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Nothing Else Matters


Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
Race : Humain
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 30
Puissance : 1/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
Race : Humain
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Sam 19 Juin - 18:34

5dem.png
Nothing Else Matters
no matter how far






Lorsqu'elle repoussa le lourd rideau blanc qui maintenait la tente fermée, elle ressenti le haut le cœur qui secoua les personnes se tenant derrière elle. Âcre. Aigre. Rance. Irritant. Ferrique... L'odeur du sang, virulente et acerbe, venait de s'engouffrer par la faille que venait de créer la jeune femme; entrainant avec elle des hoquets de dégoût de ses assistants. Les hurlements et les plaintes ne faisant qu'accentuer le malaise qui régnait sous l'édifice précaire. Sans un mot, Ariane se glissa dans l'antre de la souffrance, se dirigeant vers une bassine d'eau fumante que l'on venait de déposer à son intention. Se frictionnant les mains avec une pâte verdâtre aux effluves de sauge, elle se préparait mentalement à ce qui l'attendait, dans les quelques minutes à venir... Elle savait que sa tâche serait difficile, mais elle l'accomplirait de son mieux. Jetant un regard à ses accompagnants du jour, elle remarqua aisément leurs traits tirés et la teinte blanchâtre de leur peau, leurs yeux écarquillés et leur regard fixe; et si elle avait été face à eux, elle aurait sut déceler dans leurs prunelles toute l'inquiétude et le désespoir de se trouver à cet endroit, en cet instant... Un bref soupir s'échappa de ses lèvres blêmes, tandis qu'elle remontait sur ses vêtements une blouse propre et immaculée qui, elle le savait pertinemment, ne le resterait que très peu, voir trop peu, de temps.
Depuis maintenant plus d'un an et demi, la guerre faisait rage entre les peuples; broyant membres, déchirant les chairs, éclatant les organes... La guerre n'avait rien de beau, rien de propre, rien de satisfaisant, rien ne subsistait que l'horreur de voir des corps sans vie jonchés un sol imbibé de sang, que l'atrocité de devoir les enjamber sans les souiller davantage afin de trouver quelques rescapés ayant encore une possibilités de s'en sortir, que la laideur de voir des personnes se détourner d'autres dans le besoin en se justifiant par la différence de leur race...


La guerre n'avait rien d'enviable, pour personne. Aussi, lorsqu'elle eut l'opportunité d'agir, Ariane n'hésita pas à se joindre aux forces de secours du royaume humain, se démarquant rapidement de ses pairs par son attitude égale face aux différentes origines qui se retrouvaient blessées devant elle; humains, vampires, falariels, tous avaient la même importance pour elle. A maintes et maintes reprises, elle fut rappelée à l'ordre par ses supérieurs de laisser de côté ceux qu'ils ne jugeaient que par leur ascendance; et si elle suppliait au départ qu'on la laisse agir à sa guise, elle prit rapidement l'assurance de remettre à leur place ceux qui osaient la juger sur ses principes d'équité. Folle, aliénée, traitresse, étaient les mots qu'elle avait alors souvent entendu à l'époque. Précurseur, initiatrice, novatrice, étaient maintenant les qualificatifs se chuchotant sur son passage alors qu'elle avait, au fil des mois, gravi les échelons jusqu'à devenir l'égale de ceux qui avaient tenté de la discréditer.
La justesse de ses diagnostics, la précision de ses soins, l'habileté de ses raisonnements, tout faisait que la jeune femme passive et apeurée qu'elle était à l'époque était maintenant reconnue comme une experte dans son domaine; et si plus personne ne discutait ses commandements lorsqu'il s'agissait de prodiguer secours aux humains, il lui était encore très difficile de se faire suivre lorsqu'il était question de soigner des vampires... Tant et si bien qu'elle pouvait à peine compter sur ses doigts ceux qui avaient décidé de lui faire confiance sur ce sujet sensible...


S'attachant les cheveux en un chignon rapide, la jeune femme se retournait à présent sur la demi-douzaine de lits occupés. L'un de ses seconds s'approcha d'elle d'un pas rapide, lui tendant un calepin aux feuilles épaisses et noircies par des annotations incompréhensibles pour ceux n'étaient pas habitué à ces transmissions plus que succinctes. « Je t'écoute. » Elle ne releva même pas les yeux lorsqu'il lui annonçait les cas rassemblés: une entaille d'épée sur la cuisse, une flèche plantée dans l'épaule, un bras cassé, un brûlé léger et un mal de ventre inexpliqué. « Il en reste un, mais nous ne savions comment faire... Alors nous vous avons fait quérir... » Arquant un sourcil, la jeune femme dardait sur son acolyte un regard empli de questionnement, ne préférant pas lui répondre, il lui indiqua simplement d'un hochement de tête le lit le plus éloigné de la tente. « Donnez leur l'ersatz le temps des soins, laissez les se reposer puis ensuite, seulement, donnez leur quelques rations de sang. Les stocks sont difficilement renouvelables... » L'assistant acquiesça et se glissa derrière elle pour attribuer les patients campiriques à leur soignant, laissant le champ libre à sa supérieure de s'occuper du cas inquiétant qu'il avait signalé. A l'écart du groupe, une forme couché sur le côté se tenait allongée sur le lit, tournant le dos à l'agitation, les jambes tout juste recouvertes par une légère couverture. Alors qu'elle se rapprochait de son patient attitré, Ariane remarqua rapidement la tenue déchiquetée sur le dos, laissant apercevoir des contusions d'un violet si soutenu qu'il en paraissant presque noir dans la pénombre du velum ainsi que des estafilades fines et éparses. La peau de cet homme était aussi abîmée de l'intérieur que de l'extérieur. Pourtant, silencieux, sa respiration régulière ne trahissait en rien la douleur qu'il devait ressentir à l'instant. « Bonjour, je m'appelle Ariane, je vais m'occuper de vous. Racontez-moi, que vous est-il arrivé ? » La voix douce, le ton neutre, elle n'avait fait que se présenter et demander plus d'informations sur la situation. Rapprochant un tabouret du lit pour s'y installer, elle disposait mécaniquement sur la petite table basse les ustensiles de soins basiques, craignant de découvrir plus encore de dégâts sur ce patient déjà plus que mutilé.



• Ariane Valinor •
#BA6565

egotrip



Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 53
Puissance : 3/5
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Race : Vampire - Sang-Pur
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Dim 11 Juil - 15:29





Nothing else matters.






❝ TO OBLIVION AND BEYOND LIES MY KINGDOM. ❞




J’avais encore un souvenir vif de mon combat contre les dragons de cristal. Je me souvenais de la violence du duel, de la douleur, la chute et puis.. plus rien. Je me retrouvais là, dans un espace sombre dans lequel il n’y avait ni bruit, ni odeur, ni semblant de relief. Mes mains se posèrent contre mon torse par réflexe. Je n’avais plus mal et je ne portais plus d’armure également. Je tentais de bouger légèrement et aucun foudroiement de souffrance ne me traversa. Mon corps semblait indemne et je fis donc vite le rapprochement. J’étais inconscient, dans un rêve, évanoui ou peut-être dans un coma. Je fis claquer ma langue contre mon palais d’agacement. C’était une situation relativement problématique. Il fallait que je me réveille et vite. Je ne comptais pas finir en casse croute pour une bête sauvage et encore moins mourir au milieu de nulle part.


Il faisait si noir que je craignais de bouger. Mon équilibre était hasardeux, déstabilisé par l’absence de son. Même mes propres pas ne brisait pas le silence, ma voix n’avait aucun écho, elle se tarissait sitôt qu’elle sortait de mes lèvres. Déstabilisant, le lieu où j’étais n’avais ni logique, ni lois… N’ayant rien qui faisait office de porte de sortie, je pris mon mal en patience. Je m’assis en tailleur sur le sol et clos mes paupières, me focalisant sur ma respiration. Le silence, le vrai silence, était perturbant…


Soudainement, je perdais pieds et le sol devint océan. Froid, profond. Le bleu, infini, m’engloutissait complètement. Je n’avais aucune idée du pourquoi. Tout ce que je savais c’est que ce fut si soudain que je n’eus pas le temps de gonfler mes poumons d’air. L’eau me piquait les yeux. Mon corps était lourd et semblait irrémédiablement attiré par le fond. Le silence pesant s’était fait remplacer par le fracas de l’eau et la mélodie désagréable des bulles d’air me quittant. J’étais spectateur, incapable de me sortir de là, malgré la nage. Alors je comprenais, à nouveau. J’étais tombé. Pas ici mais, là-bas. Ma chute s’était terminée dans l’eau. Et à cet instant même, mon corps sombrait sous des litres d’eau. Je serrais les dents et me débattait, combien même je savais à quel point c’était futile…


Tout à coup, un grondement fit écho sous la surface. Mes pupilles me faisaient défaut alors que j’essayais d’observer la nouvelle menace. Une lueur azurée se rapprochait de moi, plusieurs lieues sous mes pieds. Je reconnaissais très bien ce bruit, cette rage et cette couleur vibrante. Je savais qu’elle n’était pas là, en tout cas pas réellement. Je l’avais mise à terre, sa présence ici n’était qu’une illusion de mon esprit pour me faire fuir de ce lieu maudit. Pourtant son ombre grandissante et son grognement fracassant me semblait des plus saisissants de réalisme. La tension montait à nouveau, peu à peu en moi, alors que je commençais à perdre mon souffle. Les souvenirs frais de la douleur et de l’adrénaline du combat d’avant servant de carburant à mon esprit pour dérailler davantage. Rapidement, je pouvais déceler son grand cristal d’un bleu luisant à travers l’océan et son regard perçant, brillant d’un air vil. La draconienne siffla, mêlant bulles et échos océaniques, en fondant sur ma position. D’un mouvement lent, accompagné d’un grognement sauvage, la Grande Écailleuse ouvrit grand la gueule pour m’engloutir. J’avais comme une sensation de déjà vu alors que je frissonnais non plus seulement de froid mais de peur. Elle semblait personnifier la mort elle-même et ma fin semblait bien trop proche. Je me débattais alors comme un lion pour rejoindre la surface, inconscient que mes mouvements ne me faisaient pas plus avancer que tout à l’heure. Je ne réfléchissais plus, mû uniquement par l’instinct de survie.


De la surface, s’éloignant petit à petit, je percevais la douce lueur du soleil. J’imaginais sa chaleur et toutes les couleurs que comportait la nature, essayant de me raccrocher à autre chose que la peur et le bleu qui me submergeait. Je fermais les yeux, les dents serrées alors que l’eau s’engouffrait en moi, me faisant suffoquer. Je ne voulais pas mourir, pas si tôt. Rapidement, je me mis à convulser et à suffoquer, mon corps tentant d’expulser l’eau pour inspirer de l’air. Mais le serpent se mordait la queue et je ne faisais que boire la tasse tout au mieux. Un bruit sourd me fit rouvrir les yeux. Une tâche blanche et brune se rapprochait de moi rapidement. Je voyais flou, mes yeux brûlés par l’eau ne parvenaient pas à définir la silhouette qui fondait sur moi. Pour autant, je n’en avais plus rien à foutre de ce que c’était, j’espérais juste que je pouvais m’y agripper pour me sauver de cet enfer aqueux. Je levais un bras, main tendue à m’en faire mal aux doigts, je me tendais comme un arc pour allonger ma silhouette. Les deux tâches colorées se rapprochèrent vite et je sentis qu’on m’agrippait alors qu’un nouveau voile sombre me rendait aveugle. Lentement, je perdais connaissance dans ce monde de l’inconscience... Quelle ironie. J’entendais claquer la gueule de la dragonne derrière moi, grondant son mécontentement. La mort ne me dévorerait pas ici non plus à son grand dam. Puis plus rien, à nouveau, il n’y avait plus que la douceur du néant…






Je me réveillai groggy, fatigué comme jamais. Tout mon corps bouillonnait, les draps de mon lit de fortune était trempé comme si j’avais traversé tout un Royaume en courant. Mon torse, intérieurement, me brûlait de partout. Respirer était si douloureux que je ne prenais que de faibles inspirations pour ne pas gonfler mes poumons. Mais ce n’était pas là, la seule brûlure qui me ravageait. Mes crocs me lançaient, ma gorge irritée semblait fondre sous la sécheresse. Mon corps enfin sorti de sa torpeur semblait se réveiller des plus violemment. Combien de jours avais-je été inconscient ? Au vu de l’état de ma soif, j’estimais trois voir quatre jours minimum. Je pouvais sentir mon cœur tambouriner violemment, essayant d’insuffler de l’énergie dans mes muscles pour partir à la chasse. L’odeur de sang environnante était une torture qui me fit crisper les doigts contre le drap. C’était subtil mais je pouvais ressentir bien des bouquets m’environnants. Des Vampires principalement mais pas seulement. Il y avait des arômes puissants de plusieurs personnes de races diverses autour de moi. Je pouvais aussi percevoir des relents ferreux de sang affaiblis, bien moins intéressant car moins nutritifs. J’avais besoin de sang frais et de quelqu’un de vigoureux, pas d’un mourant. Ma respiration devenait sifflante à mesure que je perdais le contrôle, laissant mon côté bestial se jouer de ma raison. Je retroussais mes lèvres, laissant mes canines se dévoiler en entrouvrant ma bouche, me délectant des effluves m’entourant à chaque inspiration. Qui allais-je attaquer en premier ?


Malgré la violence de la soif, je prenais le temps de planifier mon approche. J’étais tenté par un Falariel, au fond à gauche mais, je jetais finalement mon dévolu sur un Humain, plus proche et plus doux à l’odeur. Je me relevai d’un geste vif pour m’élancer et ce fut comme si la foudre me frappait. La douleur déchirante, m’arracha un grondement d’abord aigüe sur la surprise puis sombre et malaisant. Je m’écrasai aussitôt contre le lit, latéralement, aussi rapidement que je m’étais relevé. Je m’étais retenu avec mes bras, mes muscles saillants sous l’effort me lâchèrent presque instantanément. Je ne réfléchissais plus, j’avais oublié les côtes cassées, les courbatures, les contusions et autres lésions. J’avais peut-être bien guéri en ces jours d’absence mais je venais potentiellement de créer de nouveaux dégâts. Et je n’en avais rien à foutre, complètement obnubilé par mes instincts primaires…


Remarquant mon réveil, ma tentative d’agression et mon grondement sonore, deux personnes se jetèrent alors sur moi pour me maîtriser. Un soldat qui venait de l’entrée de la tente et un homme, probablement un médecin, vu sa tenue. Je feulais comme un jaguar prit au piège, claquant des dents pour mordre n’importe quelle partie du corps qui serait trop proche. Alors que le Falariel hurlait sur l’Humain, je n’entendais qu’un brouhaha, mes tympans affaiblis par mon duel draconique et mon attention trop détournée par la soif. Malheureusement pour moi, trop meurtri, l’homme cornu était bien plus fort que moi. A lui seul alors que l’autre était parti chercher je-ne-sais-quoi, il su me garder en poigne, la tête contre le lit. Lorsque l’Humain fut de retour, je ressenti une piqure violente sur mon épaule gauche qui m’arracha un feulement mauvais. Je bombais le dos pour me déloger, dans un dernier espoir combatif pour satisfaire ma soif, malgré la douleur déchirante de mon poitrail. Sans succès. Au bout d’une dizaine de minute d’un combat perdu d’avance, je sombrais dans un sommeil profond.





Plusieurs heures après, je me réveillais, comateux. Ma tête me semblait énorme, trop lourde à porter. Mon esprit était embrumé et je ne ressentais pas encore la violence de la soif. L’envie de boire était présente mais pas aussi dévorante que tout à l’heure. J’étais toujours sur le côté, dans la même position que lors de mon échange musclé avec le soldat Falariel. Sauf que cette fois-ci, je pouvais ressentir la raideur de mes membres. J’avais été ligoté, rien que ça… Je fronçai du nez, à la fois agacé et tiraillé par l’odeur de l’hémoglobine ambiante. J’observais mes alentours, il y avait un espèce de tabouret qui servait de table de fortune devant moi, sur lequel reposait une fiche me concernant. J’ajustais mes iris pour tenter de lire malgré l’angle foireux. Trois côtes cassés, peut-être d’autres fêlées, dégâts interne, contusions et lésions multiples — Récupéré après des combats très violents et une chute d’une hauteur inconnue par un garde Vampire — Subit une noyade, poumons potentiellement irrités — ... Le reste était illisible tant par l’écriture que par l’angle de vue inapproprié… J’étais donc sacrément amoché. Il faut dire que le Rubis Écarlate ne m’avait pas loupé non plus. Même en ayant la chance d’être un Sang-Pur, j’allais devoir attendre encore au minimum deux jours — si j’avais bien déjà dormi trois ou quatre jours — avant de pouvoir ne serait-ce que me relever pour marcher. Deux putain de jours. Si ce n’est pas plus ! J’avais besoin d’avoir des nouvelles du front. Pourquoi personne n’avait été envoyé de la part de la famille royale ? Ma famille était-elle en vie ? Étais-je porté disparu ? Qu’était-il advenu des Dragons ? Combien d’hommes et de femmes avions-nous perdus ? Qu’en était-il de la guerre avec les Eliraans ? J’avais tant de questions.


Le brouhaha s’était stoppé et la tente semblait des plus calmes. Mon audition ne s’était toujours pas remise du hurlement de la dragonne, il me faudrait surement plusieurs jours de convalescence pour retrouver mes facultés. Ainsi, je n’entendis pas tout de suite l’arrivée d’un nouveau médecin derrière moi, quelques minutes plus tard. Il fit un rapide check-up de ma condition, remarqua mon réveil. Je relevai mon regard endormi sur lui, ce qui le fit tressaillir. Je l’avais surement traumatisé, pauvre garçon. A moins qu’il ne s’attendît pas à me voir réveillé si vite avec la dose de cheval que j’avais reçu. Le venin des Sang-Pur était à la fois un don et une malédiction. J’aurais bien dormi une ou deux heures de plus pour oublier la douleur. Mais cette saloperie dévorait tout ce qui n’avait pas sa place dans mon organisme… Le médecin fila sans un mot et je le soupçonnais d’être parti prévenir le cornu pour me garder à l’œil. Je soupirais et ressenti légèrement la douleur de mes côtes brisées. Le sédatif était juste assez puissant pour m’engourdir et me soulager, tout en me gardant éveillé.





Je n’avais pas bougé d’un centimètre durant les quelques minutes de silence accablant qui s’écoulaient. Je savais que si je le faisais, la douleur se réveillerait instantanément... J’étais attentif aux mouvements autour de moi, prenant peu à peu conscience de mon environnement et de mon état. Je détaillais aussi mes liens et l’état de mes mains. Si je n’avais pas été si amoché, j’aurais surement pu me défaire de ceux-ci. Mieux encore, si je n’étais pas si fatigué ni drogué, j’aurais pu me téléporter loin de ce stupide lit. Pourtant, je sentais bien que me déplacer ou faire appel à la foudre n’était pas possible actuellement. De la guerre et du combat contre la Grande Écailleuse, il ne me restait que la fatigue, les blessures et les marques luisantes sur mon corps. Mes bras, eux, avaient de nouveau leur teinte naturelle. J’observais le mouvement régulier et apaisant de la lumière jaune courant dans les symboles. C’était la première fois que j’utilisais mon don de façon si poussée. Je n’avais plus les bras sombres, ni luisant, j’avais donc bon espoir que les marques finiraient par disparaître également. Je n’avais aucune hypothèse quand à leur réminiscence… Je m’étais complètement vidé de toute énergie. Voir ainsi ces marques pulser lentement d’une lueur dorée me rendait perplexe. C’était un peu effrayant. Tous les Sang-Purs étaient effrayants…


Je tâchais de rester silencieux et de me concentrer sur la pulsation lente et apaisante de mes marques. J’essayais d’omettre la soif qui grandissait à nouveau, gagnant du terrain à mesure que le sédatif se dissipait. J’espérais sincèrement que cet idiot était parti chercher de quoi me nourrir, sinon le premier téméraire à m’approcher d’ici-là, finirait en casse-croute ! Quelques minutes après, je ressentis du mouvement. Incapable de bouger, ni de me fier à mon ouïe, trop faible pour sonder mes alentours électriques, j’étais comme un enfant qu’on avait privé de tous ces jouets. J’étais frustré, j’avais soif et la douleur se réveillait petit à petit. De quoi m’agacer davantage. J’étais soulagé que la dragonne m’ais ruiné l’audition, je n’entendais pas le sang courir dans les veines, ni les cœurs pulser. Malgré la sécheresse de plus en plus présente dans mon esprit, la perte de ce sens me permettait de garder plus facilement le contrôle avec l’aide du sédatif.


Une nouvelle personne fit son arrivée. Derrière moi. C’était quelque peu impoli. Surtout que je ne pouvais pas du tout bouger. Mon nez affuté de chasseur repéra rapidement une odeur proche et importante de sauge. Preuve que c’était donc là un médecin. La plante était utilisée pour désinfecter les plaies. Lors de mes jeunes années de casse-cou avec Nyx nous avions souvent eu ce genre de traitement. La sauge avait une odeur agréable, douce et herbacée, sauvage. Mais derrière cette odeur fraîche d’herbes médicinales se trouvait une odeur délicate et florale avec des notes de camélias et de jasmins. C’était doux et sucré, se mêlant parfaitement avec la sauge. Une effluve presque aussi agréable que l’odeur sanguinolente des alentours. Aah… J’avais si soif. C’était doux et sucré.





