis la première à reconnaître qu’un bon gigot d’agneau rempli bien l’estomac, même si rien n’équivaut un bon verre de sang. J’entre dans la salle à manger avant d’observer la pièce en détail. Je ne peux juste laisser mon cadeau là, sinon les domestiques vont s’en apercevoir avant le public visé, et toute ma machination tombera à l’eau. Le mieux.. Et bien, le mieux est d’attendre. Je vérifie que mon paquet ne laisse passer aucune odeur, puis je prends parti d’aller me cacher dans la grande horloge qui trône contre un mur. Je m’y glisse, arrêtant le poids quelques instants le temps de trouver une position confortable et de poser la tête décapitée à mes pieds. Puis je relance le poids afin que l’horloge ne soit pas arrêtée, et que personne n’aille réfléchir à le relancer. Autant vous dire que je suis à l’étroit là dedans, m’écrasant contre la paroi en bois pour ne pas déranger le va et vient du poids qui permet d’actionner les aiguilles et de rythmer le temps. Et j’attends. Patiemment. Sagement. Après ce qui me semble une éternité, des domestiques viennent mettre la table. Je peux l’apercevoir par de petites ouvertures pratiquées à travers la porte, dans un but décoratif. Aujourd’hui, ça a un tout autre but et ça me sert bien. En même temps, je pense que personne n’aurait un jour imaginé que quelqu’un se planquerait là-dedans et s’en servirait de poste d’observation. Quand la pièce est à nouveau déserte, la table joliment dressée je sors de ma cachette, arrêtant à nouveau le poids pour ne pas qu’il me cogne. Manquerait plus que je me fasse un bleu ! Je relance l’horloge une fois sortie. Elle accuse à présent quelques secondes de retard, mais qui y prêtera attention ?

Je me dirige vers la table. En bout, très certainement le roi. Les deux autres couverts sont sûrement la princesse et le prince. J’enlève la serviette de l’assiette du roi, avant d’y placer la tête. Je la stabilise afin que le visage soit bien en face du roi quand celui-ci sera assit. A vrai dire, je doute que que ce soit lui qui découvre la tête. Les domestiques, intrigués, s’approcheront sûrement pour vérifier. Mais tout de même, cela sera grandement amusant quand la nouvelle se répandra ! Je dépose précautionneusement la serviette sur la tête, afin que celle-ci soit bien cachée au premier abord et qu’on ne puisse deviner ce que c’est. Je me rappelle que je dois marquer le symbole de la Syltha pour signer le forfait. Aoru me tuera certainement pour avoir faire un assassinat aussi théâtral mais ce n’est pas grave, je prends le risque. N’ayant rien pour écrire, je me décide à me blesser l’avant bras afin de dessiner ledit symbole à même la table, avec mon propre sang. De toute façon, la pièce va bientôt puer le macchabé, alors un peu de sang en plus… Ceci fait, je lèche ma blessure pour calmer la douleur et je me dirige vers les fenêtres. Le soleil se couchera bientôt, mais je vais pouvoir profiter des rayons rasants et éblouissants pour m’éclipser au nez et à la barbe des gardes vampiriques. Je passe par la fenêtre, et sans un mot, je saute. Parce que de toute façon, je suis comme un chat et je retombe toujours sur mes pattes.

Plus tard, durant la nuit, alors que je suis attablée dans une taverne non loin du palais, j’entends les premiers émois de la trouvaille de la tête. Les domestiques ayant terminés leur service racontent à qui veut l’entendre qu’un horrible attentat a été commit, qu’un meurtre sanguinolent s’est déroulé au palais. Évidemment la nouvelle se répand comme une traînée de poudre, et je ricane en sirotant mon verre de sang. Maintenant que j’ai été aux premières loges des résultats de mon coup d’éclat, il est temps de rentrer. J’ai déjà beaucoup trop tardé. Mon Maître va me passer un bon savon, mais ce n’est pas grave. Je me suis infiltrée dans le palais vampirique, j’ai tué un des plus proches conseillers de la couronne et j’ai déposé la tête pour le dîner de sa majesté. Qui pourrait un jour se targuer d’avoir fait la même ?
Je me lève, mon verre terminé. La capuche rabattue sur la tête, je sors de la taverne, profitant de la fraîcheur de la nuit. Je suis repue. Dans tout les sens du terme. Je suis profondément satisfaite. Grisée par ma réussite. Je lève les yeux vers les étoiles pour sentir un courant d’air sur ma peau. Il est temps de rentrer. Oui, il est temps de..

Quand j’ouvre les yeux, je suis nauséeuse. La première chose que je fais est de vomir à côté de moi. J’observe ensuite mon environnement en m’essuyant la bouche, dégoûtée. Il m’apparait très vite que je suis dans une cellule. Ca pue la pisse et la moisissure, et j’entends des râles pas loin. Simple respiration laborieuse ou agonie plus prononcée, aucune idée. La vérité m’apparait. Les chiens. Ils m’ont droguée. Je ne sais pas quand. Je ne sais pas comment. Je me lève et inspecte ma cellule. Deux mètres sur trois, un lit de paille et de la pierre rustique et résistante. Aucune chance de sortir de là. Il faut que l’on vienne m’ouvrir la porte. Un seau traîne dans un coin pour me soulager si j’ai besoin. J’ai été désarmée, ils ne m’ont laissé que mes sous-vêtements. Pas stupides les bougres, j’aurai pu cacher n’importe quoi dans les doublures. En sous-vêtements, je n’ai vraiment plus rien. Je frissonne, autant de froid que d’excitation. Étonnamment, j’ai hâte de savoir ce qu’il va m’arriver. Je me demande comment je vais m’en sortir. Je me mets à tourner comme un lion en cage. Je serre et desserre les poings, essayant de contrôler mes émotions.

Il ne faut pas longtemps avant que j’entende des bruits de pas qui s’arrêtent devant ma cellule. Une clé fait tourner un lourd vérin et la porte s’ouvre. Des gardes royaux sont juste derrière. Ils me regardent avec mépris.

« Allez, sors de la, la Bête. C’est ton heure. »

J’esquisse un sourire. S’ils sont capables de m’appeler par mon surnom, ils savent qui je suis. Ils ont pu remonter jusqu’à mon appartenance à la Syltha. Jusqu’où sont-ils remontés ? Ont-ils pu trouvé qui j’étais réellement ? J’avance docilement, puisque de toute façon il faut que je sorte de cette pièce pour pouvoir tenter quelque chose. A peine ai-je mis un pied dehors sur le sol rugueux et froid, que l’un des gardes me saisit et que l’autre me passe des menottes qui pèsent un âne mort. On me passe également des fers aux chevilles pour m’empêcher de m’enfuir à toutes jambes. Ils sont six pour m’escorter. Je n’ai aucune idée de l’heure. Ma seule certitude est que je suis dans les prisons du palais. Deux gardes passent devant, deux ferment la marche et les deux derniers m’encadrent. Je me laisse guider. Pour la première fois, je ne sais pas me situer. Nous passons deux postes de contrôles avant de regagner la surface. Nous traversons une pelouse en passant par un chemin en pierre. Je profite de ce moment là pour tenter quelque chose. Je sais qu’ils m’attendent au tournant. Je me jette brusquement sur le garde à ma gauche, lui faisant perdre l’équilibre. Je pivote pour me jeter sur un des gardes auparavant derrière moi. Je passe mes menottes au dessus de sa tête et avec la chaîne les reliant, je donne un bon coup vers l’arrière, écrasant sa pomme d’Adam et l’étouffant par le même coup. Je me dégage à temps pour esquiver une épée qui m’aurait certainement coupé le bras autrement. Je donne un coup de coude sur le bras de mon attaquant pour lui faire lâcher son arme avant de lui mettre un vigoureux uppercut qui le sonne. Ces abrutis m’ont peut-être déshabillée et désarmée, mais ils ne m’ont ni coupés ni arrachés les ongles. Je ne me pose pas la question et je l’égorge d’un mouvement brutal. Une décharge s’abat dans mon dos et je m’écroule au sol, le souffle coupé, les muscles tétanisés. On me relève brusquement par les aisselles. Deux gardes me tiennent tandis qu’un troisième appuie un bâton contre mon ventre qui déclenche un nouvel arc électrique en moi, m’arrachant un cri. Enfoirée de technomagie. Les vampires ne contrôlent pas la magie, mais ne rechignent pas à utiliser des armes qui en font usage.

« Profite bien de tes derniers moments, pétasse. S’ils ne décident pas de te tuer, crois moi que je te retrouverai et je le ferai moi-même. »

Je lui lance un sourire en coin. Il me donne une nouvelle décharge, en visant cette fois ma gorge. Je retiens un couinement pitoyable. J’ai les larmes aux yeux. Il n’y a que quatre gardes debouts. En regardant en arrière, j’aperçois deux corps immobiles. Deux cadavres. Deux sur six, en étant menottée aux poignets et aux chevilles, sans arme ? Beau score. Si je meurs, au moins en aurais-je emmené d’autres dans la tombe avec moi. On chantera peut-être mes louanges aux autres apprentis de la Syltha. Ou alors, mon Maître va faire une apparition miraculeuse pour me tirer de là… Incapable de tenir sur mes jambes, mon énergie vidée par les trois décharges électriques, on me traîne vers le château. On y entre par une petite porte, via un angle du palais qui ne m’est pas familier. J’essaie de garder la tête haute, mais encadrée comme je le suis, plus traîné qu’en train de marcher, mon ego en prend un coup. Quand je reprends assez de vigueur pour marcher, le garde me redonne une petite décharge. Et il s’assure tout au long du trajet que mes muscles restent suffisamment tétanisés pour ne pas que je représente à nouveau une menace. Quand nous arrivons devant une grande double-porte, je la reconnais. La salle du trône. Je lâche un ricanement. On va décider de mon sort en grande pompe ? Merveilleux. Je dépasse d’autres prisonniers, avec une garde bien moindre comparé à la mienne. Deux nouveaux gardes ont remplacés ceux que j’ai tué. Je n’ai même plus la foi de lever la tête, sonnée par les différentes décharges supplémentaires qui m’ont été assenées pour que je perde mon éternel sourire provocateur. On me jette au bas de l’estrade, et je fais un simple effort pour ne pas rester couchée à plat ventre sur le marbre froid. Je ramène mes genoux sous moi pour me redresser un peu, et à travers ma tignasse rubis emmêlée je croise les regards de mes futurs bourreaux. Et mon cœur arrête de battre.



Aoru
Eliraan
Aoru
Aoru
Race : Eliraan
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 11
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Un kodachi artefact qui, quand il est éveillé, attributs des oreilles et 9 queues de Kistune à son porteur. Augmentant ses sens.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Retour à Elvendil Original
Race : Eliraan
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Mar 6 Juil - 18:31


    Mais par toute la puissance de la déesse pourquoi avais-je jeté mon dévolu sur une tête brûlée pareil ! Droit dans la gueule d’un dragon déchaîné ! Tous les êtres vivants d’Exodus savaient que jamais il ne fallait titiller le dragon dans son antre et que fait cette … cette énergumène sans cervelle ! Bien évidemment elle va droit dedans. Je soupirais du haut de mon poste d’observation. J’avais assisté à ces derniers jours avec un mélange d’appréhension anxieuse et de certitude inébranlable. La boule au ventre de ne pas avoir de retour de mission validée, mais assez serein pour ne pas m’intéresser de trop prés à ses actions. Je l’avais formée à une vigilance constante et elle serait trouver le kitsune des ombres où qu’il se cache… Une belle erreur. Mais que faire maintenant qu’elle était prise au piège dans les sous sol d’un palais qui était gardé par la seule créature que je ne voulais jamais avoir à affronter, un dragon. Je soufflais, pour la deuxième fois en quelques secondes. Réfléchit donc mon pauvre vieux, succomber au désespoir de perdre ton élève n’est pas ton genre. Tu lui feras avaler ses crocs plus tard, pour le moment connecte tes putains de neurones et sors la de là ! Prenons les choses calmement :
    Premièrement, j’aurais clairement et irrémédiablement du intervenir avant, quand les serpents du doutes avaient commencés à s’enrouler autour de mon estomac. Fierté mal placé ou surplus de confiance en l’élève que j’avais choisis, j’avais ignoré les signes de mon instinct. Je sers les dents en fixant les grilles du palais Vampirique, impossible d’’y entrer sans être repéré, surtout avec une furie sanguinaire qui ne penserait qu’a faire couler le sang de ses congénères.
    Deuxièmement, quand j’avais finalement écouter mes instincts primaires pour aller voir de plus prés les gestes de ma disciple, je l’avais trouver, bien trop facilement, soit dit en passant, en train de s’amuser à tester je ne sais quel théorie fumeuse avec des accros en tous genre, alors même que sa cible était en proie à une paranoïa digne des plus grandes guerres. J’avais eu des doutes, mes nombreuses heures de travail sur la définition des mots discrétion et efficacité avaient-elles été suffisantes ? De nouveau je serre les dents, essayant de trouver à quel moment durant mes presque trois ans de mentorat j’avais péché. Le goût ferreux de mon sang me reconnecte avec le moment présent, je me suis mordu la lèvre, un peu trop fort. L’heure n’est pas au remord mon petit Aoru, réfléchis encore, tu trouveras bien une réponse à tes questions. Ses pulsions sanguinaires, son goûts du spectacle, j’avais réussis à canaliser tous cela, rien ne laisser présager ce qu’elle ferait alors qu’elle serait de retour chez elle.
    Troisièmement,… Ho et puis au diable les méninges ! Que Miloniä me maudissent depuis les cieux éternels d’où elle m’observe et se moque, mais je préfère l’action.

    J’abandonne mon point d’observation pour me rendre dans la taverne ou elle était installée. Si les gardes qui l’avaient emmenée avaient tous pris, mais il restait la piste. Cette trace presque mystique que les bons chasseurs savaient reconnaître et remonter. Une chance pour moi, j’étais le meilleur à ce petit jeu. A la nuit tombée, revêtant mes attributs bestiaux pour plus d’efficacité, je pars mener l’enquête. Je me sais pris par le temps, ses folies de la soirée ont fait le tour de la ville en dizaines de minutes et les gardes, attirés certainement par l’odeur de son sang étaient venue la chercher directement. Surtout qu’elle c’était fait un nom maintenant,… Si moi j’étais le kitsune, elle était la bête ! Jolie binôme, mais elle serait mise à mort aux premières lueurs du jour. Drôle d’idée que de décider d’offrir la tête de sa cible au roi,… qui est l’ennemi de son commendataire. Mais passons sur ses lubies dérangeantes pour entrer dans l’action.
    Les quartiers nobles ne m’apprendront rien, trop effervescent après le manque de tact de ma jeune amie. Les quartiers des domestiques par contre, offraient des pistes intéressantes. J’entrais dans la demeure de la cible sans soucis, crocheter une fenêtre n’était pas un exploit pour un maître assassin. Je m’assois sur le bord de la fenêtre, mes neuf queues volant au grès d’une brise inexistante. J’attends qu’une de mes cibles arrive, ayant fait tomber un article peu volumineux sur le sol, cela ne tarderais pas. Une cible arrive, une jeune femme qui n’a pas le temps de s’exclamer que le fil d’une lame mord la blancheur de son cou. Je souris et lui murmure des mots que personnes ne devrait avoir à prononcer et que surtout personne ne souhaiterait entendre. Le tout sans me démordre de mon sourire. Elle me raconte tout! Les étrangetés de son maître, après une visite nocturne qu’il dit avoir reçus. La peur grandissante dans ses yeux, lui dévorant l’âme… Je soupire quand je comprends ce que j’entends. J’embrasse la joie de la jeune vampire avant de me glisser dans une ombre et de disparaître, ne laissant pour preuve de mon passage que le fin filet de sang qui vint maintenant tacher sa jolie robe de servante. Durant mon trajet vers les prisons vampires je sers les doigts à me faire blanchir les jointures. De l’hypnose et pas n’importe laquelle ! Mon maître m’a parler de ce pouvoir chez les vampires. Eux qui n’ont pas la capacité de contrôler les arcanes de la magie, sont hyper sensible à une forme de suggestion. Une forme d’hypnose, bien supérieur à ce qu’on peux observer chez les autres races… le pouvoir unique des Sang purs ! Par la terre mère comment ai-je pu être aveugle à ce point ! Nous avions pourtant son signalement et des portraits, trop occupé par ses talents je n’avais pas étudier son visage, éblouis par ses capacité je n’avais pas fait le lien entre cette Vampire sortis de nulle part, cheveux rouge certes, mais c’était bien la seule chose qui ne collaient pas et avec le recul… Je me souviens aujourd’hui de la réflexion que je m’étais fait ce jour là, il y a presque trois ans, dans la foret falariel. Je m’étais demandé si elle avait teint ses cheveux dans le sang de ses victimes ou si sa couleur flamboyante était naturel. Aoru, mon pauvre petit eliraan tu es un parfait crétin !

    Je saute du haut des toits pour arriver dans un bruissement de tissus devant les portes de la prison. Le temps de peindre un sourire sur mon visage, j’amortis ma chute avec mes genoux tandis que mes queues toujours déployées me donne plus de prestance. Je salut les deux soldats immortels qui me font face avant de leur briser le cou, ils ne mourront pas pour si peu, mais le temps que le venin de leurs sang soignent leurs blessures je serais partie depuis longtemps. Je me faufile dans les sous sol, trop étroits à mon goût, de la prison des vampires. Créer par eux, pour leurs semblables, Elle n’avait aucune chance de s’en sortir, pas seule. Je m’arrête devant sa cellule, elle est presque nue et je dois me faire violence pour ne pas intervenir, ne pas prendre les clés à la ceinture de l’un des presque cadavres, ne pas l’habiller. Il ne faut pas que ma présence soit relevée alors je n’en fais rien. Je me contente de regarder mon élève sonnée par je ne sais qu’elle drogue gisant à terre d’une cellule bien trop petite pour sa grandeur naturel. Je sers les dents et les poings, je m’en veux de l’avoir mener dans une situation si délicate… je m’incline doucement avant de murmurer

    «  Je jure de te tuer moi même,… Votre altesse. »

    Je souris à mon propre humour dans une situation que je sais presque désespérée, avant de repartir. Profitant du répits accordé par la reconstruction osseuse des gardes pour dévaliser leurs salles d’armes et récupérer les effets de ma protégée. L’ombre que je suis disparais dans la brise nocturne mais je suis là et je guette. J’entends et j’agis.




Laïna Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Laïna Tinuviel
Laïna Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 125
Puissance : 2/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
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Dim 11 Juil - 0:43

banlai10.jpg
Retour à Elvendil

○ Nyx and Laïna and maybe other?


Les dossiers s’empilaient sur mon bureau, et la pile ne faisais que grandir. Nous étions pourtant deux à la tache, lire, analyser, prendre des notes. Nous usions sans limite de notre lien mental afin de passer les informations, restant donc, pour toute personne extérieure, des heures durant sans prononcer un mot. Mon objectif était simple, je voulais rattraper mon retard, connaître ce qui avait été fait durant mes deux années d’exil volontaire. Je soupirais en fermant le rouleau que j’avais dans les mains, un traité relatant l’évolution des dépenses du palais durant les cinq dernières années. ShanKo, à l’autre bout de ma chambre ferma lui aussi son ouvrage, traitant, me semble-t-il de l’état de l’armée du pays et daté du mois dernier. Il me rejoignis ensuite sur le canapé, prenant la place du dossier afin que je m’affale sur lui et non sur les coussins. Pas très princière comme posture, mais venir à bout de la montagne de document nécessité du confort, j’avais troquer mes robes longues et peu pratiques pour un pantalon de toile de lin noire et un débardeur à manche large tout aussi sombre. Mes cheveux, simplement remontés en queue de cheval descendaient sur ma nuque, laissant une aisance de mouvement et une liberté de lecture. Je souriais rapidement en imaginant un instant la tête des Hommes de la famille si ils me surprenaient ainsi, enroulée dans les bras de ShanKo un livre sur les genoux. Ma tenue était inspirée des tenues d’entraînements que pouvait porter Nyx,… du temps ou elle était encore parmi nous, et je dois d’ailleurs avouer que le débardeur provenait directement de son placard, mais elle ne m’en voudrait pas de cet emprunt. Je chassais de mon imagination la tête sidérée de mon frère et le regard obscure de mon père, il n’était pas dans ma nature de jouer avec le feu, et jamais personne ne me verrais sortir de mes appartements ainsi vêtue. La tenue détente était réservée à un usage personnel, et j’avais suffisamment confiance en ma dame de compagnie, Vénary pour la laisser me voir ainsi.

ShanKo maintenant installé dans mon dos, je m’avachis royalement sur lui. Profitant de la tendresse que pouvait m’apporter mon lié pour oublier la douleur de la solitude et puiser force et courage nécessaire à la tenue de mon rang. Je ne m’imaginais pas quémander des câlins à mon frère et mon père, bien que parfaitement capable d’élan de douceur, n’était pas très enclin à les distribuer, du moins pas sans raison valable. Je me recroquevillais contre le torse de Shan, laissant mon livre heurter le sol. J’étreignis mentalement mon lié, avec autant de force que lui enfermait mon corps dans l’étau de ses bras, fermant les yeux je puisée dans ce moment l’énergie dont j’avais besoin. Les journées s’enchaînaient et m’épuisait, j’aurais volontiers fait une sieste mais je n’en avais pas le temps, nous serions bientôt contrains de nous séparer afin que je puisse me préparer pour le dîner. Les matinées occupées à la gestion de la paix avec les Eliraans au travers de diverses réunions et la lecture d’une multitude de documents que nous apportaient espions et ministres. Les après midi étaient occupé par la fameuse montagne de documents dont je ne voyais pas le bout, même si on m’assurait que j’en aurais bientôt fini. Si il n’y avait eu qu’a lire j’aurais certainement terminé, mais j’attachais une importance particulière à analyser les données, trouver les failles des stratégies mise en œuvre afin que les prochaines mesures soit plus efficaces que les précédentes. J’ajoutais parfois à cette organisation une sortie en ville, dans divers quartiers. Je tenais à découvrir mon peuple et son style de vie. J’avais trop longtemps vécu au travers des pages noircies de la bibliothèque royale et la réalité m’avait frappée d’autant plus fortement que je n’avais pas conscience de la dureté de la vie. Mon exil avait contribué à m’ouvrir les yeux et je mettais donc une importance particulière à ces sorties. Accompagnée par un garde royale, ne voulant pas préoccuper Père par mes absences, je lui avait accordé de toujours sortir accompagnée. J’avais ainsi découvert la ville. Parfois via les routes et les rues de la capitale, parfois par les toits, sautant élégamment au dessus des avenues sous l’œil médusé de mon accompagnant. J’avais ris devant son air stupéfait. J’avais pleuré en apprenant les morts, trop nombreuses, de pères et mères de familles, laissant des dizaines d’orphelins de guerre. Je m’étais recueillis devant les tombes des disparus,… laisser ses émotions être visibles à son peuple nous permettez d’être plus proche d’eux. La famille royale sortait un peu de son cocon de splendeur et de mystère et ce n’était pas dommage. Les taches que je m’étais imposées étaient titanesques mais j’avais besoin d’occuper mes mains et mon esprits. Il m’était nécessaire d’être utile à mon peuple et à mon roi.

