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OS Nyx


Nyx Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Nyx Tinuviel
Nyx Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : OS Nyx Original
Race : Vampire - Sang-Pur
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Race : Vampire - Sang-Pur
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Jeu 17 Juin - 20:24

L'Accident
L'amnésie peut construire un nouvel être.


Mon souvenir le plus lointain remonte à mon réveil sur les pentes escarpées d’une montagne. J’ai mal, je peux à peine bouger, et le ciel au dessus de moi est immense. Même respirer m’est difficile. Je referme les yeux, éblouie par le soleil. C’est mon premier réveil et il sera ponctué de bien d’autres avant que je reprenne pleinement conscience et que je parvienne enfin à me redresser. La faim me tenaille l’estomac, je suis couverte de sang et j’exhale la puanteur de la mort. Je suis perdue dans des montagnes inconnues, en équilibre précaire sur un rocher qui me retient d’une chute fatale. C’est probablement mon immobilité qui m’a permise de ne pas dégringoler. Je m’agrippe à la paroi rocheuse, essayant de reconstituer comment j’ai terminé ici. Mais impossible de savoir. Et très honnêtement, il semble impossible que j’ai atterri ici toute seule. A croire que je suis tombée du ciel. S’il m’apparait très rapidement que je suis une vampire, je suis incapable de me rappeler quoi que ce soit d’autre. Mais l’important actuellement est de sortir de cette position périlleuse. Mes muscles courbaturés se souviennent vite de leur fonctionnement et, terrifiée, je finis par désescalader la falaise où je me trouve. Quand je touche pied à terre, je me laisse retomber sur les fesses, hors d’haleine, mon corps criant sa souffrance dans chaque fibre de mon être.
Il me faut plusieurs minutes avant que la lutte entre mon âme et mon corps se termine, où mon âme parvient à commander à mon corps de se relever. La faim me dévore de l’intérieur, au point où je peine à penser. Je jette quelques morceaux de métal encore accrochés à moi et qui font un bruit monstre, faisant fuir mes proies potentielles. Et puis je erre un moment dans la vallée boisée jusqu’à tomber sur différents mammifères que j’extermine et vide de leur sang. Cette partie là est une partie que je préfèrerai oublier, où je suis plus animale que vampire. Repue, j’ai tôt fait de me trouver un coin je me fais un nid de fortune pour m’y assoupir, en sécurité.

Quand je me réveille, j’estime qu’au moins une journée entière est passée. Le soleil n’a quasiment pas bougé dans le ciel, pourtant je me sens reposée. Je doute n’avoir dormi que quelques minutes. Et puis, le sang de mes proies est déjà sec sur mon restant de vêtements. Là encore, j’identifie rapidement un gambison malgré son triste état et un pantalon de cuir. Tout est en lambeaux, déchiquetés pour la plupart des trous. Mon corps est encore marbré de bleus qui ont viré au jaune. Certains mouvements me font encore mal, mais c’est une gêne minime comparé à ce que j’ai vécu il y a peu. Je guéris vite. Tant mieux. Je me lève, en quête d’un ruisseau. Je le trouve rapidement grâce au glouglou de l’eau. Je m’y lave, désincrustant des morceaux de métal fichés dans mon corps dont n’avais même pas conscience. Je me frotte longuement avec de la mousse pour supprimer le sang sec, je nettoie mes plaies ouvertes en faisant attention. En prenant en compte l’état dans lequel je suis, ma vitesse de guérison approximative… C’est un miracle que je sois vivante. Combien de temps ais-je passé inconsciente sur ma falaise, simple corps brisé contre un rocher ? Je ne sais pas ce qui m’a sauvé là-haut ; la chance ou quelconque dieu… Mais cette action du destin a été décisive pour moi. Je finis de déchirer mes vêtements abimés pour refaire une tenue décente avec ce que je possède. Bien plus dénudée qu’à l’origine, mais plus digne aussi. Je ne me souviens toujours de rien, et un mal de crâne lancinant me taraude désormais. Je préfère prendre le temps de faire le point sur mes acquis et de mettre de côté ce que j’ignore. Je n’ai pas d’énergie à consacrer à cela. Je dois avancer, lutter pour vivre. Je décide d’appeler ce qui m’est arrivé l’Accident. Je ne pense pas que ce soit un suicide. Peut-être m’a-t-on poussé, mais je n’ai pas vu de plateforme d’où on aurait pu le faire. C’est littéralement comme si j’étais tombé du ciel, et je n’ai pas d’autre explication.
Je prends le temps d’explorer ma vallée boisée, nichée au creux des montagnes. Endroit tranquille, où je peux trouver nourriture et calme… Je peux y passer le temps dédié à ma guérison totale. Mais je devrais partir avant l’hiver, afin de ne pas y mourir de froid.

Ma retraite de convalescence se termine très vite. Au bout d’une semaine, je me rends compte que je tourne comme un lion en cage. J’ai besoin de voir des visages. J’ai besoin que ça bouge autour de moi. Ici, tout est trop calme. Je suis encore blessée, mais cela ne m’importe pas. Sur un coup de tête, je décide de me teindre les cheveux avec des plantes sur lesquelles je suis tombée par hasard. L’argent de mes cheveux devient un roux flamboyant, rouge par endroit. J’ai besoin d’avancer. Si mon identité ne me revient pas, j’en forgerai une nouvelle. Des connaissances me reviennent spontanément. Des connaissances d’herboristerie. Des mouvements de combat. Des échauffements. La façon de m’étirer pour éviter des blessures. Mais sur mon passé en lui-même, rien. Pas même un nom.

« Je m’appellerai Ella. »

Ce sont mes premiers mots. Ma voix me parait étrange, enrouée. Ella, oui. J’aime sa consonance sans savoir pourquoi. Deux syllabes, simples et mélodieuses. C’est ainsi qu’Ella naît, vivante, survivante et déterminée.

Je erre dans les montagnes jusqu’à tomber sur une ville accrochée à flanc de falaise. Je sens tout de suite que ce ne sont pas des vampires. On me regarde tel un monstre, on m’évite. Je garde la tête haute. Attirée par les tavernes, je frappe à plusieurs en demandant un poste. On me refuse. Comment commencer une vie sans parvenir à avoir un travail ? Je erre jusqu’à la nuit tombée, sans trop savoir où aller. C’est quand je me décide à retourner me tapir dans la forêt pour la nuit qu’un groupe de falariels me tombe dessus. Plus grands d’une tête, des corps larges comme des bœufs, et plus de muscles que de cerveaux.

« Et bien le monstre, tu t’es perdu ? »

Je déraille. Je n’ai pas d’autres mots. Je ne peux pas dire que ce n’était pas de ma faute, ce qui s’ensuivit. C’est moi qui lui ai bondit dessus. C’est moi qui l’ai égorgé à mains nues, sans d’autre procès. Il n’a pas eu le temps de se défendre. Ses trois amis n’ont pas le temps de fuir. Je sectionne les tendons du premier, brise une aile au second et je plante mes crocs dans la gorge du troisième, lui brisant la nuque au passage. Quand je suis sûre qu’il est bien mort, je retourne vers les deux autres, terrorisés, qui connaissent des difficultés à s’enfuir. Figés par la terreur, blessés à des points stratégiques, incapables de faire autre chose que pousser de petits crics de gorets terrifiés… Je les exécute sans faire attention au sang qui tapisse les murs des maisons toutes proches. Quand je jette un coup d’œil, je vois d’autres habitants qui s’approchent, attirés par le bruit. Quand ils découvrent le spectacle, dissimulé dans l’ombre de la ruelle dans laquelle j’ai tué les quatre falariels, les visages se décomposent… et s’ensuit un festival de cris d’horreur. Je préfère disparaître, consciente que je suis totalement grillée dans cette ville et potentiellement dans toutes les villes voisines.

Je m’échappe avant que des mercenaires n’arrivent, utilisant mes ressources vampiriques pour aller me tapir dans la forêt. Tandis que je me dissimule dans les ombres, mon cœur bat fort. Je ne suis pas essoufflée. Je ne suis pas terrifiée. Je suis euphorique. Je me rends compte de l’horreur que j’ai commis, mais aucun signal d’alarme dans ma tête ne me crie que j’ai eu tort. Je me sens mieux. J’ai envie de recommencer. Encore et encore. Parce que je le peux, et que ça m’apaise. Là, dans un coin de mon cœur, ça calme une douleur que je ne connaissais pas. Ca soulage une souffrance persistante que j’avais mise de côté. Je ne tue même pas pour me nourrir. Juste combler ce gouffre en moi. Est-ce que cela fait réellement de moi un monstre ?
C’est au bout de quelques jours d’errances et de massacres inopinés que je tombe sur un réel adversaire. Un jeune eliraan aux cheveux blancs et au visage avenant. Je sens qu’il est différent des autres. Son aura est légèrement différente. Nous nous observons un long moment, dans cette forêt où il m’a trouvé, alors même que je mettais un terme aux vies d’un groupe de falariels idiots qui m’avaient défiée pour la gloire. Caché dans son arbre, il a tout vu, et je sais qu’aucun de nous deux ne laissera repartir l’autre sain et sauf.