J’entendis une voix féminine, lointaine alors qu’elle était juste derrière moi. Mais je n’y prêtais pas attention. Dans mes veines, le venin bouillonnait. J’avais chaud, mes iris se dilataient et mon rythme cardiaque s’intensifiait en force et en allure. Je percevais le tremblement d’un autre tabouret de bois derrière moi, qui glissa contre le sol pour se rapprocher du lit. L’idiote s’était assise là, si près du monstre... Elle était venue se présenter et je n’avais rien compris à ses paroles. Qu’en avais-je à faire, j’allais de toute façon la dévorer et la faire disparaître de ce monde. Connaître son identité ne me faisait ni chaud, ni froid... Alors mon esprit ne se focalisa pas sur un mot qui sorti de ses lèvres. Ma respiration alors calme jusque là, s’accéléra un peu. J’entrouvrais les lèvres à nouveau pour calmer la violence de la douleur dans mes crocs, qui me lançaient à nouveau. Espérant que le froid de mes inspirations ait cet effet miracle. Cependant, dans mon esprit, il n’y avait de nouveau plus que l’envie du sang. Et elle sentait si bon. C’était même un bouquet étrange, presque familier. Mon esprit embrumé par la drogue et la douleur ne cherchait cependant pas à comprendre. Cette situation était une torture. Serais-je capable de briser les liens pour planter mes canines en elle ? Pourquoi restait-elle si près ? Ne voyait-elle pas mes muscles se contracter, se crisper ? Mes mains se mirent à trembler sous l’excitation et j’agrippais fermement les liens qui retenaient mes poignets. Petit à petit la brume dans mes pensées s’épaississait, j’allais perdre le contrôle définitivement. Tout ça parce que cet idiot de médecin n’avait pas pris le temps de me nourrir et parce que cette inconsciente était bien trop proche. C’était une faute grave, qui risquait de nuire à ses patients, à ses collègues et à la réputation déjà catastrophique de mon peuple en dehors de ses terres. Mais j’étais trop soumis à l’appel du sang pour m’en soucier.


Je tentais le tout pour le tout, complètement hypnotisé par mes instincts primaires. Je me relevais en grondant à la fois de rage et de douleur, les dents serrées mais dévoilées. Mes liens m’empêchèrent de me tourner complètement et j’usais de mes mains pour me soulever. Mon corps entier se mit à trembler sous la douleur. Je ressentais des sueurs froides violentes à en perdre connaissance. Tout allait très vite, à vitesse vampirique. Je pivotais la tête dans la seconde, lançant mes crocs vers l’inconnue en me propulsant avec mes bras affaiblis. Retenu par mes attaches, mon corps se pivota néanmoins légèrement vers elle avant de s’écraser contre le lit. Je me retrouvais alors sur le dos, les bras à ma gauche contre le haut de mon torse, retenu par mes liens. Je n’avais pas eu une poussée suffisante pour me permettre de la mordre. J’haletais, épuisé par la tentative et le pic d’adrénaline que j’avais subi. Mes lèvres tremblaient alors que je me sentais de plus en plus fiévreux. Je relevais le regard, sauvage, vers la femme médecin. Et je me figeai sur place.


Transpirant, haletant, souffrant. Je découvrais les doux traits de la seule personne au monde qu’il ne fallait surtout pas mordre. Mon esprit sauvageon combattant ma raison, je tremblais de tout mon être en la dévisageant, la tête écrasé sur l’oreiller. La peur défigurait mon visage alors que je tentais d’enfouir le monstre en moi. Je comprenais maintenant pourquoi cette odeur me semblait si agréable. Ariane avait bien des pouvoirs sur moi et la tentation de son sang était une malédiction dangereuse. Mes crocs me lançaient terriblement. J’avais tant soif. Et elle était si douce et sucrée…



Ariane.. Va-t’en !!



Ma voix sifflante et torturée, implorait la frêle humaine de partir sur le champ avant que je ne perde pour de bon le contrôle. Une naissance de larmes perlait à mes paupières, dernier vestige de la présence de ma raison qui tenait à elle pour son être et non pour son sang. Un nouveau voile obscurcit mes iris et je subissais une autre pulsion meurtrière. Je tirais à nouveau sur mes liens qui firent craquer les barreaux de fer de ma prison... Le lit grinça, couinant sur l’assaut répété de mon envie d’elle. Une fois encore, mes attaches stoppèrent mes avances et je ne pus bouger bras et jambes. J’avais pour de bon perdu la raison et dans mon regard, il n’y avait plus que l’animal qui se débattait pour sa survie.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7



© fiche créée par ell





Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
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Jeu 10 Aoû - 12:03

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Nothing Else Matters
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Si elle remarqua les légers soubresauts parcourant le corps meurtri du patient dont elle avait hérité, Ariane ne s'en préoccupa pas, toute focalisée qu'elle était, par habitude, à sélectionner mentalement les ustensiles dont elle aurait l'usage d'ici quelques instants. Une mèche tombait suavement le long de sa joue, chatouillant la ligne délicate de sa mâchoire pourtant crispée par la fatigue et l'harassement qui lui retombait sur les épaules un peu plus chaque jours... Les mois s'étaient enchainés sans qu'elle n'ait le temps de les voir défiler; sans qu'elle ne se rende compte que de légers sillons d'un bleu myosotis s'alignaient dorénavant avec ses yeux qu'ils lui étaient difficiles d'ouvrir à chaque nouveaux levers de soleil; sans qu'elle ne remarque les crevasses sèches qui glissaient maintenant le long de ses mains rendues insensibles à la texture poisseuse, sirupeuse, chaude et vermeille du sang.
D'un geste sûr, elle s'empara d'un linge propre où subsistait, malgré un nettoyage intensif, les innombrables traces d'une lutte qui lui semblait durer depuis des décennies, où l'on pouvait entrapercevoir toute la douleur, toute la souffrance, toutes les épreuves qu'avaient dû traverser ceux qui s'étaient retrouvés sous cette tente, ceux qui avaient donné leur corps, et parfois jusqu'à leur âme, pour cette guerre qui venait d'atteindre son paroxysme avec le réveil du Monstrueux Serpent des Profondeurs. Créature venue du cœur de la faille, rendue alerte par cet assemblage de folie furieuse que laissaient éclater les guerriers, de liquide vital répandu au sein même de la terre nourricière, de l'odeur âpre et aigre qu'était devenu cet abattoir à ciel ouvert... Elle avait profité de la débandade créée par son entrée en scène pour semer au travers des rangs, amis comme ennemis, un chaos indescriptible...
Au souvenir de ce reptile de l'enfer, un long frisson vint lécher la peau transie d'Ariane, qui chassa d'un rapide mouvement de tête cette désagréable sensation.


Reportant toute son attention sur son patient, qu'elle n'avait pourtant pas physiquement quitté des yeux -mais bien psychiquement-, elle n'entendit pas le craquement si reconnaissable des barreaux des sommaires lits de camps qu'elle avait octroyé avec peine à sa hiérarchie; ni le bruit caractéristique des draps de coton si échinés qu'ils en produisaient maintenant leur propre mélodie, identifiable à cette friction abrupte, presque crissante à laquelle, tout le personnel soignant qu'elle représentait s'était malheureusement habitué...
Ariane ne releva véritablement son regard que lorsqu'elle entendit derrière elle, le cri sinistre mais néanmoins étouffé d'un jeune apprenti qui venait de s'approcher pour la seconder -de loin tout de même- et qui venait d'assister au bond pénible mais empli d'une violence survivaliste du vampire, tentative avortée par la solidité des liens qui avaient supporté cet ultime assaut désespéré avant que le corps lourd ne retombe de lui-même, harassé et brisé, emportant dans un râle le hurlement qu'il avait poussé par affliction.


A cet instant, alors que de pénibles tremblements agitaient ces membres mis à rude épreuve dans cette vaine tentative de chasse, Ariane fixa ses prunelles sur le visage taché mais néanmoins si identifiable de celui qui se trouvait allité face à elle.
« Ariane... Va-t'en !! »
Elle entendait les quelques mots brédouillés; elle comprenait la douleur viscérale qui l'accablait, elle n'en avait déjà été que trop témoin par le passé; mais pourtant elle ne bougea pas quand elle remarqua l'infime changement qui vint noircir les pupilles de Gabriel. Elle ne s'écarta pas non plus, quand il se remit à tirer, avec la rage du désespoir, sur ses liens; ces derniers s'enroulant autour de ses poignets et de ses chevilles tel un reptile capricieux mais inflexible, résistant à toute attaque que le prince vampirique tentait afin d'atteindre la peau d'albâtre de la jeune femme. Elle observait cependant un allongement sensible, presque infime, des crocs de son bel éphèbe alors qu'il ne voyait plus en elle qu'une source de nourriture à la fois bien trop proche mais trop loin pour qu'il puisse s'en approcher, une tentation de trop, une délicate proie qui s'offrait si négligemment à sa vue de prédateur... Et si elle en avait été terrifiée lors de leur rencontre, dès années auparavant, elle n'en avait cure dorénavant, développant au cours du temps une imparable carapace à cette troublante vision. « Recule. » Déclarait-elle à l'attention du novice, toujours bouche-bée, planté dans son dos. « Il me faut d'urgence une poche de sang. Va la chercher dans la réserve spéciale. Hâte toi ! » Ariane ne le quittait pas des yeux, se fiant tout juste à son ouïe pour confirmer, malgré le tapage incessant que Gabriel produisait à se démener, que le débutant avait réussi à se mouvoir sur son ordre.
Il suffit d'à peine quelques minutes, qui lui parurent une éternité, pour que le néophyte revienne, entrainant dans son sillage deux hommes plus âgés qu'Ariane reconnu aisément comme faisant partis de ses plus anciens soutiens. D'un simple regard, elle les commanda et ils s'exécutèrent. Le premier se plaça aux pieds de Gabriel, saisissant ses genoux pour l'immobiliser; le second se glissa derrière la tête de lit, un bâton de bois épais entouré de gaze dans la main; il avait, remontant jusqu'aux coudes, des gantelets de cuir dense sur lesquels se tressait des mailles fines mais à la résistance inégalée. L'homme, aux tempes grisonnante mais à la stature imposante, attendait, impassible, la brèche quasiment imperceptible qu'il avait l'habitude de détecter; et lorsqu'elle se présenta... Il glissa un bras sous le menton de Gabriel, installant furtivement mais avec habileté le bâton en travers de la bouche du vampire qui se retrouvait les crocs en exposition.  
« J'espère que tu me pardonneras... » murmura-t-elle dans un souffle...
Agissant de concert avec ces deux acolytes, Ariane s'empara prestement de la poche de sang que, tout tremblant qu'il était, l'apprenti tenait hardiment à côté d'elle. D'un mouvement leste, elle posait avec fermeté la bourse remplie de la sève salvatrice contre les crochets douloureux, les laissant s'y planter afin que coule le long de ces derniers un filet fin et continu du liquide grenat...
Ils résistèrent puis restèrent immobiles jusqu'à ce que la dernière goutte ne vienne s'échouer au coin des lèvres de Gabriel.



• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 53
Puissance : 3/5
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Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
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Dim 13 Aoû - 2:26




Nothing else matters.






❝ I HAD NO CHOICE BUT TO SURVIVE.
I NEEDED TO COME HOME TO YOU. ❞




Sinueuse, la soif prit lentement possession de mon corps tout entier. Même la bouche fermée, mes crocs transparaissaient désormais. Tremblant et haletant, le venin dans mes veines me brûlait avec acharnement alors qu’il tentait de panser mes plaies. Le manque de sang rendait l’équilibre dans mon corps instable et le venin faisait plus de dégâts qu’il n’en soignait. J’avais besoin de ce fluide vital pour régénérer mon propre liquide carmin et diluer la toxine. Après ça, je n’aurais besoin que de quelques heures, six tout au plus. Et le venin ferait son miracle.


Pantelant et transpirant, je sifflais en retroussant mes lèvres désormais régies à la fois par la soif mais aussi un désespoir nouveau alors que mes veines me brulaient toujours plus. Ma peau devint nervurée alors que le venin attaquait mes cellules. Une fois dans cet état, un Vampire ne tenait que quelques jours de plus. C’était là la marque de l’urgence. Mes dents claquent avec violence alors que je tente un nouvel assaut vers la chair fraîche autour de moi. Les barreaux couinent, le tissu craquèle et je gronde de satisfaction à ce doux bruissement. Encore un peu d’efforts et je serais libre.


La frêle Humaine donna des ordres et l’un des gibiers se retira prestement. Je tirais une nouvelle fois sur mes liens, laissant une plainte mauvaise passer mes crocs. De quel droit se permettait-elle de faire fuir mes proies ? J’en avais besoin. Lui, elle et potentiellement un de plus. J’avais si soif. La femme avait planté ses iris dans les miennes et je n’aimais pas la neutralité de son regard. Une biche se devait de trembler devant son prédateur. Elle devait le fuir. Rendre la chasse grisante. Mais la femmelette ne bronchait pas malgré mes crocs apparents, pire encore je me sentais défié. Je grondais de nouveau mais ma rage se teinta en plainte lorsque le venin commença à me lacérer les entrailles. Je me pliais en deux autant que je le pouvais sous la douleur pongitive.


La deuxième proie entra de nouveau dans mon champ de vision accompagnée de deux ours. Mes pupilles se dilatèrent à leur découverte et je me redressais prêt à mordre. L’un était plus vieux que l’autre certes. Mais les deux hommes étaient bien portants. C’était ça dont j’avais besoin. Un sang fort. Un souffle brûlant s’échappa de mes lèvres. Le venin me faisait prendre en température alors qu’il bouillonnait dans mes veines, pulsant par mon cœur sous adrénaline. L’un d’eux agrippa mes genoux, bloquant même mes mollets avec ses coudes. L’autre, le plus alléchant, profita de la diversion de son acolyte pour me brider la mâchoire.


Un bâton de bois entouré de gaze. Ils avaient osé me museler. Moi. Mon regard sombre dardait mes proies et je serrais la muselière de toutes mes forces à m’en faire mal aux gencives. Quelques goutes de venin coulèrent de mes crocs alors que je tentais de briser ma prison. Je jetais ma tête dans tous les sens pour m’aider à déstabiliser la prise de l’ours. Sans succès. Je ne comptais pas me laisser mourir sans me battre. Il tira en arrière, exposant davantage mes crocs qui imbibait la gaze de venin petit à petit. Le grondement mauvais qui s’éleva de ma gorge en réponse à cet acte était terrifiant. Sombre, rauque, brûlant de haine. Aussi terrible que mon expression et mon regard des plus sauvageons.


Je refusais de mourir de la main d’une biche, d’un lapin et de deux ours. C’était moi le meurtrier ici, moi qui assenait les coups, moi qui délivrait la mort. Alors je me débattais comme un diable, faisant souffrir les jointures et les muscles de mes tortionnaires. J’étais plus fort qu’un humain quand bien même j’étais faible. La douleur de mes côtes cassées était complètement diluée dans le brouillard de la soif et de l’adrénaline. Si seulement je n’avais pas ses foutus liens ! La voix de la jeune femme sembla s’élever de nouveau à mes oreilles en un murmure. Mais le tambourinement des cœurs environnants me rendait sourd.


Et puis soudain, le Graal. Pas celui que j’espérais mais salvateur malgré tout. Le lapin tendit une poche de sang à la biche et celle-ci me la présenta en offrande. Une poche de sang ne suffirait pas à apaiser le courroux du venin mais il apaiserait celui de mon esprit. Mes crocs se plantèrent avec une facilité déconcertante malgré ma position inconfortable. Tirant légèrement ma tête en arrière, j’élargis suffisamment les trous pour avoir un flux plus important. J’avais si soif qu’il était hors de question d’être nourri au goutte à goutte. Le venin se tarit enfin et je buvais avec maladresse.


Le gout délicat de la poche de sang me surprit. C’était doux, légèrement sucré et onctueux. S’en était presque excessivement bon. Je ne savais pas comment l’acolyte avait fait mais cette feuille morte qui craquait au moindre souffle de vent savait choisir du sang qui ravissait mon palais. Les yeux clos, je me laissais envahir par les sensations. Mon corps tout entier se relâcha. Des jambes crispées contre les bras de l’homme à mes pieds, à mes mains meurtries par les liens qui me retenaient. Seul les muscles du haut de mon corps continuait de travailler pour assurer ma survie, en essayant de perdre le moins possible du précieux liquide de vie. J’étais persuadé qu’une poche ne serait pas suffisante et pourtant, je pouvais d’ores et déjà sentir ma soif s’apaiser suffisamment.


Lorsque la dernière gorgée fut avalée, je me sentis soudainement épuisé. Mes crocs se rétractèrent et ma tête tomba lentement sur le côté. Un fin filet de sang glissa au coin de mes lèvres mais j’étais trop fatigué pour l’en empêcher. Je tentais de combattre le sommeil un instant. J’avais besoin de m’excuser auprès du personnel soignant. Maintenant que mon esprit était de nouveau sain, je me rendrais compte du comportement extrêmement déplacé que j’avais eu. Je tentais d’ouvrir la bouche pour parler mais je n’étais pas sûr que ma voix ait la force de porter. Ariane.. Ma tendre Ariane. Elle avait fait preuve d’un tel courage et d’une telle force face à ma bestialité. J’espérais sincèrement que ce moment de faiblesse ne me rendrait pas repoussant à ses yeux. J’avais toujours espoir qu’elle était l’Unique, comme maman l’était pour mon père. J’eus un vague souvenir de la bataille alors que je sombrais dans l'inconscience. Les Dragons. Tescanda. Maman. Maman… Qu’avais-je fait ?



— Gabriel Tinuviel —
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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
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Sam 23 Sep - 13:50

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Nothing Else Matters
no matter how far






Il s'en était fallu de peu avant que tout ne dérape, quelques instants encore et la situation aurait échappé au contrôle de la jeune femme... Elle avait remarqué les contractures musculaires involontaires, les courbatures sauvages qu'engendrait la soif sur le corps meurtri de Gabriel, les pulsions dévastatrices qui le poussait à ces assauts survivalistes autant qu'elle semblait le détruire. Sa peau d'ordinaire claire et lumineuse s'était assombrie, parcourue de nervures bleutées, de stries noires et d'écchymoses aux multiples teintes verdâtres... Si elle pouvait se le permettre, elle aurait pensé qu'il était dans un très très sale état, quasiment irrécupérable... Mais elle savait.
Lentement, presque imperceptiblement, les membres tendus du patient royal se relachèrent, s'immobilisèrent, tout entier qu'il était à se concentrer sur sa déglutition parfois encore hasardeuse, ratant de temps à autre une gorgée qu'il ne laissait pas échapper, gobant alors la suivante avec encore plus d'avidité. Il n'avait pas seulement faim, il y avait autre chose... De bien plus terrifiant, de bien plus cruel... Mais elle se garda bien de communiquer cette information à ses accolytes, au courage déjà rudement mis à l'épreuve d'être venus la seconder auprès de ce blessé qui avait été catégorisé comme "trop difficile" pour ceux qui était pourtant coutumier au sauvetage des vampires.


Concentrée, les yeux fixés sur la poitrine qui se soulevait difficilement il y a encore quelques minutes, la médecin laissa échapper un léger soupir lorsqu'elle constata que la respiration sifflante du prince de babylon s'appaisait, devenait régulière, se calant sur le rythme à présent constant de ses déglutitions. La poche de sang fournie par l'apprenti était l'une des plus recherchées, des plus ardues à obtenir... Tant et si bien, qu'elle avait fait l'objet d'une protection particulière à la suite d'une tentative de vol par un employé peu scrupuleux, empli de cupidité, qui espérait faire profit en revandant des fioles d'infimes gouttes de ce précieux trésor grenat aux soldats vampiriques qui désespéraient de se nourrir convenablement sur le champ de bataille... Il était délicat de recueillir ce délicat sésame, et Ariane en était terriblement consciente lorsqu'elle porta cette idée devant les hauts gradés de l'armée; et si les premières réactions furent des éclats de rires dédaigneux, très vite, les collet monté durent se rendrent à l'évidence que la petite nouvelle ne rigolait pas, Elle. Donnant leur feu vert pour cette entreprise folle, il ne l'autorisèrent au départ qu'à se servir de ceux inadaptés ou inaptes au combat... Mais de fil en aiguille, si elle commença par se servir de ses propres partisans comme sources, d'autres personnes vinrent à se proposer d'eux-même... Des guerriers robustes, souhaitant remercier Ariane d'avoir sauvé un frère, un ami ou même un fils; des femmes, souhaitant participer un tant soit peu à l'effort de guerre; des réformés, qui ne pouvant plus combattre de leurs bras et leurs jambes, décidèdrent de continuer la bataille en donnant de leur sang... Tous, sans exception, vinrent à Ariane sans autre arrière pensée que celle de se rendre utile.
Les officiers de rangs supérieurs, forcés de constater que cette solution, aussi désagréable qu'ils puissent l'imaginer, fonctionnait, finir par revenir sur leur jugement, écoutant dorénavant l'avis de la jeune Valinor d'une oreille toute attentive... Aussi, lorsque son travail fut la cible de cette odieuse tentative d'escroquerie; ils n'hésitèrent pas à mettre en place des protections magiques que seuls ceux ayant reçus l'aval d'Ariane pouvaient franchir.