Depuis mon retour d’exil, un autre détail avait changeait. J’étais désormais toujours accompagnée de ShanKo, sous sa forme Humaine. Mes pouvoirs ayant augmentés, il pouvait se permettre de puiser dans mes réserves d’énergies afin de se maintenir de façon tangible dans le monde. Ainsi, il ne retournait dans son grimoire que lors de entraînement à la magie, restant à mes cotés, et apaisant mon cœur parfois fragile devant des situations qui perturbait la sérénité de ses battements. Les domestiques ne s’étonnaient plus de le voir, ou de m’entendre discuter seule, en apparence. Tous savaient qu’il me répondait majoritairement par télépathie. Facultés bien utile pour les conversations sensibles d’ailleurs. Nous voir enlacées comme en ce moment étaient devenue normal pour les domestiques à mon service direct, aussi quand Vénary, de service aujourd’hui m’apporta la robe destinée au dîner, elle ne jeta même pas un regard sur le canapé. Constituée majoritairement de robe longue à épaule dénudés, mes penderies n’avaient jamais aussi bien portée le titre de Garde-robe que ces derniers jours. J’avais à ma disposition une gamme de couleurs, de forme et de textile absolument scandaleuse, mais j’étais une altesse et il fallait au moins cela afin de pouvoir couvrir n’importe qu’elle occasion. De plus, j’étais désormais la seule femme du clan, j’avais donc un accès illimités aux bijoux de la couronne et avais le loisir d’assortir à chacune de mes tenues, les parures adéquates. Je faisais usage des armes à ma disposition pour toujours être digne de la beauté naturel héritée de ma mère. J’ouvris un œil curieux en entendant justement Vénary s’affairer autour de nous. Le bruit caractéristique du tissus que l’on porte et dépose délicatement sur le satin de mes draps. Je soupirais doucement, il serait bientôt l’heure de quitter les bras douillets et protecteurs de ShanKo. Ma dame de compagnie s’éloigna, elle reviendrait pour m’aider à me changer quand l’heure sera arrivée. Je découvris la tenue choisis pour la soirée, l’une des robes qui justement n’étais pas comme les autres. Bleu charme, bordée d’or et sans manche. Le col, se fermant par l’arrière et montant jusqu’à la naissance du cou, recouvrait le poitrail d’une résille fine et élégante. Le tissu de viscose ne laissait rien voir du décolleté, mais permettait une mise en valeur non négligeable des atouts féminins, il descendait jusqu’aux pieds et nécessitait de fin escarpins noirs afin de tomber parfaitement, à peine un centimètre du le sol. La robe était accompagnée d’une étole de soie, elle aussi bleue, mais une teinte en dessous, ajoutant de la noblesse à l’ensemble. Je notais avec un sourire que ma dame de compagnie avait déjà sortie certains éléments de parure dorée, notamment des épingles à chignon, destinées à structurée une coiffure en hauteur. J’identifiais également l’une des couronnes princières, plus fine que celle de feu ma mère, et juste faites d’or ciselé sans incrustation de pierre. Le grognement approbateur de mon lié quand j’eus enfilé mentalement ma tenue me confirma l’harmonie de l’ensemble. Oui cette tenue révélait tous le potentiel royale de ma modeste personne, elle était parfaite. Comme bien souvent avant de trouver la motivation nécessaire pour quitter l’éteinte de Shan, j’imaginais Maman dans cette même robe. Imaginant ses yeux ressortir merveilleusement, transformant la couronne d’or ciselé en marque royale digne de la reine qu’elle était, sertissant de saphir les épingles à chignon. Je souris, satisfaite de mon image mentale, lâchant un rire en pensant à Papa trouvant maman ainsi vêtue et la dévorant du regard comme presque chacune de ses apparitions. J’avais refais le plein de force et me levais, entraînant mon esprit avec moi pour mon effort de verticalité. Juste à temps, puisque Vénary se glissais déjà silencieusement dans les appartements afin de m’aider à me changer, elle se dirigeait vers le lit où était déposé ma robe quand on frappa à la porte. Étrange compte tenue de l’heure, ShanKo se plaça devant moi, prêt à me protéger alors que j’invitais l’importun à entrer.
Un garde royale, reconnaissable aisément à son armure bien lustrée et aux armoiries de la famille. Il me salua avec le respect dût à mon rang avant de m’inviter à rejoindre mon père et mon frère à la salle du trône le plus rapidement possible. Ordre express de sa majesté le roi de Roncëlyon. Hum… Cela ne présageait rien de bon, et expliquer en partie l’ambiance fébrile que j’avais ressentis au travers de ma porte. Le garde disparu après un geste de ma part, s’inclinant avant de fermer la porte, mais je n’entendis nullement de bruit de pas, il m’attendait donc. Je soupirais, adieu ma belle robe pour le moment. Je n’avais visiblement pas le temps de m’habiller aussi élégamment que souhaité. J’enfilai une robe souple de coton pastel, libérant mes cheveux de leurs attaches peu royale, je laissais Vénary déposer ma couronne et arranger mes cheveux afin qu’ils tombent sur mes épaules pour rehausser la profondeur de mon regard. Je mettais à mes pieds une paire de chaussure plates, beige, me permettant de courir si j’en avais besoin. Je remerciais ma domestique avant de sortir, ShanKo sur les talons. Je pris la direction de la salle du trône, le garde ouvrant la marche. Dans les couloirs, durant les quelques minutes que dura le trajet. Je pris la mesure de la situation, l’ambiance était fébrile, une agitation ampli de crainte transformait l’atmosphère et excitait les vampires du palais. Tous cela ne me disais rien de bon pour la suite des évènements. Mais demander au garde était parfaitement inutile, je ne savais que trop bien qu’ils ne diraient rien, surtout si Père en avait donné l’ordre. Autant attendre deux petites minutes et demander directement à sa majesté mon père.

Je fus annoncée dans la salle d’audience royale et invitée à entrer dans le même temps. Je suivis le mouvement des portes, pénétrant dans la salle avec une certaine appréhension, pour que l’ambiance complète du palais soit ainsi chamboulée, l’heure était grave, mais j’ignorais encore à quelle point. Je ne restais cependant pas longtemps dans l’ignorance, voyant le roi sur son trône, assis avec autant de majesté qu’un lion et dégageant une aura de colère aussi imposante qu’un dragon. Son regard était noir, et si la nature colorimétrique de ses yeux n’avait pas été le dorée, j’aurais juré qu’il lui manquait la pupille. La tête posée sur son poing, le coude sur l’accoudoir de son siège, un novice aurait pu penser le penser fatigué ou déprimé, mes yeux de fille, entre la profondeur du regard et la posture droite, bien que légèrement inclinée, ne virent que la colère dévastatrice. Mon regard passa ensuite à mon frère, arrivé avant moi. Pas très compliqué quand on peut se téléporter, mais passons les détails. Il me paru… agacé, légèrement énervé par les événements dont il avait eu la primeur de l’annonce. Je vis passer dans ses yeux un éclair d’affection, hommage silencieux à ma première apparition en tant que Princesse depuis mon retour, peut être, mais ce n’étais pas le moment de le questionner. Je ne lui adressais qu’une sourire complice avant de reporter mon attention sur l’assemblée. Les voir ainsi, tous deux enclin à une fébrilité que je ne leurs connaissaient pas était perturbant et étrangement intéressant. L’heure n’était cependant nullement à l’extase de voir quelques choses d’inconnues mais bien aux explications. Je ne dis pas un mot, essayant de comprendre pourquoi j’avais droit à pareil spectacle. Mes questions ne restèrent pas en suspens bien longtemps, dés que les portes furent fermées, les hommes de ma vie, eurent l’obligeance de me donner des explications… Et j’eus moi aussi un élan de fureur incontrôlé. Un assassinat, dans l’enceinte du palais, un frisson de peur parcouru mon échine, bien vite chasser par le retour de la colère et la certitude absolue de ma sécurité. Comment quoi que soit pouvait-il m’atteindre, du moment que je restais avec eux, les hommes du clan, les piliers de ma vie, la raison de ma survie et de ma présence dans ce palais pourtant porteur de bien des souvenirs douloureux, rien ne pouvait m’arriver. Mon frère et mon père, Prince et Roi de Roncëlyon, Gouverneurs des vampires, Empereurs incontestés de Babylon, ils étaient mes protecteurs. Je pris le temps de souffler, respirant doucement pour reprendre mon sang froid avant de demander plus d’informations. Je voulais les détails, savoir ce qu’il y avait à savoir, être mise dans la confidence au même titre que mon frère. Je voulais apporter mon aide, mettre mon jugement au service de l’élucidation de ce crime honteux, un tel acte de vantardise ne pouvait pas rester impunie, pas chez nous. Il fallait arrêter le responsable de cette mascarade sans plus attendre, et mon cerveau, entraîner à la réflexion et à la stratégie depuis son plus age pouvait certainement être utile.
En prenant le temps de la réflexion je ne fus pas surprise qu’un vampire soit prit pour cible, le Sylthä Yawë, confrérie neutre d’assassins se mettant au service du plus offrant, était connue et reconnue sur Exodus. Mais que le forfait soit commis dans l’enceinte du palais, à nez et à la barbe des meilleurs de nos guerriers, c’était un crime impossible. Autant dans la réalisation que dans la préparation. Les rouages de la surveillance mise en place étaient bien trop complexes pour qu’une simple observation extérieur ne les persent. Il fallait une immersion pour venir à bout des subtilités en place dans la protection de la famille, aussi la seule possibilité pour moi était une trahison. Mais cela aussi me paraissais impensable. Nous n’avions pas de nouveau membre dans les équipes du palais depuis le décès de Maman, et aucuns des membres actuels ne seraient assez fou pour s’exposer ainsi à notre courroux. Je continuais de chercher, mettant en marche tous les neurones à ma disposition, essayant de trouver et de comprendre. Je me jurais une chose, le fou qui avait eu l’audace de cette traîtrise serait mis à mort par le clan Tinuviel. Je m’ouvris à mon entourage, échangeant avec mon frère et mon père, mettant à profit le savoir de ShanKo sur les techniques possible d’infiltrations. Mais quelque chose ne tournais pas rond,… pourquoi se mettre ainsi en danger alors que tuer le conseiller Armotha chez lui était beaucoup plus simple. Cette mise en scène n’avait rien de discret,… une attaque directe contre papa aurait certainement eu plus d’impact sur la famille. Je fus rapidement persuadée d’une chose, la cible était bien le conseiller, mais la mise en scène, bien trop spectaculaire pour un assassin de renom devait être l’œuvre d’un prétentieux trop confiant, ou trop heureux d’être parvenue à entrer dans le palais. Les discutions avec le reste de la famille durèrent à peine une heure. Père nous envoyant Gabriel et moi dans nos appartements avec ordre d’y rester. J’avais annoncé toutes mes idées, elles avaient été entendues espérons maintenant que les espions, enquêteurs ou je ne sais comment on les nommaient, trouveraient des informations et pourrais arrêter le coupable.

Les gardes royales furent posté devant ma chambre, je savais qu’il en serait certainement de même pour les appartements de Gabriel, même si la nature de son don était plus à même de le protéger, Papa ne ferais pas dans le détails pour nous mettre en sécurité. Mais j’étais bien trop fébrile pour me mettre dans mon lit, quand bien même je pouvais boire un thé pour essayer de me calmer, je savais que cela apaiserait mon corps mais nullement mon esprit. Je pris donc le partis de poursuivre nos travaux, commencé depuis des lunes. La lecture des traités, exposés et autre compte rendu relatifs aux deux années passées loin de ce palais. Je demandais qu’on m’apporte du thé, n’ayant plus d’appétit après la discutions familiale, et me plongeais dans ma lecture. J’étais donc parfaitement réveillée quand une heure plus tard, on vint m’apprendre l’arrestation du coupable présumé. Pourquoi venait-on me transmettre une telle nouvelle ? Et bien simplement parce que j’avais fais la demande explicite d’être tenue informée de la moindre avancé dans cette affaire. Je souris, remis mes chaussures et retourna immédiatement auprès de mon père, non sans faire taire les gardes en poste devant ma chambre, qui me demandais expressément de repousser ma visite. Je n’en avais que faire, je voulais participer au débat concernant l’avenir de ce fou et j’y participerais, que sa majesté lunatique soit d’accord ou non. Mais autant mettre toute les chances de mon coté. Aussi quand j’arrivais à hauteur de la salle, je pris le temps de souffler afin d’avoir un rythme cardiaque chantant de légèreté et affichais sur mon visage un sourire angélique qui se reflétait dans mes yeux. Je toquais à la porte et entra avant d’y être invitée, je restais princesse, je n’allais pas me plier a la bonne volonté d’un domestique à moitié endormis. Ignorant totalement les membres du conseil encore vivant j’interpellais directement mon père :

« Papa, j’aimerais avoir l’honneur de participer activement à la condamnation de l’assassin. »

Clair, précis, mais emprunt d’assez de respect pour ne pas me faire mettre à la porte sans mot, du moins je l’espérais. J’entendis quelques exclamations de stupeur, ne faisant que deviner les regards horrifiés à l’idée que ma requête soit accordée. Mais j’avais bon espoir que les bureaucrates spécialistes du gratte papier n’est pas voix à la conciliation qui œuvre dans la tête de mon père. Bon, j’avoue, j’avais jouer sur les sentiments en commençant mon attaque par un terme que je n’utilisais normalement qu’en privé. J’avais eu le plaisir de voir les sourcils de mon père se froncer. Il n’était donc pas particulièrement content de mon intervention, mais je le connaissais, je savais quelle tempête faisais rage en ce moment dans son esprit. Protéger sa progéniture des vagues de la diplomatie ou lui accorder sa confiance, la laisser aller seule dans une arène à laquelle elle était préparée depuis bien longtemps. Je continuais de supporter le regard paternel, toujours posé sur moi, aussi perçant que les yeux d’un aigle qui essais de trouver la faiblesse de sa cible. Enfin il se pinça l’arrête du nez en me faisant signe d’avancer vers lui. Je fis les quelques pas qui me séparais de mon père et vint me poster à son coté. Je pouvais déjà imaginer les propos et conseils qu’il me donnerais mais je n’étais pas préparée à l’amour dans son regard. Je souris dignement, résistant à l’envie, très peu princière, d’embrasser mon père, mais me promettant de le faire quand les conseillers seraient coucher et que nous serons seuls. J’écoutais donc ses conseils pour ne pas aller droit dans le mur, rester calme, ne pas faire de vague, être digne de mon rang. Faire attention a mes gestes et mes paroles, rester moi même sans aller dans les excès facilement atteignable de sévérité ou d’impulsivité. Toujours faire parler les preuves, avant de faire parler son cœur. L’aparté ne dura guerre plus de quelques minutes et je fus libre de sortir de la pièce. Ce que je fis dignement, restant droite et m’inclinant même à la sortie en une révérence parfaite et naturellement destinée à mon père.

Regagnant ma chambre je pris le temps d’échanger avec ShanKo. Il m’avait suivis sans un mot durant tous les événements. Avait, lui aussi écouter les paroles de mon père, les conseils avisé d’un Roi qui connaissait son sujet. Nous échangions encore quand je me mis au lit, vite entourée par la chaleur des draps et couvertures je réussis à calmer mon excitation. Il me fallait dormir au moins un peu avant de partir en quête de l’équipe qui avait mener l’enquête et leurs demander les détails des investigations. Père avait parler de preuve, et j’en manquais grandement. Je trouvais le sommeil grâce a ShanKo qui insufflait par notre lien des images et des sons reposant, cours d’eau verdoyant d’une foret oubliée, lagon de corail bercé par le murmure de la mer,…

Les premières lueurs du jours apportent avec elles le chant des oiseaux qui à leurs tour m’éveille doucement. Après un moment de somnolence, la réalité de la nuit dernière, la dureté des événements vécus, me rattrape, il me faut me mettre au travail, rapidement. Alors je me lève, je me lave rapidement auprès d’un baquet d’eau prévu à cet effet et je m’habille, d’abord simplement, il me faut de la fluidité pour chercher mes indices et mes preuves. Ma tenue, initialement prévu pour le dîner de la veille sera parfaite pour l’audience. Je n’ai que quelques heures devant moi, autant ne pas perdre une minute. ShanKo sur mes talons je m’élance dans les couloirs à la recherche des équipe en charge de l’affaire. Je n’ai aucune difficultés a les trouver, dans leurs bureaux en plein travail sur les rapports. Je souris en reconnaissant l’écriture de certains avant de demander les informations que je suis venue chercher. J’apprends certains détails, notamment que la marque de la confrérie à était laissée avec un sang différent de celui de la victime, en remontant la piste ils ont trouver la jeune femme. C’est donc une femme, inintéressante nouvelle. Ils me parlent ensuite d’elle, la décrivant comme une bête sauvage, prête à attaquer tous ce qui bouge ou qui se met en travers de son chemin. Il m’informe des rumeurs a son sujet, révèlent des faits qui ne font que valider les dites rumeurs. L’échange durent presque une heure, je prend note mentalement de toute les informations qu’on m’apporte. Je prends ensuite congés, j’ai du temps et des projets. Je descends un escalier, en remonte un autre et fais quelques pas afin d’arriver devant une porte massive que j’ouvre d’une pression et sans un bruit. Je me faufile à l’intérieur sans un bruit, respectant le silence du lieu. Je referme la porte avant de me tourner et de souffler. Voilà bien longtemps que je n’avais pas pris le temps de venir ici, invoquer Son esprit dans Sa chambre pour qu’elle me prête un peu de son feu intérieur. Je fis quelques pas en direction de sa coiffeuse, il manque un élément sur la tablette, peut être une domestique a-t-elle rangé l’accessoire dans les tiroirs, mais ils sont vide. Je sers les dents, me relève doucement pour inspecter le reste de la chambre. Je remarque alors que l’un des multiples présentoirs de lame est vide,… et ce n’est pas n’importe lequel. Je sers les poings, ShanKo n’essaie même pas de me calmer, il sait que c’est inutile. Ma sœur défunte à était victime d’un vol, et cela ne restera pas impunie. Il me reste une trentaine de minutes avant le début du jugement, je prends la direction de ma chambre. Ayant demandé à Vénary de m’aider à revêtir ma robe et mes parures de bijoux pour l’occasion, mon organisation serait parfaite. Il fallait que je sois aussi royale que possible. Une fois prête je demandais à ma dame de confiance de prévenir le Roi et le Prince du forfait commis dans les appartements de ma sœur. Enfin l’heure arriva, je prends la direction de la salle du trône, descendant les escaliers au bras d’un ShanKo vêtu de bleu, pour aller avec ma propre tenue, mais légèrement tendue. Notre première apparition publique depuis fort longtemps. Un sourire étira mes lèvres, mais la sévérité de mon regard ne duperait personne. Tant pis, cela passerais certainement pour de l’énervement dus à la mise en scène funèbre. Mettre une tête fraîchement coupée dans l’assiette du souverain, il fallait être fou pour commettre un tel acte. Mais je n’étais pas là pour juger la santé mentale de la prisonnière. Je m’installais sur l’un de siège encadrant le trône du roi, sait-on jamais si mon cher paternel décidait de faire son apparition, autant lui laisser sa chaise libre. j’attendais maintenant que les garde parviennent à faire venir la surnommée bête. Et je ne fus pas déçue du spectacle qu’elle avait a offrir. Bien que visiblement mal en point suite aux multiples mauvais traitements des gardes, elle gardait une aura de sauvagerie sanguinaire. Elle n’avait rien sur le dos, mis à part des sous vêtements de fortune permettant de garder un semblant de dignité. Je posais sur elle un regard froid, détaillant tranquillement cette jeune femme. Corps musclé, taillé pour le combat rapproché. Malgré des fers qui lui liés pieds et mains on devinait aisément les ravages qu’elle venait de causer dans les rangs de la garde, ne serait-ce que par l’odeur de sang frai qui s’échapper de ses mains. Égorger un être vivant à main nue n’étais pas un petit exploit. Ses cheveux rouges, long, tombant en cascade autour de son corps et de son visage renforçait l’impression globale de dangerosité. Je fis cesser les coups d’un geste de la main, je voulais qu’elle réponde à mes questions, et participe à son propre jugement. Autant qu’elle soit consciente. Et si lui venait l’envie de m’attaquer, le don des Sang-Purs serait la faire rentrer dans les rangs. Ce qui me surpris le plus ce fut son regard, aussi bleue qu’un lagon astrale. Je pouvais sans peine imaginer la volonté y briller, si elle n’avait pas était quelque peu assommée par les coups de matraque magique des gardes. Je lui permis de changer de position, acceptant qu’elle ne fus pas aplatit comme une simple malpropre sur le marbre, mais à genoux devant moi comme un être reconnu comme vivant et pensant.
Ma voix s’éleva, douce mélodie accompagnant le gazouillement des oiseaux, aussi sèche qu’un désert de galets :

« Déclinez votre identité ! »


Je refusais simplement de la nommer par un surnom qui ne m’évoquais rien. Et tant qu’a la condamner à mort, au moins nous aurions un nom complet à mettre sur nos registres.



(c) miss pie






Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
Noctis Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 76
Puissance : 4/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Retour à Elvendil Original
Race : Vampire - Sang-Pur
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Lun 19 Juil - 20:23




Retour à Elvendil





❝ Shattered pieces of Paradise ❞


Ce matin, comme à chaque réveil, j’étais fatigué. J’avais, une fois encore, une main posé sur le drap de soie froid à ma gauche. J’observais l’oreiller.. glissant ma main contre celui-ci, subissant le néant sur son chemin. Je restais un moment ainsi, les yeux dans le vague... Puis, je me relevais lentement et la fine couverture glissa à ma taille. J’inspirais et expirais profondément, pas totalement prêt à assumer cette nouvelle journée... L’aube pointait à peine le bout de son nez et une légère brise matinale soulevait les grands rideaux blancs de la chambre royale. Je jetais la couverture par-dessus mes jambes et m’assis au bord du lit, ramenant mes mains contre mon visage. Une nouvelle journée, seul dans ce faux paradis... En sortant du lit, je fus surpris de ne pas frissonner du manque de vêtement alors que la large baie vitrée du balcon était grande ouverte. L’air s’était réchauffé dernièrement, l’été était enfin là et même si le soleil ne s’était pas encore vraiment levé, la température était douce. Comme souvent, j’observais l’immense suite d’un œil las. Tout paraissait si grand ici maintenant, si vide. Habituellement, je n’aurais pas pu me lever dès l’aurore. Elle m’aurait agrippé la taille pour me retenir, me soufflant de rester encore un peu avec elle. Et j’aurais craqué sans grande surprise car je ne savais rien lui refuser. Je l’aurais observé tendrement, se réveillant doucement dans mes bras, caressant sa peau plus douce que la soie qui nous enveloppait. Elle aurait profité du manque de tissu pour faire courir ses doigts fins sur mes muscles saillants. Et si mes tentatives pour la lever en lui rappelant nos obligations auraient toutes échouées, j’aurais fini par céder à l’appel de sa chair, sous ses attaques sournoises. Elle aurait rit, satisfaite de ses méfaits... Elle aurait rit.. et je me serais délecté de sa voix douce et chantante au réveil. Je me serais également moqué de moi-même d’un timbre attendri et j’aurais tu les moqueries d’un baiser.