Notre duel est clôturé par un coup mesquin de sa part. En terme de force et de rapidité, je l’avais dominé tout du long. Mais son imprévisibilité et ses techniques qui m’étaient inconnues m’avaient donné du fil à retordre. Finalement, après une esquive que je pensais réussie, l’obscurité s’abat sur moi brutalement.

Quand je rouvre les yeux, je suis attachée dans une position qui m’empêche de forcer pour me libérer, au risque de me blesser. Je grogne, cherchant une faille sans même tenter d’être discrète. L’eliraan s’approche de moi. Il ne m’a pas tuée, juste capturée. Pour me livrer à qui ? Qui souhaite-se venger de moi ? Est-ce la famille d’une de mes victimes récentes, ou est-ce celui qui a tenté de me tuer auparavant et qui a raté son coup ? L’inconnu prononce alors quelques mots qui m’immobilise de stupéfaction. Finalement, je ris à gorge déployée. Il est stupide. Le rejoindre ? Il se doute comme moi que je vais probablement chercher à le tuer dès que je pourrais. Je me décide à lui répondre le fond de ma pensée.

« Tu es un idiot. »

Et c’est sur ces mots que nous avons prit le pari fou, tout deux, de voir ce que ça pourrait donner. Il nous a fallu deux semaines de cohabitations et d’affrontements pour être sûrs de pouvoir nous supporter. Et étrangement, mon nouveau maître parvenait à canaliser mes pulsions dévastatrices. Aoru, de la Sylthä Yawë. Au début de la troisième semaine, il m’a entraîné avec lui dans le royaume humain. Il m’a présenté à ses confrères. Les tests pour être officiellement validés furent courts. Pas besoin de test psychologique, tous savaient qui j’étais et pourquoi j’avais un contrat sur la tête, à la base. Une bête sauvage. Alors, tuer… C’était risible quand on savait les atrocités que j’avais commise quelques semaines auparavant.
C’est le test de l’artefact qui est plus intéressant. Lorsque je pose la main sur la vitre, l’arme brille très fort l’espace d’une seconde avant de s’éteindre brusquement. Je sens quelque chose se glisser dans ma tête, une présence tâtonnante, hésitante. Elle sonde un espace en moi qui me déclenche un mal de crâne terrible. Je ferme les yeux, la repoussant de toutes mes forces sous le coup de la douleur. Et tandis que je tombe en arrière, prenant ma tête en étau pour camer la douleur, l’épée scintillant à nouveau, discrètement certes mais suffisamment pour que tout le monde le voit. Sauf moi, qui cherche à éteindre l’incendie que la présence a déclenché dans mon esprit. Mon Maître se penche vers moi et m’annonce que je suis officiellement acceptée. Personne ne peut contredire Phatalys, l’épée la plus importante de la guilde. Et si elle n’a pas rayonné pour me désigner successeur de l’Islin, elle me désigne tout de même comme une recrue de valeur.

Les semaines qui suivent passent rapidement et se ressemblent toutes. Je suis logée dans l’aile des apprentis. Je passe mes matinées à m’entraîner avec Aoru au combat, tandis que l’après-midi je suis avec les autres apprentis… Que je surpasse grandement, que ce soit en force ou en rapidité. Certains me mettent à mal grâce à leurs pouvoirs, mais je parviens toujours à reprendre le dessus. Finalement, il n’y a qu’Aoru que je parviens à égaler. Egaler, mais pas battre. Son imprévisibilité lui permet de garder une longueur d’avance. Certains après-midi, au lieu du combat, nous nous retrouvons coincés dans des leçons théoriques avec les anciens de la guilde. Techniques d’intrusions, crochetage, vol, poisons et antidotes… Le pire sont les leçons d’histoires. Le seul passage intéressant est la guerre qui vient de se terminer et dont où aucun des apprentis n’a pu participer. Les principaux royaumes concernés, vampirique et eliraan, sont dévastés. Les morts sont innombrables. Et les contrats affluent à la guilde. Les absences d’Aoru ne durent guère qu’une journée, et je ne sais jamais pourquoi il disparait. Le matin suivant il est là, fidèle au poste, toujours prêt à ce que je cherche ma revanche pour ce premier fameux duel.

Vient enfin le jour, au bout de quasiment six mois, où je parviens à le battre. Je manque de vraiment le tuer, prise dans la folie du combat et je m’arrête une seconde avant le drame. Je suis la première apprentie à prendre aussi vite le dessus sur mon Maître. Aoru m’a souvent parlé de ce qu’il pensait être mon passé. Il n’est pas parvenu à découvrir quoi que ce soit avec ses enquêtes, car je semble sortir de nulle part. Il pense que j’étais une soldate vampire, ou une mercenaire. Mes techniques et ma façon de bouger viennent sans aucun doute d’une formation militaire. Il est le seul à savoir que j’ai perdu la mémoire, les autres me pensent simplement taciturne. Et il n’a aucune explication sur le fait que je me sois retrouvé sur la pente d’une falaise, sans aucun village à des kilomètres. Aussi décide-t-il, ce jour là, de me former sur le terrain. De m’emmener en mission avec lui, tout d’abord. Pendant six mois nous les effectuons ensemble. Puis, les six mois suivants, il me laisse les effectuer seule, en me suivant comme mon ombre. Je ne m’aventure jamais dans le royaume vampire. C’est mes limites. Je refuse d’y mettre un pied, une peur incommensurable me prenant au cœur à la simple éventualité. Puis, l’année qui suit, Aoru me fait suffisamment confiance pour me laisser y aller seule. Des missions mineures en tout premier, peu éloignées de la tour Sylthä. Je dois lui faire un rapport à chaque retour de mission. Il veille sur moi comme une maman poule et nous nous affrontons encore régulièrement le matin avant mes départs. Parfois, ce fourbe me tombe dessus lors d’une de mes missions pour être sûre que je suis attentive à chaque instant, afin qu’on ne puisse plus me prendre par surprise. Même s’il ne me le dit pas, je sais qu’il est fier de moi. De la rapidité de mon apprentissage. Je le vois dans son sourire. Je le vois dans ses yeux. Il me voit grandir pour un jour devenir son égal. Un jour qui approche de plus en plus vite, tant j’ai une capacité d’apprentissage fulgurante dans les domaines gravitant autour de l’espionnage et de l’assassinat. Dans la guilde, on commence à me surnommer la Bête. Mon passé de monstre sanguinaire ressurgit, mais mon talent pour effectuer les missions sans bavures les force au respect. Ils me craignent autant qu’ils m’admirent, alors que certains n’ont toujours pas réussi à battre leur propre mentor. Alors que moi, au bout de deux ans, je suis bientôt pressentie pour ne plus être apprentie. Pour être enfin accomplie. Un record qui approche celui de la précédent Islin.

Cependant, les missions s’enchaînent et je commence à me lasser. Alors je pousse dans mes retranchements. Je tanne Aoru pour qu’il me donne des missions de plus en plus difficiles, de plus en plus excentriques. Et c’est ainsi, presque trois ans après mon réveil, trois ans dans la Sylthä Yawë que je dépasse une ligne que je n’aurai jamais dû franchir. Roncëlyon.
©️junne.



Nyx Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Nyx Tinuviel
Nyx Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 31
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : OS Nyx Original
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Mer 25 Aoû - 15:29

16 ans
Je me consume et j'embrase mon entourage.
Il n’y a, ce matin encore, que moi dans le miroir. Mes yeux plongés dans ceux de mon reflet, je cherche cet autre moi, cette petite voix qui fait toujours tout déraper. Mais il n’y a rien. Elle se cache, ne se dévoilant qu’au dernier moment. Ce dernier moment où je suis incapable de la rattraper avant qu’elle se jette dans le vide et que toute la situation ne me glisse entre les doigts.

Je passe les doigts dans mes cheveux acier, les repoussant en arrière. Une journée. Puis celle de demain. Puis celle d’après demain. Et encore celle d’après. Et ceci, jusqu’à la fin de ma vie. Pour toute mon éternité. A ne pas savoir quelles questions poser pour obtenir les réponses que je désire. Devrais-je m’adresser à Maman ? Non, elle s’inquiéterait trop. Laïna ? Avec tout les livres qu’elle dévore, elle doit en avoir des choses. Gabriel ne saurait pas quoi me répondre. Et papa serait encore plus perdu que Gaby. Comment faire, vers qui me tourner ?

Je me dirige vers le portant et en décroche une épée courte. Je la fait tourner entre mes doigts avant de quitter ma chambre, laissant la porte se claquer derrière moi.