Plongée dans les tréfonds de ses pensées, ce n'est que lorsque ses yeux captèrent les légères déformations des lèvres de Gabriel qu'elle remarqua que ses crocs s'étaient à présent rétractés et que les ténèbres qui assombrissaent ses prunelles n'étaient plus; sa tête se laissant glisser sur l'oreiller d'un mouvement lourd...
Dardant son regard sur ses camarades, elle leur adressait un large sourire. « Messieurs, vous avez encore fait du très bon travail, vous pouvez allez vous reposer. Allez donc prendre un verre, c'est moi qui vous l'offre ! ­» Si les deux hommes imposants se contentèrent d'une légère inclinaison de tête en sa direction, passant les pans de toiles qui les séparaient du reste de la tente médicale en se déliant les épaules, l'apprenti leur emboitait le pas avant de se stopper, se tournant vers sa cheffe. « Êtes-vous sûre Madame ? Voulez-vous que j'appelle quelqu'un pour... » Le jeune garçon ne termina pas sa phrase, interrompu par le crissement du tabouret sur lequel Ariane venait de se redresser pour le regarder droit dans les yeux. « Tout ira bien. Peux-tu demander à ce que personne ne vienne me déranger pour la suite des soins, s'il te plaît ? » Impuissant façe aux yeux vairons de sa supérieure, le novice s'inclina respecteusement et disparu derrière la séparation de fortune, laissant seuls ceux qui étaient il y a encore plusieurs minutes, un prédateur aux abois et une proie intrépide.

Lorsqu'elle fut sûre que ses employés s'étaient éloignés, Ariane reprit sa place initiale, couvant d'un regard triste le visage tuméfié de Gabriel. Aux coins de sa bouche, s'étiraient maintenant deux larges traces rouges, là où le baîllon avait fait son office. Les paupières closes, il semblait avoir sombré dans un sommeil plus que profond, à la limite d'un coma salvateur. D'un mouvement doux, Ariane posa sa paume sur la joue de son blessé, effaçant de son pouce le fin sillon carmin qu'elle remonta jusqu'à la commissure de ses lèvres. « Que s'est-il passé pour que tu te retrouves dans cet état Gabriel...? » Elle n'attendait pas de réponse à cette question, sachant pertinemment que l'intéréssé ne l'entendrait même pas. Mais elle avait eut besoin de formuler à voix haute cette interrogation, comme pour exorciser tout ce qu'elle s'était imaginée le milième de seconde entre le moment où elle découvrit son identité et la décision qu'elle prit de ne pas le considérer comme autre chose qu'un patient lambda afin de ne pas déstabiliser ses collègues. Prendre sur elle en ces instants sembla durer pour elle une éternité, tant est si bien que ses épaules s'abaissèrent à l'unisson de la plainte silencieuse qu'elle laissa échapper de ses lèvres blêmes. Se saisissant d'un linge propre, elle le trempa dans la petite bassine d'eau infusée aux herbes médicinales que le jeune disciple avait eut la présence d'esprit d'apporter; puis elle le glissa délicatement sur la peau diaphame de son bel amour assoupi, retirant graduellement les traces d'une lutte qu'elle ne pouvait imaginer. Du bout des doigts, elle retirait les mèches collées aux lignes de son visage, lui replaçant derrière l'oreille pour qu'il ne soit pas gêné dans son repos. Elle glissait ensuite le long de son cou, de ses épaules, de ses bras, pour finir par ses mains... Posément, Ariane termina de retirer les saletés incrustées, frôlant à peine les blessures visibles, sachant qu'elle ne serait pas meilleure remède que le calme et le silence. Se débarrassant de ses ustensiles qu'elle repoussait sur la table de chevet, elle en profita pour retirer son tablier souillé et pour se détacher les cheveux, de fines boucles venant encadrer ses traits tirés. Posant à son tour sa tête sur un minime espace de l'édredon, Ariane entremêla ses doigts à ceux de Gabriel, fixant la courbe de ses cils avant, qu'à son tour, ses paupières ne se ferment...


• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
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Puissance : 3/5
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Mer 27 Sep - 11:17




Nothing else matters.






❝ HOME COULD BE MANY PLACES.
HOWEVER, WALLS MEANT NOTHING
COMPARED TO THOSES EMBRACES... ❞




Dans les limbes de mon inconscience, il n’y avait pas de repos. Cette nuit-là, mon corps fut petit à petit harcelé de tremblement, parfois de soubresaut, alors que le venin dilué dans mes veines faisait son ouvrage. Agressant le moindre épanchement de sang sous ma peau, gonflant mes muscles fatigués, brûlant mes os brisés… Soignant par le feu et la douleur comme un tisonnier transperce les braises pour y raviver ses flammes. Réduit à l’état de cendre, mon corps était ravagé par l’agression du poison qui tentait par tout les moyens de faire repartir mon étincelle vitale. Enchainé dans ce sommeil réparateur et à mon lit de fortune, j’étais un prisonnier tant de mon corps que de mon esprit.


Mes songes profitèrent alors de ce moment de faiblesse pour me torturer davantage. Comme-ci ces derniers jours - que dis-je - mois, n’avaient pas suffi... Combien de vies avais-je pris durant cette guerre dénuée de sens ? Combien de famille avais-je détruite ? Pouvais-je seulement encore prétendre être un homme bon ? Non, non… J’avais protégé les miens. J’avais protégé les miens. J’avais... protégé.. les miens... Pourquoi alors cette excuse ne me suffisait-elle pas ? Il avait été si simple de laisser l’animal prendre le pas sur le jeune homme. Si simple… Nous autres Vampires étions des créatures si viles et cruelles. L’instinct meurtrier mêlé à cette envie viscérale de protéger famille et peuple m’avait rendu redoutable et implacable sur le champ de bataille. Je serrais les dents alors que les images flashaient dans mon esprit. Les grondements, les cris, les sifflements, les morsures, le bruit assourdissant du métal et des plaintes, les blessures prises et assénées… La peine, la peur, la colère, la douleur, l’inquiétude. La mort, encore et toujours.


Je n’étais qu’un gamin. Vingt-quatre ans, ce n’était rien. Et pourtant, je devais agir comme si j’en avais cent de plus. J’étais un prince, un chef de cohorte, un génie de la lance et de la foudre comme s’amusaient à pestiférer mes pairs. Je n’avais jamais eu le droit de craquer devant qui que ce soit. J’aurais pu. J’avais ma famille après-tout. Non… Lors de ces dix-neuf mois de conflit, nous nous étions à peine vus, un Sang-Pur sur le front pouvait changer toute la donne. Et je ne pouvais pas non plus prendre le risque d’inquiéter davantage les miens, ni même de risquer un renvoi à Elvendil. Il était hors de question de montrer quoi que ce soit en privé, comme en public. Je n’étais qu’un gamin. Et j’avais été envoyé à la guerre car nous n’avions pas le choix. Combien avait jalousé ma position par le passé ? Combien pouvait encore oser la vouloir aujourd’hui ? Prince héritier, Sang-Pur. Une responsabilité comme armure de guerre et un devoir comme lance acérée. Tous deux bien trop lourds à porter sur ce champ de bataille.


Est-ce que malgré tout j’avais réussi à sauver des vies dans ce conflit macabre ? Mon assaut face à la Grande Bleue nous avait-il permis un repli salvateur ? Comment allait le reste de ma famille ? Laïna n’était pas faite pour ça… Cette guerre, la Fissure, tout ceci allait nous changer à tout jamais. Est-ce que maman et Tes’ avaient survécus face au Rougeoyant fondant sur eux ? Je me souvenais du coup de patte brutal qui les avaient envoyés avec violence vers le sol à travers la tempête. C’était la dernière vision d’eux que j’eus et elle me prenait aux tripes à m’en rendre malade. Maman… Tescanda.. Avais-je détourné le colosse rouge suffisamment vite de vous deux ? Que se passerait-il si j’apprenais qu’un des membres de ma famille avait succombé ? Je ne préférais pas y penser. Pourtant…


Un grondement sourd vibra en moi de longues secondes. Grave et puissant, il aurait pu être terrifiant. Mais ce n’était pas la première fois que les parois de mon âme tremblait face à ce phénomène. J’avais appris à apprécier ce timbre lourd qui envahissait mon esprit, il me rappelait parfois Tescanda. Salvateur, je me focalisais sur lui pour faire disparaître les songes tortueux. Ne restait que la violente chaleur du venin, la fatigue et le vrombissement hypnotisant niché dans mes entrailles. Comme un écho, une berceuse, le bourdonnement ronflota à plusieurs reprises jusqu’à ce que mes pensées furent complètement envahies par celui-ci. Il faudrait que j’en parle à maman. C’était de plus en plus récurant. Mais je verrais ça à mon retour, je voulais sombrer dans le vide. Lâcher prise. Alors c’est ce que je fis, laissant l’obscurité serpenter autour de mon esprit recroquevillé sur lui-même, faisant barrage entre mes pensées et mon inconscient.


Je ne su combien de temps passa. Des heures, peut-être des jours. Tout ce que je su c’est que lorsque mes lourdes paupières se levèrent, la nuit avait passé, le rayonnement solaire transparaissant à travers le tissu de la tente. Ce n’était pas un ton très chaud. Peut-être était-ce le matin ou alors le ciel était-il couvert... pour peu que cela importait. J’avais presque envie de me laisser porter et de sombrer à nouveau mais j’étais mal à l’aise. J’avais beaucoup trop chaud, je me sentais inconfortable d’être resté dans la même position trop longtemps et surtout j’avais transpiré comme le plus grand des fébriles. Le venin ne faisait pas son miracle discrètement. Il était douloureux, rendait son hôte fiévreux à la hauteur de ses blessures et évacuait ses toxines rendues inopérantes par la peau. Mais un miracle tout de même. Malgré l’engourdissement dans mes membres, je ne ressentais plus autant de douleur qu’à mon arrivé dans le centre de soins. Je tentais de relever mon bras droit au-dessus de ma tête pour y observer ma peau mais fut stoppé par les liens qui me retenait toujours prisonnier. Un détail que j’avais oublié. Penchant ma tête sur le côté, j’observais l’état de mon bras. Plus aucune trace de sang comme si j’avais été lavé… Un détail certes mais c’était appréciable. Je n’aurais pas eu un éveil si calme en me découvrant recouvert d'hémoglobines… Mes iris continuèrent l’inventaire de ma peau. Je n'avais plus aucunes plaies ouvertes. Mes bras avaient retrouvé leur teinte naturelle, signe que mon don s’était bel et bien complètement drainé. Les ecchymoses les plus superficielles avaient disparues, il ne restait que les plus véhémentes qui tournaient déjà au jaune sur les extrémités avec un cœur encore bien foncé. J’activais alors mes doigts, bougeait mon poignet puis mon coude autant que mes liens me le permettait, testant lentement l’état de mon corps. J’étais tremblant dans mes mouvements... Mais c’était à douter et plus que raisonnable vu d’où je revenais.


Laissant retomber mon bras contre le matelas, je tentais avec appréhension de me relever. J’avais la sensation d’avoir vu le textile du plafond de cette tente depuis une décennie bien que cela ne fasse que quelques minutes depuis mon réveil. Prenant appui avec mon coude, je poussais sur celui-ci pour m’aider. A peine eus-je commencé mon effort qu’un éclair de douleur fulgurant me traversa le buste me plaquant de nouveau contre le lit, me coupant le souffle et le début de plainte qui avait passé mes lèvres avec. Je fermais les paupières et serrais les dents avec force en pinçant mes lèvres. Définitivement pas des jours de sommeil. J’étais encore dans un état de merde. Je serrais les poings, frustré de ma propre faiblesse, en colère de ne pas pouvoir rejoindre ma famille et dans une putain de peine qui me déchirait les entrailles. Puis je réalisa soudainement que ma main gauche refusait de se soumettre à ma volonté. Je ressentais une chaleur qui me paraissait bien tiède fasse à la mienne, maladive. Et un gémissement étouffé parvint à mes oreilles. Je rouvrais alors les yeux tout aussi abruptement pour relever ma tête de mon oreiller vers l’origine de cette plainte qui n’était pas mienne. Et j’y découvris une jeune femme médecin que je connaissais très bien, assoupie sur mon lit de fortune. Bordel de.. Qu’est-ce que Ariane fichait ici ? Où étais-je rendu ? Est-ce que je l’avais réveillée ? Depuis quand me veillait-elle ? Oh.. Oh ! Je me souvenais maintenant. J’avais voyagé si loin embarqué par les dragons cristallins. Jusqu’à Renyar, au Nouvel Aegard où un groupe de marin m’avait récupéré sur le port. Cette brave bête de griffon m’avait chopé au vol et m’avait déposé au premier signe de civilisation. On m’avait surement transféré ici par après. Est-ce que j’étais toujours à Regasanë ? Est-ce que j’avais encore une fois entaché la réputation des Vampires en laissant la soif avoir raison de moi ? Est-ce que j’avais éveillé la peur dans le cœur d’Ariane ? Quel con j’étais. J’avais failli la tuer, elle et ses collègues.


Je caressais du bout du pouce la main de ma belle pour la bercer de nouveau dans le sommeil. Et je remarqua alors qu’elle était enlacée dans la mienne. Une réalisation et une sensation qui me donna envie de pleurer. J’avais perdu bien des choses durant cette guerre. Mon innocence, ma naïveté, mon immaturité, ma paix intérieure, … Peut-être avais-je perdu bien pire. Mère, Père, Laïna, Tescanda. J’espérais que tous le monde soit sauf. Nous pouvions guérir de n’importe quelle plaie mais pas de la perte d’un être cher. La disparition de Nyx en était la preuve irréfutable. Alors oui, j’avais perdu bien des choses dans cette bataille interminable. Mais pas Ariane. Et pour l’instant ça me suffisait.


Je me plaisais à observer ses cheveux détachés tombant en cascade autour de son minois qui me parut bien pâle. Est-ce qu’elle mangeait et dormait suffisamment ? Ne semblait-elle pas plus fine ? Combien d’heures de travail enchainait-elle avant de se permettre du répit ? Avais-je le droit d’être égoïste et de la réveiller pour entendre sa voix et plonger dans ses iris bicolores ?  Combien de temps pouvais-je encore tenir sans diluer la douleur via un traitement ? Une heure ? Deux peut-être.. Ah bordel… Je soufflais à travers mes lèvres entrouvertes, laissant ma tête retomber contre l’oreiller, sur le côté, pour ne pas briser le contact visuel. Elle était belle quand elle dormait. Même si elle était visiblement éreintée par cette foutue guerre. Elle était belle.. Je souffrais de plus en plus le martyr à mesure que les minutes passaient, me rendant de plus en plus conscient de ce corps brisé qui était le mien. Malgré la douleur et des mois et des mois sans se voir, rien n'avait changé lorsque je posais mes iris sur son être. Sa présence même silencieuse m'apaisait et me remplissait de bonheur. Bon sang, qu'est-ce qu'elle était belle...


Combien de temps j’avais tenu, je n’en avais foutrement aucune idée. Mais la fièvre empirait, la sueur glissait contre mes tempes et ma respiration s’accélérait alors que j’étais limité à de petites inspirations pour ne pas me faire foutrement mal. Je devais la réveiller… Alors je serrais sa main dans la mienne avec suffisamment de pression pour qu’elle réagisse. J’avais besoin d’elle. Aujourd’hui plus que jamais.


… Ariane..



— Gabriel Tinuviel —
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Race : Humain
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 30
Puissance : 1/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
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Lun 9 Oct - 0:03

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Nothing Else Matters
no matter how far






Ses paupières se soulevèrent à l'instant où elle sentit sous ses doigts le tressautement du corps de Gabriel. Sur le qui-vive malgré son état de somnolence, Ariane se redressa sans perdre de temps, sans toutefois séparer sa main de celle du jeune homme. Observant hâtivement ses traits tirés, sa peau diaphane et les secousses parcourant ses membres figés; elle prit sur elle de le contempler de son regard professionnel, intimant à son cœur de taire la course folle de ses battements qui résonnaient à ses tympans comme une marche aux pas lourds. Le prince de Roncëlyon était agité, tout son être tremblait d'une invisible lutte acharnée parcourant ses veines; pour sa guérison; pour sa survie, la douleur était à la fois salutaire et désastreuse...
Resserrant sa prise sur la main de l'Éclair Souverain, la jeune femme portait à sa joue les doigts immobiles qu'elle tenait, saisissant de la seconde son poignet afin d'en mesurer le pouls... Anarchique. Brusque. Désordonné. Brutal... Sous la pulpe digitale, le rythme effréné des impulsions vitales de Gabriel aurait put donner le tournis à n'importe quel médecin, tant cette cadence était anormale, mais c'était sans connaître la nature profonde et particulière de ce vampire. Un Sang-Pur. Si cette race était bien plus résistante aux blessures et au contusions que les autres, le sang royal coulant dans ses veines le rendait encore plus spécial, plus précieux, plus dangereux...
Du coin de l'œil, Ariane remarqua des ombres dansant sur la toile tendue entre eux et le reste de la tente médicale; à la lueur des bougies dont les flammes vives donnaient à l'avant pièce une teinte ocre, contraste saisissant avec l'opaque sorgue qui semblait avoir avalé les paysages extérieurs. Si elle ne la distinguait pas, la demoiselle aurait put affirmer que la lune veillait sur les deux amoureux, réunis par un bien étrange coup du sort... Quelques heures s'étaient écoulées et pourtant, l'état de Gabriel ne faisait que s'aggraver. Non, non...


Il avait à peine murmuré ces simples syllabes dans un souffle, tant et si bien qu'Ariane pensa d'abord les avoir rêvées, comme si elle n'était pas totalement sortie de ce sommeil péniblement salvateur, au point d'imaginer entendre sa voix pour se rassurer. Dardant ses prunelles d'azur et d'émeraude sur le visage fermé de Gabriel, elle remarquait alors ses lèvres pincées ainsi que le rictus pénible qui tordait la commissures de ces dernières en une grimace d'affliction. Protéger.. les miens... Les siens ? De qui parlait-il ? Ces quelques mots ouvraient la voie à bien des questionnements. Le jeune homme incarnait tellement de rôles à la fois : un fils, un frère, un prince, un héritier, un guerrier ou encore un stratège; auquel d'entre eux faisait-il référence à cet instant, perdu qu'il était dans les méandres de son esprit, à la frontière de la conscience et de l'inconscience. Tout son être était ébranlé de ce cauchemar, prisonnier de sa propre tête et des images qui semblaient repasser derrière ses paupières closes pour le tourmenter. Non... Le voir souffrir ainsi étreignait le cœur d'Ariane, la rendant nauséeuse, fébrile, tremblante; et la fatigue, conjugué au stress, n'arrangeant rien, elle ne remarqua que trop tard qu'il avait planté ses ongles dans la chair de sa paume dans une tentative machinale de s'ancrer à la réalité. Maman... Tescanda...
La jeune femme se redressa d'un bond, penchant son corps sur celui de Gabriel afin de coller son front au sien; il était brûlant. Si la fièvre pouvait entraîner bien des désagréments, comme des épisodes de délire et de somniloquie, il en était tout autre à cet instant. Elle savait que les tourments qui affligeaient son soupirant était des réminiscences d'instants à peine vécus que son corps et son esprit n'avaient pas eut le temps de digérer... Maman... Ainsi ceux qu'il devait protéger étaient bien les membres de sa famille. Cherchant dans les limbes de sa mémoire, elle revoyait une silhouette frêle et mince, drapée dans une robe d'un bleu pastel; une longue chevelure d'ébène encadrant un visage délicat sur lequel une fine bouche s'étirait en un sourire affable; de prunelles céruléennes que sa Majesté avait légué à Gabriel...