Je jetais ma tête en arrière en inspirant profondément, ramenant mes mains contre mon visage avant de faire passer mes doigts à travers mes cheveux, tout en retenant un grognement mélancolique. Je soupirais un grand coup en ouvrant les yeux sur le haut plafond, laissant tomber mes bras ballants contre mes flancs. J’étais harcelé de souvenirs, en permanence et je n’arrivais pas à faire le vide. Tout était synonyme de torture dans ce palais. Tout me ramenait à Elle. Pourtant je devais continuer de me lever tous les matins à la lueur du soleil et non plus à celle de sa Lumière... Je fis un rapide brin de toilette en essayant de faire le vide dans mes pensées, sans grande réussite. Tout ici me rappelait sa présence et en me concentrant suffisamment sur mes réminiscences, je pouvais encore sentir son parfum dans l’air alors qu’aucune particule de celui-ci ne flottait... Je me dirigerais alors vers sa coiffeuse où une chemise en lin noir m’attendait, posée sur le fauteuil. Je l’enfilais rapidement puis glissa mes doigts le long du meuble vernis qui n’avait pas servi depuis des années. Pas une trace de poussière sur celui-ci, les domestiques prenaient grand soin des objets de Feu la Reine Tinuviel sans pour autant perturber ses biens. J’étais très consciencieux à ce sujet. Le moindre vol, le moindre changement serait très mal reçu. Je me détournais rapidement pour éviter une nouvelle vague de souvenirs, récupérais un pantalon ornés de dorures latérales fines que j’enfilais rapidement. Je prit également de quoi me chausser, un veston léger et je m’enfuis de la chambre sans plus attendre en me dirigeant vers le balcon. J’étouffais ici…


Combien de temps avait filé depuis le retour de Laïna ? Je n’aurais su le dire. Il y avait tant à faire dernièrement. Les réunions budgétaires me rendaient fou. Je ne voulais pas taxer davantage le peuple qui se remettait à peine du fléau de la guerre. Mais en même temps comment pouvions-nous financer de la main d’œuvre et des matières premières pour reconstruire si nos caisses ne faisaient que se vider. Le commerce était au point mort depuis quelques temps maintenant. Les échanges de biens plus luxueux n’était pas la priorité des Royaumes d’Exodus et cela durerait au moins encore six mois. En attendant, il me fallait trouver des solutions. Et faire fondre nos statues décoratives pour créer des renforts, des poutres, des clous et que sais-je encore était ma meilleure solution. Le bronze, l’argent, l’or ; tout y passerait sauf les représentations qui lui était liée, évidemment. Son jardin, son kiosque et son caveau serait l’exception… Nous sacrifier pour aider notre peuple était la moindre des choses mais j’avais mes propres limites d’acceptance.





Aujourd’hui, Gabriel était en poste avec le Haut Conseil. Il allait s’occuper de régler les derniers détails pour la reconstruction de l’aile Est qui était encore à ce jour en piteux état. Il avait détourné le regard lors de ma demande mais il savait que j’avais besoin de lui. Le Royaume avait besoin de lui. Je ne pouvais pas être partout et j’étais bien moins efficace qu’à l’époque. Alors à contre-cœur, il avait accepté son joug. L’allergie à l’aristocratie c’était de famille… Moi, j’avais mes propres démons à aller dresser avant de le rejoindre plus tard. J’avais rendez-vous avec un Maître de la Sylthä Yawë dans une dizaine de minutes. J’avais loué son service à mon propre compte pour déterminer s’il restait qui que ce soit ayant une appartenance au groupe Eliraan qui avait lancé l’attentat. La Lheithän, c’était le nom stupide qu’ils avaient choisi. La « Libération ». Comme si notre existence était une quelconque menace à la quiétude de leur vie. Depuis que j’avais appris le nom de leur organisation, je souhaitais d’autant plus retrouver des partisans. Et je les voulais.. vivants.


J’enfilais un fin manteau sobre, discret et couvrant qui trainait sur l’un des fauteuils du grand balcon de nos appartements. J’y disparu dans un amas de particule cristalline qui voleta au vent, me retrouvant dans l’un des salons les plus secret de Babylon, en son sous-sol. Son accès était connu de très peu et c’était un vrai parcours du combattant pour s’en échapper si le chemin choisi était le mauvais. Moi je trichais, c’était un avantage non négligeable de pouvoir me téléporter dans toutes les pièces contenant une de mes armes. Et deux lames cristallines croisées étaient sur le mur de ce salon. Lorsque je posais mon regard ambré dans la grande salle, l’homme était déjà installé à la table de bois massif. Grand, musclé et faussement âgé. Il était grisonnant de barbe mais je savais qu’il ne fallait pas sous-estimer la Sylthä Yawë. D’autant plus qu’on m’avait envoyé un Maître pour gérer ma demande. Il avait de nombreux papiers devant lui et mon âme chanta une mélodie funeste, anticipant la bonne nouvelle. Je m’installais en face du Maître, mes iris luisant d’émotions malignes plantés dans les siennes. Je pris la parole, presque menaçant.



J’espère que vous m’apportez de bonnes nouvelles.

Tout dépends de ce que vous souhaitez, Roi Tinuviel.



Il me répondis d’une voix mystérieuse, un sourire en coin étirant ses lèvres, presque amusé de la situation. Je feulais, mauvais, me redressant violemment et faisant tomber ma chaise. Cependant l’assassin avait raison. Pour moi, les deux possibilités seraient de bonne augure. Je serrais les poings contre la table, tentant d’apprivoiser la rage qui montait en moi. C’est tout ce qu’il me reste, la famille et la vengeance. Le Maître en face de moi n’avait pas sourcillé, habitué surement à ce genre de réaction. Il avait du en voir passer des contrats nés de sentiments nébuleux… Je détourna le regard avant de revenir tout aussi vivement vers mon interlocuteur. J’attrapa mon siège que je replaça pour m’installer de nouveau. Au moins, je n’avais pas a prendre de pincettes, ni de porter un quelconque masque avec lui. Je le dévisageais d’un air dur. Le membre de la Sylthä Yawë s’avança, posa ses mains jointes sur la large table et prit la parole.



C’est encore un peu tôt. Je n’ai pas grand-chose. Des rumeurs, des proclamations d’appartenance, mais tout reste à confirmer. Sachez cependant que j’ai mes meilleurs espions dans cette affaire. S’il reste ne serait-ce qu’un des leurs, nous le trouverons.



Sa voix était complètement dénuées d’émotions. Cependant, il ne me donna rien de plus qu’une réponse insatisfaisante. Tch. Ma patience atteignait ses limites et je n’avais qu’une envie, récupérer tous ces papiers d’enquêtes pour faire séquestrer toutes les personnes y figurant. Je n’avais qu’une hâte, celle de faire souffrir ces hommes et ces femmes autant que j’avais souffert. Je tuerais leur famille sous leur yeux. Je les torturerais jusqu’à ce qu’il me supplie de les achever. Sans jamais leur offrir une mort paisible. L’assassin remarqua mon regard trouble, déviant sur ses recherches. Il posa une main d’un geste sévère sur ceux-ci, me sortant de ma torpeur morbide et me défia du regard. Je plissais les yeux, le défiant d’un air hautain, baissant légèrement la tête et le menton.



Il nous faut des preuves ! Nous ne sommes pas du genre à bâcler les contrats pour donner une brebis en pâture à un lion. Que recherchez-vous réellement ? De quoi vous défouler quelques heures ou un semblant de paix intérieure ? Vous allez devoir faire preuve de patience Roi de Roncëlyon, sinon tout ceci aura été vain.



Les mots tombaient justes et mon visage s’assombri. Il s’amusait même en usant de mon surnom pour illustrer ses propos. Mon cœur se compressait un peu plus alors que je réalisais qu’il était dans le vrai. Et j’abandonnais mes idées noires pour m’apaiser et faire.. confiance à cet homme, dont je ne connaissais rien à part son visage et sa voix. La Sylthä était mon meilleur atout alors autant ne pas ruiner mes chances. Coude posé sur la table, je posais ma main contre mon front, me massant nerveusement celui-ci. De la patience. Encore. Dire qu’avant c’était un concept purement anecdotique tant l’éternité l’avait rendue douce. Depuis.. C’était devenu un poison dans ma vie de tous les jours. J’étais agacé. Tant par la véracité des propos de l’ancien Maître que par le manque de progrès de ce contrat. Je soupirais, avais-je vraiment le choix ?



Soit. Nous referons un point de l’avancement de vos recherches tous les mois, comme convenu. Si vous déterminez enfin de quoi que ce soit, venez me quérir, je me fiche de l’heure et de la date. Si besoin, doublez les effectifs, votre paiement sera revu en conséquences. Je veux des réponses.

Qu’il en soit ainsi.






Il se releva, récupéra toutes les lueurs d’espoirs qui traînait sur la table, les regroupant en un seul tas. Puis il se figea, le regard dirigé vers la porte à ma gauche. Quelques secondes plus tard, un chevalier de la garde Lùin sorti de celle-ci. Il s’inclina et vint m’apporter un message que je lu en toute hâte. Les Lùin ne se déplaçaient pas pour rien, c’était urgent et potentiellement dangereux pour le Royaume. Mon regard se durcit à mesure que mes iris parcouraient les mots. Armotha était mort, tué de façon sanglante et mis en scène pour insulter la famille royale. Une fois que j’eu terminé ma lecture, je laissais le papier se rouler sur lui-même avant de l’écraser dans mon poing. Décidément, cette journée me réservait encore des surprises. Je brulais la missive avec l’une des bougies présente sur la table.



Que pouvez-vous me dire sur le contrat qui prenait pour cible le Conseiller Armotha ?



Son visage blêmit et il déglutit. Pouvait-il sentir à quel point il était dans une situation dangereuse ? Il sembla réfléchir un instant pour me donner une réponse que je jugerais satisfaisante. Mais plus les secondes passait plus je m’agaçais. Je sentais mon cœur s’emballer sous la colère. Il n’allait tout de même pas avoir le culot de me mentir ? Le symbole de la Sylthä Yawë avait été trouvé, marqué au sang sur la table juste à côté de sa tête décapitée. Je savais qu’il avait des informations, même minime. Un tel contrat ne passait pas inaperçu.



Je ne peux pas vous divulguer d’informations.



Avoua-t-il. Je sifflais, dévoilant mes crocs au passage. Le Lùin à ma gauche n’eut même pas le temps de dégainer. Je me redressais, attrapait une dague cristalline qui apparu au dessus de mon épaule gauche et la lança vers le Maître, frôlant sa joue. Il tenta de dégainer ses propres armes mais j’avais déjà lancé toute une armada d’arme aiguisée contre lui qui apparurent les unes après les autres. Mes lames se plantèrent à tour de rôle, autour de lui dans le mur, dans un craquement et une mélodie de cristal douce à mes oreilles. Elles bloquaient ainsi le moindre de ses mouvements. Je me téléporta en une fraction de seconde devant lui, plaçant ma main contre son cou et le plaquant avec violence contre le mur. Il toussa, du mieux qu’il le pu compte tenu de la pression exercée. Mon regard était mauvais, luisant d’un venin qui se moquait de la patience et du pacifisme. Il n’y avait plus que la colère, impulsive et dévorante. Le lion face à la brebis.



Qui ?



Grondais-je d’un ton sec et agressif. L’homme serra les dents en observant la situation. C’était la première fois qu’il se trouvait face à un Sang-Pur et force est de constater que les écrits à notre sujet n’était pas vain, ni exagéré. La faible lumière de la pièce se reflétait sinistrement sur mes pupilles rétractées et mes crocs saillants. La surprise laissa place au sérieux lorsqu’il constata que je ne jouais pas. Il desserra sa mâchoire et articula des mots difficilement. Il faut dire que je ne lui facilitais pas la tâche.



Tout ce que je sais — ahk ! — le Kitsune voulait confier la tâche à son apprentie. — koff.. — On l’as surnommée La Bête. Je n’en sais pas plus votre Majesté !



Voilà qu’il se mettait à user des titres de noblesse. Sa fierté devait en avoir pris un sacré coup, il disait probablement vrai. « La Bête » donc. Voilà un surnom qu’il allait falloir rechercher. Ce n’était pas un titre anodin et nous connaissions également l’appellation de son Maître. Avec un peu de chance nous aurions même une description physique. Je relâchais le Maître, me reculant d’un pas et d’un claquement de doigts, fit disparaitre mes lames. Il s’écrasa au sol avec plusieurs morceaux du mur qui roulèrent à ses pieds. Je jetais un simple regard au chevalier Lùin, qui s’inclina et parti en quête de cette Bête pour moi. Eux au moins, ne revenait jamais bredouille et ne contestait mes demandes. J’abandonnais l’assassin à la reprise de son souffle, disparaissant de sa vue de la même façon que j’y étais apparu. De toute façon nous avions rendez-vous dans un mois pour notre contrat. Et il savait dorénavant qu’il ne fallait pas manquer cette rencontre. Sous aucun prétexte.


Je fis quérir deux gardes pour faire venir les enfants en début d’après-midi, à la salle du trône. Ils devaient être mis en sureté et je savais qu’ils viendraient si le lieu était d’importance. J’augmentais au passage la sécurité du palais. Je ne voulais plus un seul soldat seul. Chaque ronde, chaque déplacement, chaque surveillance devait à minima se faire à deux. Rien ne garantissait que cet assassinat soit le seul prévu. Lorsque j’arrivais dans la salle du trône, Gabriel était déjà là, à gauche du siège. Il me jeta un regard à la fois sérieux et inquiet qui contrastait avec sa prestance plus droite et fière. Il savait que je ne les appelais ici qu’en cas d’urgence. Bien sûr, il avait déjà eu vent du meurtre. Il savait donc pourquoi il était là. Je m’installa sur le trône, posant un coude sur l’accoudoir et accolait mon poing fermé à ma joue. Les jambes croisés, le regard noir, j’attendais Laïna avant de prendre la parole. Ma patience bouillonnait et s’évaporait rapidement, je n’avais qu’une hâte m’occuper de cette assassine qui venait rompre la quiétude fébrile d’un Royaume tout entier. Elle avait intérêt d’avoir de bonnes raisons. Bien que dans tous les cas, elle serait un parfait exemple. J’entendis les poings de Gabriel se crisper à mes cotés alors qu’il se forçait à garder le silence. Était-ce à cause de cette situation ou bien parce qu’il détestait me voir ainsi ? Peut-être un peu des deux. Gabriel avait toujours été le genre d’enfant éponge, il était très sensible aux émotions des autres. Me voir tous les jours jouer les funambules au dessus du gouffre n’était déjà pas assez dur, voilà que la colère se rajoutait à l’équation. Laïna ne tarda pas, elle me dévisagea rapidement, tentant de comprendre l’importance de cette audience. Avant de reporter son attention sur son frère, lui offrant un sourire complice. Elle vint se placer à ma droite et me fit face, dans l’attente de réponses. C’était la première fois qu’elle allait subir les joies de la royauté depuis son retour. Et j’aurais préféré aborder un sujet plus doux mais ce n’est pas comme si nous avions une vie libre. Il fallait faire avec. Je leur donnais alors toutes les informations que j’avais. Le meurtre d’Armotha, la mise en scène, le surnom, les quelques preuves et l’appartenance à la Sylthä Yawë. Laïna s’offusqua, évidemment, souhaitant prendre part à l’enquête mais je refusa catégoriquement. Gabriel semblait davantage comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. Il n’approuvait pas d’être mis à l’écart mais il n’insista pas davantage, il avait de toute façon déjà fort à faire. Après quelques échanges pour élaborer nos hypothèses et des tentatives pour me faire changer d’avis, j’ordonnais aux enfants de rester dans leurs appartements, avec des gardes pour veiller à leur sureté. Bien que je savais pertinemment qu’ils savaient se défendre eux-mêmes, je n’étais jamais trop prudent. Je comptais sur eux pour jouer le jeu, il était difficile de contenir les enfants et tout particulièrement mon fils… Il détourna le regard à cette demande mais s’y plia néanmoins en acquiesçant en silence.





Je passais le reste de la journée à analyser le meurtre et ses conséquences. Petit à petit, les allées et venues commencèrent à affluer à mon bureau. A chaque nouvelle découverte, j’étais le premier prévenu. Les preuves s’accumulaient de plus en plus, sans compter les descriptions plus ou moins détaillées de l’assassine. Elle était jeune d’apparence, la vingtaine, une vampire, les cheveux rouges, taille modeste et corpulence fine mais musclée. Sa description concordait avec la fameuse Bête de la Sylthä qu’on nous avait envoyé. Nous étions donc sur le bon chemin. Elle avait également menacé plusieurs personnes, petites gens, nobles, commerçants avant de partir et de les laisser en vie. Sans compter qu’elle fut vue sortant de chez Armotha, la veille du meurtre. Je n’avais pas besoin de plus d’informations. Le plus risible dans cette histoire, c’est qu’elle était cliente de l’auberge dans laquelle elle avait menacé des vies. Elle n’avait donc pas du tout consciente du danger ou elle s’imaginait bien au-dessus de celui-ci. Son acte barbare transpirant la vantardise le prouvait bien. Un assassin digne de ce nom fait disparaître ses traces, il ne signe pas son méfait comme un peintre sur ses toiles. C’était une apprentie lâchée bien trop tôt sur le terrain. Son Maître s’en mordrait les doigts bien assez vite. Le soir même, une fois suffisamment de preuves accablantes récoltées, l’ordre fut donné de capturer La Bête dès que possible, et ce, discrètement. Le but n’était pas d’affoler la population qui risquerait de craindre une nouvelle guerre… Même si le bruit courrait surement déjà dans nos ruelles de toute façon. Également, j’envoyais quelques personnes digne de confiance fouiller le domicile d’Armotha. Je devais comprendre pourquoi il avait été pris pour cible.


Quelques heures plus tard, deux Vampires chargés d’armures lourdes vinrent demander audience dans mon bureau. Ils m’escortèrent alors jusque là-bas avant de me faire leur rapport. Ils avaient capturés une Vampire qui ressemblait trait pour trait à la description de l’assassine. Elle avait été droguée et dormirait encore pour plusieurs heures. Parfait. De quoi m’occuper de la paperasse la concernant. J’ordonnais qu’on la surveille sans relâche, que personne à part la Garde Royale ne soit autorisée près de sa cellule et surtout qu’on ne la sous-estime pas. Si elle avait pu commettre un tel crime au nez et à la barbe de nos meilleurs chevaliers en garde ce jour-là, elle était digne d’une telle surveillance. Je fis regrouper le Haut Conseil pour une réunion d’urgence. Il nous fallait décider de son sort et de qui siégerait à la place du défunt.


La grande horloge de la salle du Conseil sonna dix-huit fois. Et tout le monde était à l’heure. Quel miracle cet assassinat avait-il créé… Des aristocrates ponctuels. Je soupesais l’idée de créer davantage de meurtres juste avant les réunions les plus importantes. Mais me ravisa rapidement. Je n’étais pas tombé si bas, n’abusons pas. Les échanges furent relativement aisés, personne n’osait réellement me contredire sur cette affaire. C’en était presque triste. Nous échangeâmes un moment sur le potentiel remplaçant d’Armotha, un noble d’une centaine d’année relativement impliqué dans la reconstruction de part ses actions et ses investissements, de bonne famille et éducation. Il fut donc choisi sans trop de délibéré tant il était le candidat idéal. Peu de temps après, une missive me fut transmise. Elle contenait le résultat des recherches de la villa d’Armotha et je tombais des nues… Dans un coffre fort camouflé, ils avaient trouvés des échanges avec des partisans de la Lheithän. Ce salopard était un traître. Il avait du avoir une belle promesse de richesse et de sureté pour ainsi vendre sa nation. Quel autre privilège aurait-il pu lui faire trahir sa région natale ? A moins qu’il n’agissait sous la contrainte et la peur ? Avait-il une famille, des enfants ? Il était bien placé dans le Haut Conseil pour divulguer des informations après tout. Les chances de trouver des partisans n’étaient peut-être pas nulles. Cette enquête ne semblait faire que commencer... Quelqu’un toqua à l’entrée. La large double porte s’ouvrit et la Princesse Tinuviel fit son apparition, sans même avoir été invitée à entrer. Mon regard dur et assombri par la nouvelle reçue juste avant, je dévisageais ma fille d’un air froid. Son arrivée était mal venue et interrompre un tel conseil était irrespectueux. Sans compter qu’elle avait désobéi à mon ordre direct de rester isolée.



Papa, j’aimerais avoir l’honneur de participer activement à la condamnation de l’assassin.



Elle arrivait comme une fleur et se permettait bien des outrages aujourd’hui. Je grondais doucement alors que plusieurs Conseillers s’offusquaient de sa demande. Je penchais légèrement la tête sur le côté en dévisageant ma fille. Qu’avait-elle derrière la tête ? Pourquoi cet intérêt pour cette affaire ? Je fronçais les sourcils, un tantinet agacé. Ma main droite se releva, appelant au silence. Et lorsque je l’obtins, je fis pivoter ma main pour appeler Laïna vers moi, d’une simple gestuelle. Elle se déplaça à mon côté d’une démarche gracile et aérienne, digne de sa mère. Je me pinçais l’arrête du nez, hésitant sur le chemin à prendre. Contrairement à Gabriel, Laïna avait peu côtoyé les conseils, les audiences et les condamnations. Bien sûr, elle avait la théorie, acquise dans ses jeunes années. Mais je n’avais jamais permis aux enfants à l’époque de prendre part à ces problématiques majeures. Cependant, l’avis de Laïna — fine stratège qu’elle était — ne serait pas de trop dans l’écoute de cette meurtrière. Je lui glissais alors quelques conseils digne d’un Roi et d’un père avant d’accepter, à contre-cœur, de la laisser mettre un pied dans cette histoire. Dans tous les cas, il y avait de très grande chance que cette Vampire soit mise à mort. Laïna ne serait probablement que spectatrice de sa condamnation. Et dans le pire des cas… Il était temps que j’apprenne à laisser les enfants voler de leurs propres ailes, j’avais besoin d’aide pour la régence dans tous les cas. La Princesse fila aussi vite qu’elle fut entrée et je coupa rapidement court à la réunion. Je ne souhaitais pas qu’on remette en question son implication, ni sa dévotion. Également, il fut décidé après la découverte des missives chez le conseiller défunt de faire fouiller les demeures de chacun des membres attablés au Haut Conseil. Je n’allais pas laisser ce traître empoisonner notre Royaume. S’il s’avérait qu’il ne travaillait pas seul, la peine de mort serait appliquée à quiconque le soutenait dans sa traitrise. Par après, nous décidâmes à l’unanimité de condamner fermement les actions de l’assassine et son audience aurait lieu demain dès son réveil.





Le lendemain matin, je me réveillais transpirant, tout aussi épuisé que la veille. J’avais mal dormi, cauchemardant encore, me réveillant en sursaut à des heures pas possible. Depuis combien de temps n’avais-je pas dormi convenablement ? Surement depuis l’attentat, le reste n’avait été que tourmente. J’enfilais une veste longue raffinée pour me couvrir et demandait à ce qu’on me coule un bain chaud. En refermant la porte, je reposais mon regard sur la chambre. Si j’avais su, toutes ses nuits où je m’éclipsais pour préparer nos armées et le Royaume, je serais resté à ses côtés, profitant de chaque seconde de sa présence. J’aurais du passer plus de temps à l’observer se préparer, démêler ses cheveux, choisir ses parures du jour… Mais le passé était immuable et je devais continuer d’avancer. Je préparais une tenue plus militaire que royale. La même tenue que lors de ce fameux jour maudit. Techniquement du moins, celle de l’époque n’avait pas survécu aux combats violents. Je porterais donc une chemise et une veste sombre, arborés de passements dorées, un pantalon droit noir uni ornés d’une pièce d’armure au genou droit, un cape courte apposé aux épaules maintenu par des épaulières larges et plusieurs longues fibules en or devant et derrière. En préparant tout ça, je me revoyais ce matin là. Et je subissais à nouveau toutes mes erreurs en pleine face.