Tout en traversant le couloir je range l’arme dans son fourreau, déjà accroché autour de ma taille. Vêtue d’une armure légère en cuir, je fais un détour par la bibliothèque. Je m’arrête devant l’immense double-porte, caressant le bois du bout des doigts. Ma sœur doit déjà y être enfermée. A moins qu’elle ne soit pas rentrée dormir dans sa chambre hier soir. Je soupire. Hier encore, alors qu’elle était sortie pour profiter du soleil, la situation a dégénérée. Je lui ai dit des atrocités avant de lui arracher son livre des mains et de l’envoyer à travers le jardin. Est-elle encore en colère contre moi ? A-t-elle idée que mes mots ont dépassé ma pensée ? Comme si souvent. Hier, c’est elle qui a prit. Il y a quatre jours, c’était Gaby. Je l’ai croisé à la caserne. J’étais déjà en train de m’entraîner, comme chaque jour. Je l’ai défié. Et je lui ai fait mordre la poussière de la façon la plus cruelle qui soit, alors même que tout le monde connait notre différence de niveau. Je n’ai pas réussi à le recroiser depuis. Je suis incapable d’aller m’excuser. Ils vont finir par me détester. Et ça, ça je n’y peux rien. Je ne sais pas comment faire pour arrêter.

Je reprends ma route, esquivant volontairement les couloirs fréquentés. C’est devenu une habitude. Ne croiser personne pour éviter une confrontation qui finira irrémédiablement par dégénérer. Famille, domestiques ou gardes. Ils savent tous comment je suis car les rumeurs vont vite dans ce palais.
Le soleil s’est levé il y a peine une heure. Je brûle déjà à l’intérieur. La faim me tenaille l’estomac mais je préfère éviter les cuisines. J’irai ce soir à la nuit tombée. Comme habituellement, j’éviterai les repas en famille. Il vaut mieux que je disparaisse jusqu’à ce que cette mauvaise passe devienne le passé.
Les rayons matinaux me réchauffent la peau. Je cligne des yeux. D’un mouvement gracieux, je noue mes cheveux en queue de cheval sans pour autant m’arrêter, me dirigeant vers la caserne royale. Les jardiniers déjà à l’œuvre me regardent passer, méfiants, se préparant à détaler si je viens vers eux. Je n’en fais rien. Je passe bientôt les bâtiments de garnison, adjacents aux jardins du palais. Les recrues s’affairent. J’entends quelques grondements et hennissements du côté des écuries. L’entraînement pour les bêtes va bientôt débuter également.

J’entre sur le vaste terrain de sable. L’instructeur est déjà là. Je le salue d’un mouvement de tête avant de commencer mes étirements. Il me lance un regard noir. C’est un vieux militaire vampire qui en a vu déjà beaucoup. Il ne m’apprécie pas et je lui rends bien. C’est lui qui m’a instruite durant plusieurs années. Il a cessé le jour où il m’a trouvé « ingrate et superficielle ». Je lui ai rit au nez. Et ça ne m’a jamais empêchée de revenir ici. Il s’est habitué à ma présence silencieuse. Je m’étire, je m’entraîne, j’utilise les cibles et les mannequins comme bon me semble. Et parfois, quand il a besoin de punir quelqu’un, il l’envoie me défier. Ça ne rate jamais. Je n’ai jamais eu deux fois la même recrue face à moi. Je dois servir d’excellente punition pour faire rentrer dans les rangs même les plus irascibles. Parfois, quelques soldats expérimentés viennent me défier pour tester leur niveau. Je suis une Sang-Pur, j’ai des avantages physiques sur eux. Plus forte, plus rapide. Leur expérience compense. Au début, ils gagnaient souvent. Désormais, c’est plutôt l’inverse. Rares sont ceux qui parviennent à me faire mordre la poussière.

Les recrues entrent sur le terrain au pas de charge. L’instructeur aboie après les derniers du peloton. J’esquisse mes premiers gestes avec mon épée pour détendre mes muscles et me réhabituer à son poids. J’essaie de changer régulièrement d’arme afin d’être polyvalente. J’apprécie particulièrement la hallebarde. Cependant, sa balance est très différente d’une épée standard, je dois donc toujours prendre quelques instants pour reprendre conscience de l’arme que je manie à l’instant T. L’épée demande de la finesse et assez de précision. La hallebarde est une arme beaucoup plus destructrice demandant plus de force et d’équilibre. Là où l’épée est une danse, le maniement de la hallebarde n’a rien de poétique. Son but est le chaos. J’ai essayé pendant un temps le marteau de guerre qui ne demande qu’a broyer les corps des opposants. Très efficace, mais pas en entrainement. Donnez-moi cette arme, et je finirai par réellement tuer mes partenaires de combat. Le marteau, la hallebarde, la hache… Ce sont des armes que j’apprécie mais avec lesquelles je n’arriverai pas à me contenir. Le feu qui danse dans mes veines me fait perdre le contrôle trop facilement. Ce sont les lames comme les épées, les fleurets et les dagues qui me permettent de m’éduquer à un style de combat élégant. Parce qu’après tout « nous sommes dans une caserne, pas une taverne ! Si tu veux faire ta sauvage, dégage d’ici ! » Une phrase mémorable de l’instructeur après que je lui ai montré les fruits de mon entraînement solitaire au marteau de guerre. Il n’avait guère apprécié. Et avec le recul, je peux comprendre. J’avais manqué d’arracher le crâne de la recrue à laquelle je faisais face ce jour-là.

Je balance l’épée en pivotant dans un mouvement aérien, imaginant affronter un ennemi invisible. L’épée demande de savoir danser. Et c’est bien la seule valse que je connais. J’ai toujours détesté les anniversaires où Papa a tenté de me faire danser avec lui. Je lui ai marché sur les pieds un nombre incalculables de fois. Même en ballerines je perds l’équilibre et heureusement qu’il est là, sinon je me serai écroulée maintes fois devant les invités. Maman a très vite comprit que les cours de danse de salon ce ne serait pas pour moi. Pourtant, les deux s’acharnent à essayer de me faire apprécier ces moments. Notre dernier anniversaire est passé depuis 4 mois. Je ne me suis même pas présentée, comme une lâche. J’ai fugué. Sur le moment, ça m’avait paru la meilleure solution possible. J’étais partie me planquer dans l’une des vieilles bibliothèques, le dernier endroit où quiconque aurait pensé à me chercher. Après tout, c’est de notoriété publique que moi et les livres ça ne fait pas bon ménage. Deux mois auparavant j’avais fait un joli feu de camps avec de vieux manuscrits. Les bibliothécaires avaient frôlé la syncope.

Ce n’est que plus tard dans la soirée, en entendant Laïna venir se réfugier dans la pièce et pleurer que je m’étais rendue compte que finalement, j’avais également gâché l’anniversaire de mon frère et de ma sœur. Je m’étais terrée dans la bibliothèque pendant deux jours, à mourir de faim, pour ne pas me faire choper par ma sœur. Quand j’avais enfin eu un créneau pour sortir ni vu ni connu, je m’étais faite attrapée dix minutes après par ma mère qui m’avait hurlé dessus au point de rameuter tout le château. Les gardes avaient fouillé le palais ainsi que la ville sans prendre de repos. J’avais rarement été frappée. La gifle de ma mère est restée gravée dans mon âme à défaut d’être restée gravée dans ma peau.

Je décide d’arrêter de réfléchir. Ressasser ne changera pas le passé. J’ai conscience de mes erreurs. Simplement, tout dérape toujours. Je prends une décision qui me semble être la meilleure sur le moment et se révèle être la pire en fin de compte. A chaque fois que j’adresse la parole à quelqu’un, même en voulant être simplement gentille ou pour remercier, ça finit en affrontement verbal. Dans le pire des cas, je finis par me chamailler comme une gamine de 3 ans avec mon adversaire. J’ai déjà arraché une touffe de cheveux à une cuisinière, alors qu’à la base je voulais simplement la remercier pour ses efforts. Une autre fois, j’ai manqué de clouer la main d’un de mes instructeurs sur la table avec une dague. Il a refusé de continuer à m’enseigner, et les rares fois où je le vois au château c’est pour Gaby et Laïna. Il me fuit comme la peste. La table a encore la trace de l’arme que j’avais enfoncée sur plusieurs centimètres. J’imagine que ça ne l’aide pas à me pardonner.

Les premières heures passent. Je fais des pauses régulières à chaque fois que je change de zone d’entraînement. Le terrain de sable. Les mannequins. La zone de tir, pour changer un peu de l’épée. Je vais même faire un tour aux écuries afin de voir les griffons, chimères et pégases. C’est bien les seules bestioles avec lesquelles je n’ai pas de problèmes. Ils m’ignorent ou me tolèrent. Impossible de s’énerver contre quelque chose qui a des nerfs d’acier et une patience infinie. Ils sont dressés pour de potentielles batailles ; ce n’est pas une jeune vampire qui va les agacer.


