Sans Lumière..

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...L'obscurité de nos âmes nous dévore

Je traverse le palais, la princesse endormie dans mes bras. Les serviteurs encore debout à cette heure se poussent précipitamment pour s’écarter de mon chemin, bien conscient que ce n’est pas moi qui chercherait à les éviter. Ils sont étonnés, voire inquiets pour certains, de voir Laïna endormie dans mes bras. Ils se demandent si c’est moi qui lui ai fait du mal, ou si elle s’est blessée. Mais rien de tout cela. Mon visage est fermé, mon pas décidé, et ma prise solide sur le corps de la jeune femme.
Le palais semble en ébullition, plus que d’ordinaire, surtout à cette heure-là. Je décide de ne pas m’en préoccuper pour le moment. Tout le monde sait où me trouver quand il s’agit de rétablir l’ordre. Si personne ne vient m'appeler au secours c’est que la situation est gérable. Je reste La Bête, on m’appelle quand la diplomatie n’a pas fonctionné.

Quand j’arrive aux appartements de Laïna, une de ses domestiques vient m’ouvrir prestement la porte. J’entre d’un pas sûr, comme s’il s’agissait de mes propres quartiers. Je fais au mieux pour ignorer les quantités de livres et l’odeur du papier. J’esquive les piles posées à même le sol, les bibliothèques étant déjà remplies jusqu’au plafond. Je dois reconnaître que même en mettant le bazar, la princesse reste sacrément organisée. Ce n’est pas le même bazar que moi, et il est nettement moins dangereux. Disons que si des choses doivent traîner dans ma chambre presque vide, il s’agit plutôt d’armes. Autant dire que l’on apprend vite où l’on met les pieds.

Je pose la jeune vampire temporairement sur un côté de son lit, ignorant la domestique, lui enlevant sa robe inconfortable pour dormir et nattant simplement sa longue chevelure pour lui éviter des nœuds au réveil. Vêtue d’une simple chemise de corps qui allait sous sa robe, je la mets ensuite dans son lit précautionneusement, avant de rabattre la couette sur elle. J’hésite un instant, et finalement je la borde. Je vais m’assurer ensuite que les rideaux sont bien tirés et qu’elle ne sera pas gênée par la lumière du jour, avant de faire demi-tour sans un regard en arrière. Je passe à côté de la suivante sans un regard en arrière, bien décidé à retourner à côté du dragon de jais.

Le château est devenu un peu plus désert, tandis que je fais le chemin retour. A croire que les domestiques se sont tous réfugiés dans une autre aile, pour un autre évènement. Je ne cherche pas à savoir, focus sur ma problématique.

Je passe à une vitesse vampirique pour finir de traverser le palais et retrouver le prédateur, toujours allongé. Il lèche ses griffes tel un gros chien, nettoyant avec précision toute trace de sang et de chair. Son regard d’argent se repose sur moi, et la présence de son âme se fait lourde sur la mienne. Je sais qu’on parle d’une bête qui a vécu des centaines d’années, et qui a un instinct de prédation bien plus fort que le mien. Un ronflement proche d’un râle s’échappe de sa gorge, légèrement menaçant ;

“- Alors comme ça tu n’étais pas morte.
- Nous sommes deux dans ce cas-là. C’est quoi ton excuse ?
- Tu as disparu avant la guerre.
- Tant mieux pour nos ennemis.
- Pourquoi n’es-tu pas revenue ?”

Sa voix est inquisitrice, presque culpabilisante. Il a relevé la tête, et ainsi même allongé il me toise de haut. Je croise les bras sous ma poitrine dans un geste qui indique clairement que je me renferme sur moi-même.

“-Et toi, pourquoi tu ne reviens que maintenant ?
- J’étais perdu.”

Concède le dragon.

“Je l’étais aussi.”

Ces révélations semblent adoucir l'atmosphère. Il abaisse légèrement le museau pour me souffler dessus grâce à ses naseaux, un geste que je sais affectif.

“Je suis heureux de te revoir.
-Je suppose que le plaisir est partagé.”

Je lance un petit sourire un coin. C’est à cet instant que je ressens l'électricité dans l’air, quelques instants avant que le bruit de la foudre ne frappe. Je fais volte face en une fraction de seconde, dégainant mes haches, me plaçant devant le dragon. Plutôt ridicule si vous voulez mon avis compte tenu que Tescanda reste une menace plus imposante que moi. Derrière moi, je le ressens se relever, tandis que les deux silhouettes familières se dessinent. Les reconnaissant, j’abaisse mes armes et je lance, en riant ;

“Et ba putain, cette soirée va être un fiasco.”

️junne.