Lorsqu’on me fit quérir, je sorti de mes souvenirs nébuleux et suivit la jeune suivante qui m’attendait au pas de la porte. Elle m’accompagna dans la salle d’à côté, et alla se planter à côté de la baignoire en marbre immaculé qui trônait près d’une grande baie vitrée habillée de rideaux en voile blanc. Elle était jeune, inconnue à mes yeux, surement prometteuse et formée depuis peu à notre service. Elle vint récupérer ma longue veste satinée qui glissait déjà de mes épaules et s’affaira à préparer le bain fumant en y versant quelques goutes d’huiles de romarin et d’écorce d’agrumes. Elle était discrète, professionnelle et c’est tout ce que je demandais dans mes rares moments de calme. Je me glissais dans mon bain, profitant de la température parfaite, les bras contre le bord du marbre réchauffé par la température de l’eau. Les effluves d’huiles essentielles embaumaient la pièce et je fermais les yeux en soupirant de contentement. La domestique s’installa à côté du bain, prit une éponge dans sa main droite et avant même que sa main gauche ne touche mon bras, j’avais rouverts mes iris ambrés sur elle. Mon regard froid la figea dans son mouvement. Je n’autorisais plus personne à me toucher.



Dehors.



Dis-je d’un ton sévère, usant de la Voix. La pauvre n’avait surement pas été briefé là-dessus. Depuis la disparition de mon épouse, je ne laissais pas d’autres femmes me toucher, même pas mes domestiques lors de ma toilette ou pour m’habiller. J’étais devenu regardant sur bien des choses depuis ce jour. Enaërel était un des rares hommes de tous les servants qui m’étaient assignés à qui je permettais la proximité. Les femmes étaient proscrites. Je supportais mal qu’on me touche. Trop de suivantes avaient profités peu de temps après la disparition de ma Reine de ce moment de détente pour se rapprocher de moi. Cela me rendait malade rien que d’y repenser. La frêle Vampire se redressa et marcha d’un pas presque mécanique vers la porte de sortie. La porte s’ouvrit sur elle et deux autres servantes avec une mine désolée virent récupérer la malheureuse qui reprit ses esprits sitôt passé le seuil de la pièce. Les deux domestiques s’inclinèrent en toute hâte et la porte se referma. Après le doux son des pas s’éloignant de moi, il n’y eu plus que le silence. Je jetais ma tête en arrière, expirant profondément. Elle n’avait potentiellement pas eu de pensées fourbes mais je ne prenais plus de risque. Je rentrais mes bras contre mon corps et glissais mon buste sous l’eau, immergeant ma tête. Là-dessous, les yeux clos, le bruit étouffé de l’eau contre mes tympans faisait office de berceuse. Je sentais mes muscles se détendre peu à peu avec l’action combinée de la chaleur et de l’huile de romarin. Je profitais encore quelques secondes avant de sortir ma tête de l’eau pour reprendre mon souffle. Je me lavais finalement enfin, j’avais du pain sur la planche aujourd’hui. Si tout s’était bien passé, la fameuse bestiole était toujours dans le cachot à l’heure actuelle. Le fait que personne ne soit venu me réveiller en grande pompe me le confirmait. A part pour une urgence, mes troupes évitaient de me réveiller. Mes nuits courtes et agitées nuisaient à mon humeur générale. Et un Roi qui se levait du mauvais pied était un danger qu’il était préférable d’éviter… Après avoir enfilé ma tenue, on me dérangea de nouveau pour m’apporter un repas et du sang frais. Cette fois-ci, c’était Enaërel qui venait me servir, il me salua dans les règles de l’art comme d’habitude avant de se rapprocher de moi. La pauvre domestique de tout à l’heure avait surement mal vécu son renvoi par la Voix. Je relevais mon regard sur le Vampire et comme bien des matins, je refusais d’ingérer quoi que ce soit.



Votre Majesté, nous nous inquiétons beaucoup à votre sujet. Prenez au moins un peu de…

Non. Je vais bien Enaërel. Vos inquiétudes sont louables mais inutiles. J’ai du travail.



Dis-je, distant. Mon suivant baissa la tête et je détournais le regard en soupirant. Je refermais mes boutons de manchettes gravées des armoiries royales et prit la direction de la porte. Enaërel ne bougea pas d’un pouce, le regard figé sur le sol. Je m’arrêta à sa hauteur, posais une main contre son épaule avant de quitter la pièce en silence. Je savais au combien c’était compliqué pour lui. Il me servait depuis des années, il m’avait connu avant, pendant et après. S’il y avait bien un domestique ici qui soupçonnait correctement le poids approximatif de ma peine, c’était bien lui.


Je me dirigeais d’un pas rapide vers les cachots du sous-sol. Il était encore tôt, peut-être qu’elle était éveillée mais je doutais fortement de cela. En arrivant à l’entrée sombre de nos prisons, je découvris deux gardes royaux allongés sur le sol. Je me jette à leur aide, hurlant à ce qu’on m’envoie une équipe médicale sur le champ. J’écoute — attentif — et perçois le son de deux cœurs pulsant de façon chaotique. Soulagé mais tendu, je les laissais à l’équipe médicale qui arriva rapidement et me dirigea bien plus profond dans la prison, à la recherche de notre captive. Je fus surpris de la découvrir inerte sur le sol de sa cage de fer, toujours sous l’effet de la drogue. J’étais persuadé qu’elle aurait été récupérée par celui ou celle qui avait mit à terre mes soldats. Pour autant, il n’en était rien. Je détaillais La Bête qui était recroquevillée sur elle-même, cheveux tombant en cascade sur son visage. Chevelure rougeoyante, mains abîmées, corps svelte et musclé. C’était bien elle du peu d’informations qu’on en avait. Un rapide coup d’œil alentours me fit comprendre la situation. Ses possessions avaient disparus de la salle d’armes. Je revins alors vers l’entrée, espérant pouvoir interroger les deux inconscients qui l’avait sous estimé. Malheureusement, leur état était trop grave, les cervicales avaient été brisées. Il avait fallu sédater les soldats pour éviter d’empirer leur état et les déplacer en salle de soin intense. Un autre duo de gardes arriva à ce moment là, surement la prochaine ronde qui devait prendre le relais. Ils s’inclinèrent à ma hauteur et gardèrent un profil bas, conscient que la situation n’était pas avantageuse. En arrivant à leur hauteur, je leur assénais un regard noir.



J’avais demandé à ce qu’elle ne soit pas sous-estimée. Je pensais avoir été clair.

Elle était inconsciente, mon Roi. Nous avions convenu d’augmenter la surv..

Je me fiche de vos justifications ! Je vous rappelle qu’elle fait parti de la Sylthä Yawë. Elle a potentiellement des centaines de complices et tous suffisamment entraînés pour percer nos murs. Je veux trois Lùin postés à sa surveillance en plus de votre bataillon et je veux qu’on me retrouve la liste de ses effets !



Ils gardèrent le silence, tout deux conscients des erreurs commises par leur escouade. J’étais froid, sévère et sérieux. Rien de tout ceci n’était à prendre à la légère et le fait que mes ordres n’aient pas été pris à leur juste valeur risquait de nous coûter cher. A croire que nous avions perdu tous nos bons éléments… J’en toucherais deux mots à leur Capitaine. Les deux chevaliers se mirent au travail, l’un partant chercher du renfort, l’autre en quête de cette potentielle liste. En espérant qu’il avait au moins fait cette partie de leur travail correctement. Je ne comprenais pas pourquoi seuls ses effets personnels avaient été récupérés. Quoi qu’il en fut, c’était désormais chose faite. Deux hommes et une femme arrivèrent bientôt accompagné du chevalier royal. Je leur expliquais rapidement la situation et la différence de posture, de sérieux et de respect me frappa d’un coup. Avec eux, je savais qu’elle n’irait pas bien loin si elle ou ses alliés tentaient quoi que ce soit. Les Lùin étaient bien plus puissant qu’un simple garde du château. Je pouvais donc quitter les lieux sereinement. J’ordonnais simplement qu’elle soit amenée en salle du trône dès son réveil. Nous n’avions pas de temps à perdre. Plus vite cette histoire serait réglée, mieux je me porterais.





Le reste de la matinée, je tournais comme un lion en cage. Je n’avais pas assez d’éléments, je refusais de faire à nouveau appel à la Sylthä et je n’avais toujours pas d’idées concernant ses effets. Le meurtre encore, je comprenais. Et je touchais du bois mais pour l’instant, personne d’autre ne semblait avoir suivi Armotha dans sa folie… Malgré les bonnes actions de l’assassine, un meurtre restait un meurtre. La Sylthä n’était pas intouchable. Et l’argent ne pourrait pas payer sa liberté. Ce genre de cas devait être réglé par voie royale. La peine de mort n’était pas à asséner à la légère. Cette Vampire allait donc être jugée pour son crime.


Une petite heure plus tard, un soldat vint à mon office pour y déposer la fameuse liste. Ils avaient mit du temps à la trouver car elle n’était pas dans les papiers de la prison mais en possession de l’un des deux gardes incapacités. J’observa la-dites liste avec attention. « Une tenue sombre et souple, diverses armes de jets cachés dans les doublures, deux dagues cachées dans les bottes hautes, des gants renforcés pour le combat rapproché, quelques petites fioles contenant probablement du poison, une broche en argent et une épée courte ornée d’un rubis en son pommeau. » Hm. Pour une assassine, elle semblait bien raffinée. Cette liste ne m’apporta pas de réponse particulière. Soit nous avions raté une doublure dans ses vêtements, soit… c’était à n’y rien comprendre. Je m’attendais à des documents, un vol précis de la demeure du Conseiller mais on m’avait confirmé plus tôt que tout était à sa place. Je remercia mon sujet d’avoir effectué cette tâche pour moi et le renvoya à son poste. Il sembla soulagé de voir que je ne lui tenais pas trop rigueur de ses erreurs. Pour l’instant, rien ne laissait présager que ce défaut de surveillance nous porterais préjudice. A peine eus-je le temps de poser la liste sur le plan de marbre qu’un autre chevalier que je ne reconnu pas, se précipitait dans mon bureau. Il ouvrit la porte d’un geste hâtif avec une force peu mesurée et il était à court de souffle. J’appréhendais.



Votre Majesté, sur le chemin à la salle du trône la captive.. Elle a tué deux de nos gardes.



Un éclair de rage me traversa les iris. Je me relevais d’un coup. Prêt à intervenir.



La Garde Lùin l’a maîtrisé. Elle a fini à terre, il n’y a plus aucun risque. L’escorte la traîne dans la salle du trône au moment où je vous parle.



Le soulagement frappa aussi vite que l’adrénaline et je m’apposais contre mon bureau, bras tendu, mains à son bord, tête baissé. En me redressant, je remerciais le chevalier de son rapport et lui demandais plus d’informations. Ulric et Lazarus étaient les deux chevaliers tombés aujourd’hui sous la main de l’assassine. Voilà qui n’allait pas plaider en sa faveur lors de sa condamnation. De plus, Lazarus avait une femme et deux enfants. Concernant Ulric, je ne le connaissais pas personnellement et j’allais donc devoir fouiller son dossier. Je notais consciencieusement leurs noms pour renvoyer leurs corps auprès de leur famille, ainsi qu’un don qui à défaut d’alléger leur souffrance, aiderait leurs finances…



Votre Majesté !!



Aah, bon sang quoi encore ? Mes oreilles semblait saigner à chaque fois qu’on m’appelait aujourd’hui. La voix venait de loin dans le couloir. Le chevalier se décala légèrement, laissant apparaitre Vénary dans l’ouverture de la porte. Elle était l’une des dames de compagnie les plus proche de Laïna. Et j’imaginais déjà le pire en l’observant courir en se débattant avec sa lourde robe. Je me relevais pour l’accueillir, faisant le tour de mon bureau. Un frisson me parcourra l’échine alors qu’elle passait la porte. Elle arriva épuisée devant moi et je l’invitais à parler, d’une voix anxieuse. Elle reprit son souffle un instant et je posais une main rassurante sur son bras durant ce temps. Puis enfin, elle prit la parole.



Son Altesse m’envoie vous prévenir d’un vol honteux. Une épée et un bijou on été dérobés dans les appartements de Feu Dame Nyx !



Mon sang ne fit qu’un tour. Mon venin se mit à bouillir. Je compris instantanément alors que mon regard assombri se posait sur la liste repliée sur mon bureau. Je fis apparaître une dizaine de lame autour de moi dans un vacarme cristallin assourdissant, ce qui eu pour réaction de faire peur à la suivante de ma fille. Mais je n’en avais que faire, j’étais obnubilé par cette satanée Bête. Mes lames flottait en suspens, dansottant en cercle dans un mouvement imprécis de remous océanique. Mes pensées fusaient dans tous les sens à mesure que j’essayais de comprendre. D’abord elle tuait l’un de mes conseillers corrompu tout en s’amusant à le mettre en scène morbidement, ensuite elle tuait deux de mes sujets les plus dévoués et maintenant j’apprenais son odieux larcin. C’était sur, elle était coupable de ce vol éhonté. L’épée ornée de rubis et le bijou en argent était surement ceux que Nyx avait reçu à son dernier anniversaire. La description bien que grossière des biens de l’assassine, convenait parfaitement aux possessions dépouillées. Pour quelle raison cette Vampire avait-elle volé ma fille ? La connaissait-elle ? Ou souhaitait-elle juste provoquer notre famille ? Ma respiration s’accélérait, mes poings se serraient si fort que ma peau blanchissait aux points de contact. La rage montait en moi aussi vite que mon torse se comprimait. Cet affront.. Ce défi ne resterait pas sans conséquences. Il était hors de question que cette larronne sorte de ce château vivante.





Une fois décidé sur son sort, je lançais sans attendre mes lames à l’assaut des hauteurs de Babylon en prenant soin de ne blesser personne sur mon chemin. Tant pis pour l’état des draperies qui se firent transpercer de part en part. Je me téléportais à la suite de celles-ci. La chute fut rapide, efficacement amortie par un autre déplacement instantané maîtrisé. J’arrivais à droite de la salle du trône sur un toit surplombant légèrement. Mes lames tournaient toujours autour de moi, attendant docilement le prochain mouvement. J’observais, silencieux, ce qui se déroulait sous mes yeux. Laïna et son esprit était déjà installés et je n’avais donc plus qu’à la rejoindre. A ce moment précis, le tonnerre gronda férocement et mon fils apparu dans une gerbe d’arcs électrique étrangement agités. Son regard était dur alors qu’il dévisageait l’assemblée. Il posa une main crispée sur sa lance repliée à sa taille en jetant un regard à sa sœur. Il savait aussi. Et le dénouement de cette audience était claire comme de l’eau de roche dans son esprit. Il se posta de l’autre côté du trône et patienta. Même si il bouillonnait de rage.. Elle était à moi et à personne d’autre pour avoir ainsi osé insulter notre famille.



— Noctis Tinuviel —
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Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
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Lun 19 Juil - 20:33




Retour à Elvendil





❝ Never to be Whole again ❞


J’envoyais valser mes épées cristallines à travers les fenêtres entrouvertes qui se plantèrent en cercle devant le trône, entre mes deux enfants, coupant court à qu’importe ce qu’il se passait là-dedans. J'apparu au milieu de celles-ci dans un amas de particules aigue-marine. Je repoussais ma cape d’un geste souple, attrapant une de mes lames plantées dans le sol. Au contact de ma peau, l’épée cristalline changea son essence, expulsant sa nature minérale sous plusieurs petits cristaux qui voletèrent autour avant de se dissiper. Elle devint une longue épée en fer noir et ornée de gravures en argent que je sorti du sol d’un coup sec. Le fer chanta sous la griffure de la pierre et du marbre. J’observais rapidement l’insolente. La Garde Lùin lui en avait fait voir de toutes les couleurs, en effet. Tant mieux, c’est tout ce qu’elle méritait après avoir souillé la mémoire de ma fille. C’était tout ce qu’il me restait d’elle. Hors de question qu’une voleuse-meurtrière-psychopathe m’arrache le moindre souvenir. D’une voix froide et cinglante, usant de la Voix, j’ordonnais que tous le reste de l’attroupement quitte les lieux. C’était une affaire de famille maintenant. Son meurtre faisait bien pâle figure dans la balance de sa mise à mort. Gabriel jeta un coup d’œil, inquiet, à sa sœur alors que tous les autres Vampires quittaient la salle sans un mot.


Mon regard se planta dans les iris azurées de l’inconnue, elle était bien loin de ce que les rapports avaient annoncé tant elle était épuisée et blessée. Cependant, un lion ne refusait jamais une proie affaiblie, bien au contraire. Je n’avais aucun remords à la mettre à mort sur le champ. Elle avait perpétré un des pires affronts possibles à notre famille et pour cette raison, je ne montrerais pas de pitié. Je levais ma main gauche à hauteur de buste, appelant mes lames à se dresser de nouveau. Quatre d’entre elles, à mes intercardinaux, se lèvent et je me laissais submerger par cette douce envie de vengeance. Tout se passa très vite. J’envoyais les lames se croiser pour encadrer son cou, empêchant tout mouvement de sa part avant de me lancer d’un bond vers son corps à ma merci. Je pris mon épée à deux mains, prêt à asséner le coup fatal.



Pour NYX !



Hurlais-je alors que je fondais sur elle.






Non, Père !!



Le tonnerre gronda de nouveau et un large éclair s’interposa entre moi et ma proie, laissant apparaitre après son éblouissement le Prince héritier. Mon épée rencontra sa lance avec violence. Le choc fit reculer Gabriel d’un pas, serrant les dents et réprimant un gémissement, il tentait de contenir mon assaut. Il glissa son regard vers sa sœur en secouant la tête. Se croyait-il capable de me tenir tête seul ? Mes pieds à nouveau au sol apportaient un nouvel appui qui me permettait de repousser sa misérable tentative de défense. Je grondais sombrement, la colère avait prit possession de mon être. Je voulais la punir. Elle, pour toute la souffrance de ces dernières années, comme si elle en était coupable. C’est tout ce que mon esprit avait trouvé pour m’apaiser.



ATTENDS ! Je veux.. comprendre !



Articulait-il entre ses dents. Non ! Hors de mon chemin !! Pensais-je, véhément. Je mettais un peu plus de force et Gabriel céda sous la pression, posant un genou à terre en retenant un gémissement plaintif. Ses bras se mirent à trembler, en terme de force brute, je le surpassais. Pour moi, elle avait souillé notre famille, la mémoire de Nyx mais aussi l’héritage de ma Reine. Je ne comprenais pas mon fils. Pourquoi la protégeait-il ? Alors que je pensais avoir le dessus, les iris de Gabriel irradièrent d’une énergie dorée et il fit déferler au travers de sa lance des arcs électriques. Conduit par ma propre épée, je me crispais sur celle-ci en retenant un geignement sous la surprise et la douleur. Ma torpeur lui servit de levier pour retourner la situation à son avantage, usant de ses jambes et de ce qui lui restait de force dans les bras, il me fit basculer en arrière en me repoussant de toutes ses forces. Je laissais retomber ma lame contre mon bassin, ses flancs ferreux grinçant contre le sol alors que je titubais en arrière. Gabriel se redressa, gronda à son tour, me tenant tête. Il plaça sa lance contre son bras, pointe vers le sol dans un acte pacifique. Son regard pour autant ne montrait que de la colère et de l’incompréhension.



ASSEZ !! Regarde-toi ! Tu attaques ta propre FAMILLE !



Me jugea-t-il en criant d’une voix tranchante. Je réalisais enfin mes actes et il avait raison. J’accusais le coup en le regardant dans les yeux, à la fois désolé et blessé. Je n’avais fais que suivre mon instinct comme un chien sans tenir compte de la meute. J’avais été égoïste, aveuglé par la rancune... Je serrais mon poing contre la poignée de mon épée en détournant le regard et Gabriel sembla s’adoucir. Notre échange n’avait duré que quelques secondes mais je m’en mordais déjà les doigts. J’avais levé l’épée contre mon fils dans un élan de colère. Elle ne me l’aurait jamais pardonné. Jamais. Je relâchais mon épée qui s’écrasa au sol dans un vacarme agaçant avant de disparaître dans un amas minéral. Je ramenais cette même main souillée par le déshonneur contre mon visage, honteux avant de reposer mes iris sur mon fils.



Je.. Je suis désolé Gabriel, Laïna... J’étais.. Je voulais…



La voix s’était mise à trembler. Et Gabriel secoua la tête pour me faire comprendre que c’était inutile. Il ne m’avait pas quitté, il savait à quel point la famille me mettait à fleur de peau. Bien que je doute qu’il s’imaginait me voir en arriver là. Les lames restantes au niveau du trône et celles encadrant la meurtrière s’évaporèrent également sous la retombée d’agressivité de leur maître. Gabriel soupira profondément, soulagé d’avoir réussi à me calmer. Il afficha un regard plus dur en observant sa sœur cette fois-ci. Il sembla acquiescer d’un simple hochement de tête, recula d’un pas et se tourna alors vers la Vampire, plaçant la pointe de sa lance sous son menton pour le relever légèrement.



Parle. Tu n’auras pas de seconde chance.



Il n’était donc pas spécialement entrain de la protéger complètement, ce qui me rassura quand à l’importance de Nyx dans la vie de Gabriel. Je me demandais pourquoi Laïna n’était pas intervenue dans notre échange musclé. La confiance qu’elle portait à son frère jumeau était au delà de tout ce que j’avais pu voir. Je savais qu’elle apporterait de toute façon son grain de sel tôt ou tard. Ce genre de situation n’allait pas rester impuni. Si sa mère ne m’aurait jamais pardonné alors il n’y avait pas de raison qu’elle soit bien plus tendre. Cette erreur, j’allais en entendre parler pendant encore longtemps et c’était légitime. Depuis sa disparition, j’avais du mal à contenir mes émotions. Aujourd’hui ne faisait pas exception.


Je posais à nouveau mon regard dans les perles céruléennes de l’apprentie de la Sylthä. Je fronçais instantanément les sourcils en croisant son regard. Je me tenais, par respect pour mes enfants mais je n’oubliais pas. Quelque soit sa justification, ses actes seraient punis. Elle n’aurait en effet, pas de seconde chance...



— Noctis Tinuviel —
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Nyx Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Nyx Tinuviel
Nyx Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
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Mer 21 Juil - 22:03

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Retour à Elvendil
Nyx & Laïna & Gabriel & Noctis
Quand mon regard se pose sur elle, le cœur arrêté par le choc, je découvre un visage du passé. La forme générale. Le nez pointu. La douceur des courbes des lèvres. Le regard aiguisé. Maman. C’est la première chose qui me vient. Je me rappelle de respirer. Un détail ne colle pas. Je parcours la silhouette en m’attardant sur chaque élément, à la recherche de ce que j’ai oublié. Parure luxueuse. Posture dominante. Elle ne dégage pas la tendresse d’une mère. Ce n’est pas ma mère. Ce n’est même pas probablement une mère. J’étouffe un grondement en remontant sur son visage et en comprenant que le détail qui me choquait n’était autre que la couleur des yeux. La couleur n’est pas la bonne. Je suis persuadée que le regard de ma mère n’avait aucune dorure. Cette femme est une imposture, un rappel cruel de ce que fut ma vie auparavant, avant que j’oublie tout. Et l’homme à côté n’est rien d’autre qu’un pantin inintéressant.