Lorsque je reviens sur le terrain de sable, une recrue aux yeux écarquillés se dirige vers moi. Il est déjà à deux doigts de se pisser dessus. Il a dû s’enrôler il y a quelques semaines. Je lève les yeux vers l’instructeur qui soutient mon regard, à l’opposé du terrain. Je soupire. Il m’utilise pour asseoir son règne de terreur. Je suis le grand méchant monstre des recrues.

« Qu’est-ce que tu as fait pour mériter ça ?
- Le sergent dit.. Et bien, il dit que je ne fais pas d’efforts.. Pourtant, j’en fais… »

Je le regarde de haut en bas. Il n’est pas épais. Il n’a pas l’air très dégourdi. Mais il a l’air foncièrement gentil. Un bon garçon qui s’est sûrement retrouvé dans l’armée pour faire plaisir à papa-maman. Après tout, en temps de paix, qu’est ce qu’il risque ? Un rictus étire mes lèvres. Un bon garçon qui veut juste faire plaisir à ses parents. Un bon garçon timide qui cherche encore sa personnalité, afin de ne blesser personne. Un bon garçon qui veut le bonheur de tout le monde avant le sien. L’enfant parfait. Sans prévenir, je lève mon épée et l’abat sur le côté de son armure. Le bruit du coup résonne durement dans l’arène de sable et il perd l’équilibre, terrifié par la violence et la surprise du choc. Il se rattrape. Je lève mon pied avant de donner un coup de toute mes forces dans son torse. Il finit les fesses par-terre sans comprendre ce qui lui arrive.

« Lève-toi, faiblard. »

Il panique un peu, se relevant maladroitement. Il a comprit que son mauvais quart d’heure vient de commencer, alors même que le feu dans mes veines vient de s’enflammer. Il lève son épée, se mettant en garde. Il ne sait pas s’il a le droit d’attaquer la princesse. Avec mon arme je balaie la sienne qui manque de lui échapper des mains. Monsieur parfait a tout d’un faible. Je frappe à nouveau sur le côté de son armure avec brutalité. Il se décide à répliquer, tentant une attaque frontale pitoyable. Je fais un pas sur le côté, il me dépasse. Avec le pommeau de mon épée, je frappe contre l’arrière de son casque.

« C’est déjà la troisième fois que je te tue, le minable. Bouge toi, sinon je vais vraiment finir par le faire. »


Il se retourne, attaque à nouveau. J’esquive, lui faisant un croche-patte. Il s’effondre parterre, manquant de s’éborgner tout seul.

« Et c’est ça qui veut défendre le royaume ? Même un troupeau de chèvres s’en sortirai mieux que toi. »

Il se relève. Il est perdu. Il a déjà dû se prendre une rouste par l’instructeur. Ce dernier me l’a envoyé pour que je l’achève et le dégoûte de l’armée. C’est évident. Ce fils à papa n’a rien à faire ici. Ce terrain de sable prépare à la dure réalité. Il n’y a aucune tendresse. Aucune pitié. Je dois finir de détruire sa confiance en soit à cet abruti.

Il n’a pas le temps de bouger que je l’attaque sérieusement. Je bondis, visant sa gorge qu’il laisse à découvert. Pile ce petit carré de peau entre le casque et le plastron, celui qui peut lui ôter la vie en une fraction de seconde. Au moment où je frappe, une autre épée vient s’interposer, provoquant des étincelles. Je suis repoussée. Le gamin en face qui doit pourtant avoir mon âge est décontenancé. A l’odeur, il s’est finalement fait dessus. Je plisse le nez et reporte mon attention sur mon nouvel adversaire. Une épée qui flotte dans les airs. Je cherche son propriétaire qui est plus qu’évident. Il est là, juste à l’extérieur du terrain. L’épée disparait et la recrue s’enfuie à toutes jambes, la honte le poursuivant comme une meute de chiens enragés.

Je me détourne du paternel. Je n’ai pas envie de l’affronter. Je ne veux pas encore me prendre la tête avec quelqu’un. Il apparait devant moi. Je hais sa téléportation. Je plisse les yeux dans un regard noir.

« Si tu as besoin de te défouler, je suis là. »

Sa voix est douce, aimante, compréhensive. Empoisonnée.

« Laisse moi tranquille. »

Je le contourne, tentant de faire taire toutes les mauvaises idées que j’ai. J’ai cette voix dans ma tête qui me hurle de tenter de l’attaquer de dos. Mais c’est mon père. Je ne dois pas.

« Nyx, tu ne peux pas continuer comme ça.
- Qu’est ce que ça peut te faire ? Retourne avec ta famille parfaite ! »

Je crache la dernière phrase comme si c’était du venin. Je n’ai pas ma place dans tout ça. Je suis trop imparfaite dans leur perfection. Un bon fils qui prendra un jour la couronne pour être un souverain parfait. Une bonne fille parfaite, intelligente et sage, qui deviendra une femme parfaite. Et moi, qui brûle de colère, qui s’éponge dans la brutalité et le sang. Je n’ai rien d’une princesse. Je suis bien plus à ma place ici, à ridiculiser mes opposants. A faire ce qu’on attend de moi : servir de punition pour ceux qui s’écartent du chemin.

« Notre famille, Nyx. Et elle est loin d'être parfaite, tu m'as bien regardé ? Il rit. Malgré tout, elle est belle et vaut la peine de se battre pour elle. Alors tu m'excusera mais tu ne t'enfuiras pas si facilement. Ne m'oblige pas à te trimbaler par dessus mon épaule pour discuter. »

Je me retourne vers lui. Il a fait de même et dévisageais mon dos depuis que je l'avais dépassé. Maintenant, c'est mon visage qu'il parcoure. Il me dépasse d’une bonne tête et conserve son air doux de paternel parfait.

« Ose faire ça, papa, et je te promets que tu le regrettera pendant un très long moment. »


Je viens de menacer mon père. Je viens de menacer le roi. Une sonnette d’alarme se met à retentir quelque part dans ma tête. Mais mon esprit est trop embrumé pour que j’en tienne compte.

« Je te laisse tranquille. Fais donc de même. »

Son air se durcit sans que je sache si c’est de la peine ou de la colère. Ou peut-être un peu des deux. Je range mon épée dans mon fourreau avant de me détourner à nouveau. Il n’insiste pas, mais tandis que je quitte le terrain, je sens son regard lourd sur mes épaules.

Les jours suivants, j'esquive l’entièreté de ma famille.

Les jours suivants, je ne retourne pas à la caserne.

Les jours suivants, je commence à fréquenter les tavernes et les bas-fonds de la ville.

©️junne.



Nyx Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Nyx Tinuviel
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Richesse : 31
Puissance : 3/5
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Image du personnage : OS Nyx Original
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Mar 14 Sep - 22:33

21 ans
Se remettre en question est le meilleur choix pour apprendre.

Je m’assieds au pied de la fontaine, me servant de la margelle comme d’un dossier. Je jette un dernier cou d’œil autour de moi afin de m’assurer de ma solitude dans le jardin intérieur. Aussi contradictoire que cela puisse être, il a beau être au centre de tout, il est toujours vide de présence. Les jardiniers royaux en prennent soin, mais bien peu de personnes prennent le temps de venir s’y installer. Les résidents préfèrent les baladent dans les jardins royaux, bien plus vastes que ce carré de verdure enfermé entre quatre murs. Ou plutôt, entre huit murs. Octogone parfait, puits de lumière lorsque le soleil est à son zénith, plongé dans une douce pénombre le reste du temps. Il y fait toujours frais, ce qui est agréable en été mais déplaisant en hiver. Les plantes artistiquement et intelligemment disposées protègent de la vue des nobles passants, assurant un cocon de sérénité.

Je ne pouvais décemment pas rester sur le lieu de mon larcin pour jouir de mon méfait. Me réfugier dans ma chambre me paraissait déplacé, comme si la présence de l’objet interdit risquait de souiller mon sanctuaire. Lesdits jardins royaux, bien que vastes, étaient susceptibles de me faire découvrir à cause de la probabilité d’yeux trop curieux. Et les multiples pièces du château n’étaient pas de meilleures cachettes : comme on dit les murs ont des oreilles.

Après m’être assurée de l’absence de témoins gênants, je sors de ma veste le vieux grimoire que j’ai réussi à chiper au nez des régisseurs tyranniques que ma sœur appelle « bibliothécaires ». J’en découvre le titre tandis que je passe mes doigts sur la première de couverture en cuir. Tracé en lettres d’or « Ainsi fût le monde » se dévoile. Je l’ai prit sans même savoir de quoi il parlait. J’ai déjà vu maman avec. Laïna l’a déjà probablement lu. Je regarde le livre comme s’il risquait de me sauter au visage pour me dévorer. Qu’est-ce que cet objet peut avoir d’aussi attirant ? Qu’est-ce qui peut pousser des êtres humains à passer des heures à fixer les pages, alors que la vie réelle est mille fois plus.. Vivante ? Pourquoi lire et rêver de lieux qui ne sont en réalité qu’à quelques jours de voyages, bien cachés à l’abri de tous ? Pourquoi ne pas prendre le risque d’explorer pour vivre des merveilles ? Pourquoi se contenter d’encre sur des pages alors que l’extérieur promet tant de prouesses ? Je prends une grande inspiration et ouvre le livre. Je tourne la première page pour y découvrir le premier chapitre. Très joliment enluminé, les feuilles dégageant un parfum de vieille noblesse. J’ai la sensation que le livre me juge. Comme si j’étais une imposture à le tenir ainsi, dissimulée à la vue de tous. Je me force à parcourir les premières lignes. A poser mon esprit sur les mots que je déchiffre. Je recommence trois fois la première phrase. Deux fois la seconde. Cinq fois la troisième. Je suis incapable de me concentrer. J’inverse certaines lettres, me rendent la compréhension de certains mots difficiles.