Plongée dans ses propres souvenirs de cette soirée qui lui paraissait maintenant d'une tout autre époque, Ariane ne se sentit pas glisser à nouveau dans les filets du sommeil. Elle revoyait les personnalités les plus marquantes qu'elle avait rencontré cette nuit là : le roi Noctis, au flegme impérial; la reine Aiko, à la douceur feutrée; les princesses Laïna et Nyx, aussi différentes qu'elles se ressemblaient dans leur alliance pour embêter leur frère; Alatar et Pallando, qui avaient veillé sur elle... Qu'était-il advenu d'eux ? Si la présence de leurs majestés sur le champ de bataille était de notoriété publique, celle des triplés ne l'était absolument pas, et encore moins celle des deux escortes. Avaient-ils reçu l'ordre de surveiller la capitale ? Avaient-ils eux aussi été déployés au front ? Pourrait-elle les revoir un jour pour les remercier...? Les images se bousculaient dans sa tête, mélange de souvenirs et de chimères, de songes et d'illusions; toute cette situation rendait le fil du temps brouillon, enchevêtrement difficile de remords et de désirs...
Et c'est là qu'elle la ressentie, cette infime pression sur ses doigts, cette légère étreinte qui rapprochait ses phalanges, cette subtile impulsion qui fit glisser le long de son bras jusqu'à son cou un profond frémissement... « ... Ariane... » A nouveau, elle ouvrit les yeux avec vivacité et fut, cette fois-ci, éblouie par les premiers rayons d'un soleil perçant qui baignait la salle d'un orange brûlé. Braquant sur elle un regard empli de détresse, Gabriel tentait de rester éveillé avec grande peine. Sa respiration haletante, son front perlant de sueur, sa bouche entrouverte de laquelle s'échappait un râle pénible; il était vivant certes, conscient oui, mais sous quelles conditions...
Elle aurait voulu se jeter à son cou, se laisser aller contre lui pour déverser toutes les larmes qu'elle avait retenu durant ses heures passées à se tourmenter de son sort; mais elle n'en fit rien, esquissant à l'inverse un mouvement de recul qui fit racler les pieds du tabouret sur le sol tandis qu'elle se redressait brusquement. Sans un mot, elle fit le tour du lit, détachant à chaque extrémité les liens qui enserraient les poignets et les chevilles du jeune homme pour le libérer de cette prison de fortune avant de passer de l'autre côté de la tente. « Ma dame, vous êtes enfin là ! » Surgissant de nul part, l'apprenti s'approchait d'Ariane à vive allure, portant dans ses mains une assiette remplie de fruits et une carafe de liquide fumant. « Oui, mais je retourne au chevet de mon patient, il n'est toujours pas sorti d'affaires. La journée risque d'être déterminante pour lui. » Tournant les talons, elle attrapa à la volée deux gourdes que lui tendait l'un de ses comparses médecins qui lui adressait un regard entendu... Rapidement, elle prépara aussi une nouvelle bassine d'eau fraîche et un linge convenablement rafraichi; avant de retourner auprès de son côté du velum.
Disposant tout son attirail aux places attitrées, elle humidifia le morceau de tissu avant de s'approcher de la paillasse; s'asseyant sur le rebord du lit, elle prit le temps d'aider doucement Gabriel à se redresser avant de le faire se poser à nouveau contre son buste, s'inclinant à l'unisson de son corps contre la tête de lit pour le soutenir. Habilement, elle fit glisser le carreau d'étoffe sur son front, son cou et ses épaules; et si elle frissonnait de ce contact rapproché, ce n'était pas de plaisir malheureusement, mais de sentir la chaleur suffocante qui émanait de lui. « Je suis désolée de t'avoir laissé comme ça, je ne partirai plus jusqu'à ce que tu te sentes mieux; je te le promets. » D'un geste doux, elle enveloppa de son bras les épaules de Gabriel, faisant glisser sa tête dans le creux de son cou, reposant sa joue sur le sommet de son crâne. « Je suis tellement désolée... » Elle ne pouvait que s'excuser... elle n'avait pas fait son travail correctement, ne l'avait pas veillé suffisamment, pensant à tord que le venin viendrait à bout de tout et que la fièvre disparaitrait d'elle-même après coup... Mais, forcée de constater que la souffrance était toujours là, Ariane ne réussit pas à retenir quelques larmes qui coulèrent le long de ses joues pour venir s'échouer sur la chevelure de Gabriel qu'elle tenait serré contre elle.




• Ariane Valinor •
#BA6565

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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 53
Puissance : 3/5
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Race : Vampire - Sang-Pur
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Mar 31 Oct - 19:14




Nothing else matters.






YOU WERE MY MEDECINE.
WHY I COULDN’T QUIT.





Ma douce Ariane se redressa rapidement sous ma demande tactile et audible. Elle m’observa autant que je le fis. Détaillant mes traits tirés par la douleur et la fièvre, mes lèvres tressaillantes, mon souffle éreinté ; ressentant mes mains tremblantes, affichant un sourire étiré avec peu de force mais une envie sincère de le faire. Misérable tentative de la rassurer et lui montrer à quel point j’étais ravi de sa présence dans ce moment de faiblesse. Ma tendre humaine, elle, portait ce frêle masque d’impassibilité mensongère. Médecin, pas amante. Mais son cœur qui s’était soudainement lancé dans une course effréné lui ne me mentait pas. Jamais. Ni quand elle tentait de me duper. Ni quand elle me découvrait au détour d’une visite à Babylon. Ni quand nos regards se croisaient enfin après des semaines. Ni quand je trouvais quelques minutes, parfois secondes, pour lui déposer une lettre, un baiser et disparaître aussi rapidement que j’étais venu. Ah.. Affolé mon propre cœur l’était déjà sous l’attaque coordonnée de la fièvre et du venin. Mais je pouvais sentir le poids de toutes ces pensées, ces souvenirs alourdir chacun de mes battements. Bordel qu’est-ce que j’avais mal.


Je resserra ses doigts contre les miens et je clos lentement mes paupières en une validation silencieuse, la laissant faire de moi ce que bon lui semblait. Le monstre était endormi, je ne risquais pas de lui faire à nouveau subir le martyr de la veille. J’analysa rapidement mon pouls à l’oreille. Parfois violent, parfois trop subtil. Apportant un tempo anarchique dans une mélodie qui devrait être si claire et constante. Lorsque je rouvris les yeux, Ariane se releva totalement, brusquement, faisant presque tomber le tabouret sur lequel elle se tenait quelques secondes auparavant. Une preuve de plus de l’impact de mon état sur le sien. Elle m’aimait vraiment. Pas que j’en doutais depuis le temps mais… Aussi violement et désespérément que je l’aimais, je n’en étais pas encore sûr. En revanche, une chose différait drastiquement, son âme. Elle était bien plus belle que la mienne. A sa place, j’aurais damné la totalité de ce centre de soin s’il le fallait. J’aurais mis la totalité des médecins à son chevet. J’aurais usé de la Voix s’il le fallait pour les obliger. J’aurais…


Ma belle médecin me sorti de mes pensées sombres en me détachant du lit. Enfin.. J’étais si engourdi, en particulier dans les bras. Surement parce que je m’étais débattu comme un con, soyons honnête. Je tentais de relever un bras et fut surpris par la lourdeur de celui-ci. Je claqua ma langue de mécontentement en faisant retomber celui-ci contre mon ventre avec lenteur, bien trop conscient des blessures internes qui se cachait en-dessous. Je reposa ma tête en arrière sur l’oreiller et souffla avec précaution, lentement, l’air de mes poumons.



- Ma dame, vous êtes enfin là ! Annonça un acolyte derrière le mur de tissu qu’Ariane venait de passer.
- Oui, mais je retourne au chevet de mon patient, il n'est toujours pas sorti d'affaires. La journée risque d'être déterminante pour lui.



Déterminante. Merde. C’était pire que ce que je m’étais imaginé. Quelles horreurs se cachaient derrière cette couverture, ces bandages, cette peau ecchymosée ? Est-ce que j’allais mourir si le venin n’était pas assez fort ? Il l’avait toujours été. Toujours. Je m’étais blessé tellement de fois avec Nyx, lors de mes entrainements à la caserne, avec mon père, avec Tescanda. Mais la guerre… La guerre était réelle. Violente. Impitoyable. Et les Dragons… La Grande Bleue m’avait martyrisé, oui, mais le Rougeoyant.. Il m’avait brisé dans sa poigne comme une brindille. M’avait rendu incapable de respirer. Je n’avais jamais eu de fractures multiples. Je n’avais jamais été coincé sous un doigt de Dragon géant non plus. Et encore moins envoyé à la guerre, ni même frôlé la mort.. Ca faisait beaucoup de premières fois en si peu de temps. Je me serais bien passé de tout ça. Du sang, la sauvagerie, la solitude, … la mort, perpétuelle, douloureuse et prédatrice.


Étais-je en sursis ? Est-ce qu’elle me hantait toujours comme sur le champ de bataille, prête à m’arracher à Exodus ? La mort, la fin, le destin, ... Une ombre incessamment en ma compagnie, une présence lourde et horrifiante qui ne m’avait pas quitté à chaque conflit auquel je participais. Je me sentais faible comme jamais. Douloureux et fiévreux. Le moindre mouvement me demandait tellement d’effort et de contenance pour ne pas craquer. C’était peut-être là le dernier geste miséricordieux du destin. Ce moment avec Ariane. Peut-être que mon corps me lâcherait soudainement bientôt. Je ne connaissais après tout pas les limites du pouvoir des Sangs-Purs. Alors combien de temps ? Combien… Ariane repassa dans mon champ de vision. Suffisamment loin pour ne pas voir la sueur perler de plus belle sur mon visage alors que j’essayais de reprendre contenance. Suffisamment proche pour que la panique s’évanouisse avant qu’elle ne me terrasse.


Je l’entendis s’affairer à je-ne-sais quoi, le clapotement de l’eau chantant agréablement alors qu’elle en perturbait la surface, un linge qu’elle essorait du trop-plein du liquide encore immaculé, … Je laissais le bruit de ses activités me bercer, focalisant tous mes sens sur elle, oubliant le reste. Plus de guerre, de sang, de morts, de rugissements draconiques, d’effluves de produits divers, de gémissements de souffrance, de souffles éreintés de médecins épuisés. Plus rien. Juste Ariane. Ariane et ses doigts graciles préparant son matériel. Ariane et son besoin irrépressible de prendre soin de moi. Est-ce qu’elle réussirait à soigner mon esprit aussi bien que mon corps ? Ma dulcinée possédait bien des pouvoirs sur moi après tout. Je voulais qu’elle me fasse oublier. Je voulais dormir sans les cauchemars. Je voulais…


Mes paupières se fermaient presque lorsqu’elle s’assit sur le bord du lit. La fine pression de son corps perçue par le mien me lança un brin d’énergie auquel je m’agrippa comme un lion. Un contact, un moment ensemble avant le sommeil... Rouvrant mes iris sur les siennes, je l’observa glisser ses mains contre mon corps pour m’aider à me redresser. J’usa le plus possible du peu de force qu’il me restait dans mes bras, balançant ma tête en avant par-dessus l’épaule d’Ariane, tant la douleur lancinante me percuta. J’espérais que mes pauvres mèches qui cascadait désormais sur mon visage cacherait mes paupières et mes sourcils froncés à l’extrême, ma bouche pincé avec véhémence pour retenir le râle de douleur qui menaçait de me quitter à tout instant.


Nous basculâmes ensemble de nouveau contre la tête de lit et dieu merci l’angle sembla soulager mes côtes ce qui me permis de décrisper un peu mon visage. Dans une autre situation, j’aurais savouré chaque seconde de ce contact avec elle. Si proche, si intime… Mais pas dans cet état où chaque millimètre de mouvement me lançait avec un tel poison, une telle brûlure que je pourrais en retomber dans l’inconscience à trop insister. Une brûlure étouffée par la sensation de fraîcheur salvatrice qu’apportait le linge humide sur mon visage. Ariane prit le temps de le passer lentement sur mon corps. D’abord mon front, puis elle glissa sur mon cou et enfin mes épaules. Sans m’en rendre compte, j’avais fermé les yeux et légèrement entrouvert les lèvres tant la sensation me détendit. J’avais si chaud et elle était si délicate dans ses soins qu’elle me berçait presque à l’oubli…



- Je suis désolée de t'avoir laissé comme ça, je ne partirai plus jusqu'à ce que tu te sentes mieux ; je te le promet.



Ma respiration s’apaisa petit à petit et Ariane profita de ce répit pour se coller contre moi et envelopper mes épaules de son bras trop fin, trop léger à mon gout. Je ne comprenais pas ses excuses. C’est moi qui avait dû la laisser, l’abandonner. Moi qui devrait lui promettre de ne pas partir. Ni maintenant, ni jamais. Elle glissa sa tête pour la poser contre la mienne, qu’elle enlaça au passage.



- Je suis tellement désolée…



Répeta-t-elle. Moi aussi je l'étais. Désolé d’entendre sa voix sous ce timbre désolant. Désolé de sentir ses larmes couler et glisser contre mes cheveux détrempé. Désolé qu’elle me retrouve dans cet état. Désolé d’être une plaie dans son planning surchargé. Désolé de voler sa précieuse expertise auprès d’autres personnes qui avaient besoin d’elle. Désolé d’être encore trop faible. Ici. Là-bas. Toujours trop faible. Je pivota légèrement ma tête vers elle, ma respiration brûlante frôlant son cou trop pâle. Les yeux clos, j’inspirais avec lenteur son odeur mêlée à celle ambiante des produits, du sang, des larmes, de la sueur. Au milieu de tout ça, des nuances florales ; géranium, jasmin, violettes… Un soupçon de clou de girofles et de vanille. Son parfum avait changé ici, peut-être le stress, la fatigue… Pour autant bordel qu’il était plaisant. Attirant. Séduisant. Apaisant. Un ronronnement. Court. Faible. Mais réel.



- Je vais m’en sortir.. Soufflais-je d’une voix trop faible à mon goût. J’inspirais à nouveau son parfum pour me donner le courage de parler. Je t’aime, tu sais ? C’est toi qui m’a sauvé, là-bas. Tout ça. Nous.. Ma voix s’éteignait dans un murmure. Ça valait le coup…



Soufflais-je avant de sombrer de nouveau dans l’inconscience empoisonnée du venin. Pas de promesses mais une vérité qu’elle devait savoir. Au cas où. Au cas où, j’étais vraiment en sursis… Au cas où, le venin n’était pas assez fort. Au cas où, je n’étais pas assez fort. Si c’était ma fin, j’étais heureux qu’elle se passe dans ses bras. Heureux d’avoir bravé mon père, mes responsabilités, mes craintes, mes instincts, pour elle. Pour nous. Pour tout ce que ça valait maintenant.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
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Dim 19 Nov - 1:10

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Le souffle cuisant que Gabriel glissa contre son cou déclencha chez Ariane un long et profond frisson qui s’insinua jusqu’au tréfond de ses veines, venant piquer jusqu’à la plus infime ramification de ses nerfs pourtant rodés à toutes sortes de situations ; mais celle-là, jamais au grand jamais, elle ne s’y était attendue en se trouvant dans une telle position dont, seulement maintenant, elle prenait conscience de la tentatrice proximité… Si elle avait été d’une nature timide, les derniers mois écoulés avaient fait taire cette partie d’elle, la plongeant dans l’abîme duveteuse de l’enfance ; à présent femme, médecin, référente et commandante, il n’était plus question de se permettre la moindre hésitation, la moindre faille, alors que tant de personnes humaines comme vampires faisaient reposer leur vie entre ses mains agiles, graciles mais néanmoins fragiles. Cependant, dans cette alcôve secrète qu’elle avait érigé autour de Gabriel dans son rôle de soignante, elle redevenait partiellement et sans s’en rendre compte, la jeune fille qu'il avait croisé, au détour d’une après-midi d’été, un illustre inconnu qui allait bouleverser le cours de sa vie et les fondements même de ce en quoi elle croyait.
Resserrant sa prise sur Gabriel tandis qu’il cherchait, dans un infime mouvement tourmenté, une position plus confortable, elle chassait d’un battement de cils les quelques dernières larmes qui lui brouillaient la vue, reprenant doucement le peu de contenance qu’il lui restait. Elle n’avait pas le droit, ou du moins elle ne s’autorisait pas, de craquer maintenant tandis que contre sa poitrine reposait le corps de l’homme qui s’était battu avec tant de rage pour sa patrie et, dorénavant, pour sa propre survie. Les battements erratiques de son cœur étaient quant à eux bien plus difficile à calmer, bien plus douloureux à apaiser, alors qu’elle ressentait encore la morsure brûlante de cette exhalaison doucereuse… et soudain, elle s’en voulu… Ariane se mordit machinalement l’intérieur de la joue, comme pour se punir elle-même de la tournure que semblait prendre ses pensées, divagations bien mal venues au regard de la condition actuelle dans laquelle se trouvait Gabriel… Et pourtant… Prenant progressivement conscience de ses mains glissant sur sa peau d’ordinaire d’albâtre, de ses doigts parcourant les lignes saillantes de ses muscles, de ses seins percevant la moindre vibration de sa respiration… Une chaleur singulière s’alluma au creux de ses entrailles… « Je vais m’en sortir… » Une pause. Longue. Pénible. Déchirante. « Je t’aime, tu sais ? C’est toi qui m’a sauvé, là-bas. Tout ça. Nous… Ça valait le coup… »


Alors qu’elle sentait s’affaiblir contre son corps celui de Gabriel, Ariane n’eut que le silence pour réponse. Elle s’exhorta à rompre cette étreinte rapprochée et, d’un mouvement prompt, elle se dégagea du lit, laissant toute la place disponible à l’homme aux yeux clos. Elle l’allongea dans une lenteur contrôlée doublée d’une délicatesse infinie, profitant de cette manipulation pour palper son cou de ses doigts, sentant sous ces derniers un rythme pulsatile régulier et plus alerte qu’aux dernières heures passées ; approchant son visage de ses lèvres entrouvertes pour sentir contre sa joue une respiration constante et régulée. Satisfaite de constater que le prince avait juste sombré dans un sommeil profond, la jeune femme se redressa en laissant échapper une longue expiration…
Et soudain, de plein fouet, lui revinrent en mémoire les quelques mots qu’il avait balbutié avant de s’assoupir. Plaquant ses mains sur son visage qui irradiait à présent d’une chaleur vive et piquante, elle se recroquevilla sur elle-même à la vitesse de l’éclair, ses coudes écrasant sa poitrine dans laquelle battait son cœur déchainé, ces derniers reposaient sur ses jambes repliées et tremblantes, tant et si bien qu’elle finit, quelques secondes plus tard, par se retrouver à genoux, à même le sol. Les yeux écarquillés de stupéfaction, elle semblait avoir même oublié qu’elle devait respirer…
Avait-il réellement prononcé ce qu’elle avait entendu ? Elle n’était pas du genre à s’imaginer cela… Était-il sincère ? Gabriel l’avait toujours été envers elle et ce depuis les tout premiers instants… Était-il conscient de ses paroles ? Elles ressemblaient presque à des adieux, quelques mots lancés comme une ultime prière à l’être aimé… Et en l’occurrence, l’être aimé, c’était elle.
Ariane s’étrangla dans un hoquet de surprise, ne réalisant qu’à cet instant l’impact de ces brèves phrases bredouillées à la hâte par Gabriel à son encontre. Ils se connaissaient depuis des années maintenant ; et si rien ne prédestinait à ce que leur chemin ne se croisent, il était encore moins certains qu’ils s’entremêlent ; seulement, le destin était une divinité bien sournoise et elle avait parié sur la ténacité du prince vampirique à obtenir ce qu’il souhaitait, ainsi que sur la résilience de la frêle humaine à abandonner ses a priori, le tout par amour l’un de l’autre… et si leur relation avait évolué lentement, telle une graine sacrée poussant et s’épanouissant, nourrie d’eau pure et de doux rayons solaires, jamais aucun d’eux n’avaient osé formuler distinctement ce que chacun ressentait, n’avaient clairement prononcé les mots de peur que l’autre ne prenne peur, n’avaient eut le courage de faire basculer cette relation dans un inconnu qui pouvait les effrayer… S’ils s’aimaient profondément, la peur faisait que depuis longtemps le silence et les gestes tacites étaient bien plus confortables pour eux que de se montrer au grand jour.