La vampire ouvre la bouche, et si la voix peut paraître douce au premier abord j’y décèle un certain poison. Je contracte la mâchoire, serrant et desserrant les poings pour me contenir. Ce ton ne me plait pas. Il ne colle pas avec les sensations qui surgissent en désordre dans mon esprit. J’ai l’impression de humer un parfum de parchemin et de cuir. De poussière et de malice. Et dans ces réminiscences, il n’y a aucune trace de ce que me renvoie la princesse face à moi. Menteuse menteuse menteuse. Rien ne colle. Il y a un décalage entre cette réalité et ma propre réalité. Une sensation de disharmonie. Une fausse note dans la symphonie. Je secoue la tête pour essayer de balayer les pensées qui parasite ma réflexion.

Je revois des courses poursuites dans les couloirs que j’ai parcourus il y a quelques heures seulement. Je revois le visage d’une petite fille aux yeux dorés, mais je revois aussi le visage d’une femme aux yeux azurés. Les deux se superposent dans un maelström de souvenirs sans que je discerne lequel concerne qui. J’entends les voix bien distinctes de ces deux femmes, et j’y perçois énormément de sentiments. Amour, tendresse. Je peux entendre des disputes d’enfants. Des cris. Mais jamais, ô jamais, je ne perçois la sècheresse dont la vampire m’a gratifié peu avant. Ces souvenirs me semblent falsifiés, ils ne correspondent pas à la princesse qui respire le pouvoir assise à quelques mètres de moi. Le vide se fait brutalement en dans mon esprit, une détermination froide prenant possession de mon corps. Je jette un regard en coin vers les gardes, bien consciente que l’on attend une réponse de ma part. A droite comme à gauche, ils ne sont que deux à pouvoir réagir assez vite si je décide de passer à l’action. Peu importe ma fatigue, j’aurai bien assez d’énergie pour emporter un ou deux gardes dans la tombe avec moi, et probablement cette maudite princesse qui me tourmente autant sans même s’en douter. Son compagnon tentera sûrement de la protéger, mais il n’opposera qu’une faible résistance avant que je me débarrasse de lui, qu’il soit matériel ou immatériel.

Au moment où je m’apprête à bondir, un coup de tonnerre retentit. Je me fige sur place, les sens en alerte, découvrant avec stupeur l’arrivée d’un nouvel élément. Un vampire. La tête relevée, la tignasse toujours en désordre, j’observe, les yeux mi-froncés, ce nouvel opposant. Je n’essaie plus de faire montre de soumission. Mes souvenirs tentent de s’immiscer dans ma tête à nouveau. Je me frappe plusieurs fois le front avec mes mains liées pour m’en débarrasser. La douleur parvient à les garder éloigner. A faire fuir le petit garçon criard qui me poursuit pour jouer avec moi, dans mes souvenirs. Un enfant que j’ai regardé de haut avant qu’enfin il commence sa croissance et me dépasse en taille, sans jamais pourtant se départir de son besoin d’approbation. Un frère doux et réfléchi, qui ne ressemble en rien à ce que je vois. Là encore, une imposture. Une imposture à qui je tordrai le cou dès que j’en aurai l’occasion. Je rebaisse la tête pour ne pas qu’ils voient briller la haine dans mes yeux. Il est hors de question que je laisse vivre ces fantoches, ces pales imitations ratées d’une famille disparue. J’avais un frère et une sœur. Ils avaient des traits similaires. Mon esprit reconstruit une vérité à partir des brides qu’il arrive à rafistoler, s’inspirant allègrement de ces inconnus en face de moi pour combler les lacunes. Je les tuerai. S’il existe un dieu quelque part, je jure devant lui que s’il m’en laisse l’occasion, je les tuerai. Je leur arracherai le visage à mains nues et je repeindrai les murs de ce maudit château avec leur sang. Leurs os serviront de décoration à qui en voudra.

Je me demande comment répondre à cette maudite princesse avant qu’un garde n’ai la lumineuse idée de me brutaliser à nouveau. Comment sortir de ce piège pour mettre mon plan à exécution. Deux Sangs-Purs. Qui ont l’air bien remontés. Au moins, la tête dans l’assiette a particulièrement bien marché. Comment les abattre tout les deux, sachant que je suis une vampire, et que les Sangs-Purs possèdent un pouvoir propre en plus de la Voix ? La première étape semble logiquement de leur arracher la langue à tout les deux. L’arme à la taille du jeune homme indique qu’il a reçu une formation militaire, même minimale. La jeune femme, princesse revenue de son exil, je l’ignore. Dans mon état de fatigue, est-ce possible ? La drogue termine de se dissiper tranquillement. Mes terminaisons nerveuses se reposent, trop sollicitées par les différentes décharges électriques que j’ai reçues. Si je parviens à gagner du temps, je serai suffisamment en forme pour attaquer. Six gardes à proximité de moi, deux Sangs-Purs, et tous les autres militaires qui rôdent dans la salle. Une mission suicide, c’est évident. Je rassemble tout mon self control pour m’éclaircir la gorge puis prendre une voix posée pour déclarer :

« Je m’appelle Ella. »

Gagner du temps. C’est tout ce qui importe.

C’était sans compter l’arrivée fracassante de celui que j’identifie immédiatement comme le Roi.

Sa Voix résonne, vibrant comme le tonnerre, ordonnant à tous de quitter la salle. Je me fige sur place, terrifiée pour la première fois, avant de me tourner pour regarder mes geôliers qui obéissent, tels des chiens bien dressés. Je n’ai pas envie qu’ils partent. Pas envie qu’ils m’abandonnent là. Je reporte mon regard vers le Roi, dont le visage est défiguré par la haine. Une haine toute tournée vers moi. Nos regards se croisent, son or soumettant mon azur sans difficulté. Il lève la main et des épées volent dans ma direction. Je me jette en arrière pour tenter de les éviter, mais me retrouve piéger dans la pire position possible : sur le dos, toute prête au sacrifice, deux épées croisées contre mon cou. J’entends son hurlement de guerre alors même que je ne peux que fixer le plafond. Je lève les mains au dessus de moi pour attraper une des poignées et tenter de déloger l’une des épées, paniquée. Pour la première fois, j’entends celui que je pense être le Prince. Il semble s’interposer. Je suis incapable de voir quoi que ce soit, obligée de fixer le plafond si je ne veux pas me décapiter toute seule. Je m’acharne contre les deux épées, essayant de les arracher du sol. Je ne peux pas me reposer sur la défense temporaire que m’offre le prince. Le prince parle au Roi, et honnêtement je m’en moque bien. Tout ce que je veux, c’est sortir de là, pouvoir affronter la mort sur mes deux pieds et pouvoir me défendre. Je m’agite dans ma prison minimale. J’entends gémissements, geignements, et je ne peux qu’imaginer ce qu’il se passe. Qui est en train de gagner ? Quand vais-je mourir ?
Nouveaux éclats. Nouvelles paroles échangées. Et finalement, les lames qui m’entravent disparaissent entre mes mains. Je roule sur le ventre avant de me retourner et de me remettre à genoux, proche du sol mais leur faisant face à tous, prête à bondir au moindre danger. Si je me redresse, je serai exécutée sur le champ. Je dois encore gagner du temps et je ne sais pas comment faire. Pas maintenant que je suis bloquée avec l’entièreté de la famille royale. Le prince et la princesse, ça passait encore. Peut-être aurais-je réussi à les berner jusqu’à réussir à faire quelque chose –n’importe quoi-, pour, à défaut de survivre, quitter ce monde de façon remarquable. Avec le roi qui entre dans l’équation c’est une toute autre histoire. La pointe de la lance du prince vient se loger sous mon menton pour me faire relever la tête. Je plante mon regard dans le sien quelques instants, persuadée de revoir un visage enfantin d’un gamin geignard et en manque de confiance en soit. Puis mes yeux se déportent sur la silhouette la plus éloignée, celle de la princesse. Celle qui sent le présent et le passé, un décalage insoutenable. Puis sur le roi, auquel je n’inspire que haine et mépris et qui, étonnamment me terrifie. Pas par rapport à son titre. Mais par la simple idée que je l’ai déçu alors même que rien dans son visage n’indique que c’est le cas. Non, il veut simplement ma mort, d’une façon ou d’une autre.

Je ferme les yeux. Je commence par étouffer mon rire, avant de le laisser éclater au grand jour. Un rire qui oscille entre nervosité et pure amusement.

« Vous êtes tous complètement tarés. Une famille de dérangés dans un château maudit. Au diable vos illusions, vous n’avez rien en commun avec ceux de mon passé. »

Je finis par pleurer de rire, m’abimant le cou sur la lame de la lance. Non, les inepties que m’a glissé mon esprit ont décidément été montées de toutes pièces par ce dernier. Si j’ai mit les visages de ces abrutis sur ceux de ma famille ce n’est que pur hasard. Car je sais que jamais ceux qui partageaient ma vie n’auraient pu se confronter les uns aux autres. C’est une évidence pour moi. Je ne sais plus qui ils étaient. Je les ai oubliés. Mais même maintenant, je ressens leur profond amour. Rien n’aurait pu les séparer. Ils étaient invincibles et indivisibles. Et ces idiots face à moi n’ont rien à voir avec eux.




©️junne.



Laïna Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Laïna Tinuviel
Laïna Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 125
Puissance : 2/5
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Jeu 22 Juil - 13:57

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Retour à Elvendil

○ Nyx and Laïna and maybe other?


Je fixais mon regard sur elle, attendant une réponse qui, je le savais, tarderait à venir. Il était évident qu’elle essayerait de trouver un moyen quelconque pour échapper à la peine de mort. Même me prendre pour cible. J’étais préparée à une attaque éventuelle, mais étrangement je n’avais pas peur. Peut être un défis à moi même, peut être complètement autre chose. Je n’avais, pour une fois, pas le loisir de m’égarer dans mes pensées pour étudier le sujet. ShanKo veillait à mes cotés, prêt à user de ses pouvoirs spirituels pour me protéger si besoin, cela me faisais sourire intérieurement qu’il soit ainsi prés au combat, mais je savais qu’il faisait ça pour moi alors je lui envoyais des vagues de tendresse régulièrement.

Je ressentis le changement dans l’air une fraction de seconde avant que mes tympan ne vibrent sous l’impact du Don de mon frère, discrétion quand tu nous tiens. Je retins mon soupir en voyant son regard. Ho je vois, je comprends, il avait user de son don à l’instant même ou il avait entendu Chambre de Nyx et larcin dans la même phrase. Décidément, nous n’étions pas jumeaux pour rien ; que dis-je, Triplé… Trois moins un qui font deux, mais triplés quand même. Je comprenais certainement mieux que personne son ressentis à ce moment, alors le regard ronger de haine qu’il me lança ne m’étonna pas vraiment Si il était vraie que cette femelle trop brutale avait commis le larcin dans les appartements de Nyx, en plus du meurtre du conseiller, ce qui était le cas j’en étais persuadée, elle n’aura pas une mort paisible. Je suivis mon frère des yeux alors qu’il prenait place à coté du trône de notre père, restant debout pour plus de facilité d'intervention peut être. Une fois certaine qu’il était installé, je détournai le yeux pour revenir sur notre prisonnière. Elle acceptait donc de nous livrer son nom, Ella. Hum, je m’attendais à mieux, à plus...bestiale peut être compte tenue de son surnom idiot. Je fermais les yeux, essayant de trouver les mots justes pour lui faire avouer le reste de son identité, trouver les questions pertinentes pour avoir les bonnes réponses. Lorsque je rouvris les yeux, je me trouvais face à des lames cristallines, ancrées dans le sol en arc de cercle devant nous. En position parfaite pour nous protéger Gabriel et moi même, décidément, cette audience aller être un balais d’individus tous plus en colère les uns que les autres ? Je vis mon père se matérialiser sous nos yeux. Mon cœur eu un raté, comme à chacune de leurs apparitions, que ce soit Gaby ou lui, je les enviaient, ne pouvait ils pas passer par les portes comme le commun des Vampires ! Me rappeler que je n’avais pas de Don aussi majestueux que les leurs était… minable. Fort heureusement mes pensées profondes ne serait jamais dévoilées en dehors de mon esprit perturbé. Ils n’avaient pas le don de télépathie, ni celui de lecture de l’esprit, je pouvais donc les envier tout mon saoul, ou m’avouer intérieurement combien je les trouvais gracieux et emplie d’une classe toute royale.

Le ton de la Voix de mon père, me sortie immédiatement de ma méditation contemplative et admirative. Pourquoi donc faisait-il partir les gardes ? Avait-il des informations complémentaires qu’il n’avait finalement pas jugées importantes de me transmettre, mais qui avait causé sa fureur ?… Nous le vîmes changer l’apparence de son épée, puiser dans la magnificence de son pouvoir pour faire apparaître une lame de métal et non plus de cristal comme toujours. Un échange de regard avec Gabriel me suffis pour comprendre. Si jamais Père devait dépasser les bornes, il se chargerait de l’arrêter, à moi de le couvrir, quitte à invoquer mes boucliers face à lui. Mes lames ne valait pas les siennes mais en les combinants avec …
Trop tard pour penser, le rugissement de Père fut presque étouffer par la téléportation de Gabriel, décidément, la vitesse de la lumière avait du bon parfois. Mon frère s’interposa, comme je l’avais pressentis. Ce que je n’avais pas prévus, c’est que la rage aveuglerait tellement notre père, que lui ne cesserais pas son assaut. Triple andouille trop sensible ! ShanKo avait disparu durant notre échange avec Gabriel, trop proche de moi pour ne pas connaître mes intentions, alors je mis la main sur mon livre, détachant l’aimant qui retenais mon grimoire à ma ceinture pour ouvrir l’ouvrage, prête à en faire usage au besoin. Mais je savais que mon frère réussirait, certitude inébranlable de mon âme prenant sa source dans le sang que je partager avec lui, et dans les mois que nous avions passés ensemble, dans le ventre de notre mère. Je ressentais l’électricité de l’air, je ne savais pas vraiment si c’était dû à l’éveil de mon pouvoir du brouillard ou à mon lien avec Gaby mais je savais exactement ce qu’il avait fais pour prendre le dessus sur ce duel insensé. Puisque oui, mon frère venait de gagner, et moi je recommençait à respirer. Il aurait pu vaincre Père, il se contenta de lui remettre les idées en place à l’aide d’une phrase, trop gentille à mon goût. Du coin de l’œil je voyais que notre prisonnière se débattait encore, prise au piège des lames de cristal d’un souverain envoûte par la colère. Au moins elle était en vie. Je vis notre père cacher son visage honteux, baisser les yeux avant de bredouiller des paroles qui ne serraient certainement qu’excuses. Trop tard, pour moi en tout cas, et je savais que mon frère était d’accord avec mes sentiments, quand bien même il lança un signe de tête à ce géniteur indigne d’être appelé Papa. Mais ce signe de dénégation était simplement parfait, mettant un terme à des excuses qui n’étaient que justifications perdues et nulles de sens. Lorsque les lames du roi disparurent, mon frère et moi reprirent une respiration normale, nous échangeâmes un regard, complice. Je savais qu’il me laisser la punition de cet homme, il ne pouvait le faire lui même. Trop amère d’avoir était ainsi trahis par le seul homme qu’il avait idolâtré et admiré. Je lui rendis son signe de tête, tout aussi imperceptible que lui, sachant que nous n’avions de tout façon, pas besoin de mot pour nous comprendre. Je profitais de cette échange pour vérifier rapidement son état, m’assurant qu’il n’était pas blessé. Déjà qu’il devait avoir le cœur en morceau de s’être ainsi battu avec son père,… Je soupirais doucement, soulagée de ne voir aucune blessure apparentes. Il se détourna, me laissant ainsi le temps de murmurer une incantation, trop bas pour être comprise, même pour la fine audition des Vampires encore présents. J’invoquais un pouvoir que nul n’avait vu jusqu’ici, une arme acérée que je n’avais pas voulu dévoiler.
* Feä Sarmäré *

Je fini mon invocation, alors que Gabriel finissait sa phrase, décidément quel synchronisation grand frère.
Du coin de l’œil je surveillais maintenant le Roi Tinuviel, mon nouveau pouvoir était un peu long à se mettre en place, faute d’exercice et d’entraînement je n’avais pas travailler sa maîtrise. Pour l’heure, le roi semblait bouillir intérieurement d’une colère froide, sans pour autant avoir l’intention d’en découdre de nouveau, parfait. Mon petit cadeau lui ferait l’effet d’une douche froide et je m’en réjouissais d’avance. Je reportais mon attention sur Ella, puisqu’elle se nommait ainsi autant faire honneur à ce nom que ses parents lui ont donné, du moins mentalement. J’ai besoin de réfléchir, de laisser neurones et cellules grises se connecter et échanger. Peine perdue, elle éclate de rire, la vision de sa mort avait donc eu raison de la santé de son esprit ? L’intégrité de son âme était à revoir après être passée si prêt d’une exécution ?

«  Vous êtes tous complètement tarés. Une famille de dérangés dans un château maudit. Au diable vos illusions, vous n’avez rien en commun avec ceux de mon passé  »

Que vient-elle de dire ? Rien en commun avec ceux de son passé… Mon cerveau commence immédiatement l’analyse de sa phrase complète. Reprenant chacun de ses mots, séparant les morceaux de phrase, mettant des pause là ou il n’y avait que des virgules. Famille, château maudit, illusions, passé, pris séparément cela n’avait aucuns sens mais mis bout à bout, et ajouté a mes connaissances cela donnait certaines pistes de compréhensions.
Je lance un regard à mon frère, espérant qu’il comprenne ce dont j’avais besoin. Du temps. J’avais besoin de me connecter à ma mémoire, de ressortir les informations importantes que j’avais. J’avais besoin de chasser ce sentiment nostalgique qui été né en moi à l’instant ou cette vampire avait commencé à rire. Balayer les idées folles que mon cerveau commençait à faire pointer et surtout faire taire les souvenirs que ShanKo faisait déferler en moi. Cela avait une fâcheuse tendances à éveiller des démons que je gardais précieusement enfermé au fond de mon cœur. J’avais la sensation étrange qu’un immense puzzle prenait place sous mes yeux, sans que je sois capable de voir le schéma de départ. Les énigmes n’étaient que des jeux de logique, surtout quand on connaissait la fin, mais là justement il me manquait la fin. Les informations n’étaient pas suffisantes pour avoir une vision d’ensemble. Je claquais de la langue, annonçant ainsi mon mécontentement, et mon agacement. ShanKo cessa son flots de souvenirs, peut être avait-il compris, j’en doutais. Je le sentais se concentrer sur le sort que j’avais mis en place quelques secondes auparavant et qui devait maintenant prendre forme.
Étant la source du pouvoir je voyais ce qui se passé devant les yeux du roi mais ni Gabriel, ni la prisonnière ne comprendrait la réaction à venir de sa majesté. Puisque seule mes victimes désignées avaient la chance de vivre ce pouvoir. Peu à peu des lettres fines prenaient consistances devant le roi, révélant dans l’air devant lui, un message écrit d’une plume que jamais il ne pourrait oublier. Celle d’ Aiko Tinuviel née Deb, reine du peuple vampirique, épouse du roi Noctis Tinuviel. Le message était bien évidemment de moi, cette magie me servait à transmettre des messages courts, comme je le voulais et à qui je voulais, sous certaines conditions pas encore très claires pour moi et au prix de temps et de beaucoup d’énergie, mais il avait mérité son châtiment,

«  Chaque fois que tu lève la main contre un de nos enfants, tu la lèves aussi contre moi  »

Je retins un sourire en voyant les lettres prendre formes comme si elles étaient écrites en directe d’une main venue d’ailleurs. La fine écriture de Maman prenait maintenant tout le champs de vision de mon idiot de paternel et cela me faisais un plaisir étrange. Il se mordrait les doigts pendant encore quelques décennies avant d’avoir mon pardon complet et sincère. Ne jamais attaquer mon frère sous mes yeux, cela pouvait avoir des répercussions… tragiques. Au diable la capacité de régner d’un Roi imbécile, la sécurité de mon frère était bien supérieur.
Je reportais mon attention sur la priorité actuelle. Essayant de trouver une raison valable à la certitude immuable qui me serrait la poitrine depuis que je l’avais entendue rire et parler. Je connaissais cette vampire, et elle me connaissait aussi !


(c) miss pie






Noctis Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Noctis Tinuviel
Noctis Tinuviel
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Dim 22 Aoû - 22:36




Retour à Elvendil





❝ Ceux qui vivent, sont ceux qui luttent.
Le plus lourd fardeau,
c'est d'exister sans vivre... ❞


Mes poings étaient serrés, crispés, jointures blanchissantes. Étais-je toujours en colère ? Oh oui. Mais plus essentiellement contre la Bête. J’étais passé dans la barre des accusés, quelques minutes auparavant. De juge, j’étais devenu bourreau. Et de bourreau j’étais devenu coupable. Tout ça à cause d’une Vipère. Je l’observais dévisager Gabriel, s’en détourner pour analyser ma fille et enfin moi-même. Mon regard se fit inquisiteur, que cherchait-elle exactement, une échappatoire ? Croyait-elle encore réellement pouvoir faire face à trois Sangs-Purs ? Non. C’était autre chose. Mais son regard se déroba trop vite pour que j’eusse le temps d’identifier son instabilité. Elle se recroquevilla un instant et elle éclata d’un rire malaisant. Il était clair que la pauvre perdait la tête. Le désespoir amenait souvent à ce genre de réaction. N’importe quel choc émotionnel même, j’en étais bien conscient étant passé par là plusieurs années auparavant. Les premiers mois du deuil avaient été pire que tout. Je me souviens que je n’autorisais personne dans mes quartiers pour éviter que quiconque ne puisse m’entendre. Je ne me supportais plus moi-même alors je ne souhaitais pas faire subir cette horreur à d’autres. Je ne sortais que pour prendre en charge mes obligations et responsabilités avec un semblant de masque sur le visage. Cependant, personne n’était dupe. Les cernes et les yeux injectés de sang ne trompaient pas. De cette époque, certaines choses avaient changé mais pas toutes.



Vous êtes tous complètement tarés. Une famille de dérangés dans un château maudit. Au diable vos illusions, vous n’avez rien en commun avec ceux de mon passé.



Sur le moment, je ne compris pas le sens profond de ces phrases. Obnubilé par son appellation de Babylon qui s’imageait dans mon esprit, accompagné de son fou rire sinistre. Peut-être avait-elle raison cette Vipère. Peut-être que Babylon n’était que le terrain maudit d’une scène macabre dirigé par une entité démoniaque, se délectant de chaque acte que nous jouions comme des pantins. L’idée me fit réprimer un rire chantant qui s’étouffa entre mes lèvres entrouvertes. C’était risible. Toute cette scène, la totalité même de cette journée l’était aussi. Quand allais-je enfin passer à autre chose ? Me réveiller. Pour de bon.


La Bête se blessa contre l’arme d’hast de mon fils et l’odeur de son sang frais embauma la pièce. Boisé, avec une fragrance de cendre et d’âpreté. Il était aux antipodes de mes goûts et pourtant étrangement son bouquet me faisait ressentir une vague de douceur nostalgique. Un remous chaleureux bienvenue dans ma tempête insatiable mais de bien trop courte durée. Je n’y prêtais pas l’attention nécessaire quand bien même mon esprit torturé semblait se perdre dans des émotions mélancoliques. Des sensations douces balayées d’un revers de la main alors que mes yeux remontaient la pointe métallique vers son porteur. Mon cœur se serra davantage, rongé. Mon regard se plissa et mes iris se ternirent.