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❝ REUNITED BUT NOT WHOLE. ❞

Lorsque la foudre s’abat dans la cour intérieure, l’arc électrique qui nous libère danse un court instant dans l’air, illuminant les façades de Babylon en silence. Ma lance à la main et mon paternel à mes côté, mes muscles se tendent prêt à riposter à la moindre menace. Je ressens une présence à notre gauche au même moment qu’un bruissement lourd n’attire notre regard simultanément. Je me figea sous la stupeur, pas réellement certain du mauvais tour que me jouait mes yeux vairons. Je glissa mes iris sur ma sœur, Nyx, au pied de la créature draconique qui se moquait ouvertement de la situation. Je ne pouvais pas me tromper sur l’identité du dragon qui me faisait face et plantait ses pupilles sur nous. Je lâchais mon arme au sol, un sourire de béatitude s’étirant sur mon visage innocent. Et d’un pas naïf et incertain, je m’avança vers eux.

❝
— Tescanda ! L’appelais-je avec autant de joie que de soulagement.
— Tes.
❞

Fit écho mon père avec un ton bien trop sec et glacial, me stoppant net dans mon rapprochement. Je me retourna vers lui et observa non pas de la colère, mais du jugement. Un lourd et profond jugement. Il aurait dû être ravi, même bien plus que nous. Si le dragon de mère était là alors rien n’était perdu. Il pourrait nous guider jusqu’à elle, nous communiquer des informations et nous rassurer. Je pensais que ce jour béni, il serait le premier à pleurer. Et pourtant cet idiot montrait presque les crocs.

— Gabriel Tinuviel —
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❝ YOU FAILED TO SAVE HER. ❞

Le choc. La tristesse. Et une profonde rancœur. Ce furent les premières émotions à traverser mes pupilles dorées en découvrant une silhouette dans la nuit que je connaissais presque par cœur. Je n’arrivais pas à me réjouir. J’aurais du me réjouir. Et j’avais juste envie de me jeter sur lui pour lui dire mes quatre vérités. Je lui en voulais. Je lui en voulais si viscéralement. C’était un venin tout autre qui envahissait mon être, perturbait mes pensées. Poings serrés contre ma paume et ma lame, le regard froid, je ne portais même plus attention à mes chers enfants. Il n’y avait plus que lui et moi, dans un lieu qui m’était désormais inconnu.

❝
— Tes.
❞

J’étais déjà à bout de patience. Trois ans de silence. Trois ans de dédain. Trois ans d’espoir écrasé sous le poids de son putain de bouclier de cristal. J’avais envie de lui cracher à la gueule. Comme un enfoiré, j’avais presque envie de lui demander ; Pourquoi maintenant ? Où est ta liée, ton âme-sœur, ta moitié ? Lui qui avait toujours montré tant de possessivité envers elle dans nos premières années. Lui qui rabaissait à la première occasion mes efforts pour souligner ma dangerosité. Où était passée sa dangerosité ce jour-là ? J’avais la sensation que ma tête allait exploser. Tout n'était que grondements, plaintes, hurlements et rugissements. Retroussant mes crocs en un sifflement mauvais, je laissais ma colère dormante me submerger lentement. Le plan astral répondit instinctivement à la menace et deux nouvelles épées apparurent à mes côtés, siphonnant la moitié de ma réserve d’éther.

❝
— J’avais confiance en toi ! J’ai mis NOS VIES entre tes putains de griffes !!
❞

Hurlais-je à sa gueule avec son masque de fierté qui me rendait malade. J’avais laissé Aiko partir parce qu’il était à ses côtés. J’avais fais l’erreur de croire en lui pour la protéger là où je n’étais pas en capacité de le faire. J’avais cru qu’ils étaient invincibles ensemble. Que ce putain de reptile me la ramènerait saine et sauve. Mais Tescanda avait échoué. Et il aurait dû être en panique à son retour. Il aurait dû la pleurer. Il aurait dû hurler si fort que les vitres de Babylon en aurait fini en poussière. Il aurait dû s’envoler et aller la chercher. Et au lieu de ça, ce lézard se prélassait avec nos enfants. Trois ans de ressentiment ne pouvait décemment pas s’évanouir en une phrase. Et encore moins quand rien de tout ceci ne semblait l'impacter alors que ça m'avait littéralement tué. Alors sans quitter son regard une seconde, je m’accroupi pour attraper la lance de mon fils et envoya une de mes lames vers lui.