Agrippant hâtivement un pan du drap qui recouvrait les jambes de Gabriel, la jeune femme tira dessus d’un geste sec afin de s’en recouvrir totalement ; le bruissement familier du tissu, la sensation rêche entre ses doigts et l’odeur encore légèrement imprégnée de sauge, de thym et de menthe suffirent à la rassénérer quelque peu. Retrouvant l’usage de ses jambes, elle s’enroula dans le linge tandis qu’elle passait en position assise, s’adossant au lit, tout en posant l’arrière de sa tête sur le rebord du matelas tout juste à sa hauteur. Ariane resserra sur elle ce linceul blanc, s’enfermant dans une bulle de réflexion, tout à l’abri qu’elle se croyait dans ce cocon ; devant ses yeux, les bordures fines du tissu séparaient la pièce en deux : d’un coté le drap qui l’ancrait à la réalité, de l’autre le plafond de la toile de tente qui la poussait à s’imaginer un ailleurs… Mais quel genre " d’ailleurs " ? Penchant la tête vers l’avant, elle ramena vers elle ses genoux pour y poser son menton. Tout se bousculait dans son esprit embrumé. Elle n’avait pas eut le temps de répondre à Gabriel avant qu’il ne s’évanouisse de nouveau et heureusement, qu’aurait-elle répondu à la hâte, surprise de cette soudaine expression de dévotion. Elle pensait à ce qu’ils auraient put faire avant… Avant tout ça… Toutes ces occasions qu’ils ont eut de pouvoir faire un pas l’un vers l’autre afin de ne pas se retrouver éloignés dans deux camps adverses, dans les limbes d’une guerre qui ne semblait pas avoir de fin… et elle revoyait ce corps meurtri, bleui, violacé, marbré de coupures et d’entailles profondes ; elle entendait de nouveau cette respiration sifflante et saccadée ; elle se rappelait le cri tragique empli de folie et de soif que Gabriel avait poussé durant sa tentative désespérée de l’atteindre avant que le sang ne lui fasse recouvrer une infime partie de sa raison… Avaient-ils vraiment besoin de traverser toutes ces horreurs pour en arriver à cet instant de vérité cruellement lâchée? Lentement, se perdant dans le fil de ses élucubrations, ses paupières se fermèrent…


Ce n’est que lorsque la cloche sonnant le petit déjeuner retentit qu’elle ouvrit les yeux en sursautant, éblouie par la lumière vibrante qui nimbait la pièce. Ses articulations craquèrent alors qu’elle s’étirait doucement, déliant ses muscles qui l’avaient maintenue tant bien que mal, elle libérait quelques tensions dans ses épaules en se les frottant à pleine mains… Si la matinée était maintenant bien entamée, le soleil dardait sur la plaine des traits étincelants ; son âme était quant à elle toujours nimbée d’une sorgue mélancolique. Se redresser fut une tâche ardue, tant et si bien qu’Ariane cru un instant que son corps allait finir par se disloquer de lui-même, mais fort heureusement, la nature étant bien faite, cette idée saugrenue ne se réalisa pas et la jeune femme rejoignit ses collègues à l’extérieur pour la collation matinale. Sa pâleur extrême et ses cernes zinzolines ne dupèrent personne, pas plus que ses cheveux en bataille et son regard hagard… Depuis combien de temps n’avait-elle pas dormi dans un véritable lit ? Depuis quand n’avait-elle pas prit un vrai repas chaud ? Elle ne savait répondre à ces questions lorsque, devant elle, se posèrent des assiettes de fruits, de fromages, des tranches de pain chaudes et une tasse encore fumante aux arômes suaves de cannelle et d’orange. La médecin en chef adressa à son personnel un sourire éreinté mais rempli de reconnaissance. Ils avaient tous prit sur eux de lui garder quelque chose afin qu’elle puisse se sustenter convenablement. « Ne vous en faites pas Madame, prenez votre temps et allez vous rafraichir. Je me tiendrais aux côtés de votre patient. » Elle acquiesça silencieusement, d’un mouvement de tête appuyé et le jeune apprenti s’engouffra à nouveau dans la tente.
Elle prit le temps de savourer chaque étape de son repas, comme pour se rappeler de la saveur de chacun des aliments, se délayant du jus sucré des fruits, de la douceur lactée des fromages, du croustillant de la miche fraiche et de la chaleur diffuse des épices galvanisée par le mordant acidulé de l’agrume. Ariane se rendit ensuite à l’abord de la rivière adjacente qui faisait à la fois office de laverie et de bain, plusieurs renfoncements bordés de bosquets longeant cette dernière permettant de se délasser et de se décrasser sans être observé. Le contact de l’eau l’a vivifia et lui remit prestement les idées en place ; si elle avait été terrassée par la fatigue, l’inquiétude et la promiscuité de la nuit passée, elle savait dorénavant qu’elle n’aurait plus jamais une chance pareille. Comme débarrassée de ses doutes et de ses craintes, exaltée par ce moment de pur contentement, elle inspirait à plein poumons l’air extérieur avant de s’engouffrer à nouveau dans son rôle de médecin chef derrière les lourds rideaux d’entrée. Prenant le temps de s’adresser à chacun de ses patients pour qu’enquérir de leur état, elle indiqua ensuite à ses acolytes ses nouvelles recommandations de traitements, de suivis ou de libérations, pour les plus chanceux des soignés. Lorsqu’enfin elle termina sa tournée, il était déjà presque midi… Ne tenant plus, elle se rapprocha de son apprenti qui avait, comme promis, surveillé Gabriel de l’autre côté de la toile tendue et, posant sa main sur son épaule, elle lui donnait une accolade formelle. « Merci d’avoir prit soin de lui, et encore plus d’avoir prit soin de moi… » Lui adressant un sourire entendu. Il libéra le tabouret au chevet du patient endormi et reparti sans demander son reste. Qu’il avait dû être difficile pour lui de rester ainsi quand le vampire sauvage de la soirée dernière qui avait tenté de le croquer se tenait tout près… Un rire amusé lui échappa tandis qu’elle prenait à nouveau place auprès de Gabriel. « Tu vas surement me trouver niaise mais… Je suis désolée de t’avoir laissé dormir sans drap ! »  Disait-elle en ne retenant pas le sourire narquois qui étirait ses lèvres rosies tandis qu’elle posait un nouvel aigledon sur son bel endormi. « Cela fait maintenant plusieurs heures que tu te reposes, il est temps de revenir parmi nous, nous avons des choses… urgentes… à régler toi et moi. Je te préviens, tu n’auras pas le dernier mot ! » Elle venait de lui glisser ça à l’oreille, juste après avoir remonté sur son buste le fin tissu. Gabriel était immobile, seule sa poitrine se soulevant dans une danse rythmée trahissait la vie qui s’écoulait encore en lui. Remarquant que son teint grisâtre de la vieille avait disparu, laissant doucement revenir sa blancheur originelle ; Ariane s’empressa de déposer sur le bout du nez princier un léger baiser papillonnant. En effet… Elle venait de décider qu’elle n’allait plus laisser la Destinée jouer avec elle, mais que maintenant, c’est elle qui empièterait sur la Destinée ; et elle attendait que Gabriel se réveille pour le prouver.



• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
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Puissance : 3/5
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Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
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Ven 24 Nov - 23:48




Nothing else matters.






ENOUGH.
FOR THE BOTH OF US.





Étrangement, ce sommeil fut plus doux. Pour une raison que j’ignorais, les cauchemars habituels avaient laissé place au néant. Ne restait que le silence dans ce monde sombre et sans relief. Une paix rarement troublé par le souffle lourd d’une respiration lointaine. Imperceptible dans ce monde onirique, j’imaginais que la bête était Tescanda. Noire sur noir. Invisible à mes yeux de prédateur. Veillant sur moi, comme il l’avait toujours fait. Peut-être que mes souvenirs en avait pris un coup à cause de mes nombreuses commotions. J’aurais juré que le souffle de Tescanda était plus guttural, profond et presque ronflottant. Un tremblement nasal accentué lorsqu’il perdait patience et se détournait de nous. Combien de fois avions-nous dépassé les bornes dans nos jeux avec le géant de maman ? Il n’avait pourtant jamais été rustre dans sa manière de nous remettre à notre place. Alors cette respiration lente n’était peut-être pas tout à fait la sienne mais elle m’apaisait tout autant. Une présence respectueuse, lénitive et bienvenue dans ce lieu froid et immuable. Une présence que je voulais envelopper dans mes bras comme j’avais pu enlacer Tescanda autrefois. Au-delà d’un tuteur, il était aussi un peu le grand frère que je n’avais jamais eu. Celui sur lequel je prenais exemple. Est-ce qu’il serait fier de moi, de mes actions aussi téméraires fussent-elles ? Est-ce que ma diversion l’avait sauvé ? Est-ce que son sommeil se stopperait un jour ? Un grondement doux fit trembler la terre et l’air autour de moi et je soupira comme toute réponse. Peut-être que c’était sa manière de me dire de ne plus penser à lui et de continuer à avancer. Tes’ ? Tentais-je de l’appeler dans ce lieu étrange. Pour toute réponse, je n’eus droit qu’aux frottements d’écailles et de griffes contre le sol. Comme si la bête se retournait et s’éloignait. Et puis le silence reprit l’ascendant dans ma tête. Plus de présence. Juste moi. Seul, dans cette âme froide et sans lumière. Une lueur soufflée par la première charge et piétiné à l’oubli durant ces mois de conflit. Une étincelle qui peinait à reprendre ses droits, étouffée par la culpabilité, envers mon père mais surtout envers ma mère. Je ramenais mes genoux contre moi, enlaçant mes jambes comme lorsque j’étais enfant. Et, enfouissant mon visage dans mes genoux, je laissais les remords m’envahir…


Ce ne fut ni un cauchemar, ni un grondement draconique qui me sorti de cet accablement. Ce lieu à la fois détestable et réconfortant sembla se couvrir d’un voile de lumière. Discrète, d’une douce chaleur sur ma peau d’albâtre, elle vint prendre petit à petit possession de tout mon esprit. Et c’est ce picotement solaire contre mon corps qui me fit relever la tête. Tout d’abord l’étonnement et enfin rapidement la béatitude habilla mon visage. On aurait dit une aurore solaire... Rien avoir avec les boréales visibles dans les territoires les plus reculés d’Exodus. Elle ressemblait presque à une aurore éthérique, mais la teinte bleutée n’y était pas. Ici, l’apparition arborait des teintes douces, pastelles, désaturées. Du rose, du beige, du rouge, de l’orangé, de l’or… Des vagues multicolores aux tons chauds soulignées par des touches d’un blanc immaculé. Le tout était presque de l’ordre du divin tant cette vision me transportait de bonheur et de quiétude. J’arrachais à regret mes iris de ce spectacle, cherchant la créature des yeux, me demandant un instant si cet afflux de lumière provenait de lui. Sans succès. L’horizon, clair et infini, s’étendait à perte de vue tout autour de moi. Où qu’il ait disparu, l’animal n’était en aucun cas la cause de ce phénomène délectable.


Lorsque je me releva, l’aurore prit lentement en intensité, m’obligeant parfois à détourner le regard sur des vagues trop lumineuses. Apportant avec leur ressac éthérique une effluve particulière qui empli mon esprit graduellement. Un sourire se dessina sur mes lèvres instantanément alors que je détaillais chaque note dans la mélodie particulière de ce parfum. Des notes florales diverses formant un bouquet final des plus captivants. Ariane. Ariane. Ariane. Ariane… Si seulement elle pouvait apercevoir à quel point elle influençait mon esprit, mon corps… Pour elle, j’avais été affronter mon père. Je lui avais demandé conseil. J’avais des mois durant travaillé sur ma résistance à la soif. Tenir le lion en cage, comme le disait mon père. Un exercice ardu qui méritait d’être perfectionné. Mais mes progrès avaient été considérables en trois ans. Et je n’avais de toute façon pas le choix. Plus le temps passait et moins j’avais de patience. Et mon obsession envers elle n’avait fait que croitre durant cette guerre alors qu’elle était la source même de ma résilience. Je n’étais pas encore certain de mériter son amour. Mais j’arrivais à un stade où cela ne m’importait plus. La guerre m’avait rendu égoïste, impatient, incertain de l’avenir… Je n’avais plus le temps d’être indécis alors que j’avais toujours été sûr de mes sentiments pour elle.


Alors, ce ne fut en effet pas un cauchemar qui me réveilla mais bien un rêve. Le plus éblouissant de tous, potentiellement le plus difficile à atteindre sans le briser, un rêve que je chérissais depuis presque trois ans et que je frôlais du bout des doigts. Mes paupières se levèrent lentement pour laisser apparaitre à nouveau cet environnement désormais presque familier. Le soleil était déjà levé, le bruit incessant de l’activité envahit instantanément ma tête et au milieu de tout ceci, un rythme régulier, plus aigu et léger que le mien. Un battement que j’aurais pu reconnaître entre milles, surtout lorsque je l’affolais. Mais au-delà de son parfum et du battement de son cœur qui éveillait parfois le prédateur, c’est surtout la résonnance avec mon don qui trahissait le plus la belle humaine. Lorsque mon toucher faisait réagir ses nerfs, lorsque son esprit envoyait un million de décharges électriques pour faire réagir son corps au contact du mien.  C’était surement ça, qui me rendait le plus faible. Je savais tout.


En posant mes iris sur elle, je me releva rapidement. Inconscient d’une potentielle punition douloureusement insupportable, il n’en fut cependant rien. Le venin avait fort bien effectué son travail. Bien évidemment je grimaça tout de même, en apposant une main contre mon ventre, sous la présence d’ecchymoses profondes. Seules vestiges de l’impact draconique à l’origine de mes fractures… Pour autant, j’avais réussi sans problème à me mouvoir, j’allais pouvoir enfin sortir de ce foutu lit. Mais avant ça. J’affichais un sourire à Ariane. Ravi, soulagé, foutrement heureux même ! C’était fini. J’en avais assez de la guerre, de la distance et du manque. Des non-dits… Assez d’attendre et d’hésiter. Elle était bien au-delà de suffisante pour moi. Et je ferais en sorte de l’être pour elle. Nous étions assez l’un pour l’autre. Et s’il le fallait, je me contenterais de ce centième de passion pour ne pas la briser. Jusqu’au jour où elle viendrait à décider de son avenir. De notre avenir…



- Ariane..



L’appelais-je dans un souffle, mon expression s’adoucissant au passage. J’attrapais sa main avec une pression juste mais insistante. En ramenant son poignet contre ma hanche, c’est tout son être que j’attirais contre le lit alors qu’elle se penchait vers moi sans en avoir le choix. Peut-être étais-je trop directif et trop impatient, mais j’avais attendu des mois pour un moment comme celui-ci. Dix-neuf putain de mois pour être précis. Cette foutu guerre avait été interminable. Et maintenant, nous avions de nouveau le temps. Malgré l’environnement, les blessés, le royaume et ma famille. Cette fois-ci, je ferais en sorte d’avoir du temps. Il était hors de question de mourir sans avoir osé quoi que ce soit, sans avoir déverser ce flot de sentiments et de sensations, sans avoir essayé de faire en sorte que cette relation fonctionne et évolue. C’était ce que je voulais. Et j’espérais qu’elle partage cette envie. Ce besoin. Je souhaitais la présenter non plus comme une amie mais bien comme la femme qui partageait ma vie. Je voulais cette aventure commune. Cet avenir.


J’étais plus que conscient désormais. Et je me souvenais parfaitement de mes mots. De leurs poids. De la réalité véridique et viscérale qu’ils apportaient. J’aurais souhaité observer sa réaction plutôt que de sombrer dans l’inconscience. Et je pouvais sentir mon visage se réchauffer alors que j’imaginais la scène. Je voulais qu’elle soit consciente de la puissance et de l’évidence de mes sentiments pour elle. Les mots étaient sortis tout seul. Une réalité qui à présent m’envahissait de nouveau alors qu’elle n’était plus qu’à quelques centimètres de moi. J’étais un homme noyé dans sa musique. Et tous mes sens n’avaient d’yeux que pour elle. J’observais ses iris. D’abord l’émeraude, puis le saphir. Avant de me perdre sur ses lèvres.



- Je suis à deux doigts de craquer et de t’embrasser...
  Je peux ?



J’étais presque suppliant, le souffle court. Et puis merde. Je tira son poignet derrière mon dos, glissa ma deuxième main contre ses côtes pour sécuriser son appui et écrasa mes lèvres contre les siennes. Je renvoyais en enfer l’attente et le manque. Bordel ce qu’elle m’avait manqué. Pas juste ça. Tout. Mais il fallait avouer que la goûter de la sorte était l’un de mes plaisirs favoris. Je relâchais son poignet pour glisser une main dans ses cheveux, capturant la naissance de son cou, glissant mon pouce derrière son oreille. Lorsque je me détacha d’elle, je mordilla subtilement sa lèvre inférieure en rouvrant mes paupières pour lui offrir des iris ravagées par le désir, l’amour et la reconnaissance.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
Race : Humain
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Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
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Lun 4 Déc - 0:20

5dem.png
Nothing Else Matters
no matter how far






Plusieurs secondes s’écoulèrent, lentement, sans que la jeune femme ne daigne s’éloigner de Gabriel, son visage à quelques centimètres du sien, les yeux mi-clos, profitant de sentir sur sa peau le souffle chaud qu’il expirait de manière régulière et indolente. A chaque inspiration, à chaque expiration, elle surveillait le moindre mouvement de ses paupières, le moindre frisson qui glisserait sous sa peau, prouvant ainsi que les mots qu’elle venait de lui glisser avaient trouvé écho dans son esprit endormi. Mais rien… Juste le silence pour seule réponse. Un rictus ironique étira le coin de sa bouche. S’il suffisait vraiment de paroles pour faire revenir les somnolents, la médecine aurait depuis longtemps écrit des études là-dessus et Ariane n’aurait pas ainsi vainement espéré… Dardant son regard sur les traits fatigués mais parfaitement dessinés du jeune homme, elle laissa à son tour échapper un soupir qui fit glisser quelques fines mèches encore collées à la mâchoire de l’endormi. Elle détailla avec minutie la courbe de ses cils, la ligne de ses pommettes, la finesse de son nez, le contour de sa bouche… Foutue belle gueule ! grognait-elle pour elle-même ; simple pensée qui trahissait les sentiments qui commençait à bouillonner en elle. Qu’il était difficile de lui résister en effet, alors même qu’une pâleur encore inhabituelle colorait sa peau, lardée qu’elle était d’ecchymoses disparates à l’impressionnant panel de teintes.
Mais que pouvait-elle faire d’autre en cet instant précis que de ravaler cette terrible sensation qui irradiait chaque parcelle de son être ; mélange terrible d’inquiétude et de convoitise. Il était un vampire, certes, Sang-Pur de surcroît, elle savait donc que sa guérison serait forcément plus rapide que la normale, mais à quel prix avait-il ou allait-il payer cet avantage ? Vu son état d’arrivée, et malgré toute la bonne volonté de l’univers, le venin allait évidemment laisser perceptible certains vestiges de l’attaque subit… A quoi donc pouvait-elle s’attendre à son réveil, que de le trouver empli d’une fatigue extrême et, possiblement, d’un besoin de solitude pour se remettre de cet épreuve…
Nouveau soupir, profond et sourd, tandis qu’elle se redressait finalement, surplombant de toute sa hauteur le corps immobile, où seul le buste se soulevant immanquablement laissait entrapercevoir une trace de vie. Tragiquement effrayant d’un charisme flegmatique.
Jusqu'à ce que...



Ariane arqua un sourcil lorsque devant elle, après avoir battu lentement des paupières en la fixant, Gabriel se redressa, apparemment sans le moindre mal, un grognement mutique pour toute réclamation à son état. Il porta malgré tout la main à son ventre, dans un mouvement que la médecin détailla avec une infime précision ; le roulement de ses articulations étaient parfaitement souple, les muscles répondant à chaque ordre avec rigueur, les os ressoudés redevenus résistants. Elle aurait put étudier ce simple geste pendant encore de longues minutes, tant la différence d’état de Gabriel était fascinante, entre celui qu’il affichait à l’aube et celui qu’il arborait à présent, il y avait tout un monde ! Le venin était véritablement aussi miraculeux que dangereux, lame à double tranchant, aussi bien salvateur que destructeur. Toute absorbée qu’elle était à le détailler, elle ne savait trop comment réagir à présent que son vœu était exaucé ; le doux épris sorti des limbes infernales pour lui revenir. Et tandis que Gabriel relevait la tête vers elle, accrochant son regard au sien, son visage affichant un sourire merveilleux, ce n’est que lorsqu’il prononça son prénom que la jeune femme réalisa enfin ; sa voix suave s’insinuant jusqu’au fond de ses veines sembla la réveiller et tandis qu’il profitait de son silence pour lui attraper le poignet et l’attirer vers lui, ce seul contact fit courir sous sa peau un frisson insondable. Irrémédiablement, il l’a rapprocha de lui, jusqu’à ce qu’à nouveau, leurs visages ne soient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre ; ironiquement, à approximativement une dizaine de minutes près, Ariane ne tenait plus du tout le même rôle alors que la situation lui était étrangement familière… Si elle s’était retenue de l’embrasser dans son sommeil, de peur de paraitre barbare ; elle se sentait à présent dépouillée de toute inhibition, ses défenses abaissées par la simple présence princière, soumise qu’elle était à sa force nouvellement retrouvée. En repensant à ce qu’elle aurait pu faire et à ce qu’ils faisaient présentement, la jeune femme sentit irrésistiblement ses joues se réchauffer, imaginant sans peine la teinte carmin qu’elles venaient de prendre…
Elle aurait aimé se défaire de cet étau, car elle n’avait aucun moyen de reprendre contenance à cette étroite distance de Gabriel, elle qui était maintenant plus apte à cacher ses sentiments derrière un masque d’impartialité se retrouvait toute chamboulée ; mais lorsqu’il plongea son regard dans le sien, captant la moindre de ses réactions ; elle sentit, au creux de sa poitrine, quelque chose se fissurer… comme un barrage qui n’attendait qu’une goutte d’eau pour déborder… « Je suis à deux doigts de craquer et de t’embrasser... Je peux ? » Sa voix s’évanouit dans un souffle ; suffocant, soupirant, renversant. La demoiselle eut tout juste le temps d’entrouvrir les lèvres que Gabriel amorça un nouveau mouvement, plus vif et percutant que le précédent… Ariane eut tout juste le temps de poser sa main libre sur la cuisse du jeune homme lorsque celui-ci l’attira encore plus à lui en faisant glisser son bras dans son dos et cueillant la naissance de sa hanche de sa poigne ferme pour venir l’embrasser avec une avidité folle ! C’est là qu’elle se brisa, la digue qui compressait ses poumons ; déversant dans son corps une ferveur qu’elle ne se connaissait pas. A l’unisson, tandis qu’il libérait sa main pour venir la glisser contre sa nuque, elle en profita pour remonter la sienne le long de son dos jusqu’à s’accrocher à son épaule, sa paume se retenant à son omoplate, elle s’y agrippait si fermement qu’elle en oublia qu’il était blessé ; elle en voulait plus, elle voulait s’enraciner à lui, sentir sous la pulpe de ses doigts la chaleur de sa chair… Alors elle se laissa aller, appuyant plus encore sa poitrine contre son torse, à tel point qu’elle pouvait en sentir son cœur battre au travers du tissu ; elle s’enivra du parfum de sa peau, du goût de sa bouche contre la sienne, se délectant du moindre frémissement qu’il éprouvait à la ressentir contre lui… Un foudroyant et intense brasier prit possession de ses veines, changeant son sang en lave, ses organes en flammes, sa raison en cendre… Elle discernait avec plus de précision les soubresauts qui agitaient Gabriel lorsque ses ongles effleuraient sa peau d’où se dégageait une chaleur délectable, et tandis qu’il rompait la jonction de leurs lèvres, Ariane se rendit compte qu’elle avait retenu son souffle tout ce temps. Mais sans aucun répit, il lui arracha un gémissement lorsqu’il s’attarda à venir picorer l’inférieur berceau pourpre dont il venait de faire la conquête. Ses prunelles incandescentes s’arrimèrent aux siennes et elle y décela un fourmillement de choses qu’elle savait instinctivement décrypter et qui ne firent qu'attiser le bouillonnement en elle…