Lourd et inconfortable, le poids présent dans mon torse me rendait peu à peu apathique. Le regard voilé, je ne prêtais plus attention à mon environnement. Tiraillé entre la colère et le remord, je me laissais aller de plus en plus vers cette envie de me repentir. Je n’oubliais cependant pas ma rage, non. Mon âme était souillée par la frustration, la haine et cette envie irrépressible de vengeance. Elle était là, brûlant depuis des années au fond de mon âme. Sombre, immuable, instable. Cette part nécrosée de mon être me grignotait à petit feu et je savais que tôt ou tard, ce jeu de la roulette russe aurait ma peau. L’incendie ne risquait pas de se tarir avec des journées comme aujourd’hui. Meurtre, vol, profanation... Voilà bien des combustibles qui ne faisait qu’alimenter mon instabilité émotionnelle. Je n’en avais plus rien à foutre de grand chose mais ma famille et mon royaume passait avant tout. Et qu’en était-il du reste ? Hmph… Peut-être était-il temps de prévoir le futur de Gabriel et Laïna. Au cas où. La lâcheté serait une délivrance pleine d’amertume, mais au fond je m’en foutais royalement. J’étais cet équilibriste, jaugeant ma droite et ma gauche. D’un côté la colère, de l’autre la culpabilité. En bas, le néant. Et devant… L’inconnu.


Mon regard se releva sur mon fils et j’y voyais l’avenir, la réussite là où j’avais échoué. Je me tournais un instant vers ma fille pour me rendre compte à nouveau de sa grâce et de sa prestance. Quelle alliée elle allait être dans ce futur embrumé ! Ses connaissances, son savoir-être, sa lucidité serait un poids non négligeable dans la balance. L’avantage d’avoir eut des triplés c’est que je savais qu’elle était encore très proche de son frère. Je n’avais donc pas de doute sur le fait qu’elle resterait à ses côtés. Gabriel avait toutes les qualités pour devenir un bon Roi. Il était sérieux, sage à ses heures, juste et assuré. Son sens de la famille et de l’honneur n’avait pas de limite. Bien sûr ils étaient tous deux bien jeunes mais avec un conseil avisé, rien ne serait insurmontable. J’avais confiance en notre famille. Ils tenaient d’elle autant que de moi. Et nous étions tous des félins. Nous pouvions être des plus tendres avec nos proches et des plus destructeurs contre nos ennemis. C’était la force de cette famille.


Mon regard se figea sur l’assassine d’hommes et de souvenirs. Je devais faire preuve de beaucoup de courage aujourd’hui pour combattre toutes ces émotions toutes plus violentes les unes que les autres. Colère, haine, remord, amertume, lâcheté. C’était une tempête déchaînée qui ravageait mon esprit. Chaque nouvelle sensation, une vague violente. Chaque nouvelle émotion, un coup de tonnerre. Chaque regret, une lame de vent cinglante. Et j’étais cet homme perdu en mer depuis des jours, des mois, … des années. J’étais fatigué de garder la face. Épuisé de refouler des émotions qui ne criait qu’à s’exprimer. Habituellement je cachais plutôt bien mon jeu. Les enfants n’avaient pas conscience — quand bien même ils se ventaient parfois de l’inverse — de l’état dans lequel j’étais. Je ne montrais que ce qui échappait à ma poigne de fer, comme aujourd’hui face à Gabriel. Une erreur. Une perte de contrôle grotesque. Et me flageller intérieurement ne faisait que faire danser de plaisir ce feu sombre… Salvateur.


La tentation ne faisait que grandir de jour en jour. Je le sentais. Et c’est impuissant, que je m’observais disparaître sous les mouvements graciles du feu qui léchait mon âme. Qu’aurais-tu pensé de moi en me voyant ainsi ? Quels actes, quels mots, quelles émotions aurais-tu usés pour me sauver comme tu le faisais tous le temps ? Quel était ton secret ? Ce pouvoir que tu avais sur moi… tu ne t’en rendais même pas compte. Maintenant qu’elle n’était plus là, il n’y avait plus de facilités. A cette époque, c’était si simple. Je n’avais parfois même rien à dire car elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. De toute façon je parlais si peu. Je n’avais jamais été doué avec les mots. Mais cette incertitude face aux choix de mes paroles, elle la balayait d’un souffle. La tristesse, la colère, la fatigue, l’impatience, le malaise, l’inconfort, la frustration, … Tout disparaissait en sa présence. Aujourd’hui, la Reine avait filé avec mon Joker. Il ne restait que le Roi et ses Valets. L’un affligé par la culpabilité et désarmé face au deuil ; les autres courbant l’échine sous le poids des responsabilités et leur impuissance face à la situation. La sensation de son souffle chaud caressant ma peau n’était qu’une vague réminiscence de ce remède perdu dans la brume épaisse. Les pertes s’enchainaient mais ne se ressemblaient pas. Ma fille. Ma femme. Moi-même. C’était un juste ordre des choses.


Quel était mon rôle aujourd’hui dans toute cette histoire ? Maintenant que j’avais laissé l’Enfer prendre le dessus l’espace de quelques minutes, je ne me sentais plus du tout légitime dans cette pièce. J’allais devoir trouver le moyen de me racheter auprès de mon fils. Si cela était possible… Je doutais, encore et toujours. Ca faisait des années que je n’avais pas tant douté de moi-même. La confiance, la fierté et l’assurance que je portais en moi étaient parties en fumées. Grignotées par le bûcher de la gangrène qu’était la rancœur… Le choc et le déni avait fait place à la colère et la tristesse et je me laissais bercer alégrement par elles. J’avais souvenir qu’Enaërel me rassurait sur ces changements d’humeur, il avait prit le temps de m’expliquer par quelles étapes j’allais passer dans ce deuil. Et pour l’instant, il avait vu juste. J’étais dans la pire pente descendante mais bientôt, peut-être, j’allais pouvoir grimper vers la lumière. Il ne me restait plus qu’a accepter pour enfin me reconstruire. Accepter… Ah. Comme si c’était si simple.


Mes pensées fusaient à mille à l’heure, j’avais l’impression que des dizaines de minute avaient filées mais il n’en était rien. La Vipère était toujours au sol à la merci du Prince. Laïna claqua sa langue de mécontentement. Surement à mon encontre, en tous cas c’est ce que je pensais. Après tout je l’avais déçue, elle aussi. Je grimaçais légèrement, silencieux. La situation étant délicate. Le moment mal choisi. Il me fallait avant tout régler cette histoire de meurtre et de vol et ensuite seulement je pourrais m’entretenir avec les enfants seul à seul. Il n’était pas question de repousser l’échéance, de toute façon je mériterais les mots acerbes que j’allais entendre. Mais chaque chose en son temps. Je passa une main las dans mes cheveux en soupirant d’une mélancolie non dissimulée. Je me préparais à prendre la parole. Du moins c’est ce que j’aurais voulu faire. Mais le châtiment vint me punir bien plus rapidement qu’escompté.




La température autour de moi chuta lentement et j’observais petit à petit une brume laiteuse et grisâtre se former devant moi. Mes yeux se relevait, suivant la masse nuageuse avec un étonnement non dissimulé. J’avais cette sensation désagréable que le temps ralentissait autour de moi. Je sentais mon cœur battre dans mes oreilles, à un rythme bien trop lent. Et il chantait. Si fort, que toute ma tête résonnait à son tambourinement. Oh j’aurais pu reconnaître ce type de brume parmi mille tempêtes et aurores. C’était une brume presque nébuleuse, fine comme un nuage mais opaque comme la plus sombre des ombres. La fraîcheur et l’humidité que je ressentais autour de moi m’enveloppait d’un cocon doux. La masse finit par s’agglomérer devant moi et, d’un ton tendre et immaculé, le brouillard devient rapidement plus sombre, tempétueux. L’ambiance changea du tout au tout. Et d’apaisé, je deviens nerveux. Une à une, des lettres prirent formes pour me transmettre un message. Des mots qui était tracés par sa main. Et j’aurais pu mettre ma vie en jeu tant j’en étais persuadé. Je la connaissais par cœur. Cette plume, cette écriture, c’était la sienne. Elle me parlait.



Chaque fois que tu lèves la main contre un de nos enfants, tu la lèves aussi contre moi.



Lentement, le message prit forme devant moi. Et je me sentais comme le plus grands des cons. Comme le pire des hommes sur cette terre. J’aurais fais n’importe quoi pour me repentir. Je baisse les yeux, entouré de cette brume alors que je vacille entre le bonheur de la lire et la douce violence de ses mots. C’était comme prendre une gifle de sa part. Et elle y avait mis toute sa force. Si aujourd’hui elle eut encore été là, je savais que ce châtiment aurait fait parti de la longue liste qu’elle aurait prévu à mon encontre. J’avais écorché le fruit défendu et peut-être que sa peau délicate n’en guérirait jamais.


Puis enfin je réalise. Je relève les yeux et la tête vivement vers ses mots. Mon cœur part en vrille, mes oreilles se mettent à siffler et ma tête est lourde. Je me sens affaibli, assommé, dans un état second d’ivresse tant je ressens cette sensation de vertige. Ma respiration se fait chaotique, comme si j’avais oublié comment respirer normalement. Mes inspirations sont courtes, entrecoupées et mon torse se soulève nerveusement sous l’irrégularité de mes prises d’air. Je subis les assauts répétés de mes émotions qui se libèrent de leurs chaînes, une à une. J’avais trois possibilités sous les yeux. La première c’était qu’elle était là, quelque part dans Babylon. Ma tête se vide instantanément. Elle était là... Elle était là. Elle était là.. !


Haletant, pâle et le regard hagard, je m’élance vers la sortie la plus proche. Mon esprit s’arrêta sur cette première hypothèse avec tant de force que plus rien d’autre n’avait d’importance. Je m’y accrochais comme une tique, mettant tout cet espoir renfloué depuis des années au service de cette recherche désespérée. J’étais un enfant enlaçant le soleil et s’y agrippant de toute sa misérable force. Je me brûlais la peau, je fondais sous son contact, mais sa douce lumière était tout ce dont j’avais besoin. Peut importait que j’en meure. J’avais besoin d’elle. J’abandonne les enfants et la Vipère en me jetant sur la porte. En sortant, les Lùin se poussent de mon chemin sans comprendre ce qui me pousse à fuir ainsi la pièce. Ils se scindent en deux groupes, l’un repartant dans la salle pour vérifier que tout va bien, l’autre me suivant. Grand bien leur en fasse, ils n’arriveraient de toute façon pas à me suivre une fois cette aile de Babylon vérifiée. Arrivé dans le hall d’entrée, à bout de souffle, je ne repère rien ni dans les couloirs, ni dans l’entrée. J’entends la garde accourir derrière moi. Je serre les dents, le regard cherchant nerveusement des informations dans nos domestiques qui ne comprennent rien à mon désarroi. Personne ne semble au courant, personne ne parle et la vie suit plus ou moins son cours dans le château. Pas ici. Peut-être dans le sous-sol. Elle connaissait l’accès. Peut-être avait-elle dû fuir quelqu’un. Je m’y téléportais en laissant toute ma garde en plan, rien dans la pièce principale. Je courais dans les pièces annexes, cherchant inlassablement quoi que ce soit lié à elle. Un objet, un vêtement, une odeur. N’importe quoi.


J’enchaînais ainsi les assauts éclipse, phasant de lames en lames, de pièce en pièce, de lieu en lieu. Nos quartiers. Celui des enfants. Toutes les ailes de Babylon y passèrent même les endroits les plus sales et improbables. Je me stoppa enfin dans son jardin. Si elle était là — Et elle était là. Tescanda était forcément sorti de son sommeil. C’était une évidence. Une obligation. Il n’y avait pas d’autres possibilités. Je me ruais dans son jardin à la recherche de sa silhouette divine. J’étais épuisé, je tirais trop sur mon don et je n’en avais rien à foutre. Tant que je pouvais marcher, je la chercherais. Je l’imaginais auprès de son draconien, une main délicate posé contre son chanfrein. L’air ambiant vibrant sous le grondement de contentement de son géant d’ébène. Un sourire lumineux sur le visage. Elle aurait peut-être même rit sous la réaction tendre de son lié. Elle aurait arborée une belle robe bleue pastel, une de ses couleurs favorites. Longue, doublée d’un voile fin, aérienne, se soulevant légèrement sous la brise qui faisait chanter les feuilles alentours. Une robe naissant en bustier, laissant apparaître son dos délicat et sa peau laiteuse. Aah… Cette vision ne me quittait pas, faisant battre mon cœur toujours plus fort, presque douloureusement. Le poids dans mon torse avait changé, ce n’était plus du remord ni de la colère, c’était un doux mélange sucré salé entre l’espoir et l’ignorance. Je passais les grandes haies taillées, les Lys de Latesran, les cerisiers d’Akarios, les cristaux lumineux d’Heiron, les fleurs sauvages d’Asusrana, son kiosque… Jusqu’à arriver à son mémorial.




Glaciale. La vision qui se dévoile sous mes yeux ambrés m’assène un coup de massue. Frappé par le choc, je titube en arrivant devant le grand Dragon. Cristallisé et endormi... Je pose ma main contre le fin quartz émeraude qui l’entoure et quelque chose s’écorche et se brise à nouveau en moi. Je ris, tête basse, serrant ma main en un poing tremblant. Qu’est-ce que je m’étais imaginé ? C’était risible. J’étais la plus grande blague vivante de tout Roncëlyon, peut-être même d’Exodus. Je sentais les larmes perler à mes yeux, s’accrochant à mes cils pour ne pas s’écraser au sol. Et j’étais comme elles. Agrippé à mon soleil pour ne pas que ce moment tombe dans l’oubli. Je n’avais pas rêvé cette brume. Je n’avais pas rêvé sa plume, ses mots. C’était forcément elle. Je ne pouvais pas accepter les autres hypothèses. Il fallait que ce soit elle.


Je fermais les yeux et frappait d’un mouvement violent le Dragon endormi. Le cristal ne broncha pas d’un pouce et Tescanda en fit de même. Je me sentais trahis par son immobilité, frustré par cette vision idylique qui ne se réaliserait jamais. Je me reculais et m’approcha d’un pas décidé vers sa tête. Il dormait tel un enfant apaisé. Et c’est là que je perdis patience, j’avais baissé les armes tout à l’heure. La barrière qui me protégeait de mes émotions n’était plus. Je me laissais envahir par le chagrin, la colère et l’incompréhension. Je me mis à lui hurler dessus comme un chien, crachant tous le venin que j’avais emmagasiné à son encontre toutes ses années.



Pourquoi tu n’es pas réveillé ! Elle est là !!



Lui aboyais-je à la figure d’un ton dédaigneux. Était-il possible qu’il ne l’ait pas ressenti ? Comment pouvait-il, LUI, ne pas l’avoir ressenti ?! Je durcis le regard, déçu par son ignorance face à cette situation. Peut-être me fallait-il être plus brutal pour qu’il s’éveille. Il me fallait le mettre en colère. D’une manière ou d’une autre. J’invoquais alors à moi mon arsenal diamantin et je lui assenais des coups sans distinction particulière. Lié ou pas. Il fallait qu’il se réveille et tant pis si il me dévissait la tête au passage. Mes lames claquait au contact de son armure. Je n’y allais pas de main morte malgré mon épuisement notable. Mais le cristal ne broncha pas. Il avait beau être fin, sa dureté égalait celle de mes armes. Je tentais tout ce qui composait mon Don. Dague, épée fine, lance, espadons, hache, shuriken, masse, sceptre, trident, katana, épée à deux mains… Tout y passa. Et aucune attaque, même lourde, ne sembla écorcher le quartz. Pire encore, rien n’avait perturbé le sommeil profond de la créature. Je serrais les dents à m’en faire mal aux crocs. Je me sentais trahis par mes espoirs.



Je l’ai rendu triste, tu entends ? Éveils-toi ! Punis-moi !



Lui ordonnais-je d’un ton dur mais tremblant. Mes lames disparurent une à une après leur effort inutile et j’étais de toute façon incapable de les conserver dans le plan physique dans mon état de fatigue. Pourquoi Tescanda ne réagissait-il pas ? J’avais blessé sa protégée ! Je l’avais mise hors d’elle ! Je méritais sa colère. Alors qu’attendait-il pour se réveiller et me faire bouffer la poussière ? Pour une fois qu’elle le lui permettrait ! Ce n’était peut-être pas assez. Peut-être devais-je lui avouer que j’avais failli blesser mon fils. Il était si proche des enfants. Ca en plus dans la balance et il allait forcément s’éveiller. Oui. Inévitablement.



J’ai osé lever l’épée contre mon fils.. Tu entends… TESCANDA !!



Je hurle à m’en détruire la voix, frappant le cristal de mes deux poings serrés. Pas une réaction, juste le silence brisé par la caresse du vent. Je suis haletant, le regard écarquillé et vissé sur les paupières closes du Dragon de jais. Kh… Le néant me frappe de plein fouet et je m’écroule à genoux devant le géant d’écailles en sanglotant. Je me laisse aller à la désillusion, à la tristesse. Je me laisse poignarder par cette sensation de trahison qui me lacère le dos. Mes larmes ne s’accrochent plus, elles se fracassent au sol. L’enfant se fait arracher à son soleil en hurlant et en pleurant. Impuissant. Je me laisse disparaître sous les flammes de la gangrène, mes cendres emportés par le vent du jardin. Je hoquète, ma respiration est à l’égal de mon état psychologique. Désastreuse.



Réveilles-toi.. Et dis moi qu’elle est bien là… J’ai besoin d’elle.



Soupirais-je dans un ultime sanglot. Mes poings glissent le long du Dragon, puis le long de mon corps. J'ai l'impression que ma personnalité m'échappe et que je ne peux rien y faire. Je suis à bout. J’y étais presque. Presque. Et voilà que je retombais au fin fond du gouffre. Et pour quoi ? Pour avoir osé perdre pied ? Pour avoir laissé mes émotions prendre le dessus ? Laissez moi avancer je vous en prie... Cette souffrance insurmontable finira par être ma perte. Si toutes ces foutues divinités existaient qu’attendent-elles ?! N’avais-je pas suffisamment donné pour ce monde ? Ne méritais-je pas un miracle, un pardon, un geste ? J’en venais presque à souhaiter l’oublier pour aller mieux. Je devenais cette version de moi-même que je haïssais au plus au point. J’étais honteux de ma propre personne. Pourquoi personne n’entendait mes supplications ? Que fallait-il que je fasse de plus ?


Je le savais depuis toujours. J’étais serré si fort entre ses griffes d’adamant qu’il n’y avait que peu de chance d’échappatoire. La Panthère avait une emprise bien trop puissante. Depuis son départ dans ma vie, je doutais constamment pour tout. Mais à cet instant, je restais persuadé que je n’arriverais pas à me défaire du règne de ma Reine de Cœur. Alors à quoi bon ? Si j’étais si impuissant dans cette situation, quelle en était la finalité ? Pour quelle raison mon âme continuait de s’accrocher ainsi ? Pourquoi ne pouvais-je pas me résigner, avancer ou pire.. Oublier ?




J’étais fatigué de faire toutes ces choses pour l’empire, pour le peuple, pour ma famille. Fatigué de donner un sens à cette vie, de tout donner sans recevoir suffisamment en contrepartie pour noyer ces sentiments. Ils restaient là, violents, passionnels, loyaux et immortels. C’était un brasier avide, faisant évaporer la moindre goutte d’eau s’approchant à son égard. Tout à l’intérieur de moi hurlait pour un nouveau contact, un nouveau baiser, une autre discussion, un autre regard, un autre… N’importe quoi. Mais chaque matin, je me réveillais seul et je me sentais juste... vide. Je me relevais tremblant et me dirigeais d’un pas titubant et instable vers le kiosque qui arborait une statue grandeur nature à son image. Taillée dans le marbre blanc par les meilleurs marbriers d’Exodus. J’avais fais faire ce monument au premier anniversaire de sa.. disparition. Elle avait traversé tous Vënrya avant d’arriver dans ce cocon de verdure. Je posais une main sur sa joue lisse et froide, que je caressais d’un geste tendre.


J’observais le détail de la pierre et elle y était si bien représentée. Son regard aimant, sa prestance divine, son sourire tendre. J’aurais pu me noyer des heures dans ce regard si il n’était pas si.. vide. Où était l’océan luisant au soleil ? L’idylle paradisiaque ? La sensation de chaleur telle l’aube, un jour de ciel dégagé ? Où était son odeur si sucrée avec des notes florales ? Et sa voix ? Cette irrésistible mélodie chantante à mes oreilles… Je réalisais lentement que mon espoir était vint. Elle n’était pas là… Alors les autres hypothèses balayées d’un geste hâtif étaient forcément valables, à mon plus grand désarroi. Il était donc possible qu’elle eut apposé un sortilège de protection sur les enfants. Croyait-elle donc au fond d’elle depuis toujours que j’aurais été capable de blesser notre progéniture ? Cette possibilité m’asséna le coup fatal et je m’écrasais au sol à genoux devant elle. Comme transpercé par une lame invisible. J’étais si fatigué… Ma main glissa le long de son corps sans vie et vint se stopper contre le marbre simulant sa fine cheville transparaissant contre sa robe immaculée.



Puisses-tu un jour pardonner ton mari pour sa folie...



Furent les seuls mots qui passèrent mes lèvres dans un souffle meurtri, avant de me laisser submerger par la fatigue. J’étais si vidé d’énergie que je pouvais sentir la totalité des lames invoquées dans Babylon se désagréger et me revenir dans le plan astral. J’avais trop usé de mon don en la cherchant partout. Et tout ça, pour.. rien… Il n’y avait ni justice, ni miracle dans ce bas monde. Si l’empyrée avait revendiqué son âme comme la sienne, je briserai le ciel et déchirerai les étoiles juste pour la sentir à nouveau dans mes bras. C’était une promesse.


Je me sentais partir alors que j’étais attendu ailleurs. Mon corps se laissa couler contre le marbre. Les enfants allaient devoir faire sans moi. Tout ceci n’était peut-être qu’un sale plan de Laïna, après tout elle maîtrisait cette brume aussi. Mais si c’était ma femme. Alors j’allais devoir trouver encore plus de courage à mon réveil pour faire face à mes enfants. Il y avait beaucoup de façon d'avoir du courage. Ma tendre épouse nous l’avait prouvé maintes fois. Ça exigeait parfois d'offrir sa vie pour quelque chose de plus grand que soit ou pour quelqu'un. Nous obligeant à renoncer a tout ce qu'on a connu, a tout ceux qu'on a aimés. Mais pas pour moi, pas aujourd’hui.. Parfois le courage, c'est juste de serrer les dents contre la souffrance et de s'efforcer d'avancer au jour le jour, lentement, vers une vie meilleure. C'était le genre de courage que je devais trouver… Seul.


Alors je me laissais bercer contre son idole de marbre, posant ma tête contre sa robe froide et lisse. Ma respiration sembla s’apaiser et la dernière chose que je perçu c’est la grandeur de sa silhouette qui observait l’horizon. Elle ne me regardait plus depuis si longtemps, déjà, et j’en crevais à petit feu…



— Noctis Tinuviel —
#F8D153


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Gabriel Tinuviel
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Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 52
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
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Lun 23 Aoû - 23:41




Retour à Elvendil.