— Noctis Tinuviel —
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...L'obscurité de nos âmes nous dévore

Le crépitement de l’air est distinctif. Dans cette belle nuit sans nuages à l’horizon, il est évident que le tonnerre n’est pas naturel. Et le seul à pouvoir faire ça ici sans crainte est l’enfant d’Aiko. Aussi, quand je me redresse, m’asseyant pour dominer la scène de toute ma taille, je suis quelque peu surpris de voir apparaître le roi en sa compagnie. Je fronce mes arcades sourcilières, mes pupilles rétrécissent. L’appel de Gabriel me détourne quelques instants de ma proie et je me détends légèrement en voyant son visage illuminé par la joie. Je reporte néanmoins mon attention vers le Sang Pur originel qui exhale la colère, la culpabilité, le besoin de sang. Je dévoile mes crocs affûtés comme des poignards tandis qu’il fait apparaître des lames supplémentaires, et qu’il me hurle dessus.
Ses paroles font mouche et je vois rouge un instant. Lorsqu’il projette une épée, je n’ai pas le temps de réagir que Nyx lance elle aussi une de ses haches pour dévier la trajectoire. Elle se met à hurler elle aussi ;

“Mais tu es complèt..”

Je frappe le sol de ma queue, la stoppant net. Je pousse un grondement sourd.
Ce misérable insecte rejette sa culpabilité sur moi. Il a osé m’attaquer. Il pense que sa peine est plus grande que la mienne ? Où était-il tandis que je protégeai notre enfant ? Où était-il lorsque nous avons été jeté au sol ma liée et moi, gravement blessés ? Où était-il tandis que je l’alimentais avec mon éther jusqu’à en crever pour nous sauver ? J’étais prêt à offrir ma vie à mon âme-sœur. Je l’aurais fait avec joie. Quand j’ai sombré dans l’inconscience, elle a arrêté pour ne pas me tuer. J’ai donné tout ce que je pouvais, et j’aurais donné plus encore pour revoir son sourire. Où était-il, lui et ses foutus soldats de pacotille ? J’aurai sacrifié le monde pour Aiko. Pour ma fille. Pour mon seul amour. Pour ma liée. Lui s’est replié, tel un couard. Personne ne nous a-t-il vu chuter ? Où étaient ses satanés piafs, ses éclaireurs et que sais-je d’autre ? Les images de ce jour-là me hantent, et j’ai eu beau parcourir notre Lien il n’y avait que cette obscurité au bout. Un Lien qui n’est pas rompu par la mort. Un lien qui est juste inaccessible.

Je finis de me relever, de la pure haine dans les yeux. J’abaisse la tête légèrement pour le regarder en face, m’approchant à pas lent, tel le prédateur que je suis, retenant ma colère viscérale. Je juge ma proie. J’approche mon âme de la sienne, présence aussi imposante que mon corps comparé au sien. J’aurai dû le tuer. J’aurai dû lui arracher les membres un par un il y a bien longtemps. Je sens le goût du poison sur ma langue, tel un doux nectar. J’aurai dû planter mes crocs dans sa carcasse et le jeter dans un ravin, l’ensevelir sous des pierres. L’enfermer dans les ténèbres dont il n’aurait jamais dû sortir. Chacun de mes muscles pulsent, répondant à l’appel impérieux de le réduire en charpie. Faire de lui un tas de chair et de sang. Si je m’étais écouté il y a déjà de nombreuses années, nous ne serions jamais arrivés à ce stade là. Ma Liée serait encore là. Je tourne autour de Noctis sans le lâcher du regard, l’isolant volontairement de Gabriel et Nyx les forçant à s’écarter de lui. Ma queue remue au rythme de mes pas, trahissant mon état d’âme. Si j’ai toujours arboré une image sage et calme devant les enfants, Noctis sait pertinemment comment je suis réellement. Je suis un dragon. Je suis un prédateur alpha, je ne connais aucune limite. Et ces petits êtres bipèdes sont des compagnons que j’ai choisi d’accepter auprès de moi. J’aurai très bien pu choisir des chèvres ou des chatons. A la fin, ce ne sont que des jouets que je peux tuer s’ils m’agacent trop. Et actuellement, celui-là arrive au bout de ma patience.

*Où étais-tu, toi, tandis que j’offrais ma vie à ma lié pour nous protéger ?*

Un nouveau pas. Un nouveau battement de queue.

*Qu’as-tu fais à part ériger une statue ?*

Statue que j’ai précautionneusement réduit en miette. On élève des statues pour les morts. Aiko n’est pas morte. Elle est vivante, et cet insecte qui se vante d’avoir 1600 ans n’a pas été foutu de faire autre chose que pleurer sa mort. Ma voix est aussi venimeuse que le poison qui suite de mes crocs et de mes griffes ;

*Qu’as-tu fais à part pleurer ? Tu n’as pas protégé sa famille.*

Il a laissé Laïna partir. Il a laissé à Gabriel un poids trop lourd. Nyx est revenue seule d’entre les morts. Et lui ? Tout ce que je vois est un sac d’os négligé, puant les regrets, suintant l’échec. Je pousse un nouveau grondement. Il n’a pas su protéger ma liée durant la guerre lorsque j’ai failli. Lorsque je n’étais plus conscient, incapable d’autre choses que d’être dans les ténèbres, et qu’il était pourtant bien réveillé, il était au loin, sans un regard pour elle malgré le danger écrasant auquel nous faisions face. Et tandis que j’étais enfermé dans mon cristal, à recharger mon corps de ce qu’il avait subi autant physiquement, magiquement que mentalement, il n’avait pas su protéger ce qu’elle lui avait offert. Il s’était déchargé de ses responsabilités. Il était devenu un déchet qui se laissait mourir. Je m’arrête finalement, redressant la tête dans un geste de mépris pur.