Je ne suis pas dyslexique. Cela aurait pu être une excuse confortable vis-à-vis de mes parents pour échapper aux leçons. Mais ce serait un mensonge honteux. J’ai simplement un mal fou à poser mon cerveau, à l’empêcher de se balader au gré de ses envies. Mes pensées sont toujours imprévisibles et intrusives, brisant mon cheminement de pensées. Je parviens à garder mon focus uniquement quand je suis en mouvement. Assise, là, je pense à tout sauf à ce que j’ai sous les yeux. Mon prochain repas. La couleur particulièrement verte du Seneçon de Herre à quatre mètres de moi. La réflexion que m’a faite le tavernier l’autre jour. Tout me traverse l’esprit, sauf ce que je lis. Je me frappe le front pour essayer de me reconcentrer. Et je recommence à la première phrase. Je balaie la moindre pensée indésirable d’un grognement irrité. Je parviens à la fin du première paragraphe au prix d’un immense effort, qui me laisse épuisée et hébétée comme si j’avais fait une trentaine de tours de terrain, à la caserne. Je me laisse tomber vers l’arrière, m’appuyant lourdement contre la margelle e calcaire de la fontaine. Comment est-ce possible de s’infliger volontairement pareille torture des heures durant ? Et réitérer ça tout les jours ? Je laisse le livre ouvert, le retournant sur le sol pour être sûre de ne pas perdre la page et je me lève pour m’étirer. Je cherche la foi de continuer. D’essayer de comprendre ma famille. Laïna se terre dans la bibliothèque. Gaby est souvent le nez plongé dans des manuscrits. Papa aussi. Maman est probablement celle qui lit le moins, mais la seule capable de déchiffrer une partition et de la jouer. Encore une autre sorte de torture que l’on s’inflige, même si le résultat obtenu est magnifique. Flûtiste depuis son enfance, elle a profité d’être enfin en paix avec son passé pour se diversifier. Pianiste, harpiste, elle s’est également essayée au violon. Combien de fois me suis-je endormie au son de sa musique ? Je reste, cependant, totalement dans l’incompréhension quand je la vois lire et interpréter ces symboles démoniaques sur le papier. L’humanité ne cessera-t-elle donc jamais de s’inventer de nouveaux tourments ?

Je me penche et attrape le livre par un côté, sans réellement trop m’en soucier. J’ai terminé un paragraphe. Même pas la première page. Je regarde, circonspecte, la taille de mon instrument de torture. Il y a, au bas mot, au moins quatre cent pages. J’aurai peut-être dû mieux choisir mon chapardage. Une voix qui me semble éminemment proche me fait sursauter. Paniquée, je choisis autant qu’elle s’impose la première cachette qui me vient à l’idée : la fontaine. Elle s’impose car le livre, dans mon sursaut brutal et inopiné, glisse entre mes doigts dans une direction dangereusement proche de l’eau. Je choisis car je donne la petite impulsion nécessaire pour rediriger correctement le grimoire vers la fontaine, pour être sûre qu’il y coule et sois dissimulé par le remous des jets d’eau. Je me tourne, alerte, pour balayer le jardin intérieur du regard. Je tends l’oreille, aux aguets. Non, fausse alerte. Quelqu’un a dû passer trop près de l’une des entrées et le bruit de sa discussion s’est retrouvée amplifiée par la forme octogonale du jardin. Je reporte mon attention sur le grimoire qui barbote gentiment au fond de la fontaine. Je me pince les lèvres. Et bien, je ne saurais jamais ce qu’il e passe après ce premier paragraphe plus que déplorable. Est-ce une grande perte ? Certainement pas pour moi. Est-ce que je me vois ramener mon larcin dans cet état à la biblothèque ? Sa découverte dans une aussi piteuse conditon soulèvera bien trop de questions auxquelles je ne veux pas qu’on réponde. Me reste donc l’unique solution de le faire disparaître. Ce qui renvoie à de multiples possibilités.

Quelques heures plus tard, dans un recoin des jardins royaux, on peut discerner si l’on fait bien attention, une légère fumée grisâtre qui se confond facilement avec les nuages très bas qui peuplent cette nuit là.


La disparition fortuite du grimoire ne sera découverte que bien des mois plus tard, lorsqu’un jeune courtisan demanda pour l’emprunter.

On ne sut jamais ce qu’il advient de ce fameux livre « Ainsi fut le monde ».



Nyx ne fut évidemment jamais soupçonnée.
©️junne.



Nyx Tinuviel
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Mer 29 Sep - 21:43

18 ans
Tag you're it

Lorsque je m’éveille ce matin là, je suis particulièrement de bonne humeur. Ce qui n’annonce évidemment rien de bon pour le reste du château. Je bondis de mon lit, vêtue d’une simple chemise de lin trop longue et me dirige gaiement vers la fenêtre la plus proche pour en tirer les rideaux veirmeil. Au-delà de mon balcon, les jardins royaux se dévoilent dans toutes leurs couleurs automnales sous un soleil encore timide. Je passe aux rideaux suivants, et ainsi de suite, jusqu’à ce que ma chambre soit noyée sous une lumière matinale. Le bruit engendré par mon remue-ménage attire la servante qui m’est attitrée. Encore une nouvelle demoiselle intimidée par la forte tête que je suis. Généralement, les employées sous mes ordres ne durent que six mois. Elle n’est là que depuis un mois, mais a très bien saisit que mon humeur du matin détermine le reste de mes scandaleuses journées. La vampire aux cheveux roux clairs et aux immenses yeux verts semble étonnée de me voir debout, et me salue en faisant une révérence encore maladroite. Je la congédie poliment, en l’invitant à prendre une journée de repos. Aujourd’hui, je veux pouvoir faire mes bêtises sans embarquer quiconque avec moi. Elle me freinerait à cause de son esprit professionnel.

J’attrape dans mon armoire des sous-vêtements propres, un pantalon en daim et une chemise à jabot. L’ensemble est passe-partout, assez masculin, mais profondément confortable. Et pas du tout digne d’une princesse. Je me dirige vers la porte de mes appartements, attrapant au passage une paire de cuissardes sans talons et me glisse d’un bon pas à dans le couloir du palais. Direction les bains communs. Les gardes essaient de ne pas me regarder passer, et quelques serviteurs se retournent sur mon passage. Il n’est pas très royal de se balader en pyjama et pieds nus à travers le château. Je croise même deux conseillers très en avance pour la réunion matinale du Conseil. Ils sont éberlués par ma tenue. Ou plutôt, par mon manque de tenue. Je ne peux retenir un gloussement. J’ai une salle de bain dans mes appartements, mais aujourd’hui je préfère me diriger vers la nouveauté. Je traverse le grand hall du palais sans même me soucier des regards sur moi. Après tout, tout le monde est au courant que je suis une excentrique qui n’en fait qu’à sa tête. Je n’irai pas jusqu’à dire que le palais craint mes humeurs, mais presque. Me voir me trimballer à moitié nue n’a finalement rien de bien étonnant quand on sait de quoi je suis capable.

Je rejoins finalement les bains. Je file à ceux réservées pour la gente féminine. J’y trouve quelques dames de belle lignée qui séjournent au palais. Moyennant finance, ils peuvent y avoir des appartements dans une aile séparée, en complément de leur propre demeure en province. Ducs, duchesses, comtes et comtesses… Quand on fait partie de la cour, n’est-il pas plus simple de vivre au rythme du palais plutôt que de devoir s’y rendre tout les jours ?
Les quelques dames présentent me saluent, estomaquées ou amusées de ma tenue. Je sais que cela fera jaser. Et si ma petite promenade n’est pas encore revenue aux oreilles de maman et papa, cela ne saurait tarder. Je pense que Grand-Mère sera plus amusée qu’autre chose. Maman le sera beaucoup moins. Papa, très cher papa-poule, sera certainement rouge de colère. Je suis sûre que s’il pouvait faire décapiter tous ceux qui m’ont reluquée, il le ferait. Laïna et moi finiront certainement vieilles filles car il fera fuir tout nos prétendants.