Elle n’attendait aucun ordre et n’espérait pas en recevoir lorsqu’elle se recula doucement, supprimant le poids qu’elle faisait peser sur Gabriel ; elle en profita cependant pour venir poser ses genoux sur le matelas et, d’un mouvement précis et certain, elle enjamba celles du jeune homme pour se tenir à présent droite devant lui, et si elle avait perdu l’ascendant qu’il lui avait donné en la laissant debout à son côté, elle ne s’était jamais sentie aussi puissante qu’en l’emprisonnant ainsi entre ses cuisses et de ses bras. Ariane glissa lentement sa tête contre le cou du bel éphèbe, jusqu’à venir poser sa joue au creux de sa clavicule, son souffle venant caresser la naissance de son cou tandis qu’elle reprenait plusieurs inspirations. Chaque parcelle de son corps semblait brûler d’un feu que seul le vampire savait exalter, celles au contact même de sa peau lui donnait la sensation de fondre contre lui ; comme un astre ardent, il savait la captiver ; mais cette fois, elle ne comptait pas se laisser faire. Aussi joueuse que la lune courant après le soleil, il avait franchi une limite tacite qu’ils s’étaient imposés au fil des années ; était-ce l’âge, la guerre ou la peur qui l’avait décidé à passer outre cet accord implicite, elle penchait pour un mélange de tout ça, mais en cet instant elle en remerciait presque le sort de les avoir réunis ici.
Ondulant son bassin pour se redresser un peu, Ariane vint faire glisser son nez tout le long du pavillon de l’oreille princière, lâchant lascivement une plainte lourde, sans aucune équivoque. Puis elle remonta sur sa tempe, dessinant du bout des lèvres le galbe de sa pommette, jusqu’à venir faire mourir à la commissure de sa bouche un baiser à peine appuyé. Sans même le regarder, elle glissait contre sa peau. « Je te préviens, tu n’auras pas le dernier mot… » Elle ne savait pas s’il avait véritablement entendu ce qu’elle lui avait dit lorsqu’il était encore inconscient, mais elle tenait à le lui rappeler. Elle n’était plus vraiment cette enfant apeurée, feignant le courage, pour grapiller encore quelques instants à discuter avec lui ; elle n’était plus aussi patiente que toutes ses occasions furtives au cours desquelles il n’arrivait qu’à lui délivrer un baiser chaste ou une caresse alanguie ; si les combats lui avaient bien appris une chose, c’est qu’il ne fallait plus remettre au lendemain ce qui aurait dû être dit depuis de nombreux mois. Aussi, faisant remonter sa main gauche et descendre sa main droite pour qu’elles viennent se nicher chacune sur la taille de Gabriel, dans un frémissement que lui seul pouvait entendre, Ariane murmurait. « Moi aussi, je t’aime. » A son tour, elle vint s’emparer de ses lèvres, se délectant de ce rapprochement que pour une fois elle avait initié. Un truculent fourmillement glissa sur sa bouche, ravivant sur son passage les braises de l’incendie qu’il avait allumé en son sein, et dans son giron, la sensation très particulière d’un vol de papillons se déploya. La jeune femme ne savait pas où cette journée allait les mener, mais elle savait qu’à présent, toutes les prochaines auraient une saveur bien différente.



• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
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Mar 5 Déc - 2:10




Nothing else matters.






❝ ENOUGH.
BEFORE I LOSE IT ALL.❞




Tout était trop violent, trop puissant, trop vivace. La chaleur de sa main à travers le drap fin posée contre ma cuisse. La pression délicate mais diablement perceptible de ses doigts se crispant contre ma jambe. Sa caresse brûlante incendiant mon dos. Ses griffes frôlant mon omoplate alors qu’elle s’agrippait à ma peau comme si elle risquait la chute. La douleur que déclenchait sa ferveur n’était rien, rien, comparée aux sensations qu’elle me procurait. Ariane se pencha davantage contre moi et j’avais l’impression de perdre pied. Jamais. Ô grand jamais, ne nous étions-nous permis ces rapprochements si intime. La seule fois où j’avais pu sentir un semblant de sa chaleur corporelle à tel point, c’était lors de l’anniversaire de mes vingt-quatre ans ; à ce fameux bal où j’avais pour de bon sombré en la découvrant si belle. Si belle.. dans sa robe parme fendue qui cintrait à merveille sa taille et mettait en avant toute la féminité de ses ravissantes courbes. Ses longs cheveux tressées en deux nattes encadrant son minois aux traits si délicats. Nous avions dansé… Et si mes sœurs avaient encore le moindre doute quant à mon adoration de cette femme.. Il fut envolé dans la minute où je la fis valser à mes côtés. Peut-être que ce fut la délicatesse dans mes gestes. Mon attention toute particulière à ne pas lui imposer un rythme trop soutenu. Mon sourire répondant au sien, éblouissant, divinement mis en valeur par des lèvres bien trop attirantes. Ou mon regard à la fois heureux mais surtout conquis, attendri, amoureux… J’avais été aussi transparent que les vitres de Babylon. Et je n’en avais rien eu à foutre. Car dans ma tête ce soir-là, il n’y avait que nous. Ce souvenir ne rendait que ce baiser plus délicieux et un frisson de plaisir me foudroya l’échine.


Mes mains se firent tremblantes, mes muscles se contractant sous ses attaques lascives. Elle traversait toutes mes défenses du bout des doigts, embrasait mon être du bout des lèvres. Et lorsqu’elle gémit sous ma capture… Ah bordel.. Bon sang. Je devais penser à autre chose. Vite. Ariane ne me rendait pas la tâche facile en me dévorant ainsi du regard.  Depuis quand savait-elle me regarder ainsi d’ailleurs ? Où avait-elle apprit ça ? Mon pauvre cœur allait exploser, j’allais exploser. J’avais si chaud.. et pourtant, je n’en avais pas assez de son corps incendiant le mien. Elle se recula néanmoins et la perte de sa chaleur me fit l’effet d’une brise hivernale violente qui me figea sur place. Non.. C’est juste que je ne savais plus réellement comment agir normalement. Comme si les notions les plus primaires me quittaient. Ariane aussi semblait impactée, alors qu’elle reprenait enfin son souffle comme si elle en avait été privée. Je relevais machinalement une main vers elle, suivant son mouvement comme pour la retenir avant de me raviser. Je me sentais presque étranger dans ma propre peau, soudainement mis à nu sans son étreinte. Comme si la sensation était anormale. C’était presque drôle cette quasi-dépendance. Était-ce à cause du manque ? De cette séparation forcée que nous avions vécu ?


Je m’attendais à ce qu’elle se recule pour de bon. Et j’aurais été satisfait de ce moment si c’était là tout ce qu’elle voulait m’offrir. Mais par grâce, Ariane n’était pas satisfaite. Elle ramena ses genoux contre le matelas et je l’observa, pantois, enjamber mon corps et se poser ainsi devant moi. Désormais stupéfié, je plantais mes iris dans les siennes, à un fil de perdre la raison. L’attente et le silence était insoutenable. Et j’aurais donné n’importe quoi pour lire son esprit en cet instant précis. Ma sublime humaine approcha lentement sa tête et je la suivis du regard avec une expression à n’en pas douter ravagé par la myriade d’émotions qui envahissait ma tête et mon corps. Lorsque ses cheveux tombèrent en cascade sur son épaule et que son regard se voila au mien. Je clos mes paupières alors que son souffle frôlait mon cou. Bordel..! J’essayais de respirer lentement alors qu’elle posait sa joue contre ma clavicule. Elle fit de même, inspirant profondément à plusieurs reprises. Je savais qu’elle percevait sans mal mon rythme cardiaque affolé. Et j’espérais qu’elle ne perçu que ça à l’avenir. J’étais incapable, incapable de me calmer. J’étais presque honteux d’être si réactif à ses caresses. N’était-ce pas là un manque de respect que d’être ainsi esclave de ce désir charnel ? Quelques caresses, un baiser, son corps contre le mien, ses cheveux humides glissant contre ma peau… Et je me laissais envahir par l’envie.


Mais pas n’importe laquelle. Contrairement à mon père, l’appel de son sang était moins violent qu’avait pu l’être ma mère pour lui. Non pas que j’y étais insensible, ça jamais. Le parfum d’Ariane était terriblement attirant de bien des façons. Mais mes entrainements portaient leur fruit et j’avais bien plus de mal à résister à l’appel de son corps. J’étais faible pour elle. Et si elle le souhaitait, je me serais foutu à genoux pour qu’elle me laisse assouvir ne serait-ce qu’un seul de mes désirs. Pour autant, sur l’instant présent, je n’osais plus la toucher. J’en crevais d’envie bien sûr. C’était une évidence cruelle et immuable. Mais je craignais d’aller trop loin, de ne pas tenir l’autre facette du lion en cage. Je n’étais pas réellement conscient de ce qu’Ariane désirait non plus. Il y avait un monde entre des caresses et… Je devais penser à autre chose. Ça devenait ridicule.


Ariane fit glisser l’extrémité de son nez contre mon oreille et je me crispa de nouveau, à la fois surpris de cette initiative et irrémédiablement dans l’attente de plus. Elle laissa échapper un nouveau gémissement qui me fit basculer légèrement la tête en arrière tant ce son me rendait fou. Puis elle remonta ses lèvres à mon visage, frôlant mes pommettes avant de glisser jusqu’à la commissure de mes lèvres. Pour m’achever. Il n’y avait pas d’autre raison à cette attaque sournoise. Je rouvrais alors mes iris incandescentes sur elle alors qu’elle se lovait de nouveau contre ma peau nue.



- Je te préviens, tu n’auras pas le dernier mot…



Affirma-t-elle sans même me regarder. Une déclaration qui m’arracha un petit rire très amusé, tant c’était de toute manière une évidence. Tout du moins tant que je restais maître de mes émotions. A contrario… je doutais fortement de la capacité d’Ariane à garder la main haute. Dans tous les cas, savoir qu’elle ne s’écrasait pas en face de moi était plaisant. J’étais trop habitué à ce que les gens connaissant mon statut n’ose plus rien qui pourrait me froisser. Et je voulais qu’Ariane me froisse. Qu’elle m’enlace suffisamment fort pour que mon corps se moule pour accueillir le sien. Je voulais devenir cette pièce de puzzle qui n’était fait que pour elle. Je voulais être indispensable à la réalisation de son tableau final. La pièce maîtresse pour représenter et compléter sa vie. Et quelle vie… Ariane avait tant changé en si peu d’années. Elle avait évolué bien plus que moi. En tout cas à mes yeux. La jeune femme réservée et indécise avait laissé place à une femme confiante, entreprenante et divinement séduisante. Ariane avait toujours été belle. Dès le premier regard, ses traits m’avaient frappé. Mais bordel de dieu. Le temps semblait avoir décidé de la rendre chaque jour plus sublime. Étais-ce égoïste alors de ne pas lui proposer l’éternité en espérant qu’elle m’éblouisse toujours un peu plus chaque jour ? Était-elle seulement attirée par cette suppression immuable de l’effet du temps ? Si je lui proposais me rirait-elle au nez ou me sauterait-elle au cou ? Étais-ce une des choses qu’elle attendait de moi ? J’avais déjà professé mon amour pour elle. Mais peut-être qu’elle désirait plus. Pouvais-je seulement lui demander ses désirs ainsi de but en blanc ?


Ma douce éprise déplaça ses mains à ma taille en une nouvelle caresse qui me fit inspirer profondément en fermant momentanément les paupières. Lorsque mes iris se posèrent de nouveau sur elle, elle me murmura son aveux à son tour. Et bien que je savais depuis longtemps… C’était comme si mon esprit n’était plus qu’un château de carte que le simple souffle de ce murmure venait de faire tomber. Je m’écroulais, m'évanouissant intérieurement. Mes mains se mirent à trembler si fort que je le ressenti jusque dans mes avant-bras. Elle m’aimait. Ses lèvres vinrent réclamer les miennes. Les siennes. Elle. Un grondement de satisfaction résonna doucement dans ma gorge et je laissais mes mains de nouveau s’approcher d’elle. Ariane m’aimait.. S’apposant d’abord contre ses jambes, dessinant d’un doigt languissant le long de celle-ci, je remontais sans le moindre arrêt vers la naissance de ses fesses. L’agrippant avec douceur, je l’attirais davantage contre moi. Je n’en avais plus rien à foutre de devoir me cacher, me contenir. Je voulais qu’elle sache. Je voulais qu’elle ressente mon corps presque comme mon don me permettait de ressentir le sien. Ramenant une main contre son visage, je l’invitais à ouvrir ses lèvres pour un baiser plus langoureux. Elle m’aimait... Je me répétais sans cesse cette vérité comme pour l’ancrer dans ma tête. Je devins un peu plus demandeur alors que je caressais sa langue et mordillait ses lèvres. Nichant une main dans le creux de son cou et l’autre repoussant sa blouse pour se faufiler sous son haut. Brûlante, douce et accueillante. Son corps était un péché sous mes doigts. Un enfer paradisiaque que je voulais encrer dans ma peau. Je me détacha de ses lèvres pour aller poser ma tête contre son épaule en la serrant contre moi. J’allais trop loin. Ce n’était ni le moment, ni le lieu pour ce genre de découvertes.



- Je n’imaginais pas l’impact de ces mots.. venant de toi.



Soufflais-je contre sa peau. Une nouvelle vérité. Ma famille m’avait souvent dit qu’elle m’aimait mais la déferlante d’émotions qui suivi la déclaration d’Ariane n’avait rien à voir. C’était un autre type d’amour. Plus viscéral, plus puissant, plus agressif. Un raz-de-marée ravageant un canyon pour chambouler totalement son écosystème. Apportant l’ingrédient le plus fondamental de la vie. Regarder en arrière ne faisait que me faire réaliser à quel point mon paysage était terne sans elle. Je glissa ma main nichée contre le creux de son bassin derrière son dos, j’y apposais des caresses lentes et apaisantes à travers le textile. Quelques longues secondes, le temps de reprendre un souffle régulier, reprendre contenance, apaiser l’incendie... Je me redressa alors, ramenant ses cheveux sur le côté pour déposer un ultime baiser sur la peau rosie de la naissance de son cou. Je glissa mes doigts le long de ses longueurs châtains, ramenant vers l’avant sa chevelure, frôlant volontairement juste en dessous de sa clavicule avant de me reculer pour de bon. Posant mes mains en arrière contre le matelas. J’avais presque envie de m’écrouler dessus tellement j’étais submergé. Mais en vérité, je voulais juste quitter cet endroit, guérir un peu plus et rentrer chez moi. J’avais besoin de prendre des nouvelles, de voir ma famille, de m'excuser auprès de maman, de faire l’inventaire des pertes Roncëlyennes comme matérielles… J’étais un prince éperdument amoureux. Mais j’étais un prince avant tout et je refusais de laisser ma famille dans la tourmente, seuls face à nos nouveaux adversaires et dans l’effort de guerre contre Vënrya qui n’était potentiellement pas fini. Alors un soupir lourd échappa mes lèvres. Au vu de sa précédente affirmation, je n’étais pas sûr qu’Ariane accepte facilement mes propos. Mais je n’avais pas réellement le choix.



- Non pas que j’ai envie de te contredire. Crois-moi.. Mais… je dois rentrer, Ariane. Je me mordis rapidement le coin de la lèvre et détourna momentanément le regard. Voudrais-tu.. m’accompagner ?



Ajoutais-je en la regardant comme si j’allais en crever. Je voulais qu’elle vienne, aussi égoïste cela puisse être. J’avais parfaitement conscience que nous en aurions pour des jours de voyage et Ariane en aurait presque tout autant au retour. Mais dans l’incertitude du dénouement de cette guerre, dans ces retrouvailles qui seraient quoi qu’il arrive trop courtes, dans ce lieu protégeant la vie dont elle était l’un des piliers… Je voulais qu’elle me choisisse, moi.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


© fiche créée par ell





Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
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Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
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Dim 10 Déc - 1:50

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Nothing Else Matters
no matter how far






Qu’il était à la fois plaisant et déstabilisant pour Ariane de ressentir chaque fragment de la peau de Gabriel frémir sous ses assauts, de discerner avec une clarté folle les soubresauts de ses muscles, d’éprouver toute la volonté qu’il déployait à se contenir. Avait-elle été trop avide de ses retrouvailles ? Eux qui ne s’étaient toujours vus qu’en chastes amants depuis toutes ces années. Avait-elle soufflé la flamme tout juste ravivée par cet élan désinhibé ? Eux qui ne s’étaient toujours connus qu’en s’effleurant du bout des doigts. Avait-elle poussé le prince dans ses retranchements ? Lui qui avait tant de mal à pleinement s’ouvrir, muré qu’il était derrière son statut princier… La demoiselle craignait d’avoir franchi le point de non-retour, après tout, jamais encore elle n’avait laissé paraitre cette facette de sa personnalité ; celle de la femme hardie et téméraire que la guerre avait forgé au fil des jours, des semaines, des mois… et que Gabriel ne connaissait absolument pas. Qu’allait-il penser de cette version d’elle, plus insoumise et insolente, qui avait tenu tête aux légions d’humains gradés, pompeux et présomptueux, bien assis dans leur fauteuil de cuir ; plus intrépide et déterminée, bien décidée à ne plus laisser passer son histoire avec Gabriel au second plan de sa vie. Irait-il seulement dans la même direction qu’elle… Avait-il seulement le même désir qu’elle…
Succombant à ses propres questionnements, Ariane hésitait ; mais ses doutes furent balayés tandis que, impatiemment, son adonis vint glisser ses mains sur ses cuisses girondes, soulignant les courbes de ses dernières de son pouce ; à l’écho d’un ronflement guttural et rauque qu’il laissa échapper, marquant son avidité. Le parcours qu’elles firent, au fur et à mesure qu’il s’aventurait à l’obtenir, lui fit l’effet d’une brûlure délicieuse, la chaleur de ce geste irradiant jusque dans son bassin, sensation à la fois cruelle et délectable. La pression de ses paumes au seuil de son séant lui arracha un frémissement alors qu’elle se laissait glisser sous sa demande, plus proche de lui, irrémédiablement emprise sous son étreinte. La jeune femme retint un hoquet de surprise lorsque, sans aucun retenue, Gabriel laissa s’épanouir contre son pubis l’aphorisme d’une soif tout autre que celle du sang, d’une convoitise primaire et viscérale… car au fond, clairvoyante sur le rôle qui était le sien et de ce qu’il incarnait, Ariane prenait pleinement conscience qu’il n’en restait pas moins un homme... mais la voracité de ses griffes ne lui laissait aucun répit, consumant toute trace de raison lorsqu’il vint à nouveau cueillir son visage, appuyant le baiser qu’elle avait instigué, comme pour la défier. Leurs lèvres se mouvant à l’unisson pour s’entrouvrir, se découvrir, leur souffle se mêlant dans une dance frénétique tandis que le jeune homme s’évertuait à jouer avec ses nerfs tandis qu’il se délectait de sa bouche, la picorant et l’embrasant. Retenant d’une main la naissance de son cou et la seconde, s’engouffrant dans la faille de ses vêtements, Ariane ne sut que se cabrer sous la morsure ardente que Gabriel lui prodiguait, tout inconscient qu’il était de son état. S’arquant, elle s’abandonna quelques instants à cette caresse aussi soudaine qu’imprévue, aussi délicieuse que dangereuse… Et lorsqu’il intima la fin de ce baiser pour venir faire échouer son front au creux de son épaule, Ariane ne chercha pas à le retenir.