*Tu ne mérite rien de ce qu’il y a ici, tu as 1600 ans et tu es un échec.*

Je me détourne de ce Roi de pacotille. La constatation est simple, limpide. Je retrouverai ma liée quoi qu’il m’en coûte, et je ne le laisserai plus intervenir dans sa vie. Je ne laisserai pas un tel chaos recommencer. Noctis n’est pas apte à la rendre heureuse. Il ne l’a jamais été.

“Tescanda !”

La voix de Nyx m’appelle. Je l’ignore.

️junne.

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...L'obscurité de nos âmes nous dévore

Je perçois le mouvement du roi alors qu’il l’esquisse à peine. Cela me permet de projeter une hache suffisamment rapidement pour heurter sa lame et la dévier du dragon de jais qui aurait probablement fini salement amoché.

Je commence à m’avancer, en colère, et à crier ;

“Mais tu es complèt..”

Le bruit sourd m’arrête, et je me tourne vers Tescanda. Il vient d’abattre sa queue sur le sol, faisant trembler les alentours. Dans ses yeux d’argent j’y perçois l'instinct primaire de tuer. Cela me réduit au silence, impressionnée et légèrement apeurée aussi. J’ai vécu bien des aventures, et ces pulsions de mort qui exhalent de lui sont bien plus fortes que chez d'autres créatures. Je me rappelle brièvement qu’un dragon reste une créature sauvage, bien loin de nos considérations de la moralité. Tescanda reste un exodial habitué à la vie en société, il n’en reste pas moins un être primaire. Il s’approche de Noctis tel un prédateur devant sa proie, et le mouvement de sa queue me force à reculer pour ne pas être percutée. Je suis sortie de la scène de spectacle rapidement, efficacement, et silencieusement.
Gabriel est également éloigné du duel de regards entre les deux paternels et je me rapproche de lui, tendue. S’ils se sautent à la gorge je ne sais pas bien ce que nous pourrons faire. Ils sont tous deux en mauvais état, l’un car il était cristallisé et l’autre car il ne se nourrissait plus, mais ils restent tous deux mortels. Tescanda est un dragon de poison. Noctis reste un Sang Pur rapide, et s’il touche le bon endroit il pourra le tuer. Je resserre ma prise sur ma dernière hache, vérifiant que ma dague est toujours accrochée à sa place au besoin. Je ne quitte pas du regard la scène, sur le qui-vive, incapable d’entendre les paroles de Tes étant donné que ce sont des pensées qu’il envoie à celui qu’il désire. Je questionne Gabriel, pour être sûr que nous sommes sur la même longueur d’ondes ;

“Au besoin, tu te prends le dragon ou le roi ?”

Sous-entendu, si nous devons sauter dans le tas, qui arrête qui ? Après quelques instants, par chance l’attitude de l’exodial change, il redresse la tête et se détourne du roi. Mais également de nous. J’ai la sensation que si je le laisse partir, la situation va s’empirer dans le futur. Aussi, je tente vainement ;

“Tescanda !”

Sans réponse.

️junne.

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❝ BREAKING, PIECE BY PIECE. ❞

Je vois la lame fuser et Nyx qui la dévie alors que j’étais savamment désarmé par mon père. Il ne voulait pas que je m’interpose. Évidemment. Pourtant si Nyx n’avait pas réagi, je l’aurais fait. Même si son épée aurait fait bien peu de dégâts vu la trajectoire emprunté, Tescanda ne l’aurait jamais laissé passer. Avant même que j’ai le temps de réagir le dragon de jais claque sa queue pour couper la parole de ma sœur et me bloque la route. Alors, je me recule pour observer la situation et accumuler de l’énergie discrètement. Les deux mâles se jaugent, l’un gronde et juge, l’autre le toise en silence sans broncher. Mon père a toujours les poings serrés. Tout ceci n’amènera rien de bon, je le sais mais je peine à trouver les mots. Nyx me rejoint, toute aussi tendue que je le suis. J’étais prêt à me jeter dans la mêlée comme elle au besoin. Si nécessaire, je pouvais toujours les assommer temporairement avec suffisamment de foudre mais je n’étais pas partisan de cette solution qui ne ferait qu’échauffer davantage leurs esprits aveuglés.