Je me prélasse plusieurs dizaines de minutes dans les bains. Et puis mon hyperactivité me reprend et je finis par me sécher et m’habiller, plantant là mes compagnes de bain. Comment vais-je occuper ma journée ? Papa et Maman vont travailler. Gabriel idem. Laïna sera certainement dans la bibliothèque à compiler je ne sais quels bouquins. Ils s’investissent tous dans le travail royal. Peut-on dire que je m’investis également, alors que j’use les armes d’entrainement dans la caserne royale ?

J’attachee mes cheveux en queue-de-cheval serrée. Mes cheveux dégoulinent encore d’eau, trempant le dos de ma chemise. Peu m’importe. Le jabot gonfle sur ma poitrine, empêchant ainsi que mes seins ne soient trop moulés par ma peau encore humide. Le daim est, quant à lui, plaqué contre ma peau. Désagréable à enfiler, mais d’une robustesse presque égale au cuir et légèrement plus élastique. Et un toucher radicalement différent.

J’arpente les couloirs, marchant en plein centre, obligeant les gens à s’écarter pour ne pas me percuter. Le château s’éveille enfin. Et s’il prend enfin vie, cela signifie une chose : beaucoup plus de possibilités de folies à faire. Un vilain rictus machiavélique se dessine sur mon visage.

Je passe en mode prédatrice. Mes foulées deviennent félines. Mes sens s’aiguisent. Je sais quelle proie je veux. Et je dois la traquer.

Il est assez prévisible, finalement. Je le trouve sur le chemin entre sa chambre et la salle de Conseil. Il a des papiers dans les mains, sûrement des points qu’il souhaite aborder aujourd’hui. Il ne se doute pas un seul instant qu’il est suivi, telle une brebis offerte au loup. Je le laisse me dépasser, cachée dans un recoin, afin qu’il ne puisse humer mon parfum. Il ne jette même pas un coup d’œil dans ma direction, se pensant en sécurité. Mon cher frère, quelle naïveté ! Tu ne seras jamais en sécurité tant que je rôderai à proximité.

Je lui emboîte le pas, silencieuse comme une ombre. Avec son satané pouvoir, je dois le prendre par surprise. Sa téléportation est un désavantage pour moi. Je me dois d’être plus vive, plus silencieuse, plus retorse. Parfois j’en viens à regretter de ne pas en avoir un également. De ma famille, je suis la seule à en être dépossédée. Plus jeune, j’en étais jalouse. Je me suis faite une raison. Et puis, peut-être que mon talent en combat est en réalité une sorte de Don ? Allez savoir.

Je rôde dans le dos de mon grand frère adoré un moment. Puis, avant qu’il ne s’approche trop de la salle du conseil et que le regard des gardes puisse l’alerter sur ma présence, Je bondis tel un chat. Je le frôle en le dépassant, lui arrachant des mains ses papiers, et sans même me retourner je m’enfuis à toutes jambes, usant de ma vitesse vampirique. En une seconde j’ai déjà changé de couloir. Je varie plusieurs fois de trajet, consciente qu’il est soit lancé à ma poursuite soit en train de se téléporter à tout va pour essayer de me tomber dessus par surprise. Ou peut-être est-il encore en train de se demander ce qu’il vient de se passer ?

Je traverse un boudoir, me précipitant vers le balcon dont la fenêtre est ouverte. Sans même hésiter je saute par-dessus la balustrade en pierre, surprenant les deux vampires en train de discuter. J’atterris souplement au sol, serrant contre moi les documents volés. Je balaie du regard les environs, prenant note de ma position par rapport au palais, avant de m’élancer à travers les jardins comme une bombe. Pas de Gaby dans les environs. Il fouille encore sûrement le château. En tout cas je n’entends pas de grondement d’orage à proximité. Je ralentis après m’être enfoncée dans le terrain de chasse, transformé depuis des années en terrain de jeu pour triplets Sang-Pur. Je suis à peine essoufflée. J’avise un rocher où je m’assieds, le sang bouillonnant dan mes veines, mon cœur battant à tout rompre, prêt à repartir dans une cavalcade folle. Je plie les papiers et les cale dans ma ceinture afin qu’ils ne me gênent pas, et j’attends un sourire au coin des lèvres.

Il lui faut quelques minutes pour arriver. Il ne s’est pas téléporté. Ses yeux vairons sont orageux et je vois que ma petite blague a parfaitement fait mouche. Mon sourire n’améliore pas son humeur. Ce qui ne fait qu’exacerber ma bonne humeur. Je lance, taquine ;

« Alors frérot, fatigué ?
-Attend que je t’attrape. »

Ouuuh, j’ai peur. Je ris. Il sait comme moi qu’en combat à mains nues je gagne s’il n’utilise pas son pouvoir. Et il n’a pas encore assez de contrôle pour l’utiliser avec finesse. Une mauvaise décharge et il m’électrocute. De fait, je sais qu’il n’en usera pas et qu’il sera obligé de ruser. Sa meilleure tactique sera de jouer à chat avec moi. Exactement le but recherché. S’il se saisit des documents et se téléporte, il gagne. S’il tarde trop à disparaître avec les papiers en main, je prendrai le dessus et lui volerai à nouveau.

Après m’avoir dévisagé et avoir légèrement froncé les sourcils, jaugeant certainement ses chances contre moi, il bondit. Je réagis instinctivement, bondissant également, mais de côté pour l’esquiver et m’enfuir. Il feinte et m’effleure la manche tandis que je me dérobe sous ses doigts. J’entends un grognement de frustration tandis que je file à travers les bois. Le terrain ne lui est pas propice pour une téléportation, et aucun de nous deux ne peut faire une ligne droite et ainsi miser sur de la vitesse pure et dure. Gaby chéri va devoir ruser pour m’attraper. Et je compte bien lui en faire baver. Il s’essoufflera avant moi. J’ai un cardio en béton armé à force de m’entraîner absolument tout les jours. Je n’ai pas l’esprit et la culture de mes frères et sœurs, mais j’ai un physique qu’ils ne peuvent concurrencer. Comme on dit, quand on a pas de tête on a des jambes. Ils ont hérité de la tête, et moi des jambes.
Je bondis au dessus d’un buisson, ne tentant même pas d’être silencieuse et discrète. Le but n’est pas de me cacher, mais bien d’être poursuivie. Si je sème Gaby, le jeu perds de son intérêt. Il apparait soudainement sur le côté et je profite de la présence d’un tronc pour m’en servir comme pivot et l’esquiver. Déstabilisé par mon mouvement, il manque de se le prendre et je ralentis pour que la chasse puisse reprendre. J’ai même l’audace de me retourner vers lui pour le narguer ;

« C’est comme ça que tu coures après les demoiselles ? Tu m’étonnes que tu sois toujours célibataire !
-Et toi tu les fais fuir, je ne sais pas si c’est mieux ! »

Ouch, touché. Contrairement à mon grand frère qui a été remarqué par plusieurs jeunes vampires de la cour, et Laïna dont on vante l’intellect, je suis celle dont on se méfie. Je ne sais pas si Gaby sait à quel point sa pique m’a touché. Je me force à garder le sourire et à rétorquer ;

« Le bon saura rester ! »

Sans prévenir, Gab’ me saute dessus et je plonge littéralement dans sa direction afin d’esquiver ses mains. Je glisse sur le ventre sur le tapis de feuilles mortes afin de me redresser et de courir comme une folle. Le temps qu’il se retourne, je parviens à reprendre une distance de sécurité. Ce fourbe a presque réussi à m’avoir. Attirer mon attention sur autre chose pour mieux me piéger. Je note grand frère, je note. Ca marchera une fois, pas deux.
Je reprends ma course, esquivant les attaques de Gaby. Son souffle se fait lourd et je sens qu’il commence à peiner. Sait-il qu’il ne m’aura pas à l’usure ? Évidemment qu’il est au courant. Alors qu’essaie-t-il de faire ? Je commence à me méfier. Mon frère a forcément une idée derrière la tête. Ses attaques cessent brutalement. Je ralentis avant de m’arrêter de balayer les environs, guettant le moindre mouvement. Je sais que je ne l’ai pas perdu. Il est quelque part, tapi dans l’ombre, à attendre son heure. Je fronce les sourcils, inspirant profondément pour détecter une odeur quelque part. Je n’ai que l’humus dans le nez. Mon cœur bat jusque dans mes tempes, brouillant mon audition. Mes jambes fourmillent de repartir. Je me force au calme pour mieux identifier mon environnement. Mais rien ne sort de l’ordinaire.