Juste quelques secondes de silence avant qu'il ne puisse reprendre la parole, et ses mots firent sourire la jeune femme. Son visage, soustrait à la vue de Gabriel, se para d'une douce teinte carmin, une agréable fièvre courant sous sa peau. Inclinant la tête, elle se laissait aller contre lui; jouant du bout des doigts avec les cheveux cascadant dans le dos du jeune homme au moment où il se mit à caresser la ligne de sa colonne d'un geste lent, répétitif et apaisant; et dans un nouveau moment mutique, chacun prit le temps d'apaiser l'incendie qui les avaient ravagés... Chaque souffle qu'il laissait mourir contre sa peau lui rappelait qu'il était bel et bien vivant et elle en chérissait d'autant plus l'instant; l'avoir goûté avec autant de ferveur avait ravivé en elle une étincelle vivace. Mais lorsqu'enfin il se décida à refaire surface, apaisé, après avoir déposé un ultime baiser à la naissance de sa gorge et fait glisser la chevelure châtain sur sa poitrine; ce sont des prunelles aux couleurs disparates mais à nouveau voilées de mélancolie qu'elle observa. Silencieuse. Si Ariane ne savait pas avec précision quelles épreuves Gabriel avait traversé durant ces derniers mois de combats éreintants, elle pouvait sans peine décrypter cette morosité qui venait de le rattraper et qui faisait transparaitre dans ses iris un tourment qui le caractérisait parfaitement. Lui offrant un sourire entendu tandis qu'il basculait en arrière, se reposant sur ses mains qui avait quitté sa peau pour venir le retenir, la médecin attendait que les idées fourmillant dans l'esprit de son adorable patient se remette en place. Étrangement, elle semblait saisir aussi bien ses mots que ses silences... Sans peine, elle imaginait une haute silhouette aux épaules larges et aux cheveux d'une teinte corbeau; elle voyait un visage aux traits rieurs encadré d'une chevelure de jais; puis deux filles, mélange hasardeux mais gagnant des traits parentaux, au même titre que Gabriel... Elle se remémorait aussi l'imposante stature d'un lézard démesuré aux écailles ténébreuses... Ainsi que la robe vermeille d'une reine d'un autre temps...
Un léger pincement vint serrer le cœur de la jeune femme, étrange combinaison d'une pointe de jalousie et d'un élan de fierté; car elle savait qu'un jour, si la providence et la fortune leurs souriaient, elle ferait peut-être partie de cette famille à laquelle il était si dévoué, au point de réussir à calmer ses propres ardeurs. Un rictus railleur étira la commissure de sa bouche. Elle se sentait soudainement honteuse, indigne, répugnante... Comment pouvait-elle ne serait-ce qu'envier ainsi ceux qui avaient bercé l'enfant qu'il était, ceux par qui il était devenu ce garçon dont elle s'était éprise, ceux qui avaient soutenu l'homme qu'il devenait, ceux qui seraient toujours à ses côtés... Une vague de ressentiment refoula dans sa poitrine, manquant de lui arracher quelques perles d'amertume, mais la voix claire du jeune homme la sécha nette et elle reporta toute son attention sur lui, enfouissant cette aigreur. « Non pas que j’ai envie de te contredire. Crois-moi... Mais... je dois rentrer, Ariane. Déglutir, difficilement. Respirer, lentement. Voudrais-tu... m’accompagner ? »
Vaciller.



Son palpitant rata un battement, ses lèvres s'entrouvrirent et sa tête se pencha sur le côté, dardant sur le visage de Gabriel un regard empli de questionnements et d'incompréhension. Avait-il seulement réellement comprit ce que cette demande impliquait ? Autant pour lui que pour elle ? C'est mécaniquement qu'Ariane se dégageait de sa place prédatrice, déroulant ses jambes pour les faire repasser par dessus celles de Gabriel afin de venir finalement s'asseoir sur le rebord du lit. Taciturnement, elle laissait vagabonder sa pensée, exposant mentalement les différents impacts que le choix qu'il lui donnait pouvait engendrer. Son talon claquant sur le sol, faisant tressauter sa jambe, la jeune femme portait à sa bouche l'ongle de son pouce qu'elle coinça entre ses dents pour venir étouffer les murmures qu'elle s'adressait à elle-même.
Théoriquement, elle était la supérieure hiérarchique de cette unité d'intervention médicale, la plus apte à gérer les cas dits "difficiles" comme celui de Gabriel à son arrivée, elle était celle qui maintenait l'équipe de sa main ferme mais néanmoins douce, elle était celle qui recevait les ordres et qui montait au créneau en cas de besoins urgents, c'était aussi elle qui devait endosser la veste militaire lors des assemblées durant lesquelles elle défendait bec et griffes ses hommes et ses engagements. Concrètement, elle ne s'était jamais sentie supérieure à ses collègues et elle avait toute confiance en eux pour reprendre son rôle en se départageant ses tâches, elle savait que les hauts gradés n'oseraient pas contredire d'autres hommes en son absence; aussi, savoir que leur meilleur élément serait l'escorte personnelle de l'unique héritier vampirique leur ferait une propagande toute trouvée... Ariane n'aimait pas abuser de son grade, ni du rang de Gabriel; mais pour une fois elle décidait de jouer de leur différence de classe pour mieux leurrer et tromper ceux qui allaient espérer se servir d'elle à son insu ! Loin d'être coutumière à cet exercice, elle n'en était pas moins malheureusement familière.
Plusieurs minutes pesantes s'écoulèrent durant lesquelles elle montait scrupuleusement le discours qu'elle présenterait à son supérieur, choisissant ses mots avec soin et justesse, tournant les phrases avec astuce afin qu'une réponse négative ne puisse lui être donnée. Enfin, elle redressa ses iris vers Gabriel, le transperçant d'un regard incandescent. « Ce ne sera pas facile, je te préviens, il faudra habilement ruser... » Ses traits se détendirent à mesure qu'un doux sourire s'épanouissait sur ses lèvres. « Bien sur que je viens, je te suivrai où tu voudras. » Avec une douceur extrême, elle vint poser sa main sur la cuisse de Gabriel, le couvant d'une œillade emplie de tendresse et d'affection. Ses derniers mots étaient loin d'exprimer tout ce qu'elle ressentait en cet instant ; ceux que le jeune homme avaient prononcés s'étant ancrés en elle comme une promesse tacite, une demande implicite, une requête inexprimée... Ils avaient perdu trop de temps à attendre le bon moment, à s'attendre dans le tumulte de leur vie décalée, ballotés par le flot des évènements passés et futurs, immuables et incertains ; aussi, rester près de lui était à présent tout ce qu'elle désirait s'il l'acceptait solennellement.



• Ariane Valinor •
#BA6565



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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
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Mar 12 Déc - 20:00




Nothing else matters.






❝ I HAD TO GET READY.
FOR THIS JOURNEY AND WHAT WOULD COME. ❞




C’est sans aucun mal que je perçu à l’oreille la surprise dans son rythme cardiaque. Son cœur hoqueta une fois et repris une cadence plus stable doucement. Ariane pencha sa tête sur le côté et je releva légèrement les sourcils en baissant le menton, soucieux. Je pouvais lire dans ses iris un tourment tumultueux, mêlant appréhension, incompréhension et questionnement. Et c’était tout à fait normal, après tout je lui demandais d’abandonner les siens pour un temps. Je lui demandais d’approuver mon égoïsme. Peut-être même de le partager. Je lui demandais de faire fi de ses patients. Et c’était surement la pire demande que j’aurais pu lui faire. Pourtant, je ne regrettais pas mes mots. Pas une seule putain de seconde. Je n’avais pas besoin d’Ariane de la même manière que ses camarades ou tous ces blessés. Mais cette nécessité à mes yeux pesait bien plus lourd que la leur. Tous confondus. Au plus profond de mon être, avant d’être cette femme médecin indispensable à son royaume.. Ariane était mienne et j’étais sien. Simplement.


Mon expression s’inquiéta davantage alors qu’elle se délogeait de notre étreinte, quittant à demi mon lit de fortune, abandonnant mes jambes à l’hiver glacé qui sembla s’emparer d’elles. Ma dulcinée se stoppa au bord du lit, le regard vague et fuyant ; et j’hésita un instant à revenir sur mes mots en abandonnant une caresse contre son poignet. Le silence tomba. Lourd et petit à petit plus insupportable que la seconde précédente. Elle fit tressauter sa jambe nerveusement, son talon claquant contre le sol. Et je renfloua à demi une grimace en déglutissant. Peut-être que j’en demandais trop. Non, j’en demandais trop, c’était un fait, une évidence. Mais pour une fois dans ma vie, je refusais de suivre les consignes et la bienséance. Si être égoïste et injuste me permettait de garder Ariane près de moi quelques jours de plus… Je pouvais bien condamner quelques âmes supplémentaires. Quelle différence après tout avec toutes celles que j’avais déjà décimé durant ces longs mois de conflit ? J’étais de toute façon d’ores et déjà catalogué comme un meurtrier. Par nature. Et désormais, par actes.


Néanmoins, la décision finale lui revenait. Je n’étais pas non plus suffisamment déraisonnable pour oser lui forcer la main. Je n’étais pas mon père… J’étais le fils le plus fier de son paternel. A n’en pas douter. Mais je ne cautionnais pas pour autant toutes les actions de celui-ci. Papa était trop protecteur. Avec maman comme avec nous. Et force était de constater que cela ne changeait rien à notre destinée. Notre merveilleuse mère avait probablement été gravement blessée contre la dragonne bleue. Et la guerre avait marqué ses enfants au fer rouge. Alors si Ariane souhaitait rester.. Je lui laisserais sa liberté et je ne prendrais que ce qu’elle daignerait m’offrir. Tant que cela serait possible. Tant que cela me suffirait.


Je continuais de l’examiner avec appréhension, observant son ongle entre ses dents, ses sourcils se froncer sous la réflexion, ses yeux se perdre et vagabonder dans le vide. Et ce n’est qu’après des minutes interminables qu’elle me fit de nouveau face. Dévoilant des iris brûlantes d’émotions qui me transpercèrent l’esprit.



- Ce ne sera pas facile, je te préviens, il faudra habilement ruser… Dit-elle enfin, relaxant son expression et affichant un sourire tendre. Bien sur que je viens, je te suivrai où tu voudras.



Ajouta-t-elle comme une évidence, une promesse... Ariane posa une main contre ma cuisse, sans que son regard apaisé ne se détache du mien. Mes traits se détendirent petit à petit alors que j’assimilais ses paroles, me liquéfiait sous son toucher. Incertain de la profondeur de cette dernière affirmation, je ne me permis pas de la relever. Mais si ce qu’elle disait était vrai. Alors Ariane souhaitait la même chose que moi. Restait à prouver que ce n’était pas juste une interprétation de ses propos, de la manière qui m’arrangeait le plus. Malgré cela, je me laissa bercer par l’instant, l’émotion... Tombant légèrement le menton et les yeux, expirant dans un sourire mon soulagement, je finis par relever mes iris sur les siennes. N’étant pas certain de la viabilité de mon esprit à cet instant, ni de la véracité de ce qui pourrait sortir de ma bouche, je garda le silence. Rien de ce que j’aurais pu dire n’aurai pu faire honneur à ce qui se passait dans ma tête en cet instant. Mon esprit fourmillait de visions, de rêves et de projets. Et j’avais toutes les peines du monde à me freiner dans ce nouvel élan de bonheur. Il était trop tôt pour penser à tout ça. Il y avait encore tant à dire et à faire avant de se laisser porter de la sorte. Et ce monde dangereux n’était pas propice à une telle idiotie. Mais cette flamme de vie se réveillant en moi illuminait désormais subtilement mon âme tâchée par la guerre, apaisante et chaleureuse. Tout ce qu’Ariane apportait dans ma vie était salutaire. Pour mon corps fracturé et mutilé. Pour mon esprit meurtri et affaibli. Pour mon âme maculée de boue et de sang…


J’effleura du bout des doigts la main d’Ariane posée contre ma jambe. Une tendresse porteuse de paroles tacites. Papa m’avait toujours dit que l’amour outrepassait les mots. Tant par l’insignifiance de ceux-ci face à la violence de l’émotion que par leur inutilité pour communiquer avec l’être aimé. Et il avait raison. Comme bien souvent. Même si avouer mon amour à Ariane et recevoir sa déclaration en retour avait chamboulé mon être, cet échange n’était rien comparé à toute notre histoire. Nos non-dits n’en étaient pas vraiment, je n’avais pas besoin d’ouvrir les lèvres pour lui transmettre mes sentiments. Et inversement. Cette subtile caresse portait bien plus qu’un simple acte de tendresse. J’étais désespérément redevable et soulagé qu’elle m’accompagne. Désespérément épris et fier qu’elle me choisisse, par-dessus tout le reste.


Je ramena mes jambes contre moi pour me sortir de ce lit de fortune qui n’avait que trop profité de mon royal séant. Déposa un rapide baiser sur la tempe d’Ariane avant de me relever avec mesure. Mes cheveux dégringolèrent en cascade, se ballotant sous le mouvement avant de se figer contre mon dos. J’inspira profondément, testant la morsure de la douleur. Et bien que je fronça les sourcils sous celle-ci, son agressivité était de bien faible mesure comparé à ces mois de conflits et la myriade de blessures que j’avais accumulé à Heiron. Je relevais mon bras droit pour observer ma peau, apposa ma main contre mon ventre, étirant les sillons courant sur mon épiderme, ignorant les tâches colorant celui-ci. Mon corps auparavant pur et immaculé était maintenant marqué et balafré. Je réalisais soudainement qu’Ariane avait vu ce corps. Et j’étais si misérable qu’elle n’ai jamais pu profiter totalement de la douceur de mon ancienne peau, lisse de toute cicatrice... J’avais brusquement besoin de nettoyer mon corps, comme si le savon effacerait les marques, la boue et le sang. Est-ce que ma respiration s’était accélérée ? Est-ce que mes mains étaient devenues moites ? Je fermais le poing en expirant profondément et me dérobait rapidement en faisant quelques pas loin d’elle. Comme-ci cette faible distance voilerait à ses yeux ce qu’elle n’ignorait surement pas au vu de son expérience avec d’autres blessés de guerre. Mon regard se balada dans la pièce, cherchant du coin de l’œil la pile de vêtement qui m’attendait sur un établi à ma droite. Mon armure et mes habits de guerre n’étaient pas là. Il faut dire que le Rougeoyant avait complètement déformé le métal et entre les griffes, les chutes, le conflit et ma dernière téléportation toute sauf maitrisée… Il ne devait rester que des lambeaux de tissu, transpercés par l’acier et brûlés par la foudre. Je me dirigea alors vers une bassine d’eau, non loin, qui semblait avoir été changé récemment au vu de la clarté de son contenant.



- Donne moi juste quelques minutes pour me préparer et m’habiller. Nous devions faire vite, je n’avais pas le temps de penser à toute cette merde. Après ça, je serais tout à fait disposé à menacer quiconque oserait s'opposer à ma requête. Ajoutais-je à la fois railleur et.. foncièrement sincère. Cela dit si tu as un plan plus.. pacifiste, je serais ravi de suivre tes directives.



Terminais-je en lui jetant un coup d’œil en souriant. Je n’étais pas disposé à faire preuve de patience, ni à me triturer les méninges pour obtenir ce que nous souhaitions tout deux. S’il fallait partir de nuit à dos de griffon, je le ferais sans la moindre hésitation. Si je devais souffrir pour obtenir mon salut, j’endurerais courageusement en silence. Je reposa mon attention sur la bassine d’eau, attrapa un linge propre et procéda à une toilette très sommaire mais nécessaire à mes yeux. L’eau ruissela le long de mon cou, se mourant dans le creux de mon dos, crispant au passage quelques muscles sur son chemin. J’aurais pu me cacher aux yeux de ma douce mais qu’avais-je réellement à cacher quand elle savait de toute façon déjà presque tout de moi ? Alors pour ne plus penser à la guerre, à la boue, aux cicatrices et au sang, je me répétais sans cesse… Ariane était mienne et j’étais sien. Fracturé, éreinté et brisé. Mais, sien.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
Race : Humain
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 30
Puissance : 1/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : Nothing Else Matters  Original
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Dim 21 Jan - 0:05

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Nothing Else Matters
no matter how far






S’il était d’ordinaire l’image même de la retenue et du stoïcisme, garant d’une impassibilité royale tacite ; Ariane savait quant à elle déchiffrer presque instinctivement les rictus, les mimiques et les tressaillements qui animaient les traits du visage de Gabriel. Tel un livre dont elle seule connaissait la langue, telle une étude qu’elle seule savait décrypter et analyser, tel un poème qu’elle aurait appris par cœur et qu’elle saurait réciter les yeux clos. Il était la partition sur laquelle elle souhaitait apposer son rythme, ses notes, ses chants ; battant la cadence à l’unisson de leurs âmes éprises. Ils se connaissaient depuis plusieurs années sans pour autant avoir réellement prit le temps de se découvrir ; alors comment pouvait-elle expliquer cette attirance immédiate, ce sentiment profond et ardu de manque qu’elle avait ressenti dès l’instant où ils s’étaient quittés pour la première fois, cette après-midi d’été, au pied de cet arbre centenaire… Moment suspendu et cristallisé dans sa mémoire, ancré au souvenir du scintillement de ses crocs dévoilés. Juvéniles créatures qu’ils étaient alors, emplis d’innocence et de certitudes naïves ; ils avaient implicitement répondu au dessein du hasard qui avait pourtant gravé en eux la marque d’une destinée unique. Elle revoyait le haussement de sourcils déconcerté, surplombant des iris dissemblables qui s’étaient arrimées aux siennes lorsque la toute jeune femme qu’elle était alors n’avait pas reconnu cette impériale apparition ; elle sentait à nouveau la caresse douce et survolée de leurs doigts se frôlant, intimant leur premier contact charnel qui resterait pour elle l’un des plus marquants, tant par sa spontanéité que son extrême douceur… La réalité se mêla au passé quand, dans une tendresse sincère, le jeune homme laissa son pouce glisser contre la main qu’elle avait apposé sur lui ; la ramenant doucement au temps présent qu’elle passait avec lui.


Braquant sur lui ses prunelles encore brillantes de ses pensées romanesques, elle y laisser découler toute sa passion qui très vite laissa place à l’inquiétude lorsque, doucement, Gabriel rompit le contact et commençait à vouloir se mouvoir. La jeune femme savait qu’il serait dans un bien meilleur état que les patients traités au même instant de l’autre côté du drap tendu mais elle ne pouvait s’empêcher de se tourmenter, laissant un rictus inquisiteur relever le coin de ses lèvres à mesure qu’il s’agitait sur sa couche. D’abord repliant ses jambes, il les fit basculer dans le vide avec une lenteur calculée après lui avoir déposé un baiser hâtif, posant les pieds au sol pour se redresser de toute la hauteur possible au vu de son corps abîmé et encore fatigué. Elle suivit du regard ses épaules rouler, ses bras se délier, ses hanches se dénouer, la carrure de l’amant disparaissant au profit de celle de l’héritier ; elle l’observait glisser ses doigts sur ses ecchymoses, sur les tâches colorées qui clairsemaient sa peau d’albâtre comme une peinture des plus macabres, traces délébiles d’un combat acharné qui laisserait bien plus de ravages en son for intérieur que sur ses membres. Puis il avançait, les quelques premiers pas encore incertains avant que l’assurance ne revienne à mesure qu’il se rapprochait de la coiffeuse sommaire et rustique sur laquelle la médecin avait fait mettre un bassinet d’eau fraîche. Malgré les épreuves qu’il venait de traverser, malgré les douleurs insoutenables qu’il venait d’endurer, il semblait avancer en enjambées légères, son corps ondulant au contrecoup de ses cheveux de jais qui cascadaient de ses épaules au bas de son dos, marquant la ligne subtile de ses obliques noueux. Foutu vampire. Geignait-elle silencieusement, un sourire moqueur dessiné sur sa bouche. Si elle affichait maintenant un visage à l’allure apaisée et certaine, elle remarqua aussitôt, lors des quelques moments où elle pouvait voir le profil de Gabriel, qu’il arborait à nouveau une mine assombrie… « Donne-moi juste quelques minutes pour me préparer et m’habiller. Après ça, je serais tout à fait disposé à menacer quiconque oserait s'opposer à ma requête. Cela dit si tu as un plan plus… pacifiste, je serais ravi de suivre tes directives. »
Ariane laissa échapper malencontreusement un rire guttural dès plus disgracieux et vint plaquer sa main contre ses lèvres pincées dans une grimace extrêmement amusée. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas entendu le son rauque, et trop viril à son goût, de cette exclamation de pure franchise et pourtant, vu qu’il en était le déclencheur, elle ne s’en excusa pas ; bien au contraire. Elle imaginait maintenant ses supérieurs à genoux, suppliant son bel apollon à la chevelure sombre de les épargner et abondant à toutes ses revendications en se pavanant tels des paons et des coqs belliqueux afin d’entrer dans ses bonnes grâces. Se râclant la gorge hâtivement, reléguant cette image dans un coin de sa tête sans pour autant l’oublier totalement, elle espérait bien pouvoir comparer leurs expressions réelles avec celles imaginées lorsqu’elle leur demanderait audience, accompagnée du prince héritier… Riant silencieusement à cette idée délectable, la jeune femme s’empressa de se relever à son tour, dardant sur Gabriel un regard à présent empli d’une douceur infinie ; il n’y avait que lui pour lui arracher ce genre de réactions et elle en savourait chaque seconde, oubliant les barrières qu’elle avait eut tant de mal à ériger autour d’elle. Il lui était aussi indispensable que le soleil, telle sa pupille d’or, chaud et suave, et que la lune, reflet de sa prunelle bleue, limpide et claire. Elle s’avançait vers lui, réduisant la distance qu’il avait tenté d’instaurer négligemment, surement pour se protéger de quelque chose qu’elle ne voyait pas ou pour la soustraire à quelque chose qu’elle ne comprenait pas, laissant ses yeux se perdre à poursuivre la course d’une goutte d’eau longeant son dos… et lorsqu’enfin, cette perle translucide finit par s’échouer au creux de ses reins, Ariane se glissa contre lui. Elle vint poser ses mains sur ses hanches dans un geste d’une délicatesse absolue, puis elle suivit le tracé de ses muscles anguleux jusqu’à pouvoir l’enfermer dans ses bras, comme pour vouloir le retenir encore un peu dans ce cocoon qu’ils s’étaient créé et dans lequel elle savait qu’il pouvait être lui-même… et si elle savait que l'homme passionné aurait profité encore de cette occasion si bien parvenue pour savourer leur couple ; l’épigone ne pouvait se soustraire à ses responsabilités et se départir de son implacable sens du devoir… Dans un souffle, elle relevait la tête et déposait sur son épaule un baiser léger, promesse informulée que cet instant ne serait pas le dernier mais plutôt le premier d’une longue série à venir qu’elle espérait bien obtenir. Reprenant contenance, la jeune femme libérait Gabriel de sa prison de chair et tout en se reculant, elle lissait ses vêtements imbibés de l’eau déversée sur lui ; ses joues venant de se parer d’une teinte rose profonde, elle se râclait la gorge prestement tout en venant se positionner à ses côtés. Attrapant d’une main ferme un pain de savon intact que les herboristes avaient concocté expressément pour ce type de décrassage d’après convalescence, elle lui adressait une moue taquine, retroussant ses narines dans une grimace qui laissait entendre que juste l’eau ne serait pas suffisante maintenant. « Essaie ça, je voudrais ton avis sur cette formulation ; histoire de voir si… elle est efficace. » D’un pas vif, elle s’éloigna de lui, filant vers la tenture séparatrice pour fuir toute tentative de représailles de sa part. « Je te laisses remettre de l’ordre à… tout ça… ajouta-t-elle en désignant Gabriel dans son ensemble d’un geste de main leste. Je n’en ai pas pour longtemps, je te le promets. »