❝ I'M NOT AFRAID OF AN ARMY OF LIONS
LED BY A SHEEP, BUT BY
AN ARMY OF SHEEP LED BY A LION. ❞


Dramatique. C’est le mot le plus à même de décrire mes entrées en scène. Il fallait décemment que je règle ce problème de tonnerre au plus vite. C’en devenait presque embarrassant. Bien sûr, sur les plus faibles Vampires ça avait son charme. Voir leurs rétines se rétrécir sous la lumière aveuglante de l’éclair, leurs airs étonnés voir apeurés sous la surprise était appréciable. Mais pour les gens de la trempe de la Bête c’était juste gênant. Un grondement sourd fit vibrer l’air lorsque je passais dans la fulgurance. J’apparais dans une gerbe de d’éclairs qui dansent autour de mon corps svelte avant de voir leur éther mourir et disparaître de mon champ de vision. La foudre semble plus agitée, le tonnerre qui résonne encore dans les alentours me semble plus féroce à mes oreilles. Et je comprends alors que mon état d’esprit influe sur l’instabilité de mes éclairs. J’apparais face à Laïna, le regard dur, ayant appris à l’instant que les effets de ma tendre sœur avaient été volés. Elle soupire, soutient mon regard mais ne pipe pas un mot. Je ne lui offre pas ma voix non plus, pas de salut, ni de courbette non plus. L’étiquette était le dernier de mes soucis en ce moment précis. La demoiselle enchaînée avait tué deux de nos chevaliers et elle avait potentiellement volé les effets de ma sœur. Qui d’autre à part elle ? A moins que le timing soit bien choisi. Mais c’était une coïncidence farfelue. Pour moi, c’était elle et j’attendais des explications. Quel intérêt avait-elle de se mettre ainsi la famille Tinuviel à dos ? Est-ce qu’elle souhaitait mourir de façon théâtrale ? Si oui, c’était bien choisi.


Je plaçais une main sur ma lance rétractée. Non pas comme signe d’agressivité mais comme posture défensive. Si elle avait osé faire tout ce bazar dans Babylon même, je doutais qu’elle n’ait pas l’audace de tenter quoi que ce soit aujourd’hui. Je devais être prêt à nous défendre quoi qu’il arrive. Baisser ma garde ne serait-ce qu’une seconde n’était pas permis. Je me place de l’autre côté du trône où siège mon père. Un siège étrangement vide. Je souriais intérieurement. Si j’avais la chance de pouvoir me téléporter dans un périmètre donné, ce n’était pas le cas de père. Il était cependant surement sur la route et je ne voulais même pas imaginer dans quelle état de colère il allait être. Un frisson me parcouru l’échine malgré tout et je posais un regard en coin sur la meurtrière. Je l’analysais rapidement. Fatiguée mais aux aguets. Elle avait une posture défensive, prête à bondir. Ça en faisait deux dans la pièce. Dans tous les cas, les Lùin présents dans la salle était une garantie supplémentaire. Si elle tentait quelque chose maintenant, elle signait son arrêt de mort et elle le savait. Elle ressemblait plus à un chat coincé dans une ruelle sombre qu’à une assassine si vous voulez mon avis. Pourtant son regard sombre ne renvoyait que de la colère mais étrangement… elle ne me faisait pas vraiment peur.


Malgré tout ça, elle avait commis un meurtre et elle avait potentiellement volé ma défunte sœur. J’étais donc relativement bouillonnant même si je me contenais avec assurance. Et j’avais bon espoir de ne pas être trop lisible sous son regard perçant. J’avais envie de comprendre, de percer le mystère de ses actes. Pour quelle raison avait-elle eut besoin de manigancer toute cette mise en scène ? Un assassinat en bonne et due forme était rapide, efficace et discret. D’après nos informations, elle avait fait tout l’inverse. Elle avait pris le temps de traquer le conseiller, de le torturer mentalement puis physiquement. Et même si je ne voyais en elle qu’une chatte de gouttière acculée, fatiguée et abîmée, je restais sur mes gardes. Elle était suffisamment folle pour mettre une tête dans une assiette après tout.



Je m’appelle Ella.



Nous annonce-t-elle d’une voix distante, surement en réponse à ma sœur. Certaines personnes auraient pu se dire que lui demander son identité et ses motivations était stupide de sens. Après tout elle allait mourir. Mais j’étais soulagé de savoir que Laïna et moi étions sur la même longueur d’onde. Père lui… Je doutais. Je sentais venir l’ouragan d’ici. Ma sœur avait eu raison de ne pas attendre son arrivée pour commencer l’interrogatoire. Je soupirais intérieurement. J’allais devoir trouver les mots justes pour le calmer mais il était si.. instable dernièrement… J’avais beau essayer d’alléger du mieux possible son fardeau quotidien de Roi, mes efforts ne semblait pas permettre à son âme de cicatriser. Dès demain, c’était décidé, j’allais redoubler d’efforts. Peut-être qu’en prenant en charge la gestion des chantiers de reconstruction d’Elvendil, je pourrais lui libérer davantage de temps. Et si Laïna acceptait de s’occuper de ceux de Babylon alors à nous deux… peut-être. Il était clair qu’en prenant cette décision, j’allais attirer d’autre foudre que la mienne. Ariane allait me tuer. Hm... Mes visites étaient rares dernièrement tant j’étais pris par le travail. Mais si je sautais le repas du matin voir celui du midi.. Quitte à siroter çà et là en travaillant… Je pourrais peut-être libérer quelques soirées par mois. Elle sera agacée, je le sais et encore plus par ma fatigue grandissante. Mais je sais aussi qu’elle me soutiendra dans cette décision. Le dialogue entre mon père et moi était laborieux. Mais nous savions tous deux à quel point nous tenions l’un à l’autre. Même si aucun de nous deux n’arriverait un jour à l’avouer.


Une salve d’épées en cristal vint traverser mon champ de vision pour se planter devant le trône. Une mélodie aigüe et sourde résonnait dans la salle du trône à mesure que, une à une, les lames se plantaient dans le marbre sombre. En parlant du loup… Le Roi Tinuviel apparu au milieu d’une myriade de cristaux bleutés et diamantins. Il semblait tendu et je n’avais pas besoin de décrypter son regard pour le comprendre. L’ambiance était lourde. Et le voir s’avancer vers l’une de ses lames plantées dans la pierre maintenant craquelée ne pouvait que confirmer mes idées. Il allait la menacer. Père faisait rarement dans la délicatesse mais aujourd’hui c’était bien plus expéditif que d’habitude. Je fronçais les sourcils, mes iris vairons ne quittant pas une seconde sa silhouette. J’étais soudainement moi aussi à cran.


Noctis repoussa sa lourde cape sombre d’un geste souple comme si elle n’était faite que de soie. Et je ne pouvais pas m’empêcher de penser que je n’aurais jamais autant de classe que lui en faisant ce genre de choses. Peut-être parce qu’il était mon père et que je l’idolâtrais parfois un peu trop. Je vis la lame de son épée se transformer sous mes yeux en acier, comme si le cristal était expulsé de l’arme. Il la sortie d’un coup sec et maitrisé du sol et le marbre chanta en essayant de griffer le fer noir. Ma respiration s’accéléra légèrement alors que mon corps entier réagissait à la tension qui émanait de cet homme. Je déglutis. Soudain conscient que père n’allait peut-être pas juste la menacer.



Dehors.



Ordonna-t-il. La voix de mon père était sombre, grondante comme un orage, froide comme la grêle, ajoutant un peu plus à la tension flottant dans l’air. Usant de la Voix, la totalité de la Garde présente se dirigea vers la sortie, en harmonie. Quel intérêt avait-il à faire sortir tout le monde ? A part pour éviter des casualités… Ce pouvoir que nous avions sur les autres de notre espèce me fascinait autant qu’il me terrifiait. Je détestais l’utiliser. Je ne l’avais pas fait depuis des années. Et chaque fois que j’eus usé de celui-ci, c’était par obligation ou maladresse. Noctis posa son regard quelques secondes sur moi. Et la lueur dans ses yeux ne trompait pas. Merde. Je détournais la tête rapidement vers ma sœur, l’inquiétude transpirant de tout mon être. Je n’avais pas le choix. J’allais devoir m’interposer. Et si ça tournait mal, j’aurais besoin d’un coup de main. Laïna était parfaite en soutien. Je repris un regard sérieux, lui faisant comprendre la gravité de la situation. J’avais confiance en elle. Elle ne le laisserait pas me faire tomber. Je craignais l’instabilité de mon paternel. Non.. Pire. Je le craignais tout court. Mais avec ma sœur à mes côtés, tout irait pour le mieux, pas vrai ?


Mon père releva sa main gauche d’un geste lent et gracile. Certaines lames se relevèrent avec lui et le tout aurait pu être un tableau magnifique. Le cristal de ses quatre armes en lévitation reflétant le soleil sur le marbre sombre de mille jeu de lumière. Mais j’étais terrifié. Ne voir que son large dos sans pouvoir déchiffrer son expression était pire que tout. J’allais devoir m’interposer. Je n’arrêtais pas de me répéter cette phrase dans ma tête. Sans cesse. Pour en comprendre la violence, l’incidence, les conséquences… Étais-je suffisamment fort pour contenir un assaut frontal de mon père ? Ma lance allait-elle se briser sous la violence du choc ? Allais-je réellement risquer ma vie pour comprendre une inconnue et espérer pouvoir lui soutirer des informations qui nous ramèneraient aux effets de Nyx ? Je serrais les dents et affichais un regard résolu. Advienne que pourra. J’allais m’interposer.


D’un mouvement trop rapide, mon père lança ses lames à l’assaut de la Vampire qui tenta une esquive inutile. Les lames de Noctis étaient conscientes et elles ajustèrent la trajectoire presque instantanément. Au lieu de finir visage vers le sol, elle se retrouva sur le dos, le cou immobilisé dans un losange mortel. A ce même instant, je déployais ma lance. Il se jeta sur elle en hurlant et je me laissais envahir par l’énergie qui m’entourais. Glissant dans la fulgurance pour réapparaitre entre elle et lui, dans un flash de lumière et le fracas du tonnerre.



Non, Père !!



Dis-je d’un ton grave, plaçant ma lance en travers de mon corps pour me protéger. Son épée se fracassa contre ma misérable défense et j’accusais le coup en geignant, le souffle coupé. J’avais clairement sous-estimé la violence de l’impact. Mes appuis n’étaient pas assez bon et il me fit reculer d’un pas. Je jurais intérieurement alors que du mouvement vers Laïna attirait mon regard. Elle avait dégainé son grimoire et j’étais trop occupé pour être dans sa tête. Je secouais la mienne à son encontre. Je ne voulais pas qu’elle s’interpose. Notre père était juste perdu, il avait simplement besoin de réaliser, de se calmer. La haine qu’il supportait au jour le jour face à sa perte était si forte. Et c’était la goutte de trop. J’essayais de respirer calmement. Si je restais persuadé d’être capable de lui tenir tête, je n’avais pas de raison de flancher.


J’étais loin de l’allure de Manticore de mon père qu’il s’était forgé au fil des années. Et même si le deuil l’avait affaibli, je n’étais pas encore près d’atteindre son niveau. Je pouvais voir ses muscles à l’étroit se contracter contre le textile. Depuis combien de temps n’avions-nous pas croisé le fer pour le plaisir du challenge ? J’avais été naïf de penser que toutes les raclées qu’il m’avait donné en jouant sérieusement n’était que de la malchance. Cependant, j’avais ce corps svelte certes mais c’était traître. J’étais capable de supporter l’assaut paternel temporairement. Pas encore de lui tenir tête sur la durée mais ça serait peut-être suffisant. Je n’avais pas autant de force brute et d’endurance. J’étais trop jeune et j’étais trop occupé dernièrement pour maintenir mon entrainement à la caserne. Et c’était une erreur qui me coutait cher aujourd’hui. J’allais devoir faire vite. Il prit de nouveau appui au sol et je savais que mes secondes étaient comptés. Un grondement des plus sombres naquit dans son torse et toute mon assurance vola en éclat. Il était terrifiant. Ce démon qui avait pris possession de mon père était terrifiant.



ATTENDS ! Je veux.. comprendre !



Articulais-je difficilement alors qu’il apposait plus de force dans son épée qui s’écorchait contre le manche de ma lance en crissant désagréablement. Je lâchais une plainte, cédant sous la violence. Mes bras se mirent à trembler et je posais un genou à terre. De notre duel, j’allais être l’homme défait. Son regard se fit plus froid, presque voilé. J’étais en train de le perdre. Bon sang !! Puisqu’il ne voulait pas comprendre, j’allais devoir utiliser tout ce qui était en mon pouvoir. S’il ne voulait pas se réveiller, je n’allais pas lui laisser le choix. J’inspirais profondément, mon regard planté dans le sien. Mon visage déformé par la colère qui m’envahissait peu à peu. Mais elle n’était pas destinée à Noctis. Il était hors de question que cette saloperie de haine ne me vole mon père. Pas sous mes yeux.


Je laissais toute l’énergie alentour s’accumuler en moi, irradiant mes iris d’une énergie fauve. Je concentrai celle-ci dans mes mains, profitant du métal conductible pour faire courir mes arcs électriques vers mon père. L’avantage de la foudre c’est que c’était presque impossible à esquiver d’aussi près. Habituellement lors de nos échanges, père ne restait jamais à ma portée très longtemps. Et c’était là une preuve de plus de l’aveuglement total dans lequel il se trouvait. Cet homme n’était pas mon père, c’était la personnification de la Colère.


Son corps assimila toute l’énergie envoyé et il se figea sous la torpeur de la foudre. Ses mains crispées sur sa lame qui conduisait à merveille mon électricité, sa lamentation de surprise et de douleur. C’était maintenant ou jamais. Je plaçais un pied plus en arrière, pris appui sur celui-ci et je le repoussais de toute mes forces en serrant les dents. Le Lion de Roncëlyon perdit l’équilibre face à l’Éclair Souverain. Il tituba en arrière, son épée lourde raclant le marbre dans un grincement désagréable. Je le regardais, mauvais, l’incompréhension et la colère irradiant mes iris. Un grondement lourd et tempétueux sorti de mes lèvres retroussées. Je le défiais du regard. S’il voulait passer ses nerfs sur quelqu’un, ça serait sur moi et sur personne d’autre. Je replaçais ma lance contre mon bras gauche, pointe au sol, assassine à ma droite.



ASSEZ !! Regarde-toi ! Tu attaques ta propre FAMILLE !



Crachais-je d’une voix tranchante. Les mots étaient choisis avec soin. Père n’avait pas besoin de belles paroles, lui faire réaliser son acte littéralement était tout ce qui comptait. Et sa réaction fut instantanée. Son regard se figea, il se redressa adoptant une posture plus naturelle que bestiale et sa moue se décrispa. Je me détendis à mon tour alors qu’il détourna le regard.


La tension dans mes épaules s’évaporait lentement. Le Roi relâcha son épée qui se fracassa au sol avant d’imploser sous une pluie d’éclat. Il posa une main tremblante contre son visage, rongé par le remord. Je réprimais une moue, empathique. Je détestais le voir ainsi. Je détestais ce que cette saloperie de deuil lui faisait. Je détestais mon impuissance face à sa souffrance maladive. Je voulais le revoir heureux. Sourire, rire. Profitant de sa vie comme si elle n’était pas éternelle. Je voulais retrouver mon père. Ma mère. Ma sœur. Notre.. famille.



Je.. Je suis désolé Gabriel, Laïna... J’étais.. Je voulais…



Dit-il en posant ses iris brillantes sur moi. Sa voix tremblait et je sentais qu’il était à deux doigts de craquer. Il était à bout. Et j’étais persuadé que je n’imaginais pas à quel point j’avais juste. Cela faisait maintenant plus de deux ans que les Ancestraux avaient ravagés nos terres et nos vies. Deux ans et j’avais la terrible sensation qu’il ne faisait que sombrer davantage. J’affichais un regard doux, souriant légèrement en secouant la tête. Je n’avais pas besoin de ses excuses. J’avais besoin qu’il aille mieux. Quel était l'intérêt de l'enfoncer davantage ? Il m'avait blessé certes. Mais si me faire manger la poussière pouvait l'aider à aller mieux, ma foi, qu’attendions-nous ? Je revoyais sa férocité et sa puissance un court instant. Au final, peut-être que je ferais mieux de déléguer. Les Lùin étaient là pour nous protéger non ? J’étais trop jeune pour mourir !


Les lames encadrant le fin cou de la membre de la Sylthä Yawë disparurent et Ella se retourna pour se remettre à genoux. Elle était surement consciente du rapport de force présent dans cette salle et de son désavantage. Toutefois, je notais ses appuis bien ancrés. Pas un chat. Une panthère prête à bondir. J’étais impressionné par son self control. Elle venait de frôler la mort et elle était déjà prête à repartir au combat. Je ne savais pas qui l’avait formé mais ses enseignements étaient bons. Elle avait des réflexes qui avaient dû lui sauver la vie plus d’une fois. Soudain, je réalisais autre chose. Je m’étais interposé. Je l’avais fait et je l’avais repoussé. Moi. J’avais repoussé Noctis. Tinuviel. Je soupirais profondément soulagée et un peu fier. L’atteindre ne paraissait plus si insurmontable. Peut-être qu’au fond j’étais à la hauteur. Digne. Peut-être. Je lançais un regard plus sérieux à ma sœur. La situation semblait sous contrôle, pour l’instant. J’avais calmé le lion mais la féline à mes pieds était toujours un potentiel danger. Et l’échange avec mon père avait déjà bien entamé mes réserves d’énergie. Sous son manteau lourd et sa tenue Royale, personne n’imaginait la masse musculaire qu’il cachait. J’étais un peu jaloux. Avec un peu de chance, j’avais les bons gênes. Je ricanais intérieurement, le moral plus lumineux. Une allégresse de courte durée. Je me devais de contenir mes émotions malgré la montagne russe interne que je subissais. J’étais en présence du Roi tout de même. Et j’étais plus ou moins Prince. J’affichais une neutralité des plus platoniques en me retournant vers l’assassine. Plaçant ma lame sous son menton pour le relever vers moi, je l’incitais à parler.



Parle. Tu n’auras pas de seconde chance.



Ordonnais-je d’une voix froide. Elle me dévisage et je plante mes iris dans ses saphirs recouvert de flammes. Elle m’observe un instant, me sonde comme si elle observait mon âme. Une sensation étrange et.. familière. Elle ne sembla pas trouver ce qui l’intéressa car elle se détourna vers Laïna puis vers mon père. Son corps se crispa l’espace d’une seconde, brisant la neutralité de mon regard. Qu’avait-elle vu ? Le silence qui s’alourdissait lentement fut brisé par Ella. La braise de son esprit sembla s’éveiller alors qu’elle avait clos ses paupières fines. Elle étouffa d’abord un rire avant de complètement lâcher prise et s’égosiller à haute voix. Je n’arrivais pas à définir quelles émotions émanait-d ’elle. Soit elle était folle, soit elle était sacrément abîmée par la vie. Je n’avais pas de réponse, à aucune de mes deux questions. Qu’avait-elle donc vu dans les yeux de mon père pour réagir ainsi ? Ou bien était-ce cette vision de mort imminente qui l'avait marqué à ce point ?



Vous êtes tous complètement tarés. Une famille de dérangés dans un château maudit. Au diable vos illusions, vous n’avez rien en commun avec ceux de mon passé.



Annonça-t-elle, mystérieuse et sinistre. Des larmes de rire perlaient à ses yeux céruléens et elle s’écorcha contre la pointe de la lance, trop déconcentrée surement pour se rendre compte de sa proximité avec sa peau. L’odeur de son sang envahit rapidement mon odorat et je fronçais les sourcils. Elle avait une odeur fumée, légèrement boisée. Un mélange original qui ne manqua pas de me frapper. Il y avait autre chose, une arrière-odeur discrète que je n’arrivais pas à déterminer. J’avais cette sensation désagréable de passer à côté de l’information inutile mais indispensable. Je clos les yeux un instant puis je secoue la tête en posant mon regard sur Ella. Mon regard était des plus inquisiteurs. Plus encore avec ses propos qui n’avaient aucun sens. Nous tarés ? Parlait-on bien d’une comparaison entre elle et nous ? LA tarée psychopathe contre la famille royale certes ravagée par l’Éveil mais tout de même. Je doutais que nous étions les plus dérangés dans cette pièce, même avec mon père dans la balance. Et dieu sait qu’il comptait au moins pour deux. De quelle illusion parlait-elle et pourquoi nous rapprochait-elle d’êtres de son passée ? C’était à n’y rien comprendre. Mais fort heureusement pour moi, je voyais d’ores et déjà Laïna étudier la situation. En l’observant plus sérieusement, j’aurais presque pu discerner la fumée vu d’ici. Suffit. Un peu de sérieux. Il fallait décemment que j’arrête de faire l’enfant.


Laïna me lance un regard, agrippant mon regard déjà planté sur elle. Uh.. J’allais devoir jouer les maîtres du temps, j’étais le plus mauvais à ce jeu-là. Je serrais les dents. J’étais impulsif et impatient, à défaut d’avoir pris la carrure de papa, j’avais pris ses défauts. Je levais les yeux au ciel en fermant mes paupières et soufflant. Laïna claqua sa langue d’agacement et je gardais mes lèvres closes. Qu’est-ce que j’étais sensé dire de plus ? Ella n’avait pas envie de s’expliquer, notre père était dans un état léthargique à se demander s’il n’était pas mieux pour lui de disparaître pour quelques jours et moi… Moi j’étais là comme un con. Un con plus ou moins Prince, je n’avais pas menti. Père soupira, passant une main dans ses cheveux en bataille et mon regard se déporta sur lui, attendant sa prise de parole comme je l’avais toujours fait. Note à moi-même : prendre plus d’initiatives.


Je reculais d’un pas pour lui faire face. Libérant le cou de la jeune Vampire de ma lance tâchée de sang. Noctis releva le regard vers.. rien. Le néant, l’air. Ça faisait deux fois que quelqu’un voyait quelque chose que je ne discernais pas. Ça devenait frustrant et lassant. J’analysais le moindre changement chez mon père, conscient que quelque chose de bizarre se tramait sous ses yeux. Je pinçais mes lèvres en une moue et balançait ma tête sur le côté, dévisageant Laïna qui retenait un sourire. Aah, qu’avais-tu fais petite sœur… ? Je reportais mon attention rapidement sur le Roi. Ses épaules s’affaissent, détendu alors qu’il relève le regard et suit.. quelque chose. Ses pupilles se dilatent, il écarquille les yeux sous la surprise. Il semble réaliser quelque chose de profondément important. Et sans crier gare, il se décompose. Je grimace, mêlant agacement et inquiétude. Ça faisait beaucoup d’émotions en très peu de temps et le fait que tout ceci s’enchaine sur une note négative ralluma mon propre brasier. Noctis baissa le regard comme un chien perdu et je grondais intérieurement. Je lançais un regard noir à Laïna. Une noirceur qu’elle n’avait jamais vu dans mes iris d’or et d’océan. J’avais ma petite idée de ce qu’elle venait de manigancer. Et si elle avait eu besoin que je lui gagne du temps pour ça… ! Tch.