Quand il bondit, je suis prête. Je réagis à son mouvement avec un autre, tout aussi rapide. Là où je n’étais pas prête, c’est la seconde personne qui me prend à revers, dans un impact qui me fait tomber au sol, sonnée. Les fesses collées sur le manteau automnal, je découvre avec surprise les deux silhouettes qui me dominent. Les deux ont des sourires ancrés sur les lèvres. Bande de fourbes. Gaby se penche pour récupérer ses papiers sans se presser. Laïna me tend la main pour m’aider à me relever. C’est pour cela qu’il a mit du temps à arriver au terrain de chasse. Il est allé chercher Laïna et m’a tranquillement rabattu vers elle. Il est épuisé, transpirant, mais fier de lui. Je sais qu’il a fait exprès de me pousser pour que mes sens ne soient pas aussi bons que lorsque je suis fraîche et dispo. Et ils se sont mit à deux pour être sûrs de m’avoir. Je prends la main de ma sœur et elle me remet sur pieds. Je m’époussette, décollant les dernières feuilles sur mon pantalon. Je lance, sans les regarder, attelée à ma tâche ;

« C’était déloyal.
- Ca a marché, non ?
- Tu es la première à tricher.

- Vous étiez deux, quand je triche je suis toute seule ! »

Ils rient. Bande de traîtres.

« Puisqu’on a gagné, tu dois nous accorder une faveur. »

Je plisse les yeux devant le sourire fourbe de ma jumelle.

« Dis toujours.
-Tu viens à la réunion.
- Hors de question !
- Ca n’en était pas une. Tu nous a mit en retard, tu assumes. »

Le regard de Gab’ est aiguisé et son sourire est un sourire satisfait. Je sais que je n’y échapperai pas.

« D’accord d’accord, mais je me change. Je vais sentir le bouc.
-Je t’accompagne. Gaby, on se rejoint là-bas ?
-Évidemment. »


Il se téléporte dans un grondement d’orage. Laïna m’emboîte le pas pour être sûre que je ne me fasse pas la malle. Le trajet jusqu’à mes appartements est long, et je tente plusieurs fois de me dérober en cherchant des excuses. Ma sœur demeure inflexible. Elle va jusqu’à me regarder tandis que je me rince le visage et que je me change. Je n’ai pas de notion de pudeur avec elle ; nous sortons du même ventre et nous nous sommes vu nues depuis notre plus jeune âge. Mais son manque de confiance –totalement justifié soit dit en passant-, me blesse. Elle ne me lâche pas d’une semelle jusqu’à la salle du Conseil. Nous entrons, moi la première et elle derrière pour être sûre que je ne m’enfuis pas au dernier moment. Gaby est déjà là, propre et frais après un brin de toilette pour lui aussi. Les membres du Conseil nous jette un regard, profondément irrités. Comme si elle n’attendait que ça, Maman fait son entrée par la porte à l’opposée. Elle nous regarde immédiatement, Laïna et moi, avec un sourire et déclare à l'assemblée ;

« Veuillez m’excuser pour mon retard. Vous connaissez le roi. »

Certains conseillers toussotent, subitement rouges. J’entrouvre les lèvres, mi-amusée mi-choquée que maman use de cette excuse si facilement. Papa a vraiment bon dos. Je plante les yeux dans ceux de Gaby. Evidemment, tout ça vient de lui. Il a dû intercepter maman pour lui expliquer la situation et elle excuse notre retard en étant encore plus en retard. Ils sont tous de mèche. Laïna me conduit près de Gaby. Je me retrouve très vite encadrée par mon frère et ma sœur et nous nous asseyons. Je n’ai aucune marge de manœuvre, piégée dans une cage invisible. Je les maudis intérieurement, tandis que maman ouvre la réunion. Je comprends bien vite qu’il s‘agit d’une réunion de gestion du château. Rien de bien méchant. La Reine ouvre sur le sujet de la fête d’Automne qui arrive bientôt. Les idées fusent. Gaby et Laïna en ont évidemment énormément. Je n’en ai aucune et je me contente d’écouter. Au bout de ce qu’il me semble être une éternité, le second sujet arrive et je serai bien en peine de dire de quoi il s’agit. Toute ma concentration est focalisée sur ma capacité à garder les yeux ouverts. Je finis par me frotter les yeux, mimant d’avoir quelque chose qui me gêne sous la paupière pour me reposer. Lentement, sans m’en rendre compte, j’ai la tête appuyée contre ma main, cherchant à ne pas piquer du nez. Laïna me donne un coup de coude. Je me redresse telle une poupée, les yeux vitreux, incapable de penser à autre chose qu’à rester éveillée. Je me surprends deux fois à voir la table s’approcher de mon visage. Je réagis suffisamment vite pour que cela passe inaperçu. Je crois que le troisième sujet est lancé. J’entends des mots autour de moi mais je suis incapable de les comprendre même en faisant un effort.

Boum

Je me relève brutalement, le nez en sang. Je viens de littéralement m’éclater la figure contre la table en chêne. Réveil très brutal soit dit en passant. Un silence pesant flotte et tout le monde me fixe. Même maman semble choquée. Laïna et Gaby semblent scandalisés. Je porte les doigts à mon nez pour essayer de tarir le flot de liquide vermeil. Laïna est la première à réagir. Heureusement que je peux compter sur elle. Elle se relève, formulant des excuses, avant de m’attraper le bras et me tirer à sa suite. Nous quittons la salle du Conseil sans même un aurevoir. A l’extérieur, elle s’arrête pour me regarder avant d’éclater de rire, un véritable fou rire qui la fait se plier en deux.

« C’est pas drôle !
-Oh si ! »

Elle peine à respirer et s’attrape le ventre. Je devine qu’elle a déjà mal aux abdos. Je la contourne pour me diriger vers mes appartements. Elle me poursuit, riant tout son saoul.

« Plus jamais je vais à vos maudites réunions ! »

©️junne.



Nyx Tinuviel
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Sam 20 Avr - 19:10

Obsession
You'll be mine

J’observe la silhouette aux longs cheveux blancs qui se déplace dans les jardins. Non, pas tout à fait blancs. Un blond très pâle, très froid. Je me demande un instant quelle sensation j’aurais en passant ma main à travers ces fils de lumière. Je la suis, dissimulée dans l’ombre des arbres. Elle est seule, se pensant en sécurité maintenant que la guerre est terminée. Elle erre entre les massifs de fleurs, vêtue d’une robe de satin mauve. Ce n’est pas la première fois que je viens la voir. Je sais que cette teinte là semble être sa préférée. Une teinte pas tout à fait rose, assez claire, qui se fond à merveille parmi le décor environnant. Elle détonnerai en pleine forêt ou en ville, mais ici dans des jardins agrémentés elle est accordée.

A quoi pense-t-elle ? A moi ? Est-ce que je hante ses pensées comme elle hante les miennes ? Je sais que mon obsession est mauvaise. Mais elle a aiguisé mon instinct de chasse. J’ai humé son parfum tandis que mon esprit était dans les ténèbres. Et depuis, je sais que cet instinct glisse terriblement vers autre chose. Quelque chose d’indéfinissable. Parfois, quand je la vois ainsi, si frêle, la peau si blanche, j’ai envie de la rejoindre. Je glisserai mes mains dans ses longs cheveux de soie blanche, jee les empoignerai,  tirerai sa tête en arrière et de plongerai mes crocs dans son cou. Savoir si son goût est identique à son parfum. S’il apaiserai mon envie d’elle.

Mon peu de raison m’empêche de l’approcher. Je sais que je ne dois pas tuer sur un coup de tête, mon maître serai très en colère s’il l’apprenait. Surtout une souveraine. Je sais que si je la touche enfin, je ne saurais pas m’arrêter. Je connais mes pulsions. D’abord ses cheveux qui me fascinent. Puis sa beau d’albâtre qui la rend si semblable à un fantôme. Puis son sang. Et j’en voudrais plus, toujours plus. Mais si je ne parviens pas à m’arrêter à temps, notre rencontre sera la dernière et je ne pourrais plus la revoir. Je me gorgerai de sa présence et de son sang une bonne fois pour toute, incapable de me poser des limites.

Je me mords la lèvre, sentant poindre mes crocs. Ressaisis-toi. L’observer à distance est la seule chose que je m’autorise. Déjà, parce que je me suis échappée de ses prisons et que je suis recherchée. Ensuite, comme dit plus haut, je risquerai de la tuer. Plutôt dommage. Ou alors elle me tuerai, qui sait ? J’ai entendu parler de son pouvoir. Tuer d’un seul toucher. Elle pourrait m’être aussi fatale que je pourrais l’être pour elle. Relation destructrice.