❝
— Au besoin tu prends le dragon ou le roi ?
— Je te laisse notre père, j’ai de meilleures chances de neutraliser Tescanda.
❞

Tescanda se détourne soudainement et bordel rien de tout ceci n’était censé se dérouler ainsi. Nyx appelle une nouvelle fois le dragon de jais. Et je repose mes iris sur mon père, cherchant à comprendre le dialogue sourd à mes oreilles qui se déroulait dans leurs esprits.

— Gabriel Tinuviel —
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❝ IGNORANCE IS NOT BLISS. ❞

Ma posture ne bouge pas d’un iota lorsque l’animal me jauge. Il tente de me faire peur. Mais sa puissance me semble bien petite face aux Ancestraux. Des dragons qui m’ont hanté trois ans durant. Ma lame revient à moi avec lenteur. Je me sais capable d’esquiver ses attaques. Je ne tiendrais pas longtemps ça pour sûr, mais il était hors de question de lui faire le plaisir de me supprimer. J’avais encore bien des choses à faire et le temps m’était compté pour retrouver mon Aimée. Il ne voudrait de toute façon pas m’aider. L’avait-il seulement déjà fait ? Tes n’était après tout qu’un animal au fond. Bien plus primitif que moi sur bien des aspects. Et j’avais toujours eu sa possessivité et son égoïsme en aversion. Il semblait s’être amélioré. Mais il fallait croire que je ne m’étais bercé que de douces illusions une fois encore. Tescanda n’était qu’un dragon. Et cette réalisation me blessa quelque peu.

❝
— Où étais-tu, toi, tandis que j’offrais ma vie à ma liée pour nous protéger ? Qu’as-tu fais à part ériger une statue ? Qu’as-tu fais à part pleurer ? Tu n’as pas protégé sa famille.
❞

Je tique et durcit mon regard alors que sa voix résonne dans mon crâne. Ce connard ne me juge même pas capable d’être le père de nos enfants. Ma mâchoire se contracte mais je garde le silence. Une part de ses propos est vraie. Je n’ai pas su être un soutien pour les miens. Je l’ai cherché huit mois sans succès. J’ai tenu un an et je me suis écroulé en l’espace de quelques semaines. J’étais un lâche certes. Mais moi au moins je l’avais assumé en ne cessant jamais les recherches. J’avais aidé mon fils tant que possible. J’avais respecté le choix et le besoin de ma fille. Et Nyx… Tout portait à croire qu’elle était décédée. Et le souvenir de cette horrible révélation devait suffire à ce putain de lézard pour imaginer la peine qui nous avait ravagé elle et moi. Perdre une fille était une chose. Perdre sa raison d’être en était une autre. Lui plus que quiconque ici savait à quel point j’étais attaché à Aiko. À quel point son absence et sa potentielle mort pourrait m’affecter. Et pourtant comme le simple animal qu’il était, il me jugeait faible, bon à écraser. Mes crocs s’allongèrent davantage, traversant légèrement la barrière de mes lèvres closes. J’étais si remonté contre lui et tout ce qu'il trouvait à faire c’était me répondre en pirouette et en jugement. Quel putain de chien.

❝
— Tu ne mérites rien de ce qu’il y a ici, tu as 1600 ans et tu es un échec. Une affirmation qui m’arracha un rire arrogant.
— Enfin autre chose qu’une contre-question. C’est fou ce que tu as la mémoire sélective. Tu ne te souviens ni du brouillard, ni de la fissure, ni de tes cousins éloignés nous foutant dans la merde ? As-tu seulement idée d’à quel point, je me suis démené pour essayer de vous rejoindre alors que je n’avais aucun visuel sur vous ? Ni toi, ni moi n’auront le beau rôle dans cette histoire Tescanda. Mais toi tu étais là-bas. Et moi, je n’avais aucun moyen de vous rejoindre. Alors ta basse accusation concernant mon absence, tu la gardes dans ta grande gueule et tu la fermes. Tu n’es pas le seul à cracher du venin ici, ne l’oublie pas.
— Assez ! Vous agissez comme des enfants ! Père était en première putain de ligne, à bout d’énergie, que voulais-tu qu’il fasse de plus dans une mer de morts, une fissure immense lui barrant le passage et deux foutus dragons qui font trois fois ta taille face à lui ?! Qu’aurais-tu fais si tu étais dans sa —
— Ça suffit Gabriel.
— Mais je.. Du coin de l’œil, je le vis poser un regard supplique à sa sœur.
— Laisse tomber. Je n’avais pas le temps pour ces conneries. Je ramena la pointe de mon épée au sol, le regard toujours vissé sur le dragon de jais. Je ne te demanderais pas ton aide puisque de toute façon tu n’en fera rien. Prends les enfants et part à sa recherche. J’en ferais de même de mon côté. Tu ne mérites même pas de savoir après tout ce que tu viens de.. J’inspire et soupire lourdement. Elle est venue me guider dans mes rêves. Comment, pourquoi, je n’en ai aucune idée et je ne te donnerais pas les détails inutiles. Tout ce que tu dois savoir c’est qu’elle est en effet vivante et captive, probablement endormie. Dans un lieu inconnu au fin fond d’une forêt dense et humide. Je n’ai rien de plus. Et même si j’ai envie de t’arracher les yeux, j’ai besoin de toi. Alors casses-toi et trouve-là. Toi comme moi n’avons besoin de rien de plus. Je reposa mon regard sur mes enfants. Une semaine et je pars. Il ne m'en faudra pas plus pour remettre de l’ordre dans ce qui me sert de corps.
❞

— Noctis Tinuviel —
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... Nos peurs semblent infinies.