Il ne lui fallut pas plus d’une vingtaine de minutes pour enfin revenir auprès de Gabriel. Lorsqu’elle souleva à nouveau le linge tiré, les effluves mentholées mêlées à celle poivrées du pavot s’insinuèrent dans ses poumons et lui arrachèrent un soupir de bienfaisance ; après des heures à l’avoir veillé, empêtrée dans l’odeur du sang, de la sueur et du brûlé ; cette senteur lui faisait l’effet d’une claque de fraicheur. Le cherchant du regard, elle s’accrocha à lui et elle s’attarda sur sa silhouette maintenant sobrement vêtue d’affaires modestes, qui juraient avec la suffisance de sa carrure royale. Les yeux dans le vague, il semblait fixé un point vers le lointain, inatteignable et inaccessible, dès lors que sa condition physique lui rappelait encore qu’il était très loin d’une guérison totale et satisfaisante.  Ariane se râcla doucement la gorge et attendit que le fils de l’orage ancre ses yeux aux siens. « Tout est prêt, si tu le sens, nous pouvons d’ores et déjà demander audience auprès de ma hiérarchie. Ils ont été étonnamment réactifs à ma requête… » Les lèvres pincées, elle avait fait envoyer par urgence une missive au quartier général et, à peine avait elle eut le temps de s’apprêter un peu plus, qu’ils avaient répondu positivement à cette demande d’entretien privé. Jamais elle n’aurait cru que le nom Tinuviel ferait trembler des hommes aussi bien calé dans leur siège de cuir, d’aussi loin qu’ils pouvaient se trouver de ce camp médical.
Se rapprochant de Gabriel, Ariane sentait quelques mèches s’échapper de ses cheveux rassemblés en une natte formelle venir frôler sa peau à présent mise à nue à certains endroits ; elle avait profité de cette escapade rapide éloignée de son amant pour ôter sa blouse de médecin et enfiler une tenue moins conventionnelle : une tunique longue au camaïeu de violet et au col dévoilant ses épaules était ceinturée par une cordelière épaisse de tissu rouge carmin, des manches larges laissaient entrapercevoir ses avant-bras afin de la laisser libre de tout mouvement et des bottes montantes à mi-cuisses noires, lui faisant gagner allègrement quelques centimètres mais surtout, allongeaient drastiquement le gable de ses jambes. Ses talons battaient d’un bruit sourd le sol à mesure qu’elle se rapprochait de son adonis, et si elle espérait une réaction de Gabriel à la vue de sa nouvelle allure, elle ne lui en laissait pas le temps de l’exprimer. « Ton effronté de fauve à plumes a bestialement gardé ça pour toi. Il n’a accepté que personne ne l’approche depuis que vous êtes arrivés… Il a pourtant déposé ça à mes pieds tout à l’heure… » Pause dramatique. « C’était plein de bave !!! J’ai dû le laver moi-même… Il me fixait avec ses petits yeux sombres… » Un long frisson vint lécher son échine au souvenir vivace de l’animal dardant son regard sur elle, de sa démarche lourde mais silencieuse lorsqu’il s’approcha d’elle dans un grondement sourd, marquant tout juste l’arrêt à quelques centimètres de son visage, semblant la humer avant de finalement consentir à lui cracher un bâton orné de détails finement ouvragés. Dans un mouvement lent et mesuré, elle s’était abaissée afin de venir ramasser le trésor offert par la bête et, lorsqu’il fut satisfait de la voir entre ses mains, il s’en était retourné dans les fourrés à l’orée de la forêt avoisinante. Réprimant un nouveau frémissement, Ariane secoua la tête et reprit un tant soit peu contenance. « Je te jure, cette bestiole me donne la chair de poule… M’enfin, allons-y, nous avons un voyage à organiser. » Inspirant profondément, elle redressa les épaules avec assurance et tendit la main vers Gabriel, un sourire radieux s’épanouissant sur ses lèvres aux teintes des roses d'hiver.




• Ariane Valinor •
#BA6565



egotrip



Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 53
Puissance : 3/5
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Jeu 25 Jan - 22:59




Nothing else matters.






THERE'S A PLACE THAT I'VE DREAMED OF.
WHERE I CAN FREE MY MIND,
AND LOSE ALL SENSE OF TIME.





Un rire. Mais pas n’importe lequel. Éraillé, franc et à la fois surprenant et amusant. Ariane semblait avoir été agréablement surprise de ma réplique. Peut-être que son imagination florissante portrayait déjà mes menaces. Et je ne pus m’empêcher de souffler un rire tout en retenue à cette réaction adorable. Elle porta sa main à sa bouche hâtivement et je leva les yeux au ciel, comme s’il y avait à avoir honte de quoi que ce soit ici. Je reposa mon attention sur la bassine, préférant d’abord me réveiller doucement par la pureté et la fraicheur de l’eau. Je trempa et essora un linge avant de le ramener contre mon visage. Savourant quelques secondes le contact frais contre ma peau frissonnante, les gouttes glissant lascivement le long de mon visage pour se laisser mourir dans mon cou.


Déplaçant le linge contre mes cervicales, je perçu le froissement des draps derrière moi. Ariane s’était levée à son tour et ses pas se rapprochaient. J’inspirais alors profondément. Faisant barrage aux pensées obscures qui avaient élu domicile dans ma tête durant cette guerre, ce réveil. Il n’y avait ni mort, ni danger ici. Juste de l’amour et du courage. La vie était protégée dans ces tentes, le conflit était loin derrière moi… Nous ne risquions rien. J’expirais alors lourdement, comme pour expulser avec ce souffle tous mes souvenirs sanglants et ma culpabilité envahissante. L’odeur florale d’Ariane emplit petit à petit mon environnement puis mon esprit. Et lorsqu’enfin elle se stoppa dans mon dos, elle obnubilait déjà tous mes sens. Je fis glisser le linge humide contre mon épaule pour le récupérer entre mes doigts, sentant soudainement le besoin de m’occuper les mains. Me focalisant avec peine sur la perception d’une énième goutte dévalant mon dos… Me concentrant en réalité sur la sensation de chaleur qui irradiait de ma peau et le rythme de mon cœur qui s’affolait sans sommation, alors que ma tendre aimée faisait face à mon corps à moitié nu.


La sensation du bout de ses doigts atteignant ma peau me fit l’effet d’un foudroiement maladroit. Aussi inévitable et violent qu’à l’époque de mes entrainements interminables, quand mon don était encore instable et menaçant. Mais au contraire de ce temps et des nombreuses blessures résultant d’éclairs gauches, ce fil crépitant courant dans ma peau me fit un effet tout à son inverse. Plaisant, diablement.. plaisant. Mes muscles dorsaux et abdominaux se contractèrent en réponse alors que ses mains prenaient pleine possession de mes hanches, suivant la définition de mes muscles… J’oubliais un instant la douleur diffuse de mes blessures et j’arrêtais machinalement de respirer, comme si j’avais oublié ce réflexe primaire. Lorsque ses mains glissèrent tout autour de ma taille pour m’enfermer dans ses bras, son corps se fonda contre le mien dans une tendresse absolue. Je serrais davantage ma prise entre mes doigts en reprenant une respiration mesurée, mes paupières se fermant sous le plaisir qui engloutissait mon corps. Ma tête toute entière résistant et s’abandonnant simultanément à cette étreinte…


Je tentais par tous les moyens de ne pas me perdre dans les révélations que son corps m’envoyait. Par ces contacts avec sa peau, je percevais sans mal le moindre changement dans son être tout entier. Ses nerfs, ses muscles, son cœur, ses impulsions nerveuses. Nos corps étaient régis par bien des choses et si la majorité d’entre-nous pensait au sang avant tout, la première réponse qui me venait personnellement à l’esprit était toute autre. Les multiples courants et champs électriques qui courraient en nous étaient aussi nécessaire à la vie que l’air que nous respirions. Et mon don était étroitement sensible à tout ceci. Ainsi, je pouvais ressentir et analyser ce qu’il me transmettait. Et même si j’essayais d’y faire abstraction, je ne pouvais pas m’empêcher d’apprécier certaines révélations… De ses pensées fourmillantes, aux cellules de sa peau en contact avec la mienne s’agitant, à ses muscles renforçant subtilement sa prise, sous l’ordre tacite d’une impulsion soudaine.. J’avais besoin de nous distancer, tout ceci n’était décemment pas bon pour mon cœur.


J’entrouvrais mes lèvres avant de me raviser, sentant ma douce se redresser et déposer avec tendresse un baiser contre mon épaule. Une attention précieuse dont je savoura chaque millièmes de seconde. Le contraste entre cette journée et celle de la fissure était déstabilisant. Je tombais légèrement le menton et tournais mon visage à demi au-dessus de ma clavicule pour poser mon iris dorée sur elle. Ariane se ressaisit alors soudainement, prenant conscience de son audace, teintant ses joues et ses oreilles de rougeurs fort alléchantes. Je me mordis la langue discrètement pour me sortir cette idée de la tête alors qu’Ariane mettait fin à notre étreinte. Elle passa ses mains rapidement sur ses vêtements, tentant de leurs redonner un semblant d’allure alors qu’ils s’étaient mouillés dans notre échange. Elle se râcla la gorge en se glissant rapidement à ma droite, visiblement en détresse face à sa gêne. Cette vision me fit sourire un peu trop vivement. Savoir que j’étais la cause de ce genre d’émoi me plaisait un peu trop. Elle attrapa un pain de savon non loin et d’une moue taquine et froissée, le posa près de moi.



Essaie ça, je voudrais ton avis sur cette formulation ; histoire de voir si… elle est efficace.



Je ris pour de bon cette fois, à la fois en réponse tacite et parce que cette saloperie se moquait de moi ! Comme si j’avais prévu de me contenter de moins ! La jeune femme n’avait semble-t-il aucune idée des joies de nos bains royaux. Un détail auquel j’espérais remédier un jour. Un brin de toilette avec du savon était bien la moindre des choses. Ariane s’esquiva avant que j’eu le temps de prévoir mes représailles. Dommage, il y avait pourtant bien assez d’eau pour nous deux.



Je te laisses remettre de l’ordre à… tout ça… Ajouta-t-elle me pointant d’un geste de la main de haut en bas. Une remarque à laquelle j’haussa les sourcils en souriant. Je n’en ai pas pour longtemps, je te le promets.



Dit-elle avant de disparaitre derrière le grand rideau. Lorsque le bruit de ses pas disparurent et que le silence retomba pour de bon, je souffla à nouveau un grand coup en passant une main lasse dans mes cheveux. J’abandonna le linge à côté du pain de savon et posa mes mains autour du récipient, observant mon reflet dans l’eau en me penchant par-dessus la bassine avec lenteur, encore conscient des ecchymoses qui ne se faisaient pas oublier.



Soit je rêve, soit je suis mort.



Supposais-je à haute voix, persuadé au possible. Je pris alors un peu d’eau en coupe dans mes mains et écrasa celles-ci contre mon visage. La fraicheur de l’eau me saisi sur l’instant et j’expira mon inconfort avant de passer une main contre ma figure, retirant le trop plein d’eau qui dévala alors de mon cou à mon torse, me faisant frissonner au passage. J’observais ensuite autour de moi en me redressant. L’environnement ne changea pas d’un iota, pourtant je n’étais toujours pas convaincu. Je fronça les sourcils et entrepris de me pincer la main gauche avec force. J’inspira entre mes dents, serrant la mâchoire sous la chaleur cinglante qui irradiait ma peau après cette agression. Outch. Définitivement outch. Et pas de rêve à l’horizon. Je ramenais à nouveau mes mains contre mon visage, respira un grand coup et sourit comme un con alors que la réalisation s’ancrait enfin dans mon crane. Ariane venait à Babylon avec moi. Je l’avais pourtant très bien saisi tout à l’heure mais je n’avais pas pris le temps de le réaliser réellement. Je repris rapidement contenance, secouant ma tête comme pour remettre mes idées en place. Je n’avais pas le temps de rêvasser. Le présent n’attendait pas et le futur s’annonçait bien trop plaisant pour le faire attendre. Et aux dernières nouvelles, le futur m’avait promis de revenir rapidement… J’avais tout intérêt à me préparer.


Nu, je pris finalement le temps de me décrasser de la tête au pied, sans omettre ma tignasse. L’affaire fut expédiée en vitesse, l’eau était glaciale au possible et bien que j’avais plus ou moins l’habitude, je n’en restais pas moins sensible à la morsure du froid. Je me sécha avec un autre linge, ébouriffant furieusement au passage mes cheveux en les épongeant, avant de déposer la serviette sur mes épaules. Je passa mes mains dans ma crinière, difficile en l’état de l’appeler autrement, tentant de reprendre un semblant de maîtrise sur mes cheveux en bataille. Puis je fis quelque pas sur le côté pour récupérer la pile de vêtement qui m’avait été légué. J’enfila une chemise fluide blanche que je ne boutonna pas jusqu’au col. Ajouté à cela, un pantalon et une veste longue brune brodée de dorures clairsemées çà et là. Rien à voir avec la finesse des détails et la qualité du textile de mes tenues princières mais l’effort, bien qu’inutile à mes yeux, fut à saluer. J’aurais cru me retrouver avec bien moins beaux accoutrements au vu de ma localisation, la surprise était donc agréable. Il semblerait que mon statut m’apportait quelques avantages même ici à Regasanë. J’espérais quand même ne pas avoir mit dans l’embarras une famille voisine, ni dévalisé le budget de ce centre de soin. Aussi, je pris la décision de faire envoyer des vivres et de l’or à mon retour. C’était bien là la moindre des choses pour remercier cette institution qui m’avait sauvé la vie. Je savais d’avance que mes parents me soutiendraient dans cette démarche malgré nos propres pertes à compenser.


Désormais habillé et sans but, j’hésitais un instant à sortir dehors pour aller pêcher des informations sur l’état du front. Mais rien ne me garantissait que les nouvelles soient parvenues dans ce lieu bien trop reculé d’Heiron. Et je ne souhaitais pas non plus mettre Ariane dans une situation désagréable en découvrant la tente vide de ma présence, fût-elle arrivée avant moi… Je soupira alors profondément et pris mon mal en patience. Elle avait promis après tout. C’était toujours dans ce genre de moment que je laissais mes pensées vagabonder. Dans les tentes de guerre de fortune. Entre deux assauts, sur le dos de ma monture. Lors des repas simplistes que je ne terminais jamais pour les partager. Auprès des blessés qui ne demandait rien de plus qu’une présence ou une oreille attentive. Ou encore la plume posée au-dessus du papier, incapable de poser un mot sur une lettre pourtant si nécessaire à envoyer… Soudainement, je perçu Ariane se faire remarquer, me sortant de mes souvenirs vivaces. Je pivota vers elle instinctivement, soulagé de pouvoir de nouveau l’avoir dans mon environnement.



Tout est prêt, si tu le sens, nous pouvons d’ores et déjà demander audience auprès de ma hiérarchie. Ils ont été étonnamment réactifs à ma requête…



J’avais presque raté un mot sur trois. Mais le message était passé. Par contre, je n’étais pas sûr de me remettre de cette vision d’Ariane. Mes lèvres s’entrouvrirent sous la surprise et je la dévisageais probablement comme le plus épris des amants. Dieux qu’elle était… Quel mot pouvait bien faire honneur à ça ? J’avais déjà eu tant de mal à ne pas réagir impulsivement tout à l’heure et voilà qu’elle me mettait de nouveau à l’épreuve. Je sentis mon cœur s’enfoncer dans mon torse alors qu’elle commença à se rapprocher de moi. Par où est-ce que je pouvais commencer ? Peut-être par sa tunique violine qui se mariait splendidement bien avec ses iris.. Marquant sa taille à merveille avec cette fine ceinture montante. Le tout embelli d’un col ouvert. Trop ouvert. Dévoilant ses épaules, ses clavicules, ses avant-bras et la naissance de sa poitrine. Je n’étais pas convaincu de ma capacité à la laisser sortir de la sorte alors même qu’elle venait de toute façon de traverser le camp pour me rejoindre. Bon sang, est-ce que je devenais possessif ? Je doutais fortement qu’Ariane apprécie ce trait de caractère nouveau…


Je tentais de me ressaisir en me focalisant davantage sur le claquement répétitif des talons de ma dulcinée. Quelques centimètres de plus, rien de méchant. Mais ces bottes agrémentées de cuissardes avaient pour effet de mettre en valeur le galbe des jambes déjà divinement parfaite de cette diablesse de femme. En la dévisageant ainsi du regard, dévorant les courbes de ce corps que je rêvais de découvrir, je me rendais compte avec violence à quel point je ne l’aimais plus comme avant. Il y avait désormais une autre faim. Je ne pouvais plus me contenter de sa seule présence. Et surtout pas quand elle se présentait à moi dans une telle tenue. Ariane, magnifiquement féminine et insupportablement désirable, voulait ma mort. La mienne et celle du premier fou qui oserait la reluquer sous mes yeux. Je tentais par tout les moyens possible de respirer normalement alors qu’elle se stoppait face à moi.



Ton effronté de fauve à plumes a bestialement gardé ça pour toi. Il n’a accepté que personne ne l’approche depuis que vous êtes arrivés… Il a pourtant déposé ça à mes pieds tout à l’heure… Dit-elle avant de reprendre après une pause dramatique. C’était plein de bave !!! J’ai dû le laver moi-même… Il me fixait avec ses petits yeux sombres…



Je posais mes yeux sur ce qu’elle tenait, esquivant de justesse un regard déplacé. Visiblement, Ariane n’appréciait pas plus que cela les griffons. Dommage pour elle. Ce serait une vengeance digne de cet affront à mon égard. Ca lui apprendrait à jouer avec ma patience et mon self-contrôle. J’étais relativement étonné que l’animal ai consenti à sa présence. Probablement car il avait senti mon odeur sur elle. Les griffons royaux faisait parti d’une sous-espèce particulièrement hargneuse et loyale. Blancs immaculés et légèrement plus massif que leurs congénères, ils étaient des bêtes aussi dangereuses que magnifiques. Sans cette loyauté envers leurs cavaliers, j’aurais surement fini au fond de l’océan. Je récupéra d’une main ma lance rétractée, glissant mes doigts de l’autre sur les gravures qui ornementait ce bijou de technomagie. Un fin sourire étira mes lèvres, soulagé d’avoir récupéré ce cadeau d’anniversaire auquel je tenais réellement.



Je te jure, cette bestiole me donne la chair de poule… M’enfin, allons-y, nous avons un voyage à organiser.



Cette fois-ci, je ris pour de bon alors qu’Ariane se redressait de toute sa stature, affichant un sourire des plus lumineux sur son visage angélique. Elle tendit la main vers moi et déposant ma lance derrière moi sur le meuble proche, je l’attirais à moi. Glissant ma main libre derrière sa chevelure, travaillée en une tresse qui descendait dans son dos, je ramenais sur son épaule celle-ci en la laissant glisser entre mes doigts, jusqu’à me stopper aux pointes. Attrapant entre mes doigts l’attache qui maintenait sa coiffure en place, j’attirais sa natte à mes lèvres pour y déposer un baiser rapide avant de reposer mes iris dans les siennes. Lui offrant un regard qui ne laissait que peu de doute à mon état après une telle.. surprise.



Avant de partir, je vais avoir besoin de ça. Déclarais-je en relevant l’élastique à hauteur de ses yeux et penchant ma tête sur le côté, faisant tomber en cascade mes cheveux encore humides. Et je ferais de mon mieux pour qu’aucune bestiole ne te dévore durant notre voyage, mais… J’avançais à quelques centimètres de ses lèvres. Aucune garantie. Soufflais-je avant de rire en me dérobant, récupérant sa main et ma lance au passage. J'entrainais alors Ariane à ma suite sans perdre cet éclat de rire chantant malgré les douleurs latentes. En route !




WHERE IT'S JUST YOU AND ME,
FEELS LIKE WE'RE IN A DREAM.
YOU KNOW WHAT I MEAN . .


— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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