Elle s’arrête pour admirer une fontaine. Elle semble cependant toujours plongée dans ses pensées. J’observe les environs sans voir quiconque. Elle me tourne le dos, ses cheveux fin volent légèrement dans la brise, portant son parfum jusqu’à moi. Je m’enhardis, hypnotisée par ces cheveux qui dansent mollement dans le vent. Je sors de mes ténèbres, faisant attention à ce que les parties en cuir de mes vêtements ne bruissent pas. Il ne reste bientôt plus que dix mètres entre elle et moi. Je suis totalement exposée dans ces jardins multicolores, sous les rayons du soleil. Je suis sur le qui-vive, le cœur battant à tout rompre à cause de l’adrénaline. 9 mètres. J’avance lentement, profitant de chaque seconde où son corps se fait plus proche du mien. Elle n’a toujours pas bougé. Si la reine était bercée dans les arts de la guerre, peut-être aurait-elle sentie ma présence. Je suis d’un silence total, mais quand a l’habitude de se battre et de tuer on développe un sixième sens. On finit par percevoir quand on est observé. Willelhmina Dragsyl ne semble pas l’avoir. Une bonne chose pour moi. C’est une politicienne naïve des horreurs de la vie. 5 mètres. Je discerne chaque mèche de cheveux. Le satin de sa robe renvoie les reflets du soleil. Ses cheveux semblent d’une douceur sans pareil.  2 mètres. Elle pourrait se retourner à tout instant, me faire face. Comment réagirait-elle face à moi ? Elle lèverai légèrement son regard aux couleurs de l’aurore, probablement. Crierait-elle ? Si elle crie, qu’est-ce que je fais ? Mon souffle se fait tremblant, tandis que je m’imagine poser mes lèvres sur les siennes pour la faire taire. Ce serait le début de la fin. Mon désir carnivore me pousserait à la faire mienne de toute les façons possibles. Je la dévorerai  jusqu’au bout des ongles.  Mon cerveau se fait traître tandis que j’imagine des cris qui se transformeraient lentement en autre chose de beaucoup plus sensuel. 1 mètre. Je pourrais l’attrapais par la taille et la tenir contre moi. Nous faisons environ la même taille, mais nos morphologies  ne sont pas identiques. Sous ses vêtements amples je la devine gracile. J’aimerai parcourir ses courbes que je ne fais qu’imaginer. Son parfum est entêtant. J’aimerai me débarrasser de ces cheveux qui me cachent son cou. L’attraper au menton et lui faire pivoter la tête pour exposer cette partie qui me tente tant. Poser mes lèvres sur sa peau blanche puis y enfoncer mes crocs. Entendre ses gémissements. Enserrer son corps avec ma main libre pour la plaquer contre moi, l’empêcher de me fuir. Ma proie. L’objet de ma tentation. Le fruit de tous mes désirs. Elle ne se doute pas un seul instant d’à quel point nos vies pourraient prendre un tournant décisif à cet instant précis.  20 centimètres. Ses fesses frôlent mon bas ventre. Le cache-cœur en cuir qui couvre ma poitrine est balayée par sa chevelure solaire. Je n’ai qu’à me pencher pour prendre tout ce que je désire.

Mes crocs sont sortis. Ils me gênent, et mon instinct me hurle de lâcher prise. Je suis concentrée sur chaque sensation que je ressens près d’elle. Les rayons du soleil se font presque brûlants sur mes parties exposées. Le bruit de l’eau qui retombe en cascade est un véritable boucan à mes oreilles, tandis que je me concentre sur le bruit de son cœur. Peut-être est-ce que je fais une erreur. J’entends la respiration de la reine se bloquer. Son cœur accélère. Elle a enfin perçu ma présence. Si je l’avais attaqué, il serai déjà trop tard. Beaucoup trop tard. Elle ne bouge pas, et je devine ses sens qui se concentrent sur ma présence prédatrice. Mon sang s’affole dans mes veines. Le besoin de la chasse se fait presque irrésistible.  La voix de la souveraine se fait murmure effrayé ;

«  Qui êtes-vous ? »

Douce mélodie à mes oreilles. Je sens sa peur. La mienne y fait écho. J’ai tellement d’envies et tellement peu de self contrôle. Mes mains se font tremblantes tandis que je prends une décision folle. Elle peut tuer d’un toucher. Mais la Reine porte des vêtements amples, qui dissimulent sa peau. Les seules zones à nues sont son visage et son cou. Même ses mains sont gantées. Lentement, ma main droite se glisse entre sa taille et sa manche. Le satin caresse ma peau nue, tandis que je l’enlace doucement, l’attirant contre moi. Je déglutis, terrifiée comme si je touchais une poupe de porcelaine. Elle hoquète, terrifiée, et avant qu’elle ne puisse crier j’attrape ses cheveux avec ma main gauche dans un mouvement vif, tirant sa tête en arrière. La douceur avec laquelle je l’ai enserré n’a rien à voir avec la brutalité avec laquelle j’ai tiré sa tête. Son visage arrive presque au niveau du mien, mais dans cette position elle est obligée de regarder vers le ciel.
Je découvre la finesse de sa taille, la douceur de ses cheveux. Nos cœurs battent à l’unisson, mais pas pour les même raisons. Elle est terrifiée. Je suis diablement excitée. Si je la mords, c’en est probablement fini de moi. Je ne peux me contenter que de ce que ses vêtements me permettent de toucher. Elle gémit, la voix emplie de pleurs ;

« S’il vous plait.. »

Où est passée la majestueuse reine ? Elle est tétanisée par la peur, jeune eliraan abîmée par la guerre, éplorée par la perte de sa fiancée. Elle n’est qu’une enfant, comme moi. Elle n’a pas la sagesse de centaines d’années de vie. Son masque de reine n’est là que pour mieux dissimuler sa fragilité.  J’hume son parfum, soudain atteinte par sa détresse. L’envie de son sang se calme. Je lui chuchote à l’oreille d’une voix douce ;

« Ne crie pas. »

C’est tout ce qui me vient à l’esprit mais cela ne semble pas l’apaiser. Je réalise l’erreur que j’ai commise. Je ne veux pas qu’elle me craigne. Je veux qu’elle me désire. Je ne veux pas hanter ses pensées comme un démon, mais comme un souvenir agréable. Je veux qu’elle recherche ma présence comme je recherche la sienne. Douce utopie alors qu’elle a probablement oublié son ancienne prisonnière. Après un moment à inspirer son parfum et à rassembler mes pensées, je continue de chuchoter à son oreille ;

« Je suis désolée. Je te protègerai. Tu ne craindra rien à partir de maintenant. »

Elle répète faiblement ;

« Qui êtes-vous ? »

La terreur a l’air de passer doucement, sa voix est moins tremblante. Peut-être que son sang froid est en train de revenir. Elle doit réfléchir à un plan pour se sortir de là. J’ai envie de poser mes lèvres sur sa peau d’albâtre. Je ne veux plus empoigner sa chevelure mais la caresser, enrouler ses mèches autour de mes doigts. Je veux sentir son corps sans toute ces couches de vêtements entre nous. Je veux savoir à quoi ressemble sa voix quand elle ne se sent pas en danger. Je veux qu’elle susurre mon prénom. Je veux plonger mes yeux bleus dans les siens aux couleurs du lever de soleil. J’effleure son oreille avec mes lèvres, résistant à l’envie de l’embrasser. Je la sens frissonner à ce contact si ingénu par rapport à notre situation. Je veux qu’elle soit mienne. Elle finira mienne.

« Je suis désolée. »

Je répète simplement. Je la relâche, contrite, et la repousse avec douceur. J’utilise ma vitesse vampirique pour regagner les ombres avant qu’elle ne se retourne à ma recherche.  Je la vois fouiller les environs à ma recherche, tandis que je me calme doucement. Ses mains sont crispées sur sa longue jupe qui cache les formes de ses jambes. Sa tenue est une tenue d’apparat. Pas une tenue sensuelle. Aurais-je un jour l’occasion de la voir avec une tenue un peu plus moulante ? Je me sens déjà affamée d’elle alors même que je viens de la lâcher. Je me rappelle la largeur de sa taille, à quel point son corps était appuyé contre le mien. Chaque courbe que j’ai pu sentir, et toutes celles que j’aurai rêvé de découvrir.  Elle prend subitement la décision de fuir l’endroit. Je me doute qu’elle va appeler les gardes pour fouiller la zone et augmenter la sécurité. Je ne peux cependant pas m’empêcher d’admirer les tissus voler derrière elle avec ses cheveux, tandis qu’elle marche d’un pas rapide, se retenant de courir autant qu’elle peut. Je passe la main dans mes cheveux. Je suis dans la merde. Profondément dans la merde. Le besoin d’elle se fait encore plus pressant qu’il y a peu et pour des raisons différentes.

Il est temps de quitter le palais. Je ne sais pas si c’est une bonne idée que je revienne la voir alors qu’elle connait désormais mon existence. Retournera –t-elle seule dans les jardins ? Aurais-je un jour à nouveau accès aux jardins ? Aurais-je l’opportunité de la prendre à nouveau contre moi ? Elle n’a pas vu mon visage. Elle a entendu ma voix. Senti mon parfum. Saurait-elle me reconnaître avec aussi peu d’élément ? Je tourne les talons alors que la silhouette de la reine disparait dans le bâtiment. J’ai fait une erreur, mais je ne peux pas m’empêcher de la trouver délicieuse et de n’en éprouver que très peu de regrets. Nous nous reverrons. Un jour, tu seras à moi. De ton propre chef.


©️junne.



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