La tirade du Sang Pur m’arrête. Je tourne légèrement la tête pour le fixer d’un œil. Quand l’aîné des triplés prend la parole, mon attention se fixe sur lui. Je plisse les paupières. Par respect pour ma liée, je me tais. Je ressens encore la détresse d’Aiko en e le voyant pas revenir. Comme nous avons dû voler pour le rejoindre. Comme nous avons tenté de distraire les Ancestraux et comme nous avons été pris à parti. Comme j’ai failli être tué dans la mâchoire de l’un d’eux. Comme Aiko a sauté sur lui en sachant que nous allions mourir tous les deux. Comme nous avons été projetés à terre sur plusieurs mètres avec une violence inouïe. Comme nous avons luttés avec le peu d’énergie que nous avions pour survivre.
Nous aurions pu tourner le dos à Gabriel. Mais Aiko l’aimait trop. Plus que moi. Plus qu’elle-même. Elle ne supportait pas de prendre le risque de le perdre. J’aurais pu refuser de décoller. J’aurais pu l’empêcher d’y aller. Je n’en ai rien fait. Pire, je l’ai suivi pour sauver son enfant.

Le déchet rappelle à l’ordre l’héritier. Enfin a-t-il un peu de bon sens. J’admire la scène avec un jugement froid.
Il abandonne, reconnait qu’il a besoin de moi. Je plisse un peu plus les yeux. J’assène simplement un ;

*3 ans.*

Ils m’ont tous entendu. Cette accusation est simple. Ils avaient 3 ans et ils ne l’ont pas retrouvé. Royaume ou non, leur dévotion à Aiko n’est pas la même que moi. Je pourrais mourir pour elle. J’aurais stoppé le temps, arrêter le cycle du jour et de la nuit. Je l’aurais retrouvé quit à en mourir. Personne ne m’aurait détourné de mon objectif. Et personne ne le fera à l’avenir.
Je pousse un grognement guttural avant de simplement déclarer ;

*Je la retrouverai.*

Je ne parle pas de la ramener. Il ne la mérite pas. Mais je lui promets de la retrouver. Si cela peut soulager un peu sa peine, je mettrais les griffes sur elle et je la protègerai du reste du monde. Quelque chose comme ça ne recommencera pas. J’irai détruire des royaumes s’il le faut. Je serai pire qu’un dragon sauvage. Je deviendrai viscéralement mauvais s’il le faut pour retrouver ma liée. J’ignore finalement cette famille de vampires, et en quelques battements d’ailes je prends mon envol. Je n’ai pas de temps à perdre ici.

️junne.

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... Nous brillerons plus fort dans les ténèbres.

J’entends le roi cracher ses mots au dragon. Je préfère rester silencieuse. Je sais quand prendre la parole et me taire, c’est peut-être le seul brin de sagesse que j’ai. Et puis, je n’ai aucun argument pour discourir avec eux. Gabriel me jette un regard, et je secoue la tête en faisant une moue « désolée, compte pas sur moi sur ce coup là ». Je n’étais pas là. Pendant qu’ils se tapaient tous joyeusement sur la tête, j’étais à l’autre bout du continent à suivre un entrainement à la Syltha Yawë auprès de mon maître. Chacun ses problèmes. Si j’avais participé à la guerre, sans nul doute que beaucoup plus de traumatismes en seraient ressortis chez les deux camps.

Le roi concède des informations au dragon. Et à nous. L’absence de ma soit-disant mère ne me touche pas, ou du moins très peu. Je suis plus affectée par l’ambiance autour de ce fait que par sa réelle perte. Je ne m’en souviens pas. Laïna a tenté de raviver des souvenirs mais rien n’y fait ; je bloque. Je suis probablement la plus stable d’esprit actuellement, à ce sujet. Une forêt dense et humide. C’est vaste. Il y a en beaucoup. La plus grosse concentration est à Venryä, mais concrètement, après trois ans elle pourrait être n’importe où. Une piste, ça se remonte quand elle est fraiche. Pas des années après.
Quand le dragon s’envole, je me tourne vers le roi et son fils. Je demande, presque innocemment ;

« C’était un challenge pour le dragon, ça ? Parce que je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. »

Il n’est pas en très bon état physique, mais il peut parcourir une sacrée distance avec ses ailes. Pire encore, il ne sera pas ralenti par des devoirs royaux. Il a une liberté totale. Contrairement au roi. Et à l’héritier. Mais moi… Je propose sur le même ton innocent ;

« Après, je veux bien me dévouer pour concourir contre le dragon… »

Ils me retiennent au palais depuis un sacré moment. Bien évidemment que je saute sur l’occasion de m’échapper. Je n’ai pas été laissée un seul instant sans chaperon à partir du moment où je sors de mes appartements. Ont-ils conscience du pourcentage élevé de risques que si je pars, je ne reviendrai pas ? Le vaste monde me manque.