J’avance un pas vers mon père, relevant ma main libre lentement pour attirer son attention. Mais il est toujours ailleurs, je m’apprête à l’interpeler mais il semble soudain frappé par une idée. Son regard s’est relevé, il est pétillant et plein d’espoir et mon cœur se serre. Oh non Laïna… Qu’as-tu fait, qu’as-tu fait ! Je le vois se jeter sur la porte de sortie sans un mot, haletant, courant comme si sa vie en dépendait. Parce que c’était le cas. N’importe qui l’aurait jugé de fou. De faible, en le voyant ainsi se jeter à corps perdu dans un espoir. Moi je ne voyais qu’un homme tellement rempli d’amour pour sa famille qu’il s’y noyait. Depuis que la Reine des Océans n’était plus, les inondations et les tempêtes se succédaient sans cesse. La Garde mise à la porte entra à la suite du départ du Roi. On nous jeta des regards inquiets et je portais ma main droite à mon visage en soupirant, massant au passage mes tempes.



Essayez de le suivre et venez me chercher quand il se sera calmé.



Demandais-je d’une voix las, conscient qu’ils n’arriveraient probablement pas à le rattraper. Mais au moins j’aurais des nouvelles à un moment où un autre. Le Lùin dans l’entrebâillement de la porte s’inclina en silence et ils quittèrent tous le couloir. On pouvait entendre le cliquetis des armures en mouvement alors qu’ils courraient vers le Grand Hall. J’aurais voulu le suivre et m’assurer qu’il n’allait pas faire une connerie mais je savais pertinemment que s’il avait dû le faire, ça aurait été fait. J’avais foi, étrangement. J’étais persuadé que mon idiot de père arriverait à remonter la pente un jour avec notre aide. Mais pas aujourd’hui, ni demain. Non… Pas avec ce coup de poignard dans le dos. Demain j’allais devoir apaiser le serpent qui enserrait son âme et la guider dans son ascension de l’enfer. Je serrais le poing contre le manche de cuir et de métal, blanchissant les jointures de ma main. Je retenais un juron entre mes dents jointes et plantais avec une violence non maîtrisée ma lance dans le sol, détruisant pour de bon les rares dalles indemnes à mes pieds.



Laïna !



Criais-je au même moment, cinglant. Je lui jetais un regard sévère, lourd de propos. Mais pour une fois dans ma vie, je n’allais pas rester les lèvres scellées. Je m’étais toujours considéré plus proche de maman que de papa. Peut-être que ces années d’absences avaient inversé la balance. Je ne lâchais pas mon arme, conscient de la présence de l’animal à mes côtés. J’avais les muscles tendus, à la fois par la colère et par cette adrénaline constante que mon instinct de survie m’offrait généreusement. J’étais prêt à riposter si besoin. Mais si Ella pouvait attendre son tour, ça m’arrangerait. J’avais un autre type de joutes à effectuer ce soir. Je sondais son regard avec avidité, essayant de discerner la moindre émotion fuyant ses iris. Ma voix se fit sévère mais je n’élevai pas le ton. C’était un subtil mélange de déception et de rancœur.



Tu devrais avoir honte. C’était bas, mesquin et irrespectueux. Je ne sais pas ce qu’il a vu mais je sais qu’il y a vu maman. Utiliser la mémoire de notre mère et la pureté des sentiments de père à son égard pour le blesser… Je ne te pensais pas si vile.



Je relève alors la main vers elle pour stopper d’avance sa prise de parole. Mon regard se fit plus sévère encore. L’estime que j’avais pour elle venait d’en prendre un coup et il fallait qu’elle le comprenne. Je refermais mes doigts lentement et laissais mon bras retomber sur le côté.



Et ne te justifie pas en clamant que tu voulais me défendre ou me venger. Je n’ai plus cinq ans. Si j’avais voulu le blesser, je l’aurais déjà fait. Sauf que, contrairement à toi, j’ai vécu ces années à ses côtés. Et tu n’as aucune idée de l’erreur que tu viens de commettre. Tu as réduit à néant le travail de tout un château…



Je repensais alors à Enaërel, à tous les domestiques de ses quartiers, aux cuisiniers, aux écuyers, aux chevaliers, … A toutes ces petites mains qui travaillaient en commun dans l’ombre pour lui apporter le confort et la paix dont il avait besoin. Toutes ces attentions, ces moments d’allégresse rares et ce respect qui flottait dans l’aile de Babylon comprenant ses appartements. Je soupire fortement et détourne le regard vers la porte maintenant fermée. Ma voix est plus douce. Triste. J’ai comme un gout amer en bouche.



Quand il va réaliser qu’elle n’est pas là et qu’elle ne reviendra jamais.. A nouveau. C’est moi qui irais le ramasser en poussière. Alors j’espère que ta petite punition t’a donné satisfaction. C’est tout ce que tu en tireras de positif.



Terminais-je d’un ton déçu, mon regard se perdant sur le marbre malmené. Je me sentais mal. J’aurais dû être soulagé d’avoir ainsi levé ce poids dans mon cœur en ayant été honnête. Mais étrangement, ce n’était pas le cas. Était-ce parce que j’appréhendais la réponse de ma sœur ? Après tout peut-être qu’elle était réellement fière de son acte et qu’elle se fichait de notre père. L’attente interminable qui commençait à présent pour avoir des nouvelles du Roi n’aidait surement en rien. C’était probablement le mélange des deux qui me retournait la tête. M’inquiéter pour les autres c’était le pire poison dans mes veines. Viscéral. Éternel.


La situation avait complètement dérapé. Je ne savais plus quoi faire d’Ella, ni de Laïna. J’en vins à regretter d’avoir envoyé toute la Garde à la suite du Roi. Toute cette histoire d’assassinat et de larcin devait attendre. Autant la renvoyer dans sa cellule et gérer tout ça plus tard. Qu’était une assassine face au bien être de ma famille ? Chaque chose en son temps. Et chaque chose à sa place. Je dévie mon regard déjà baissé, sur Ella. Je m’accroupis à son niveau, attrape sa mâchoire entre mes doigts fins et lui relève la tête vers moi, dégageant son visage de quelques mèches flamboyantes.



Quant à toi..



Commençais-je, en plongeant mes iris encore voilées par la vague d’émotion d’il y a quelques minutes dans les siennes. Et je suis happé par la force d’âme que j’y lis. Elle me faisait penser à Nyx. Le même feu ardent noyé dans l’océan. Un bleu vibrant et iridescent. Le mélange parfait entre le Roi et la Reine… La ressemblance est si forte qu'elle me choque et je la relâche comme brûlé par son contact. A la fois curieux et perdu dans mes pensées, je la dévisage dans le silence. Ses yeux, la forme de son visage, la finesse de ses cheveux, la force de caractère. Impossible.


— Gabriel Tinuviel —
#1CB7DE



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Nyx Tinuviel
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Sam 28 Aoû - 16:55

Retour à Elvendil
Je brûle, et vous brûlerez avec moi.
La suite de l’histoire devint encore plus risible. Un claquement de langue attire mon attention sur le trône où siège toujours la princesse, hautaine et distante.  J’arrête de rire, me focalisant sur elle pour comprendre ce qui me dérange dans son comportement. En parallèle, le Roi se fige, mille émotions passant sur son visage, puis se détraque en s’enfuyant à toutes jambes comme s’il avait le diable aux trousses. Le Prince peine à réagir, comme si ce genre de situation n’était finalement pas si rare que ça.  
Je dissimule un sourire âpre et sinistre. L’être le plus problématique de la pièce vient de partir. Le lion est désormais absent, reste les lionceaux. Le petit est hargneux mais manipulable car il semble avoir bon cœur. La petite reste froide mais je devine autant que je le sais qu’elle sera la plus facile à abattre. Les prémices d’un plan se dessinent dans ma tête tandis que l’espoir revient. Je peux fuir si j’arrive à avoir le bon timing. Je suis affaiblie. Mes muscles sont encore noués des chocs électriques répétés, mon esprit se remet à peine de la mort qui m’a frôlée. Mais tout ça… Tout ça m’excite. Je me sens vibrer. Je me sens vivre. L’adrénaline est un serpent dans mes veines qui me titille pour que j’agisse même dans mon état. Mais si je me précipite, je meurs. Patience. Je tente d’amadouer mon brasier interne.  Je me tapie dans mon coin, laissant le drama familial prendre place, me faisant oublier tel le crotale qui attend son heure.

Le fils, après son attitude blasée, frappe le sol, explosant les dalles. Le prénom de la sœur a cinglé l’air. Le prince ne me tourne pas le dos, encore trop conscient de ma présence. Je baisse les yeux dans une attitude soumise. Pourtant mes autres sens sont aux aguets.  Le prince de pacotille engueule la princesse. Je continue à fixer le sol, profondément amusée par la situation. Vas-y, tourne moi le dos, concentre toi sur ta sœur. Oubliez-moi. Je ne pourrais pas vous abattre tout les deux. J’ai juste besoin d’un instant d’inattention pour le blesser suffisamment et éviter qu’il ne me poursuive. La sœur est éloignée de moi, j’aurai une longueur d’avance et je pense qu’elle préfèrera s’assurer que son frère va bien plutôt que se lancer à ma suite. Ils enverront des gardes, mais je serai capable de les semer.

Cependant, je ne peux empêcher la tirade du prince de me faire un léger effet. Le serpent a quitté mes veines pour s’insinuer dans la brume de mon esprit.  J’entends son sifflement désagréable. Elle ne reviendra plus jamais. Il parle de la reine.  Je le sais depuis un moment. Sa mort il y a environ trois ans n’est pas un secret. Mais pour la première fois, la toute première fois, entendre parler d’elle avec cette voix, cette réaction, cette amertume et cette tristesse dans la voix... Il y a quelque chose qui réagit mal en moi. Comme un trou noir qui se remet à tout avaler après avoir été endormi pendant des années. Je suis troublée. Je perds de ma colère, fouillant les dalles fissures à mes pieds en quête d’une réponse. Qu’est-ce que cela peut bien me faire ? Pourquoi ai-je un semblant d’empathie pour celui qui, si je ne fuis pas rapidement, mettra un terme à ma vie ? Est-ce parce qu’il m’a sauvé quelques instants plus tôt ? Non.

Je ne connaissais pas cette reine. Seulement ce que j’ai lu dans les livres depuis mon Accident. Elle était aimée. Par sa famille et par le Peuple. Elle a combattu dans grande guerre. On ne sait pas pourquoi elle s’est jetée vers les Ancestraux lors de leur Réveil, mais on a retrouvé son lié dans un état proche de la mort. Elle avait disparue.  Le dragon a pleuré le décès de la Reine et tout le monde a comprit qu’elle n’était plus de ce monde. Le dragon s’est laissé tomber dans un sommeil probablement éternel. Certains disent qu’il se réveillera lorsque la reine reviendra. D’autres qu’il se réveillera lorsque les enfants auront besoin de lui. D’autres qu’il finira par tomber en poussière d’un sommeil trop long.
Toute cette situation n’a soulevé à l’époque que des questions perplexes. Pourquoi se lancer dans la bataille inutilement contre les Ancestraux ? Pourquoi le Dragon ne s’est pas simplement laissé mourir ? Il n’y avait rien qui surgissait en moi à cette époque en pensant à tout cela. Mais là… Mon premier réflexe est de vouloir me frapper la tête avec mes mains pour essayer d’y voir plus clair. Je remue, me rappelant un peu tard les fers qui m’entravent. L’idée fulgurante de me frapper le front contre le sol me traverse l’esprit, avant que je me souvienne que si je fais ça je risque de m’ouvrir le crâne. Je suis dépossédée des choix que je parviens à entrevoir. Le trou noir au fond de moi hurle sa faim, continuant à ouvrir une brèche de plus en plus large dans mon abdomen. Le serpent s’est tu. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il se passe en moi. Je déteste cette sensation qui m’ébranle. Et comme à chaque fois que je suis déstabilisée, la colère reprend le dessus, tel un pilier fondamental de ma vie. J’ai, depuis bien longtemps, identifié mes travers comme des évidences.  Ma première défense est l’attaque. Plus je suis acculée, plus je mords fort. Mais comment faire quand je suis ma propre fautive ? M’en prendre aux autres. Et quand ce sont eux ? M’en prendre à eux. Ce sont toujours eux qui prennent. Parce que j’ai besoin d’extérioriser mon mal et de briser le bonheur de ceux qui m’entourent pour me sentir mieux. Pour tous les entraîner dans ma chute.

Je suis renvoyée dans le présent par des doigts qui soulèvent mon menton. Je vois le visage du prince en gros plan. Ses yeux vairons. D’Or et d’Océan. La surprise de son geste m’immobilise. Même si sa voix est menaçante, je mets plus d’une seconde à me rendre compte qu’il me touche. Que son immonde peau de prince parfait est posée contre la mienne. C’est une colère très ancienne qui se ravive, se mélangeant à ma colère présente, embrasant mes veines d’un incendie comme je n’en avais jamais connu.  Ma première idée est de lui arracher les doigts avec les dents. Il me relâche avant que mon esprit se voile totalement et que je mette mon plan à exécution. Mais c’est trop tard. La clarté que j’avais retrouvé s’est à nouveau dissipée, emportée dans une tornade de feu. Je bondis sur lui, poussant sur mes appuis au sol. Je le percute avec brutalité et haine. Je n’ai pas de plan. Simplement le désir de lui faire du mal. Je suis sur lui, l’immobilisant sous moi. Je plonge mes crocs vers son visage, ratant sa joue de peu. La défiguration ne sera pas pour tout de suite. Je prolonge mon mouvement pour attraper la zone suivante, à la base du cou. Je ne cherche pas à me nourrir. Simplement à faire un maximum de dégât. Le décapiter avec les dents est un dessein particulièrement attirant.

Mon attaque a prit moins d’une seconde. La seconde suivante, mes crocs sont dans son cou et j’ai le goût de son sang entre mes lèvres. Je me stoppe avant de lui arracher un morceau de chair, le relâchant en me jetant en arrière avant qu’il ai le temps de faire quoi que ce soit. Je retombe sur les fesses, à côté de lui, désorientée, la bouche pleine de son sang.

« Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée.. »

Je balbutie. Son sang, je le connais. Je ne l’ai jamais goûté, mais je l’ai humé. J’ai déjà frappé ce prince. J’ai déjà haït ce prince. Mais une nouvelle évidence s’est instillée en moi, je l’aime. Profondément. D’un amour ancré dans mon cœur plus que ma colère n’est ancrée dans mes veines. Je n’arrive pas à trouver qui il est pour moi. Je n’arrive pas à cerner nos relations passées. Je suis renvoyée dans un stade infantile, désorientée, coupable d’une faute sans savoir où elle se situe. Mon incendie intérieur s’est éteint au moment où j’ai goûté son sang. Mon gouffre a arrêté de dévorer chaque parcelle de mon corps. Je ne suis plus prédatrice. Je ne suis plus proie. Je ne suis plus future exécutée. Je suis simplement moi, dépossédée de tout ce qui m’a toujours poussé vers l’avant. Les larmes me montent aux yeux. Je tourne les yeux vers le trône, vers la princesse, avant de murmurer à nouveau, sans savoir pourquoi je m’excuse ;

« Je suis désolée. »


Je n’ai jamais pleuré. Je ne me suis jamais excusée. Je n’ai jamais eu besoin de l’approbation de quiconque. Mais à ce moment, je suis tellement ébranlée que je ne sais plus quoi faire.


©️junne.



Laïna Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Laïna Tinuviel
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Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 125
Puissance : 2/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
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Ven 3 Sep - 10:57

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Retour à Elvendil

○ Nyx and Laïna and maybe other


Je vécus le départ de Père avec un mélange de soulagement et de culpabilité. Je savais l'effet de massue que le message avait dû lui faire, mais j'étais ravie de mon effet. Il était parti, fuyant ses responsabilités, oubliant ses enfants et le jugement actuel. Je savais qu'il l'avait vu Elle, la croyant revenue d'entre les morts pour punir l'homme qu'elle aimait après une fautes grave. Il avait occulté un détail important, j'avais hérité mes pouvoirs d'eux. Mélange subtil et délicat de mes deux parents autant par mon apparence que par mes capacités, ma maîtrise de la brume n’égalait pas la sienne, mais je voyais en ce don une partie de Mère. Il l'avait oublié, encore, ne voyant dans ma pique vengeresse que le reflet d’un espoir ridicule et parfaitement puérile. Je lancé ShanKo à ses trousses, seul être capable de remonter une piste magique. Mon esprit s'acquittait de sa tâche et me tenait au courant de l'évolution de la situation par vagues d'images explicites. Je pouvais reporter mon attention sur ce qui ce passé devant moi, sur le jugement en cours. C'était sans compter sur mon frère, il me piqua une colère, m'empêchant de répondre par des gestes inutiles puisque je n'avais rien à lui dire. Si lui n'avait pas vu notre père dans cette attaque mais que l'ombre de sa rage, ce n'était pas mon cas. Jumeaux oui, mais pas identique. Notre lien avait certainement pris plus de dommages que mes prévisions tant pis, je prendrais le temps de réparer ma relation avec Gabriel. Pour Père par contre, qu'il reste dans ses rêves d'espoir irréaliste, cela ne faisait que m'exaspérer. Mère était morte, c'était la seule conclusion valable pour expliquer sa disparition… Autant se faire une raison. Les coupables de l'enlèvement de son corps seraient punis bientôt j’en avais la certitude absolue, alors j’attendais patiemment le réveil de ma nounou écailleuse.

Le discours de Gaby me blessa et son regard encore plus. J’avais eu l'espoir qu’il comprenne mon geste. Montrer à notre père que nous étions ensemble pour le combattre m'avait paru important. Gabriel ne voulait pas de mon aide,... Tant pis. Je me promis de rester dans mes appartements pendant de longues semaines pour ne pas le croiser et risquer de revoir ce regard. Ce que j’y avais lu était pire que tous et si je n’avais pas autre chose à faire, une image a tenir, je serais partie sur le champs, le laissant à ses obligations, ses faux semblant. Déception, tristesse, rancœur,... si il ne voulait pas de moi autant le dire franchement cela éviterait des scènes de famille grotesque devant des prisonniers. Nous n’avions pas besoin d’un Roi incapable de contenir sa haine, trop aveuglé par la rancœur pour y voir clair,... Et mon frère se rangerais bientôt à mon avis.

J'étais épuisée, mon petit tour de passe passe avec la brume m’avait coûté beaucoup d’énergie. Je payais le prix de mon manque de pratique. Il fallait cependant que je garde mon masque de princesse, dignité, noblesse et prestance. Je repris ma position, droite, et fière pour reporter mon attention sur notre prisonnière, je n’osais imaginer ce qu’elle pouvait penser. Déjà qu’elle paraissait dérangée, mais voir notre famille déjà fragile se décomposer ainsi ne devait pas être un spectacle radieux. Tant pis, il me fallait me concentrer encore un peu. Je savais que je la connaissais, et l'idée de son identité véritable, qui avait germe dans mon esprit, me paraissait de moins en moins folle. Sa voix, son comportement, ses yeux, son rire,... L'odeur de son sang. Je ne pouvais plus chasser ce qui était maintenant une certitude, de mon esprit. Il me fallait trouver comment le dire à mon frère… Comment lui dire à Lui, plus tard. Je me demandais surtout comment la ramener elle, si elle était vraiment celle que je pensais qu'elle était.

J'essaye encore de trouver des solutions, me reposant toujours sur mon frère pour me faire gagner les quelques secondes dont j’ai besoin. Je n’aurais pas dû détourner mon attention, mon instinct me murmure un danger, le temps que repose le regard sur eux c’est trop tard.
J’assiste à l'attaque sans rien pouvoir faire, mon don est trop lent .Cela n’a duré qu’une seconde, et le temps que je comprenne la situation l’attaque était terminée, la suite se passa très vite.

Mon frère est blessé,…bien la peine de me faire un discours sur sa maîtrise de sa propre protection pour finir comme ça, quel idiot d’avoir baisser sa garde. Un moment d’inattention tellement évident que même moi je l’ai ressenti sans aucune formation militaire, abrutit de grand frère trop sure de lui ! Je me promis de lui passer un savon, plus tard, pour le moment, j’ai plus urgent. Je tends la main droite vers lui, toujours debout devant le trône, je le cible avant d’invoquer un pouvoir qu’il ne connais pas non plus, ce pouvoir que je n’ai hérité ni de père, ni de mère, qui ne fait pas partie de leurs essences mais bien de la mienne. Le premier pouvoir que j’ai appris à maîtriser alors que j’étais seule.

*Spanè Laës*


Je murmure mon incantation en posant la main gauche sur la pierre de mon livre. Immédiatement un voile de couleur doré apparaît au dessus de Gabriel. Le saignement de son cou s'arrête doucement et je respire à nouveau. Je reste concentrée, gardant ma position afin de ne pas couper le flux magique, être sur que le sortilège fera son effet avant de s’annuler. Dans le même temps, je portais mon regard sur Ella, j’essayais de comprendre pourquoi ce revirement, elle était passé de l’attaque au désespoir en une fraction de seconde. Le goût du sang pur sur sa langue lui avait-il court-circuité les neurones ou y avait-il autre chose? J’examine cette jeune femme du regard et je tombe a genou, interrompant le flux magique de mon sort. Je la reconnaissais, après ce qui m’avait paru des heures, je pouvais enfin mettre un nom sur ce visage. Je compris pourquoi cette certitude inébranlable de la connaître me broyait le cœur depuis qu’elle était entrée dans la salle. Son regard embué de larmes si rares, sa voix apeurée, la conscience de la bêtise énorme qu’elle venait de commettre.

Je me relève doucement, mon frère va mieux, du moins sa blessure a cessé de saigner, l’annulation de mon sort n’a pas eu de conséquences néfastes. Je n’ai presque plus de force mais je me relève quand même, et je m’avance vers elle. Je me mets à genoux devant elle, et je la couvre d’un regard emplis de tendresse et de compassion. Au diable les taches de sang sur ma robe, au diable le sermon des dames de compagnies sur la tenue, l’élégance et la stature toujours parfaite que doit avoir une princesse. Au diable ShanKo qui m'envoie des images de mon père inconscient au pied de la statue de Mère, ou la dualité énorme du choix qui le taraude entre le devoir de servir et celui de protéger sa maîtresse. La seule chose qui compte actuellement c'est le souvenir d’une chevelure grise, reflet de celle de notre père, accompagnée de l’immensité bleue des yeux de notre mère, mon parfait opposé autant physiquement que dans le comportement. Je la regarde encore une fois et je comprends ce qui a fait chavirer mon frère, la même chose que ce qui a fait chavirer ma supposition en certitude. Quand il s'est relâché, il était proche d’elle, il a donc pris de plein fouet la ressemblance. Ce que j’avais mis plusieurs minutes à comprendre alors que je n’avais pas approché la prisonnière lui avait sauté au yeux comme un chasseur sur sa proie.

J’avance une main douce vers le visage de Ella, je la pose sur sa joie, comme je le faisais quand nous étions petites et qu’elle venait se réfugier dans ma bibliothèque après avoir fait une bêtise. J’essuis le sang de son menton avec autant de tendresse qu’une mère et enfin je la prends dans mes bras. Tant pis si elle me mord moi aussi, mais je sais qu’elle ne le fera pas, du moins pas consciemment.
Je laisse les larmes couler le long de mes joues, je lui caresse les cheveux d’une main avant de tendre l’autre vers notre frère. Je ne sais pas si il a compris, si il me fera encore confiance après ce que c’est passé pour Papa mais j’ai besoin de lui pour la faire revenir…alors je l’aide. Je murmure entre mes larmes à destination de l’enfant aux formes adultes que je berce mais parfaitement conscientes que l’ouïe de mon frère percevra parfaitement ma phrase.

« 
Tout vas bien, tu es à la maison,…Nyx.
 »



(c) miss pie






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