️junne.

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❝ A BIT OF WRONG FOR ANY CHANCE OF RIGHT. ❞

Rien ne se passe comme il l’aurait fallu. Rien. Nyx reste en retrait et un calme olympien qui me hérisse le poil. Tescanda se braque complètement. Pire encore, il nous mets de coté et nous ignore totalement. Je ne le reconnaissais plus du tout… Je suppose que c’est normal après tout, tout ceci était entièrement ma faute. Ils avaient frôlé la mort tous les deux à cause de mon acte inconscient de pseudo héroïsme. Je crois que plus rien ne sera jamais comme avant. Même si nous retrouvons maman. Même si papa reprends sa vie en main. Même si Laïna et N.. Ella sont là. Cette paix, cet hameau de bonheur, ce refuge… Envolé. Aussi haut et loin que Tescanda, qui après nous avoir assené son accusation sèche, disparu dans les cieux.

Et je n’avais pas besoin de relever le regard vers mon père pour savoir ce qui allait se passer. Je n’avais pas non plus nécessité de réfléchir davantage pour comprendre le sens réel des paroles du dragon de jais. Alors je serrais les poings en crachant un juron discrètement entre mes dents serrés. Tout ce qu’il me restait c’était l’espoir. Encore et toujours. Ce putain d’espoir allié à ce sentiment infâme d’inutilité profonde. Je n’avais pas le droit de flancher, ni auparavant, ni jamais. Mes sœurs seraient des alliées précieuses et je m’étais nettement amélioré en deux ans de régence, dont une presque en totale autonomie. Je pouvais le faire. J’allais le faire. Pour maman. Pour notre famille. En espérant que Tescanda en fasse de nouveau partie, un jour.

— Gabriel Tinuviel —
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❝ UNWORTHY. ❞

Je m’attendais à un regard hautain et un grondement sourd pour toute réponse. Seul le dédain et la froideur nous réponds. Il assène encore et toujours le temps. Comme si nous n’avions rien fait. Comme si nous avions accepté et étions passé à autre chose. C’est si facile pour un animal de s’imaginer pouvoir partir librement sans en avoir que faire de mettre le monde à feu et à sang. Sans en avoir que faire de mettre en danger sa progéniture. Sans les enfants, sans un futur à protéger, j’aurais déserté ce trône vide de sens depuis longtemps. J’aurais pris mes responsabilités le jour venu. Et Roncëlyon serait devenue une vraie terre de sang. Cependant, j’aurais retourné le monde avant ça et j’aurais fini par retrouver ma femme. Sans lien magique. Juste par la force de ma dévotion pour elle, qui m’aurait donné la force. Notre lien à nous…

Ça, l’animal ne le comprendrait jamais. Ni l’abattement insupportable de devoir rentrer pour protéger un futur qui n’avait aucun sens à mes yeux. Tout ça c’était pour eux. C’était pour elle. Pour nous. Et j’aurais du faire les choses différemment. Mais on ne se rends compte de ses erreurs que trop tard. Et le temps avait filé, remplacé par un désespoir envahissant. Gabriel n’apprenait pas assez vite. Et je n’aurais jamais pu lui en vouloir. Comment l’aurais-je pu alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’année, là où nous avons mit des centaines à supporter le poids de la Couronne ? Il était plus aisé de rediriger cette colère, cette injustice, ce sentiment d’emprisonnement contre les écailleux. Eux et lui.

La voix du lézard retenti encore une fois dans ma tête. Et je fronça les sourcils sans même relever le regard pour le voir disparaitre de ma vue. J’avais fait sans lui jusqu’à présent, je continuerais de faire ainsi. Sauf que cette fois, je ne comptais pas m’arrêter. Quoi qu’il arrive. Quoi qu’il arrive… Je devais la trouver avant lui. Sa déclaration était claire, aussi claire que les eaux brumeuses des iris de ma femme. Comme je me languissais de me perdre dans ce regard. Aussi tumultueux puisse-t-il être devenu, aussi changée puisse-t-elle être, j’avais besoin d’elle.

❝
— C’était un challenge pour le dragon, ça ? Parce que je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Après, je veux bien me dévouer pour concourir contre le dragon…
❞

La tirade m’arrache un rire jaune et sec. Et Gabriel ne décroche pas un mot. Un simple coup d’œil sur sa posture me fait comprendre qu’il a tout aussi bien réalisé ce que j’allais lui demander. Et même si la culpabilité me rongeait à nouveau, je ne la laissais pas me contrôler pour autant. J’avais bien des forêts à retourner. Je n’avais pas de temps à perdre pour me remettre en forme. Ce n’est pas avec ce corps là que j’allais pouvoir maintenir un rythme décent et surtout ne pas me mettre en danger. Les forêts denses étaient de vrais nids à connerie sur pattes. Mais j’étais décidé, je commencerais par celles de Drënalya, puis Ilsë’rathil et je ratisserais le restant de Vënrya. L’humidité en si forte concentration n’était qu’à l’ouest.

❝
— Une semaine, je tiendrais parole malgré tout Gabriel. Après ça, je compte sur toi fils. Tu n’es plus seul à présent, à vous trois rien n’est impossible. Pour le reste… faites ce que bon vous semble. J’en ferais de même.
❞

Je sous entendais bien des choses. S’il fallait faire rouler des têtes pour remettre les vassaux dans les rangs.. Qu’il en soit ainsi. S’il était nécessaire de déclarer une nouvelle guerre pour avoir des renseignements, je n'attendrais pas mes armées. Et s’il fallait arracher les ailes de Tescanda pour récupérer ma femme de ses griffes… Je le ferais aussi.

❝
— Je ne rentrerais pas sans elle.
❞

Ajoutais-je d'une voix froide et distante. Mes dernières paroles avant de tourner les talons pour de bon, laissant les enfants en plan. Des enfants qui n'en étaient plus. Ma lame se retourna vers les hauteurs de Babylon au même moment et siffla dans l'air en prenant de l'altitude et je disparu dans une volée de cristaux pour rejoindre mes quartiers en trois sauts.

— Noctis Tinuviel —
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Sans Lumière..

... Nous brillerons plus fort dans les ténèbres.

Mis à part un rire de la part du roi, ma tentative est un échec. Je hausse les épaules pour moi-même. Je réussirai tôt ou tard. Le père s’adresse au fils, lui indiquant qu’à trois rien ne serai impossible. Il est vraiment sûr de vouloir me compter dans le lot ? Depuis que je sui arrivée je n’ai pas fait grand-chose à part descendre les stocks d’alcool du château et traumatiser les gardes en entrainement. Et selon Laïna, avant je n’en faisais pas beaucoup plus. Il fait une promesse à la lune autant qu’à nous avant de nous tourner le dos et de partir, s’envolant presque aussi bien que Tescanda.

J’avais annoncé un fiasco, et j’avais eu raison. Punaise, j’avais dû être médium dans une vie précédente. Je range mes armes, avant de passer à côté de Gabriel pour lui tapoter sur l’épaule dans un geste de soutien.

« Tout ira bien, tu verras. »

Je ne me sens absolument pas concernée par tout ce qu’il vient de se passer. Je vais retourner dormir, et comme à mon habitude je garderai un œil sur Laïna. Je ne compte pas me mettre à faire des dossiers ou pire : assister à des réunions . Moi vivante, le travail de bureau restera loin. Ma calligraphie est pitoyable et j’ai la patience d’une huître pour traiter des problèmes.
Je dépasse l’héritier, prenant la route du palais. Je suis sûre que je peux gratter quelques heures de sommeil si je vais vite au lit.

️junne.

Sans Lumière..

❝ TWICE AS BAD. ❞

Mon père disparaît après sa lame et je ne peux pas m’empêcher de penser que nous avons tout foiré. Ma sœur range ses armes et s’arrête un instant à mes côtés pour me rassurer. J’ai du mal à la croire. Du mal à la comprendre. J’avais envie de hurler. J’avais envie de passer mes nerfs sur quelque chose. Et surtout, surtout, j’avais besoin de foutre de l’ordre pour de bon dans ce royaume avant de pouvoir prétendre en faire de même dans la bâtisse. Alors quand Ella me dépassa pour s’évader, je la rattrapa et la retins par le poignet pour attirer son attention.

❝
— Si tu le veux bien, je vais avoir besoin de toi sœurette.
❞

Une main tendue oui. Clairement. Mais j’espérais moi aussi, comme Laïna, renouer avec cette personne qui n’était plus vraiment Nyx mais qui restait ma chère timbrée de sœur. Alors, marchant désormais à ses côtés vers le palais, je lui proposais un petit combat amical dans la journée pour se défouler. Et surtout, je lui mentionnais ces quelques têtes de la Haute Société qu’il allait falloir frapper avec suffisamment de force pour leur remettre les idées en place. Quelque chose me disait qu’elle serait ravie de ce projet loin de Babylon.

— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7

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